TRANSPORTS. Le mouvement Bizi ! lance un « diagnostic citoyen » visant à identifier les difficultés rencontrées par les cyclistes de l’agglomération bayonnaise et de ses environs
Les cyclistes du BAB sont invités à donner leur avis
Visiblement, le résultat du sommet de Copenhague, qu’ils jugent « désastreux » n’a pas découragé les jeunes écolos-abertzale du mouvement bayonnais Bizi ! Pour eux, la lutte contre le réchauffement climatique et pour une alternative au tout voiture se poursuit à l’échelle locale. [:]Et leur souci est aujourd’hui d’atteindre, au-delà du cercle étroit des militants, l’ensemble de la population.
Le vélo peut leur en fournir l’occasion. Qui donc n’apprécie pas ce sympathique et ancestral moyen de transport qui a l’avantage d’être pratique et non-polluant ? « C’est bon pour la santé et pour celle de la planète. En ville, c’est le transport du futur », résume Iban Grossier, militant de Bizi ! Or l’agglomération bayonnaise où les voitures émettent chaque année 400 000 tonnes de gaz à effet de serre, est souvent perçue comme une ville insuffisamment adaptée à une pratique sûre du vélo.
Identifier les points noirs
« Des améliorations ont été réalisées ces dernières années sur les pistes et les bandes cyclables qui couvrent au total 40 km, mais le résultat est loin d’être satisfaisant », estime Iban Grossier. Il en veut pour preuve un document émanant de la très sérieuse Agence d’urbanisme où l’on constate que le tracé des pistes cyclables est très « décousu ». Faire une balade, le week-end, sur les bords de la Nive ou de l’Adour, ne suscite aucune difficulté, mais utiliser le vélo comme mode de transport principal et quotidien, c’est une autre affaire.
Bizi ! a donc décidé de lancer un « diagnostic citoyen vélo », en faisant appel à « l’expertise d’usage » des cyclistes réguliers ou occasionnels du BAB. L’objectif de ce questionnaire très largement diffusé (lire ci-contre) sera de dresser la liste des différents points d’insécurité et de discontinuité des parcours cyclables habituellement employés dans le BAB, pou r se rendre au travail ou à l’école, faire ses courses ou se promener.
Le questionnaire porte d’abord sur la pratique du vélo (sa fréquence, le type de parcours utilisé, les difficultés rencontrées vis-à-vis de l’aménagement urbain, le comportement des autres usagers de la route), puis sur l’identification des points noirs. Avec, éventuellement, photos, plans ou schémas à l’appui.
Un bilan de ce diagnostic sera envoyé en juin au Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération bayonnaise. « Il s’est engagé à étudier les propositions que nous lui soumettrons », a souligné Iban Grossier.
Les militants de Bizi ! n’ont pas l’intention d’attendre tranquillement, sans rien faire, que tous les résultats de ce « diagnostic citoyen vélo » leur soient parvenus. Ils iront, eux-mêmes, se rendre compte des points noirs déjà identifiés. Et ils ont, par ailleurs, reçu le soutien de l’association À mi-chemin, présidée par Cathy Constant, qui avait tenté une expérience similaire à Anglet.
Compte tenu de l’intérêt de nos concitoyens pour le vélo, Bizi ! espère bien obtenir au moins un millier de réponses.
Auteur : Emmanuel Planes