Ils étaient 196, nous étions des milliers à Paris. L’état d’urgence terroriste devait empêcher les citoyens de se rassembler pour dire toujours plus haut leurs inquiétudes et pour réclamer toujours plus fort un accord contraignant, des alternatives réelles au réchauffement climatique. Ils étaient 196 à décider, nous étions des milliers à proposer. La Grande Marche prévue pour l’ouverture de la COP 21 était interdite, mais une chaîne humaine rassemblant 10.000 personnes a pris place sur les trottoirs parisiens ; sans le moindre incident, chacun s’est tenu la main. Le week-end suivant, un Village Mondial des Alternatives installé à Montreuil a offert à quelques 30.000 visiteurs l’occasion de rencontrer des acteurs d’un monde plus juste et plus respectueux de tout son environnement ; les faucheurs de chaises ont orchestré un sommet dénonçant l’évasion fiscale avec 196 sièges réquisitionnés aux diverses banques ainsi mises à l’index, un moment solennel emprunt d’humour et d’émotion. Dès le matin du 12, par la magie de la géo localisation, des centaines de smartphones dessinaient les lettres CLIMATE JUSTICE PEACE vues du ciel de Paris ; à 12H12 plus de 10.000 citoyens du monde ont matérialisé les lignes rouges à ne pas dépasser pour la justice climatique ; et enfin sur le Champ de Mars, aux pieds de la Tour Eiffel, quelques 20.000 personnes ont démontré que les rassemblements pouvaient être pacifiques, les actions non violentes et que leurs messages en étaient d’autant plus audibles.
Déc 17 2015