Articles du Vendredi : Sélection du 18 mai 2018

#1anMacron : un an de blabla pour le climat

Greenpeace
www.greenpeace.fr/1anmacron-an-de-blabla-climat/

Le réchauffement climatique multiplie déjà les maladies

Matthieu Combe,fondateur du webzine Natura-sciences.com
www.natura-sciences.com/sante/rechauffement-climatique-maladies.html

Paradis fiscaux : il est temps d’agir

Younous Omarjee, député européen, La France Insoumise (France) , Nikolaj Villumsen, député et vice-président du groupe de l’Alliance Gauche-Verte au Parlement national danois, (Danemark) , Miguel Urbán, député européen, secrétaire Europe pour Podemos (Espagne) , Marisa Matias, député européenne, Bloco de Esquerda (Portugal) et Malin Björk, député européenne, Parti de Gauche (Suède)
www.liberation.fr/debats/2018/05/14/paradis-fiscaux-il-est-temps-d-agir_1649881

Dividendes : les actionnaires ont coûté 55 milliards au CAC40 en 2017

Olivier Petitjean
http://multinationales.org/Dividendes-les-actionnaires-ont-coute-55-milliards-au-CAC40-en-2017

Le ruissellement de la pauvreté

Guillaume Liégar
www.regards.fr/economie/article/le-ruissellement-de-la-pauvrete

L’anthropocène, lieu de tensions scientifiques et politiques

Jean-Baptiste Fressoz Historien des sciences, chercheur au CNRS, centre Alexandre-Koyré, EHESS
www.liberation.fr/debats/2018/05/15/l-anthropocene-lieu-de-tensions-scientifiques-et-politiques_1650272

Kalifornian etxe berri guztietan eguzki-panelak ezarri beharko dira

Sustatu @sustatu
www.argia.eus/albistea/californian-etxe-berri-guztietan-eguzki-panelak-ezarri-beharko-dira

#1anMacron : un an de blabla pour le climat

Greenpeace
www.greenpeace.fr/1anmacron-an-de-blabla-climat/

Il y a un an, Emmanuel Macron était élu président de la République. L’occasion de faire le bilan sur l’action climatique du président français. Alors, notre planète est-elle devenue “great again” grâce à la France ?

“Let’s make our planet great again”. En juin dernier, la formule, lancée par Emmanuel Macron en réponse à l’annonce par Donald Trump du retrait des États -Unis de l’Accord de Paris, a fait le tour du monde. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des prises de décisions de la France en termes de politique climatique… Retour sur 4 effets d’annonces marquants de cette première année de quinquennat.

Effet d’annonce numéro 1 : la France a voté une loi pour mettre fin aux hydrocarbures

En novembre 2017, la France annonçait le vote de la fin de la production d’hydrocarbure dans l’Hexagone d’ici à 2040. Un signal qui aurait pu être fort, si la loi finalement votée n’avait pas été tronquée.

Au final, la loi offre la possibilité aux industriels de renouveler les permis d’exploration et de les transformer en nouveaux permis d’exploitation s’ils trouvent du pétrole et/ou du gaz. Elle ne formule pas d’interdiction claire des hydrocarbures non conventionnels et ce, quelle que soit la technique utilisée. Elle donne enfin la possibilité pour les industriels de renouveler leurs permis d’exploitation en cours jusqu’en 2040 et également de renouveler leurs nouveaux permis d’exploitation au-delà de 2040, s’ils prouvent qu’ils n’ont pas bénéficié d’un retour sur investissement.

Par ailleurs, en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’un des objectifs les plus martelés par le président dans ses nombreux discours à l’international, cette loi n’aura qu’un effet très limité puisque la France importe 99% des hydrocarbures qu’elle consomme !

Il reste donc encore 4 ans à Emmanuel Macron et son gouvernement pour agir sur la consommation d’énergies fossiles. Par exemple, en donnant vraiment les moyens de développer les alternatives durables à la voiture individuelle: transports en commun, mobilités actives, train,…. Et ce, avant 2040, échéance de fin de vente des véhicules thermiques annoncée par Nicolas Hulot dans son plan climat en juillet dernier…et qui apparaît beaucoup trop lointaine !

Effet d’annonce n°2 : la France sort du charbon

Oui, sauf que la fermeture des cinq dernières centrales à charbon françaises, vantée par Emmanuel Macron pendant la COP23, n’aura elle aussi qu’un impact limité sur les émissions de gaz à effet de serre de la France, ces centrales représentant seulement 1,4% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire français.

Bonne nouvelle : pour sa deuxième année de quinquennat Emmanuel Macron et son gouvernement peuvent agir sur les leviers qui sont vraiment émetteurs de gaz à effets de serres en France : le passage à une agriculture écologique (2ème secteur le plus émetteur de gaz à effets de serres en France), la réduction de la consommation de viande, la transformation du secteur des transports… Et aussi engager une réelle transition énergétique. Car si la France est presque sortie du charbon, elle est encore bien trop engluée dans le nucléaire !

