Ces dernières années, se loger et vivre dignement au Pays Basque est devenu un véritable défi pour une partie toujours plus importante de la population et notamment les secteurs les plus vulnérables.
Les causes sont identifiées depuis longtemps : « attractivité » du territoire, tourisme haut de gamme et de masse, pression et inflation foncière, manque de maîtrise collective du foncier, explosion des loyers, spéculation immobilière, prolifération des résidences secondaires et des meublés touristiques permanents de type Airbnb, urbanisation galopante, faiblesse des politiques de réhabilitation de logements vacants, production insuffisante de logement social, manque d’hébergements d’urgence…
Pourtant, rien n’est inéluctable : certains territoires prouvent qu’avec une réelle volonté politique, l’activation d’outils et de dispositifs innovants permettent la maîtrise d’une partie de ces problèmes. Ce faisant, ils protègent mieux le droit des populations locales à continuer à vivre et se loger au pays.
Aujourd’hui, il est temps de nous mobiliser pour demander aux élu.es la mise en place immédiate d’une politique déterminée et ambitieuse du logement au service de celles et ceux qui veulent vivre et travailler au Pays Basque.
Une telle politique doit se baser sur les principes suivants :
– la régulation du marché immobilier et foncier pour empêcher sa fameuse main invisible de pousser la population locale à l’exil. Les maisons et appartements doivent avant tout être des logements, et non des objets spéculatifs.
> (par exemple, priorité doit être donnée aux locations à l’année plutôt qu’aux meublés touristiques permanents de type Airbnb)
– la maîtrise publique ou collective du foncier et du logement
>(par exemple en renforçant les politiques communales et intercommunales d’acquisition foncière, en sanctuarisant le foncier agricole, et en systématisant les mécanismes de type BRS (Bail Réel Solidaire) empêchant les logements en accession sociale à la propriété de tomber dans le marché spéculatif)
– le droit d’avoir un logement passe avant celui d’en avoir deux
>(avec par exemple la limitation du nombre de résidences secondaires et des mesures fiscales dissuasives)
– l’application réelle du droit à un logement digne et abordable pour toutes et tous
>(avec par exemple l’encadrement renforcé des loyers, une forte augmentation de la production de logement social, et notamment du logement très social, et la création d’un nombre suffisant de places d’hébergement d’urgence)
– la compatibilité avec les urgences écologiques et climatiques, et la poursuite d’objectifs zéro artificialisation nette et de souveraineté alimentaire
>(par exemple densifier l’habitat, construire de la ville sur de la ville, réhabiliter et rendre habitable à l’année les logements vacants et les résidences secondaires…)
Ce n’est qu’en se mobilisant toutes et tous maintenant que nous permettrons à chacune et chacun de pouvoir continuer à vivre et se loger ici !
Rendez-vous à la grande manifestation
pour un logement
accessible à toutes et tous,
samedi 20 novembre à 15H00 à Bayonne !