Articles du Vendredi : Sélection du 20 janvier 2012

Emploi, les solutions

Hervé Kempf
Le Monde du 14.01.2012

Un climat de changement

Romain Felli
http://blogs.mediapart.fr/blog/rfelli/080112/un-climat-de-changement – 08.01.2012

Contre le discours dominant sur la dette publique

Geneviève Azam, Etienne Balibar, Thomas Coutrot, Dominique Méda, Yves Sintomer
Le Monde du 13.01.2012

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Emploi, les solutions

Hervé Kempf
Le Monde du 14.01.2012

Le candidat à sa succession à la présidence de la République française organise un “sommet social” le 18 janvier. On y parlera “coût du travail”.
Dans l’idéologie dominante, le travail n’est pas une richesse productrice, mais il coûte.
A qui ?
Au possesseur de capital, tiens !
Sommet social, donc, où l’on ne remettra pas en cause l’absurde défiscalisation des heures supplémentaires, subvention aux entreprises qui ne créent pas d’emplois. Mais on pourrait, ironie suprême de la part d’un parti qui voulait “travailler plus pour gagner plus”, amorcer une réduction du temps de travail sous la forme alambiquée d'”accords de compétitivité”. Ce sera un hommage rendu par le vice à la vertu.
Car ici, la vertu est du côté de l’économie écologique, qui devient plus apte à penser le monde que le dogme néocapitaliste et son avatar keynésien. Du point de vue écologiste, l’enjeu prioritaire actuel de l’activité économique est de modérer son impact sur la biosphère, en raison de la gravité des conséquences de la crise écologique sur la société humaine. Dès lors, comme la croissance économique implique, malgré les progrès de la technologie, un fort dégât environnemental, la recherche de “l’état stable” de l’économie (conceptualisé par Herman Daly) est souhaitable.
Or l’idéologie dominante reste obsédée par l’objectif de maximisation de cette croissance. De surcroît, elle échoue à reconnaître que, dans les pays riches, la tendance historique du taux de croissance est à la baisse, le plaçant à un niveau inférieur à 2 % par an. La réduction du chômage par l’augmentation du produit intérieur brut est donc vouée à l’échec, d’autant que la hausse de la productivité réduit mécaniquement le besoin de travail.
Dès lors, un levier essentiel d’une économie écologique (c’est-à-dire visant la prospérité dans le respect de l’environnement) est le partage du travail, qui reste plus d’actualité que jamais.
Une économie stable n’est pas une économie immobile.
Dans la transition écologique, on réduira les activités polluantes pour développer des activités novatrices. Philippe Quirion, du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement, a montré qu’une politique d’économies d’énergie pourrait créer 440 000 emplois. Pour d’autres, le développement de l’agriculture biologique sur 20 % de la superficie agricole créerait 75 000 emplois.
Le chômage n’est pas une fatalité…

Un climat de changement

Romain Felli
http://blogs.mediapart.fr/blog/rfelli/080112/un-climat-de-changement – 08.01.2012