Effet d’annonce n°3 : la France reporte l’échéance de réduction du nucléaire pour mieux lutter contre les émissions de gaz à effet de serre

Emmanuel Macron, son ministre Nicolas Hulot et son gouvernement, prennent un malin plaisir à agiter le chiffon rouge des émissions de gaz à effet de serre en conditionnant leur diminution au maintien de la part prépondérante du nucléaire dans le mix électrique français…

C’est d’ailleurs en opposant la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre à la réduction du nucléaire, que Nicolas Hulot, en novembre 2017, a annoncé reporter l’échéance de la loi de Transition énergétique, visant initialement à 50% de nucléaire dans le mix électrique français d’ici à 2025 (au lieu de 75% aujourd’hui)…

Pourtant, ce sont précisément les défaillances du parc nucléaire français (anomalie graves, arrêts fréquents subis) qui obligent la France à s’appuyer sur le charbon (production et importation nationales, notamment en provenance d’Allemagne).

Pour lutter efficacement contre le changement climatique et réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la France doit engager sa transition énergétique en propulsant le développement des énergies renouvelables. Le parc nucléaire français est désormais plus coûteux que les alternatives renouvelables: autant d’argent détourné d’une lutte efficace contre les émissions de gaz à effet de serre !

Mais Emmanuel Macron et son gouvernement peuvent encore agir ! En publiant une programmation pluriannuelle de l’énergie claire et précise, c’est à dire avec un nombre précis de réacteurs à fermer pour arriver à l’objectif de réduction de 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique français, conformément à la loi qui a été votée en 2015

Effet d’annonce n° 4 : la France se lance contre la déforestation importée

Alors que le gouvernement d’Emmanuel Macron a affiché sa volonté de mettre fin à la déforestation importée, avec l’axe 15 du Plan climat de Nicolas Hulot, il s’apprête à autoriser l’importation massive d’un produit destructeur pour les forêts d’Indonésie et de Malaisie notamment, via le projet Mède.

Au moment où la France est censée construire une stratégie solide pour lutter contre la déforestation importée, le gouvernement s’apprête à donner le feu vert à Total pour un projet de bioraffinerie dans le sud de la France qui fera exploser la demande d’huile de palme et ravagera des forêts entières à l’autre bout du monde.  Emmanuel Macron ne peut pas être crédible sur l’engagement climatique de la France si l’État ne cesse pas son soutien aux agrocarburants, tant sur les plans législatif et fiscal que diplomatique. 

Là encore, il est temps pour Emmanuel Macron et son gouvernement de comprendre qu’ils font fausse route et que la déforestation est responsable de 12% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde…

Emmanuel Macron et son gouvernement ont eu beau multiplier les effets d’annonce pendant un an, force est de constater que la France ne se donne pas les moyens d’être le chef de file de la lutte contre les dérèglements climatiques… Pourtant en 2017, les émissions de gaz à effet de serre de la France ont augmenté de 3,2 % par rapport à 2016. Pour sa première année de quinquennat, on souhaite donc à Emmanuel Macron de sortir des fausses promesses sur le climat, et enfin passer à l’action !

Le réchauffement climatique multiplie déjà les maladies

Matthieu Combe,fondateur du webzine Natura-sciences.com
www.natura-sciences.com/sante/rechauffement-climatique-maladies.html

Une nouvelle étude estime que le réchauffement climatique et les énergies fossiles multiplient déjà les maladies. Et ce dans de vastes régions du monde. Les résultats, décrits dans le journal médical The Lancet, annoncent de grands bouleversements.

On ne répétera jamais assez que le réchauffement climatique n’est pas uniforme sur Terre. Et les populations se concentrent dans des zones où celui-ci est plus important. Notamment en Inde, dans certaines parties de la Chine et en Afrique sub-saharienne. « Le réchauffement moyen auquel ont été confrontés les humains est de 0,9°C entre 2000 et 2016, soit plus du double de la hausse de la température moyenne mondiale sur la même période (0,4°C) », estime le rapport. En 2015, la Commission du journal The Lancet estimait que le changement climatique menaçait d’effacer tous les gains enregistrés en matière de santé publique depuis 50 ans. Elle a alors lancé l’initiative Compte à rebours du Lancet pour suivre les impacts sur la santé des changements climatiques. Celle-ci associe 24 institutions, dont l’OMS et la Banque mondiale.

