Articles du Vendredi : Sélection du 03 février 2012

Mieux débattre sur les thèmes de l’écologie

Hervé Kempf
Le Monde du 01.02.2012

CLIMATO-SCEPTICISME – Claude Allègre rechute aux Etats-Unis


http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/01/30/climato-scepticisme-claude-allegre-rechute-aux-etats-unis/2

Monsieur Hollande, vous avez tout faux sur l’essence

Jean Sivardière
www.reporterre.net/spip.php?article2535 du 27.01.2012

Trop de riches tue l’impôt

Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, Ecole d’économie de Paris
Le Monde du 31.01.2012

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Mieux débattre sur les thèmes de l’écologie

Hervé Kempf
Le Monde du 01.02.2012

Si la France s’apprête à vivre une élection décisive en avril et mai, nombreux sont ceux qui estiment que la démocratie ne fonctionne pas bien dans notre pays. Pour le député de la Meuse (app. UMP) Bertrand Pancher, “jamais l’écart entre les aspirations de nos concitoyens et les décisions prises par les acteurs de l’aménagement n’a été aussi important”. Il devait présenter, mercredi 1er février, “Dix propositions pour moderniser notre démocratie”.

 

De son côté, le Conseil d’Etat a tenu, le 20 janvier, un colloque sur le thème “Consulter autrement, participer effectivement“, au cours duquel il a préconisé “au-delà des consultations formelles qui gagneraient à être allégées, de nouvelles procédures caractérisées par la transparence, le débat public et le compte rendu”.

 

C’est surtout en matière d’environnement que ces insuffisances démocratiques se révèlent : création de lignes ferroviaires à grande vitesse, stockage de déchets nucléaires, implantation d’éoliennes, aménagements face aux inondations sont des sujets qui suscitent de vives polémiques.

 

Les propositions de M. Pancher comprennent la possibilité d’un débat public suscité par des initiatives citoyennes. Le député juge aussi nécessaire un statut protégeant les “lanceurs d’alerte” – ces individus qui signalent un danger ou un manquement dangereux à la loi et sont sujets à la réprimande de leur employeur.

 

Autre recommandation : la transformation de la Commission nationale du débat public (CNDP) en une Agence de l’information et de la participation citoyenne, qui serait un portail d’informations sur les dossiers discutés, organiserait les débats et recueillerait les alertes. Un encadrement du lobbying est aussi recommandé, avec, par exemple, la “traçabilité” des amendements parlementaires : “90 % de ces amendements sont repris des contributions des organisations, dit M. Pancher. On peut s’appuyer sur la société civile, mais il faut que ce soit clair.” Enfin, l’élu voudrait voir la concertation s’opérer avant la discussion des lois par le Parlement : “Trop de lois sont votées – 242 dans la mandature actuelle – sans avoir été suffisamment réfléchies”, observe-t-il.

 

Pour Loïc Blondiaux, professeur de science politique à Paris-I, “les institutions bougent en réponse aux critiques radicales de la démocratie représentative”. “Mais elles les traduisent d’une façon qui ne remet pas en cause l’essentiel, à savoir la division du travail politique entre spécialistes et citoyens, et l’élection comme fondement principal de la légitimité politique.” M. Blondiaux juge néanmoins “les propositions de M. Pancher surprenantes par leur sérieux et leur cohérence”.

CLIMATO-SCEPTICISME – Claude Allègre rechute aux Etats-Unis


http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/01/30/climato-scepticisme-claude-allegre-rechute-aux-etats-unis/2

C’est un titre qui en dit long : “Nul besoin de paniquer sur le réchauffement climatique”. La tribune, publiée dans The Wall Street Journal, est signée par seize chercheurs, dont un au moins ne nous est pas inconnu en matière de climato-scepticisme : Claude Allègre.

 

Le texte reprend les poncifs du genre, dénonçant des pressions dignes de l’époque “soviétique” qui s’exercent pour faire taire les scientifiques “hérétiques”, et expliquant que l’atmosphère ne s’est nullement réchauffée depuis dix ans. Ou encore que les modèles scientifiques dominants ont “grandement exagéré le rôle de la hausse du CO2 dans le réchauffement”. CO2 qui n’est nullement un polluant mais un simple “gaz sans odeur ni couleur”, un composant naturel de la biosphère plutôt bénéfique, expliquent les chercheurs. En effet, la hausse de sa concentration explique certainement, en partie, l’accroissement des rendements dans l’agriculture au siècle dernier, estiment-ils. Alors, pourquoi tout ce tintouin autour du réchauffement climatique ? Car il sert admirablement, selon eux, à attirer les fonds publics pour la recherche, à “accroître la bureaucratie gouvernementale”, ou encore à augmenter les taxes…

 

Le message des chercheurs s’adresse avant tout aux candidats à la présidentielle américaine : “Il n’y a pas d’argument scientifique irréfutable qui justifierait des actions drastiques visant à ‘décarboniser’ l’économie mondiale”, leur disent-ils.