La conférence des Nations Unies sur le climat s’est terminée sur des résultats décevants. Les syndicats y étaient représentés, car les défis du changement climatique auront des conséquences sur le monde du travail et les emplois. Le point sur les enjeux et sur les revendications syndicales de reconversion écologique de l’économie qui nécessitent un changement radical du système.
Le nouvel échec des négociations internationales sur le climat, qui se sont tenues à Durban la semaine dernière, peut sembler être une question secondaire pour les syndicats. Pourtant, depuis 2007, une délégation syndicale assiste officiellement, en tant qu’observatrice, aux négociations internationales sur le changement climatique. Cette année à Durban, environ 200 syndicalistes, de tous les pays du monde étaient présents et ont tenté de faire pression sur les gouvernements afin d’inclure les demandes syndicales au sein des négociations.
Historiquement, les syndicats n’ont pas toujours eu de position commune sur ces questions. Suivant qu’ils représentent des travailleuses et des travailleurs dans les pays du Sud ou du Nord, dans des industries très polluantes ou dans des secteurs «verts», suivant leur vision du syndicalisme également, les demandes syndicales ont pu être assez divergentes. Néanmoins depuis quelques années, au sein des Secrétariats professionnels internationaux (par exemple l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois, à laquelle Unia est affiliée) et au sein de la Confédération syndicale internationale (CSI) qui regroupe la plupart des centrales syndicales dans le monde (y compris l’USS), on essaie de définir une position commune qui représente les demandes des travailleuses et des travailleurs du monde entier.
Actuellement, la CSI demande un accord international, légalement contraignant qui amène des réductions importantes de gaz à effet de serre, nécessaires pour que la température à l’échelle de la planète n’augmente pas de plus de 2°C. Pour cela il faudra développer certains secteurs (les transports publics, la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables, etc.) qui peuvent créer de nombreux emplois. En même temps, certains secteurs ou certains types de production devront décroître. Des emplois vont donc disparaître. Pour les syndicats, l’enjeu est donc de s’assurer que la transition à une économie qui émette peu de gaz à effet de serre, une économie à « bas carbone », se fasse de manière juste (cf. Interview ci-dessous).
Avec la crise économique mondiale, de nombreux syndicats de par le monde voient la nécessité de passer à une économie à bas carbone comme une chance extraordinaire de créer de nombreux emplois, des « emplois verts » ou des « emplois climatiques » dans ces nouveaux secteurs. En Grande-Bretagne ou en Afrique du Sud, par exemple, les syndicats en coalition avec les associations de protection de l’environnement ont lancé une campagne pour créer « un million d’emplois climatiques ». Et en Allemagne, près de deux millions d’emplois ont d’ores et déjà été créés. Mais d’après eux, pour résorber le chômage tout en réduisant les gaz à effet de serre il faut une intervention publique massive. L’Etat doit investir dans ces secteurs et les développer, mais aussi assurer la formation professionnelle des travailleuses et travailleurs pour ces nouveaux secteurs. Dans de nombreux de pays, il est même nécessaire que l’Etat reprenne le contrôle public sur les ressources naturelles et sur les infrastructures, notamment pour la production d’énergie.
La lutte contre le changement climatique exige une transformation radicale du système économique, des rapports de production et de consommation. Pour les syndicats, la transition à une économie plus juste et plus écologique ne pourra se faire qu’au moyen de la mobilisation des travailleuses et des travailleurs.
Anabella Rosemberg est en charge de la politique de santé au travail et de l’environnement à la CSI.  Elle coordonne le travail de la délégation syndicale au sein des négociations internationales sur le changement climatique. Interview(Propos recueillis par Romain Felli – Durban 2 décembre 2011)
Pourquoi la CSI a-t-elle décidé de faire du changement climatique une priorité syndicale ?
Le changement climatique est d’abord une question de solidarité internationale, de justice entre le Nord et le Sud, mais aussi au sein de chaque pays. Par ailleurs, la crise climatique est liée à la crise du modèle économique dominant que nous critiquons en tant que syndicats. Nous ne pouvons pas ignorer les conséquences négatives pour l’environnement de ce modèle, qui se traduisent déjà par des souffrances dans les pays du Sud et ailleurs dans le monde.
Egalement, le changement climatique est un des rares sujets véritablement « mondiaux » nécessitant une action collective. Ceci donne à la CSI la possibilité d’organiser un mouvement mondial, ce qui est le but du syndicalisme international.
Les syndicats dans chaque pays suivent-ils la CSI sur ses positions ?
Notre position est forte et ambitieuse, elle demande des importantes réductions de gaz à effet de serre. Elle tire vers le haut les affiliés nationaux. Mais il faut reconnaître qu’il y a encore une certaine distance entre nos positions et ce qui se passe dans chaque pays. Nous devons maintenant travailler avec chacun de nos affiliés pour que la position de la CSI soit traduite dans les politiques climatiques nationales, en fonction des besoins de chaque pays, bien sûr ! C’est un nouveau défi, car traditionnellement la CSI n’intervient pas dans les politiques nationales.
Justement, que peuvent et que devraient faire les syndicats dans chaque pays ?
Tout d’abord, s’exprimer ! Il faut produire une réflexion et une critique sur le système économique actuel, ses conséquences sur les gens et sur la Planète. Et surtout, nous devons présenter des politiques économiques alternatives qui amènent non seulement la justice sociale et la redistribution des richesses, mais aussi la protection de l’environnement. C’est une question de solidarité internationale, et de solidarité entre les générations.
Pour cela, il faut comprendre les enjeux, mais aussi les impacts du changement climatique. Il faut être honnête avec nos membres. Si nous voulons changer de modèle productif, cela signifie que certains secteurs vont devoir diminuer, ce qui signifie des pertes d’emploi, et que d’autres vont émerger, et vont donc créer de nouveaux emplois. La vraie question est donc de savoir si nous allons être des acteurs de ces changements ou des agents passifs qui subiront les décisions prises par d’autres.
Le mouvement syndical ne peut pas rester isolé sur ce sujet, nous devons nouer des alliances, par exemple avec les associations environnementales, mais pourquoi pas également avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Surtout, nous devons mettre la pression sur nos gouvernements !