Le réchauffement, c’est évidemment plus de vagues de chaleur

Les vagues de chaleur exposent de plus en plus de personnes âgées de plus de 65 ans dans le monde. Leur nombre a augmenté de 125 millions entre 2000 et 2016. Un nouveau record date de 2015, exposant 175 millions de personnes dans cette tranche d’âge. Et les vagues de chaleur pourraient toucher près d’un milliard de personnes supplémentaires d’ici 2050. En Europe, les canicules pourraient provoquer entre 60.000 et 165.000 décès par an à partir de 2080. Il est difficile de chiffrer la productivité des travailleurs. L’étude estime toutefois que la hausse des températures affectera particulièrement celle des travailleurs extérieurs en milieu rural. La diminution serait de 5,3 % depuis 2000. En 2016, ce sont ainsi plus de 920.000 personnes qui auraient été  exclues du marché du travail, dont 418.000 en Inde.

Réchauffement climatique et maladies : sous-nutrition, dengue et dettes en perspective

Pour chaque degré de réchauffement climatique, les auteurs de l’étude estiment que la production mondiale de blé diminuera de 6 % et celle de riz de 10 %. La sous-nutrition serait ainsi l’une des principales menaces sanitaires liées au réchauffement. Dans un monde réchauffé, la dengue continuera aussi son expansion. C’est déjà la maladie qui se répand le plus rapidement au monde. Le nombre d’infections s’élève entre 50 et 100 millions chaque année. Deux types de moustiques ont déjà vu leur capacité vectorielle à transmettre la dengue augmenter de 3 % et 6 % depuis 1990. Par ailleurs, plus d’un milliard de personnes dans le monde pourraient être forcés à émigrer d’ici 90 ans. En cause: l’élévation du niveau de la mer. Autre enseignement et non des moindres: le monde aurait connu une augmentation de 46 % des catastrophes liées aux conditions météorologiques depuis 2000. Pour la seule année 2016, les pertes économiques causées par des événements climatiques se sont élevé à 129 milliards de dollars. Et 99 % de ces pertes ont eu lieu dans des pays à faible revenu et non assurés.

Un air pollué qui condamne les plus pauvres

Le réchauffement climatique est principalement lié aux énergies fossiles. Outre des gaz à effet de serre, leur combustion conduit à l’émission de quantités de particules. Ainsi, dans le monde, 71% des 2.971 villes suivies par l’OMS présentent une concentration moyenne annuelle de particules fines (PM 2,5) dans l’air supérieure au seuil conseillé. L’exposition globale a augmenté de 11,2 % depuis 1990. Cela signifie que des niveaux dangereux de particules fines concernent des milliards de personnes dans le monde. En France, la concentration moyenne est supérieure au seuil conseillé, avec un pic national plus de deux fois supérieur à Pantin. La mauvaise qualité de l’air a des répercussions sur la santé. Elle augmente les taux d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de maladies cardiaques, de cancer du poumon et de maladies respiratoires chroniques et aiguës. Plus de 1,9 million de décès prématurés ont été attribués à la pollution de l’air dans 21 pays d’Asie du sud-est en 2015. Deux pays, la Chine et la Corée du Nord, en ont comptabilisé plus de 700.000 chacun. Malgré l’ampleur du défi, les auteurs restent convaincus que l’adaptation au changement climatique peut être l’occasion d’améliorer la santé publique. Les opportunités sont énormes. L’adaptation permettrait d’assainir l’air des villes polluées, offrir des régimes plus nutritifs et assurer la sécurité énergétique, alimentaire et hydrique. Ce serait également l’opportunité de réduire la pauvreté et les inégalités sociales et économiques. « Il est essentiel que les professionnels de santé fassent entendre leur voix afin de stimuler les progrès en matière de lutte contre le changement climatique et de tirer les bénéfices associés pour la santé », préviennent-ils.

Paradis fiscaux : il est temps d’agir

Younous Omarjee, député européen, La France Insoumise (France) , Nikolaj Villumsen, député et vice-président du groupe de l’Alliance Gauche-Verte au Parlement national danois, (Danemark) , Miguel Urbán, député européen, secrétaire Europe pour Podemos (Espagne) , Marisa Matias, député européenne, Bloco de Esquerda (Portugal) et Malin Björk, député européenne, Parti de Gauche (Suède)
www.liberation.fr/debats/2018/05/14/paradis-fiscaux-il-est-temps-d-agir_1649881

Parce que l’évasion fiscale érode les Etats-providence, des députés européens s’engagent à élaborer une liste noire complète des paradis fiscaux, sanctions à l’appui.

Un système fiscal sain et juste, c’est la base de tout Etat et de tout système social. Si nous voulons des professeurs dans les écoles, des médecins et du personnel soignant dans les hôpitaux, du personnel dans les maisons de retraite, les systèmes fiscaux doivent fonctionner. Et c’est pourquoi il est grave que les multinationales soient autorisées à transférer leurs bénéfices dans des paradis fiscaux.