 

Du côté des candidats républicains en tout cas, les scientifiques s’expriment en terrain conquis. Alors que Rick Santorum déclarait en juin que “le réchauffement climatique n’existe pas. C’est juste une excuse pour imposer plus de contrôle gouvernemental…”, Ron Paul a qualifié ce phénomène de “plus grand canular depuis de nombreuses années”. Quant à Mitt Romney, il a subitement changé d’avis sur le sujet : “Mon opinion est qu’on ne sait pas ce qui cause le changement climatique”, nuance-t-il. Même Newt Gingrich, qui s’était pris il y a quelques années à enregistrer une déclaration pour sensibiliser l’opinion au réchauffement climatique, semble aujourd’hui regretter ce faux pas : “C’est probablement la chose la plus stupide que j’ai faite ces dernières années”, a-t-il jugé.

 

Pendant ce temps, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que le climat et la dégradation de l’environnement ont déjà causé davantage de migrations que les conflits, l’année 2011 vient s’ajouter à une série de records de chaleur, l’American Geophysical Union alerte sur l’accélération de la fonte des glaciers, alpins notamment, et le climatologue James Hansen, directeur du principal laboratoire d’études climatiques de la NASA, le GISS, estime que “nous sommes aujourd’hui tout près des températures de la période de l’éémien, il y a 130 000 ans, ou du holsteinien, il y a 400 000 ans. Or, à ces deux périodes, nous savons que le niveau moyen des mers était de 4 à 6 mètres plus élevé qu’aujourd’hui”.

Monsieur Hollande, vous avez tout faux sur l’essence

Jean Sivardière
www.reporterre.net/spip.php?article2535 du 27.01.2012

François Hollande s’est déclaré en faveur d’une “TIPP flottante”, afin de modérer le prix du carburant automobile. Cette mesure serait nuisible écologiquement et injuste socialement.

 

Afin de limiter la hausse du prix des carburants automobiles, François Hollande, soutenu par le PS et des associations de consommateurs (UFC, CLCV), vient de proposer un retour de la TIPP flottante, mesure appliquée par le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002 : c’est non seulement une fausse bonne idée, mais un signal très pernicieux lancé à l’opinion (1).

 

1. Comme l’a montré l’économiste Jean-Marie Beauvais dans une étude réalisée à la demande de la FNAUT et de l’ADEME en 2008, le prix réel du carburant nécessaire pour parcourir 100 km a été divisé par 2,8 depuis 1970 (voir FNAUT Infos n°173 : le salaire minimum a augmenté bien plus vite, en monnaie courante, que le prix des carburants et, fait trop souvent ignoré, depuis 10 ans, les taxes (TIPP et TVA) sur l’essence sont passées de 78% à 60% environ, et celles sur le gazole de 70% à 50 % (la TIPP est de 0,6 euro/litre sur l’essence et de 0,43 euro sur le gazole). En 1985, les dépenses des ménages en carburant représentaient 4,4% de leur budget, 3,4% seulement en 2009 (source INSEE).

Par ailleurs un automobiliste souhaitant limiter sa dépense peut pratiquer l’écoconduite, qui permet aisément d’abaisser de 20% sa consommation de carburant et contribue à la sécurité routière. Il lui est souvent possible de se rabattre sur un parking-relais et d’utiliser un transport collectif sur une partie de son trajet.

Dans ces conditions, on ne peut affirmer que le prix des carburants est devenu insupportable pour l’ensemble des ménages. Il faut d’ailleurs combattre l’idée reçue que la voiture (achat, assurance, carburant, péages, entretien, réparations,…) est devenue hors de prix. En 1985, les dépenses automobiles des ménages représentaient 14,2% de leur budget, 10,9% seulement en 2009. De 1970 à 2009, les dépenses automobiles des ménages ont été multipliées par 18 en monnaie courante, les dépenses de logement par 27 ; de 2002 à 2009, les premières ont été multipliées par 1,2 et les secondes par 1,4.

 

2. Sauf à accepter une réduction drastique et durable des recettes de l’Etat (lourdement endetté) et des Régions (qui bénéficient du reversement d’une part importante de la TIPP et réclament de nouvelles ressources pour pouvoir développer le TER), il est illusoire d’espérer contenir la hausse du prix des carburants, qui a un caractère structurel : comme cela est bien connu, cette hausse est la conséquence d’une augmentation de la demande mondiale de pétrole et de l’épuisement progressif des réserves prouvées de pétrole, phénomènes dont les effets sont accentués par la dépréciation de l’euro par rapport au dollar et par les risques géopolitiques qui pèsent sur notre approvisionnement auprès de divers pays producteurs (aujourd’hui Iran et Nigeria).