Dans les négociations précédentes, les syndicats ont obtenu l’introduction de la notion de « transition juste ». Que signifie-t-elle?
Comme des réductions importantes de gaz à effet de serre risquent de détruire certains emplois, nous avons voulu définir précisément les conditions auxquelles nous soutenons ces réductions. Nous voulons faire en sorte que la manière dont se passe la transition à une économie à bas carbone, soit « juste » pour les travailleuses et les travailleurs.
Concrètement, cela signifie revenir à une véritable planification économique et sociale de l’économie afin que les travailleurs soit accompagnés tout au long de cette transition, et qu’ils puissent être des agent actifs dans la transformation de nos sociétés.
Et quels sont les principes de cette transition juste?
Il y a cinq principes généraux, au niveau international, qui doivent être traduits de manière plus concrète selon les besoins et la volonté de chaque mouvement syndical national.
Premièrement, nous devons obtenir des investissements « durables », dans des secteurs verts (énergies renouvelables, transports publics, isolation des bâtiments, etc.), qui créent des emplois bons pour l’environnement et bons pour les travailleurs.
Deuxièmement, il faut renforcer la formation professionnelle pour que les travailleurs ne soient pas livrés à eux-mêmes pendant ces transformations. Malheureusement les politiques d’austérité en Europe aujourd’hui vont exactement à l’inverse de ça.
Troisièmement, les syndicats doivent développer leurs connaissances et la recherche sur ce que signifie une économie à bas carbone, notamment en terme d’emplois.
Quatrièmement, il faut renforcer la protection et les assurances sociales qui sont cruciales pour faire face aux conséquences du changement climatique. N’oublions pas qu’aujourd’hui dans le monde, les pays où la protection sociale existe sont les exceptions plutôt que la règle ! Dans les pays où cela a un sens, le dialogue social peut permettre à court terme de trouver des arbitrages pour la transition, mais il faut aussi reconnaître ses limites.
Finalement, nous ne devons pas négliger la dimension locale et géographique des pertes et des gains d’emplois. La plupart des transformations économiques prendront place dans des territoires régionaux qui n’ont pas nécessairement à eux seuls les moyens de développer des alternatives et de mobiliser l’investissement industriel.
Avec le ralentissement, voire l’échec, des négociations internationales, quel avenir vois-tu pour les mobilisations syndicales sur le changement climatique, après Durban ?
Pour être honnête, c’est un vrai défi. Ces dernières années, on a construit nos mobilisations autour de ces négociations. Ca a été utile pour faire grandir notre mouvement. Mais aujourd’hui, la question de la poursuite de la mobilisation, en dépit des échecs internationaux, se pose. Je suis tout de même optimiste. On voit aujourd’hui la possibilité d’une véritable transformation économique de la société, et des liens se créent avec d’autres mobilisations sociales. Les syndicats peuvent traduire ces débats à une échelle beaucoup plus humaine, proche des travailleuses et des travailleurs. Nous ne sommes qu’au début d’un mouvement beaucoup plus grand.