Nous, forces progressistes de France, du Danemark, d’Espagne, de Suède, du Portugal, appelons à ce que les gouvernements s’attaquent enfin aux fléaux de notre temps, en commençant par les paradis fiscaux. Après les scandales LuxLeaks, Panama Papers, Paradise Papers, tous convenaient pourtant que lutter contre les paradis fiscaux était essentiel, et qu’il était temps d’agir. De bien vaines promesses ! La liste noire des paradis fiscaux mise en place par l’UE en est un exemple édifiant : le Panama en a récemment été supprimé et aucun pays d’Europe n’y figure, ni le Luxembourg, ni Monaco, ni le Lichtenstein, ni Andorre. Et en regardant les textes européens concernant les listes noires, nous mesurons aussi l’ampleur du malaise : il est par exemple indiqué qu’un taux d’imposition des sociétés de 0% ne constitue pas en soi une violation des critères de fiscalité équitable. Si un taux d’imposition des sociétés de 0% n’est pas une imposition inéquitable, mais alors qu’est-ce ?

En fait, et comme d’habitude, les négociations sur la liste noire se sont tenues à huis clos, loin des yeux du public et des citoyens. Plusieurs documents qui ont fuité montrent d’ailleurs de manière édifiante comment certains Etats membres ont bloqué la création d’une liste noire exhaustive, qui aurait inclus des pays européens. Or, c’est tromper que d’établir une liste noire en omettant les paradis fiscaux européens. Pire, les paradis fiscaux qui promettent des réformes sont retirés de la liste noire pour être transférées sur une «liste grise» avant même qu’elles ne les appliquent. Evitant par là même toute sanction.

Véritable aubaine, puisque grâce à ces astuces, la liste noire, telle une peau de chagrin, s’en trouve désormais réduite à tout juste dix paradis fiscaux. A l’évidence, bon nombre des paradis fiscaux se trouvent en réalité sur la liste grise. Nous sommes très inquiets. La construction de l’Union européenne a favorisé la libre circulation des capitaux et le dumping fiscal. L’évasion fiscale n’est pas un petit problème. Selon des estimations, les recettes fiscales perdues s’élèveraient à près de 70 milliards d’euros par an, et ce, uniquement pour l’UE. L’évasion fiscale fait peser une très grande menace sur nos systèmes de protection sociale en Europe. C’est pourquoi nous pensons que lorsque l’UE refuse d’introduire une législation solide, tout pays déterminé doit prendre les choses en main. Par conséquent, nous, les forces progressistes d’Europe, présenterons, de manière coordonnée, des actions concrètes pour l’établissement d’une liste noire complète des paradis fiscaux.

Nous voulons renforcer les critères liés aux taux d’imposition des sociétés pour l’inscription des pays sur la liste noire, pour que les pays qui pratiquent de très bas taux légaux ou négociés y figurent. Nous voulons supprimer la «liste grise» afin de faire pression sur tous les paradis fiscaux, et ce quand bien même certains nous promettent qu’ils changeront tout. Nous demandons une liste noire unique, comprenant tous les pays et toutes les juridictions qui ne répondent pas aux critères fixés – y compris les Etats membres de l’UE.

Nous souhaitons également que la pression soit augmentée sur les paradis fiscaux figurant sur la liste noire. Nous voulons que les lanceurs d’alertes soient protégés par les pouvoirs publics et faire que les banques et les conseillers fiscaux qui facilitent l’évasion fiscale soient punis et sanctionnés. Il est également primordial de changer la législation sur les marchés publics de l’UE, pour empêcher ces entreprises d’y avoir accès. Si cela s’avère impossible, nous devons contester la législation, désobéir et interdire ces entreprises malgré tout. Ceci est le début d’un long combat, et le début d’un combat conjoint que nous lançons à l’échelle européenne. D’autres actions suivront prochainement – au Parlement Européen et dans nos assemblées nationales respectives. Lutter contre l’évasion fiscale est une lutte placée au service de tous et du bien commun, une lutte pour protéger et renforcer les socles de nos sociétés, et de ce nous partageons tous en commun.

Dividendes : les actionnaires ont coûté 55 milliards au CAC40 en 2017

Olivier Petitjean
http://multinationales.org/Dividendes-les-actionnaires-ont-coute-55-milliards-au-CAC40-en-2017

Les actionnaires du CAC40 recevront cette année plus de 47 milliards d’euros de dividendes, soit 52,6% des profits enregistrés en 2017 par les grands groupes français. À quoi il faut ajouter plus de 8 milliards de rachats d’actions. Au total, ce sont donc près des deux tiers des bénéfices générés par le CAC40 qui s’en vont directement dans les poches de leurs actionnaires : fonds financiers, familles fortunées et … État français. Nouvel extrait de notre “véritable bilan annuel” des multinationales françaises.

Selon nos estimations, les entreprises du CAC40 verseront, au titre de l’exercice 2017, près de 47,3 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Le chiffre est en augmentation de 6,5% par rapport à 2016 (44,4 milliards) et surtout s’inscrit dans une tendance de long terme qui a vu les versements de dividendes augmenter d’année en année, sans rencontrer de limite, jusqu’à devenir une sorte de loi d’airain pesant sur toute la gestion et la stratégie des entreprises.