Le prix du baril de pétrole influence en gros la moitié du prix du carburant, directement ou par le jeu de la TVA. Si le baril était à 150 dollars (comme en juillet 2008) au lieu de 100 aujourd’hui (+ 50%), le prix du carburant augmenterait donc de 25%, il serait de 1,85 euro environ au lieu de 1,50. Si le baril était à 200 dollars, le prix du carburant serait d’environ 2,25 euros : pour le maintenir à la valeur actuelle, il faudrait supprimer toutes les taxes, la TIPP qui rapporte 14 milliards d’euros par an et la TVA !

Contrairement à ce qu’affirment l’UFC et la CLCV, il est illusoire d’espérer une baisse des coûts de raffinage et de distribution :

 

ces coûts ne représentent qu’entre 20 et 25 centimes par litre de carburant, leur baisse n’aurait qu’un faible impact sur le prix de vente des carburants ;

le prix du carburant en France avant taxes est déjà l’un des plus bas en Europe ;

les marges de raffinage sont très faibles, et l’activité est globalement déficitaire (le nombre de raffineries a été divisé par deux en France depuis une trentaine d’années et ce n’est pas un hasard si de nombreux groupes pétroliers se sont retirés du raffinage, voir l’exemple de la raffinerie Shell de Petit-Couronne revendue à Petroplus) ;

les grandes surfaces françaises ont une part de marché supérieure à 50% dans la vente de carburant, le carburant y étant souvent vendu à prix d’appel.

 

3. Si on continue à encourager la circulation automobile, comment lutter contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique, et limiter notre déficit commercial, creusé par nos importations de pétrole ? La Cour des Comptes elle-même vient de souligner la nécessité de mettre en cohérence la fiscalité des carburants avec les objectifs du Grenelle de l’environnement.

Dans une étude réalisée récemment pour le PREDIT, François Gardes, professeur à l’université Paris 1, et son équipe ont démontré que si la hausse moyenne du prix du carburant incite le consommateur à modérer son usage de la voiture, la volatilité du prix a un effet important qui s’ajoute au précédent : les années où les fluctuations sont fortes (2008), l’automobiliste est plus sensible au prix maximum constaté qu’au prix moyen, et la baisse de consommation est plus forte (d’environ 30%) que prévu. Réduire la volatilité par une politique fiscale contra-cyclique telle que la TIPP flottante conduirait donc à augmenter la consommation de carburant.

 

4. Enfin le retour à la TIPP flottante serait une mesure particulièrement injuste. Ce serait faire un cadeau inutile aux automobilistes (et aux entreprises) disposant de revenus corrects et pouvant donc encaisser la hausse actuelle et future du prix des carburants, et oublier que, parmi les ménages modestes, beaucoup ne sont pas motorisés. Ces derniers sont les plus pauvres de nos concitoyens, et leur mobilité est limitée par la pénurie de transport collectif. L’argent public doit être consacré en priorité au développement du transport collectif : avec un milliard d’euros, on construit 50 km de tramway.

On ne peut certes méconnaître la situation difficile des ménages modestes obligés de se loger en milieu périurbain ou rural, loin de leur lieu de travail et ne disposant pas actuellement de transports collectifs adaptés à leurs besoins. Ces ménages doivent être aidés par des mesures sociales générales, bénéficiant à l’ensemble des ménages modestes et ne privilégiant aucun type de consommation, non par des mesures spécifiques perverses susceptibles de les encourager à utiliser la voiture alors qu’il faut au contraire les inciter à se libérer de la dépendance pétrolière.

Laissons un expert conclure. Selon Jean-Marie Chevalier, directeur du centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières : « les blocages des prix donnent aux consommateurs de faux signaux et entretiennent des illusions, le réveil est dur ».

 

………………………

Notes :

(1) TIPP : taxe intérieure sur les produits pétroliers.
UFC : Union fédérale des consommateurs.
CLCV : Consommation logement cadre de vie.
PS : Parti socialiste.
Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
TVA : taxe à la valeur ajoutée.
TER : train express régional.
PREDIT : Programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres.


Source : Courriel à Reporterre.

Jean Sivardière est président de la FNAUT (Fédération nationale des usagers des transports).

Lire aussi : Le prix de l’énergie va augmenter, reconnaissent des experts officiels

Trop de riches tue l’impôt

Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, Ecole d’économie de Paris
Le Monde du 31.01.2012

Le débat d’entre deux tours de la présidentielle en Finlande, un des rares pays européens à élire un président puissant au suffrage universel direct, comme nous, est dominé par la question de la solidarité européenne. Même fortement attachés à l’euro, les Finlandais s’interrogent sur leur participation à l’aide aux pays du sud de l’Europe qui peut ébranler leur triple A.