Contre le discours dominant sur la dette publique

Geneviève Azam, Etienne Balibar, Thomas Coutrot, Dominique Méda, Yves Sintomer
Le Monde du 13.01.2012

Il y a deux manières de raconter ce qui se passe en Europe. Selon le storytelling dominant, nous avons trop dépensé. Experts et éditorialistes devisent sur la France qui, comme les autres pays dépensiers, “vit depuis plus de trente ans à crédit”. L’enjeu pour la gauche serait seulement de “donner du sens à la rigueur” en attendant de “relancer la croissance”.
Ce scénario semble aussi évident que l’air que nous respirons. Il est pourtant contraire aux principaux chiffres officiels, et une narration alternative apparaît mieux fondée. Ainsi selon le rapport sur “La dépense publique et son évolution”, publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les années 1990 à… 52,9 % dans les années 2000.
Si les déficits et la dette ont flambé, ce n’est pas du fait d’une envolée des dépenses, mais à cause d’une réduction des recettes. Le manque à gagner annuel dû aux exonérations et baisses d’impôts consenties dans les années 2000 est chiffré par Gilles Carrez, député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100 milliards d’euros. Et la crise financière a provoqué une chute brutale des recettes publiques déjà érodées par cette contre-révolution fiscale. Cette dette est celle de la finance et du néolibéralisme, pas des assurés sociaux ni des citoyens.
Deux narrations aussi contradictoires de l’histoire de la dette publique déterminent deux réponses antagoniques. Selon l’histoire officielle, une cure sévère d’amaigrissement budgétaire s’impose, sans débat autre que sur les modalités, pour que la France restaure ses finances publiques et que ses entreprises redeviennent compétitives. Dans la narration alternative, à l’inverse, la clé de la situation réside dans une réforme fiscale redistributive, couplée à une cure amaigrissante et une mise sous tutelle… du secteur financier.
En outre, la réforme fiscale, qui permet de réduire le déficit courant, n’épongera pas la dette : les intérêts versés en 2011 aux rentiers – ceux-là mêmes qui ont bénéficié des baisses d’impôts – se montent à 50 milliards d’euros, avant même la prochaine perte du triple A et de probables hausses des taux exigées par les marchés.
Pour alléger ce fardeau, préserver les services publics et la protection sociale, et enclencher une transition écologique, le débat démocratique devra déterminer si une part de cette dette est illégitime, c’est-à-dire contractée au nom d’arguments infondés et au bénéfice d’intérêts particuliers et, le cas échéant, décider un défaut sur cette partie de la dette. Les Etats devront à l’avenir se financer ailleurs qu’auprès des seuls marchés financiers, comme ils le faisaient jusqu’au début des années 1980 : faute de quoi ils ne pourront plus prétendre à aucune souveraineté.
Ils devront également prendre acte que cette crise est aussi celle d’un modèle de croissance insoutenable, et réorienter les investissements publics vers des programmes écologiquement plus sobres et plus riches en emplois, au lieu de grands projets productivistes, coûteux et obsolètes.
Mais si la narration critique a pour elle la vraisemblance du diagnostic, elle se heurte aux “évidences” martelées, et la nécessaire radicalité des réponses qu’elle appelle peut inquiéter. C’est pourquoi un appel pour un “audit citoyen de la dette publique” a été lancé mi-octobre 2011 par des personnalités et nombre d’organisations syndicales, associatives et politiques, rejoints depuis par plus de 50 000 citoyens (Audit-citoyen.org).