Au final, plus de la moitié (52,6%) des bénéfices déclarés cette année par le CAC40 seront distribués sous forme de dividendes. De ce point de vue au moins, les firmes françaises sont parmi les plus généreuses d’Europe. Ce choix est présenté comme “naturel” mais se caractérise surtout par tout ce qu’il exclut ou relègue au second plan : l’emploi et les salaires, certes, mais aussi les investissements qui permettraient de créer ou maintenir l’emploi demain, et de transformer l’appareil productif pour répondre aux enjeux environnementaux.

Les dividendes ne sont d’ailleurs pas la seule forme de gratification des actionnaires. S’y ajoutent les rachats de leurs propres actions par les entreprises, destinés à soutenir leurs cours en bourse, voire à gonfler artificiellement le patrimoine des actionnaires en procédant à l’annulation des actions qu’elles détiennent. Tous les groupes du CAC40 ont aujourd’hui leur programme de rachat d’actions propres. En 2017, ces rachats représentaient 8,26 milliards d’euros, et 11 entreprises du CAC ont annulé tout ou partie des actions propres ainsi acquises. Ce sont donc en réalité 61,8% des profits de l’année qui ont été directement alloués aux actionnaires. Au point qu’on en vient à se demander – à rebours des discours ressassés sur le coût du travail – si ce ne sont pas en réalité ces derniers qui coûtent trop cher aux entreprises.

Les firmes les plus généreuses

L’Observatoire des multinationales publiera dans quelques semaines son “véritable bilan annuel” des grandes entreprises françaises, dont sont tirés les chiffres présentés ici (voir notre article de présentation de ce projet). Ce “contre-rapport” examinera les multinationales tricolores à travers l’ensemble de leurs impacts sur la société, l’environnement et les travailleurs, plutôt que sous le seul angle boursier. Le poids exorbitant des dividendes et ses implications en constitueront inévitablement l’un des fils conducteurs. Ils reflètent tout d’abord le partage très inégal de la “richesse” (plus ou moins réelle) créée par les grandes entreprises entre actionnaires, dirigeants, salariés et société dans son ensemble. Plus généralement, la priorité donnée au rendement financier influe profondément sur la stratégie même des directions et sur leurs choix industriels et commerciaux, lesquels se répercutent sur les travailleurs et les territoires où les entreprises sont implantées, sous forme d’impacts et de coûts environnementaux, sanitaires, sociaux et autres. Exactement ce dont il sera question dans notre “bilan annuel”.

Qui sont donc les champions des dividendes parmi les groupes français ? En valeur absolue, ce sont évidemment les plus grosses capitalisations boursières de la place de Paris qui ressortent du lot. Total distribue à ses actionnaires plus de 6,6 milliards d’euros, Sanofi près de 3,8 milliards, LVMH autour de 2 milliards et demi. Les banques – BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole – se démarquent aussi par leur largesse.

Si l’on regarde maintenant les taux de distribution (proportion des bénéfices reversés sous forme de dividendes), qui constituent un meilleur indicateur du poids des dividendes au niveau de chaque groupe, d’autres noms émergent. Deux entreprises du CAC40 – Carrefour et LafargeHolcim – distribuent des dividendes bien qu’elles aient enregistré des pertes comptables en 2017.

Trois autres – Engie, Veolia et TechnipFMC – distribuent des dividendes supérieurs à leurs bénéfices. (Engie étant une habituée de la pratique.) Quelques autres reversent directement aux actionnaires la quasi totalité de leurs gains de l’année. Autant d’exemples qui illustrent une certaine déconnexion entre la performance réelle des groupes et la générosité de leurs directions envers les actionnaires…

Au moins 1,6 milliard rien que pour BlackRock en 2017

Qui bénéficie de la manne ? Pas vraiment les petits actionnaires individuels, qui ne représentent qu’une portion marginale du capital investi dans le CAC40. L’actionnariat des grands groupes français peut être divisé en trois grandes catégories. D’abord les investisseurs institutionnels français ou anglo-saxons, à commencer par BlackRock, le plus gros fonds d’investissement au monde présent au capital de quasiment tout le CAC, mais aussi Capital Group, Vanguard ou First Eagle. Ensuite les milliardaires et les grandes familles liés à une ou plusieurs entreprises de l’indice boursier parisien : Bernard Arnault et son groupe LVMH, également au capital de Carrefour, mais aussi les familles Bouygues, Michelin, Bolloré, Pinault, Peugeot et quelques autres. À qui s’ajoutent quelques milliardaires étrangers comme Lakshmi Mittal et les actionnaires de LafargeHolcim (familles Frère et Desmarais, Naguib Sawiris, Thomas Schmidheiny). Enfin l’État français, présent au capital de 8 groupes du CAC40 si l’on ne tient compte que des participations significatives, et bien davantage avec toutes les participations de la Caisse des dépôts et consignations.