Déjà effective pour la Grèce ou l’Irlande, une aide éventuelle à l’Italie, voire un jour à la France, apparaît bien moins légitime. Si l’économie finlandaise bénéficie amplement du marché européen, la solidarité doit-elle s’étendre à des pays riches, mais incapables de maintenir leurs comptes publics ?

De fait, la Finlande, malgré un produit intérieur brut (PIB) par habitant un tiers supérieur à celui de l’Italie, n’est pas aussi riche que l’Italie. Par richesse, j’entends ici le patrimoine net disponible de l’Etat et de la population. Comment arriver à ce constat ?

Commençons par l’Etat. La dette publique brute atteint 120% du PIB en Italie et 50% en Finlande. Il convient de tenir compte des actifs relativement liquides de l’Etat pour mesurer une dette nette : stocks d’or, détention de participation dans des entreprises, fonds souverains, etc.

On ne retient pas le patrimoine non liquide de l’Etat : l’Italie ne vendra pas le Colisée. Le Fonds monétaire international (FMI) donne une estimation de cette dette publique nette. Le gap devient alors considérable : un déficit de 100 % du PIB en Italie contre un excédent de 60 % du PIB en Finlande. L’Etat finlandais est donc riche, alors que l’italien est très endetté.

Passons aux particuliers. Chaque année, le Credit Suisse, dans son Global Wealth Report, propose des évaluations sérieuses du patrimoine des ménages dans de nombreux pays. Les chiffres sont spectaculaires. En 2011, le patrimoine net des ménages en Finlande pèse environ 280 % du PIB, près de cinq fois celui de l’Etat. Mais, en Italie, ce chiffre atteint près de 590 % du PIB. Les ménages italiens sont donc dans leur ensemble “disproportionnellement” riches.

“PATRIMOINE LIQUIDE NET” DU PAYS

En ajoutant dette nette de l’Etat et patrimoine net de la population, on obtient en quelque sorte le “patrimoine liquide net” du pays : soit environ 490 % du PIB en Italie, contre seulement 340 % en Finlande, soit un peu moins de 130 000 euros par habitant en Italie, et un peu plus de 120 000 en Finlande. On comprend mieux pourquoi des Finlandais veulent que ce soit avant tout les Italiens qui assument la dette de leur Etat.

Qu’en est-il de la France ? Elle ressemble bien plus à l’Italie qu’à la Finlande. La dette nette de l’Etat est de l’ordre de 80 % du PIB et le patrimoine net de la population française de 510 % du PIB. Au total, les Français sont encore plus riches que les Italiens, avec environ 135 000 euros par tête en 2011. De quoi faire rêver les Allemands : le patrimoine net des particuliers et de l’Etat y est de 320 % du PIB, très proche du ratio finnois, mais avec un PIB par habitant plus faible, cela ne représente que 100 000 euros par tête.

Il se dessine donc deux Europe. Celle des Etats riches mais des populations relativement humbles, et celle des Etats endettés, mais des populations en moyenne riches. Nos voisins n’ont donc pas vraiment tort. Avant d’en appeler à la solidarité européenne, la solution à la dégradation des finances publiques en Italie ou en France pourrait passer par des efforts nationaux.

 

 

Mais le constat ne doit pas s’arrêter là. Si la dette publique repose sur l’ensemble de la population, le patrimoine privé est inégalitairement réparti. Le Credit Suisse estime ainsi que le coeur de clientèle des grandes banques genevoises est constitué du nombre de millionnaires adultes en dollars par pays (pour un couple, il faut avoir 2 millions). En 2011, selon les calculs de la banque suisse, la Finlande en compte 80 000, l’Allemagne, 1,75 million, l’Italie, 1,54 million… et la France, 2,61 millions !

Près de 9 % des millionnaires de la planète se trouvent sur le territoire hexagonal. Voici enfin une bonne nouvelle, dont le gouvernement fait peu de publicité ! Il serait donc légitime que l’effort soit prioritairement supporté par de si nombreux millionnaires. Un quart de leur patrimoine suffirait à diviser par deux la dette nette de l’Etat en France, ou de réduire la dette transalpine d’environ un tiers.

L’obstacle est alors politique. Les millionnaires représentent 5,5 % des adultes en France et 3,2 % en Italie, contre seulement 2,6 % en Allemagne et 1,9 % en Finlande. Comme les millionnaires sont plus souvent inscrits sur les listes électorales, et participent plus aux scrutins électoraux, ils peuvent représenter un douzième des votants lors des prochaines élections organisées en France. Cela ne justifie-t-il pas une politique de préservation des gros patrimoines, au détriment des finances publiques ?