Des collectifs locaux se créent dans de nombreuses localités pour proposer aux citoyens de s’emparer de ce débat. Ces initiatives n’ont pas encore intéressé les médias, mais veulent susciter dans les profondeurs de la société un débat de la même intensité que celui qui a précédé le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005.
Car les questions alors débattues se posent avec une tout autre acuité, à l’heure où le tsunami de l’austérité arrive d’Europe méridionale. Les réformes institutionnelles adoptées depuis un an, et parachevées par le “traité intergouvernemental à Vingt-Six” décidé au sommet européen de décembre, ne font que radicaliser une logique de répression budgétaire et de soumission aux marchés financiers, dont la crise manifeste pourtant l’échec patent. Alors que le navire de Maastricht s’est déchiré sur les récifs de la crise financière, les capitaines s’épuisent à coller des rustines sur les débris qui flottent.
Une idée a servi de clé de voûte à l’architecture européenne depuis Maastricht : les marchés sont plus intelligents que les gouvernements et les électeurs. Concurrence fiscale et sociale au sein d’un marché libre et non faussé ; réduction des recettes publiques pour augmenter la compétitivité ; obligation faite aux Etats, en cas de déficits, de se financer sur les marchés ; interdiction faite aux Etats de s’entraider financièrement… : la zone euro a été conçue pour éliminer les politiques économiques volontaristes et placer les Etats sous le pilotage automatique des marchés. La tentative désespérée de sauver cette architecture aux principes obsolètes ne peut qu’échouer, fût-ce avec des eurobonds (des titres communs pour mutualiser la dette des pays de la zone euro) qui resteront soumis au jugement et donc aux critères de “bonne gestion” des marchés.
L’échec programmé de ce sauvetage peut déboucher dans les années à venir sur un éclatement de l’euro et un déferlement des courants nationalistes, autoritaires et xénophobes qui travaillent les sociétés européennes. Mais le pire n’est pas certain. Les aspirations démocratiques, elles aussi, sont très vivaces en Europe, notamment dans la jeunesse, comme le montre l’essor des mouvements “indignés” dans les pays du Sud, jusqu’ici les plus touchés par la crise sociale et démocratique.
La nomination d’anciens dirigeants de Goldman Sachs comme chefs de gouvernement en Grèce et en Italie, ministre des finances en Espagne ou président de la Banque centrale européenne, ne passe pas. Pas plus que les cris d’orfraie devant l’éventualité d’un référendum, en Grèce ou ailleurs. Les citoyens ne veulent plus être “des jouets dans les mains des banques et des politiciens”, comme disent les “indignés” espagnols. Ils veulent pouvoir peser sur leur avenir, faire des projets pour leurs enfants, stopper les dégradations sociales et écologiques qui les indignent.
Face à la surdité des élites, une insurrection démocratique est nécessaire en Europe comme d’ailleurs aux Etats-Unis, dans le monde arabe, en Russie… Il s’agit de refonder la démocratie dans le champ politique, par un recours intense aux mécanismes de la démocratie directe (initiatives citoyennes, référendums révocatoires…) et de la démocratie délibérative (conférences citoyennes, deuxième Chambre tirée au sort…).
Il s’agit aussi de l’élargir au champ économique, à commencer par le système bancaire, dont le sauvetage imminent par les deniers publics doit être l’occasion de le placer sous le contrôle non pas des fonctionnaires de Bercy ou de Bruxelles, mais de la société civile. L’horizon semble bouché par leur dette : dégageons-le en réinventant notre démocratie.

Geneviève Azam, économiste, membre du conseil scientifique d’Attac ; Etienne Balibar, philosophe ; Thomas Coutrot, économiste, coprésident d’Attac ; Dominique Méda, sociologue ; Yves Sintomer, politologue.