Ces trois catégories, même si elles se conjuguent souvent au capital d’un même groupe, définissent autant de types différents d’entreprises : celles qui sont très proches de l’État (comme Engie ou Orange), celles qui sont liées à des grandes fortunes (comme LVMH ou L’Oréal), et celles qui sont davantage orientées vers les marchés financiers et les investisseurs institutionnels. Constate-t-on des différences significatives dans leurs politiques de dividendes ? Certaines entreprises liées à l’État comme Engie (ou EDF, qui n’est plus dans le CAC40) se caractérisent par leur très grande générosité en termes de dividendes, mais celle-ci est compensée par d’autres groupes plus modérés de ce point de vue, comme Renault ou PSA. Le taux de distribution de dividendes des firmes liées à des milliardaires se situe à un niveau similaire. Ce sont les entreprises les plus tournées vers les investisseurs institutionnels (en l’occurrence, celles qui comptent BlackRock parmi leurs principaux actionnaires) qui sont sans conteste les plus généreuses envers leurs actionnaires.

Pour continuer sur le seul exemple de BlackRock, il n’est pas possible de savoir exactement combien le fonds touchera de dividendes du CAC40 au titre de l’exercice 2017 parce que le niveau de ses participations tend à osciller en permanence, et parce qu’en dessous d’un certain seuil, sa présence au capital d’un groupe n’est pas forcément publique. En ne prenant que les entreprises du CAC40 où sa présence au capital est connue et en utilisant les derniers chiffres disponibles, BlackRock aura virtuellement touché au moins 1,615 milliard d’euros de dividendes du CAC40, et sans doute davantage. Un chiffre qui donne une idée du poids de ce géant de la finance, mal connu du grand public mais qui jouit d’une énorme influence sur les entreprises et les gouvernements, comme vient de le rappeler une enquête du collectif Investigate Europe relayée en France par Mediapart.

Le ruissellement de la pauvreté

Guillaume Liégar
www.regards.fr/economie/article/le-ruissellement-de-la-pauvrete

Dans son dernier rapport annuel, l’ONG Oxfam, qui lutte contre les inégalités, revient sur la responsabilité des grandes entreprises françaises dans le creusement de ces inégalités. Analyse.

L’amplification continue des inégalités en France est un constat désormais d’une rare banalité. Loin des supercheries et autres escroqueries du discours présidentiel sur « les premiers de cordées », deux nouvelles études viennent de démontrer le caractère prédateur du néolibéralisme d’une part, l’aggravation de la situation des populations les plus fragiles d’autres part.

La France, royaume des rentiers

L’organisation non gouvernementale Oxfam a publié le 11 mai une enquête : CAC 40 des profits sans partage. La lecture de ce rapport de 84 pages permet de d’appréhender le coût exorbitant du capital dans ce pays.

En moyenne, sur la période 2009-2016, les entreprises du CAC 40 ont reversé 67,4% des bénéfices aux actionnaires et accordé 27,3% au réinvestissement dans l’entreprise. Ah, j’allais oublier, les salariés eux se sont contentés de 5,3%. Selon, l’ONG, la France est même devenue championne du monde en matière de redistributions des dividendes.

La progression de la part dévolue aux actionnaires est en effet spectaculaire : « Les entreprises du CAC 40 n’ont pas toujours été aussi généreuses avec leurs actionnaires : si elles leur ont distribué plus de 67% de leurs bénéfices en 2016, ce taux ne dépassait pas les 30% dans les années 2000 ».

Responsabilité des grands groupes français

Au-delà de la voracité sans limite des actionnaires, c’est la capacité des grands groupes à agir contre la société qui apparaît au grand jour. Ils utilisent pour cela deux leviers : le premier consiste à « exercer une pression à la baisse sur les salaires au sein de leurs groupes et dans leurs chaînes d’approvisionnement », ce qui aboutit à une paupérisation relative (et parfois absolue) des salariés par rapport aux actionnaires.

Le second levier pour maximiser les bénéfices est tout aussi redoutable : l’organisation à grande échelle de l’évasion fiscale avec notamment le recours massifs aux paradis fiscaux : « parmi leurs filiales déclarées, les entreprises du CAC 40 détiennent 1 454 filiales dans les paradis fiscaux en 2016, soit 20% de plus qu’en 2008 ». Les conséquences sont connues, la perte pour l’État se traduira par des coupes budgétaires et la dégradation des services publics.

Non seulement la stratégie des grands groupes fragilise la société mais, en privilégiant le rendement financier immédiat au détriment de l’investissement, c’est la pérennité même des sociétés qui s’en trouve fragilisée : « en 2011 par exemple, alors que les bénéfices étaient en baisse de plus de 10%, les entreprises du CAC 40 ont augmenté les dividendes versés aux actionnaires de plus de 15% (+5,9 milliards d’euros) et sacrifié leur capacité à investir en la diminuant de plus de 38% (-17 milliards d’euros) ».

Au-delà de cette année de la prédation, l’équilibre entre dividendes et réinvestissement sur la période 2009-2016 s’établit à 71% pour la rémunération du capital contre 29% à l’investissement. A titre de comparaison, au début des années 1980, la situation était exactement inverse, puisque les dividendes représentait la moitié de l’investissement. Loin d’être des locomotives tant vantés par la Macronie, ces « premiers de cordées » sont en fait des boulets pour ne pas dire des parasites de la société.

Une pauvreté inquiétante

Le parallèle de l’enquête Oxfam avec l’autre étude parue cette semaine, celle de l’Observatoire des Inégalités, est plus que saisissant : la pauvreté augmente chez les plus jeunes mais n’épargne pas les plus âgés. Ce constat est en soi un réquisitoire accablant contre les politiques menées depuis des décennies et dessine les contours d’une société qui, sciemment, abandonne les plus jeunes et les plus fragiles.

 

 

« Le nombre d’enfants de pauvres et de jeunes adultes modestes a augmenté de 700.000 depuis 2004, soit +36% » constate le rapport. Phénomène aggravant, le seuil de pauvreté retenu est celui de 50% du niveau de vie médian, critère que retenait la France jusqu’en 2008, avant d’établir ce taux à 60% comme l’ensemble de l’Union Européenne.

Non seulement plus d’1,5 million de mineurs sont concernés mais « la pauvreté frappe aussi durement les jeunes adultes (de 18 à 29 ans), catégorie d’âge pour laquelle la progression a été la plus forte : leur taux de pauvreté a augmenté de 8% à 12,5% entre 2004 et 2015 ».

Pour les plus âgés, si la pauvreté tend à diminuer chez les septuagénaires, elle augmente significativement dans la tranche 60-69 ans. Cette situation devrait s’aggraver dans les années à venir, au fur et à mesure que des générations ayant connu des périodes de chômage et victimes des contre-réformes sur les retraites cesseront leurs activités.

Face au discours publicitaire du gouvernement sur la « cordée » qui tire l’ensemble de la société, c’est au contraire un phénomène de ciseaux qu’indiquent les différentes statistiques à disposition. D’un côté une minorité insatiable qui s’enrichit toujours davantage, de l’autre la dégradation pour des millions de personnes : telle est la situation. Une raison supplémentaire pour participer à toutes les initiatives visant à porter un coup d’arrêt aux politiques gouvernementales, et réussir une véritable « marée populaire » le 26 mai dans la rue.

L’anthropocène, lieu de tensions scientifiques et politiques

Jean-Baptiste Fressoz Historien des sciences, chercheur au CNRS, centre Alexandre-Koyré, EHESS
www.liberation.fr/debats/2018/05/15/l-anthropocene-lieu-de-tensions-scientifiques-et-politiques_1650272

Forgé par les sciences de la Terre, ce concept, désignant une époque géologique marquée par l’impact de l’homme et du capitalisme sur le climat, a contraint l’histoire naturelle et l’histoire humaine à sceller leurs retrouvailles. Non sans frottements et tensions.

L’anthropocène est actuellement un des principaux domaines de recherche où se côtoient, et parfois se rudoient, sciences naturelles et sciences humaines. Proposé au tournant des années 2000 par le prix Nobel de chimie Paul Crutzen, l’anthropocène désigne une nouvelle époque géologique, encore informelle, faisant suite à l’holocène.

Sur le versant positif, l’anthropocène signe les retrouvailles de l’histoire naturelle et de l’histoire humaine qu’un siècle de spécialisation académique avait séparées. Pour les historiens, il constitue un appel très fort à rematérialiser leurs récits : quel sens historique, quels acteurs, quelles institutions, quelles idéologies, quels phénomènes (guerre, impérialisme formel et informel, capitalisme, fordisme, etc.) faut-il mettre derrière les courbes mesurant la croissance des pollutions au XIXe et XXe siècles ? L’intérêt de l’anthropocène est d’avoir initié une réflexion plus rigoureuse sur les origines de la crise environnementale en cours.

Ce faisant, l’anthropocène est aussi un lieu de tensions scientifiques et politiques. En un sens, il était le plus mauvais terme possible pour nommer la crise environnementale. En désignant comme responsable un anthroposindifférencié, une humanité prise comme une espèce, il charrie une vision malthusienne des questions écologiques. Or, si la démographie a sans doute quelque chose à voir avec la crise environnementale, elle n’est certainement pas le facteur principal : entre 1800 et 2000, la population mondiale est certes multipliée par 6, mais la consommation d’énergie par 40 et le capital, si l’on prend les chiffres de Thomas Piketty, par 134. Face à un «système Terre» menacé, nous n’avons pas un anthropos indifférencié, mais des sociétés et un «système monde» structurellement inégalitaires. Par exemple, les émissions cumulées de CO2 des deux puissances hégémoniques du XIXe siècle (la Grande-Bretagne) et du XXe siècle (les Etats-Unis) représentent 60% du total mondial en 1900, 55% en 1950 et pas loin de 50% en 1980. D’un point de vue historique il serait sans conteste plus rigoureux de parler de «capitalocène» ou même «d’anglocène»…

La question du point de départ de l’anthropocène fournit un deuxième lieu de tension. Pour officialiser une époque géologique, il faut du solide, du sédiment, des traces dans les roches, ce que les géologues appellent un «marqueur stratigraphique global». Le résultat est que le débat sur l’anthropocène s’est focalisé non pas sur des processus historiques, mais sur une date de départ. De nombreuses propositions ont émergé mais la position qui paraît s’imposer est de faire débuter l’anthropocène dans les années 1950 lorsque la bombe atomique et la croissance économique globale laissent des marques géologiques indubitables. Mais en profilant ainsi l’anthropocène pour répondre plus facilement aux exigences des stratigraphes on perd le sens de l’alerte initiale. L’augmentation du CO2 et la révolution industrielle passent au second plan, de même que l’impérialisme ou la guerre, alors même que les techniques qui nous ont conduits dans l’anthropocène sont toutes liées au fait militaire et à l’exploitation des ressources des pays pauvres.

Troisièmement, pour ses promoteurs, parler d’anthropocène signifie que l’humanité est devenue un agent perturbant l’équilibre du «système Terre». Depuis les années 1980, les sciences du «système Terre» qui sont à l’origine du concept d’anthropocène promeuvent une vision très particulière de notre planète comme un système certes complexe, mais un système tout de même que l’on peut analyser, décomposer, modéliser et surtout, si nécessaire, maîtriser. Dans un article de Nature de 1999, Hans Joachim Schellnhuber, une des sommités du domaine présentait sa discipline comme une «seconde révolution copernicienne».

Les promoteurs de l’anthropocène se comparent volontiers à Galilée, Darwin ou Pasteur, ils seraient les initiateurs d’une «révolution scientifique», alors même que l’idée de la Terre comme un système possède une longue généalogie que l’on peut, sans exagération, faire remonter aux théories de la Terre du XVIIe siècle.

Le point n’est pas simplement historique : la prétention à la nouveauté des savoirs sur la Terre est aussi une prétention des savants à agir sur celle-ci. La glorification des «sciences du système Terre», leur capacité à identifier les seuils et les «points de bascule» qu’il ne faut pas franchir sous peine de catastrophe servent surtout à justifier les entreprises les plus démiurgiques de «stabilisation» du «système Terre». Par exemple : contrer le réchauffement climatique en injectant des particules soufrées dans la haute atmosphère pour renvoyer une partie de l’énergie solaire vers l’espace. A un anthropocène inconscient, succéderait enfin un «bon anthropocène» éclairé par les scientifiques. Et ce n’est pas un hasard si l’inventeur du mot «anthropocène», Paul Crutzen, est aussi un promoteur des techniques de la géoingéniérie. Le rôle des sciences humaines est aussi de veiller à ce que l’anthropocène ne devienne le discours légitime d’un nouveau géopouvoir.

Kalifornian etxe berri guztietan eguzki-panelak ezarri beharko dira

Sustatu @sustatu
www.argia.eus/albistea/californian-etxe-berri-guztietan-eguzki-panelak-ezarri-beharko-dira

Kaliforniak (AEB) jarraitzen du buruetako bat izaten energia berriztagarrien aldeko politiketan. Bide horretan, Kaliforniako Energia Batzordeak aho batez onartu du 2020. urtetik aurrera eraikiko diren etxe guztiek, derrigor, eguzki-panelak izan beharko dituztela. Batez beste, hipoteka 40 dolar garestituko dela aurreikusten dute, baina energiatan 80 dolar aurreztuko direla.

Aho batez hartu du erabakia Kaliforniako Energia Batzordeak. Lege berri honekin energia aurreztu nahi da eta aldaketa klimatikoari aurre egin nahi zaio. 2020. urtetik aurrera ezarriko da legedi berria eta, ordutik aurrera eraikitzen diren etxe guztietan eguzki-panelak ezarri beharko dira.

Kaliforniak urteak daramatza energia berriztagarrien aldeko politikak ezartzen. Azken urteotan 42 milioi dolar inbertitu ditu eguzki-energia bultzatzeko eta eguzki-panelak doan banatzen ditu diru-sarrera gutxiko familien artean. Kaliforniako etxebizitzen %20ak dagoeneko eguzki-panelak ditu.

Neurri honen aurka egin dute errepublikarrek, etxebizitzen prezioak igo egingo direla esanez. Kaliforniako Gobernuak eman dituen datuen arabera, ostera, hilero 40 euro aurreztuko lituzke familia bakoitzak, batez bete: hipoteka 40 euro igo daitezke, baina energia-kontsumoan 80 euro aurreztuko lituzke familia bakoitzak.