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Tribune dans Mediabask – Crise énergétique, habitat : un col roulé ne suffit pas!

Ce lundi 3 octobre, la Journée mondiale de l’habitat nous rappelait le droit fondamental de tous à un logement décent et la responsabilité collective que nous avons dans l’avenir de l’habitat humain. 

Ces derniers temps, la majorité présidentielle multiplie les annonces appelant à une sobriété énergétique individuelle : porter un col roulé, arrêter d’utiliser le sèche-linge au profit d’un étendoir à linge, mettre une doudoune… Alors même que plus de 5 millions de foyers vivant dans des passoires énergétiques ne peuvent pas chauffer leur logement décemment ou font face à des factures énergétiques de plus en plus importantes qui les plongent dans la précarité, c’est sur ces mêmes foyers que le gouvernement veut faire peser la responsabilité !

Les crises énergétique, sociale et climatique sont profondément liées, et le secteur du bâtiment est un des dénominateurs communs de leurs causes et de leurs solutions : des mesures structurelles de sobriété et d’efficacité sont nécessaires. 

Secteur le plus consommateur d’énergie, le bâtiment est prioritaire pour la lutte contre le dérèglement climatique et la transition énergétique de l’Hexagone : les bâtiments tertiaires et résidentiels représentent près de la moitié des consommations énergétiques annuelles françaises et génèrent 23% des émissions de gaz à effet de serre !

De plus, l’énergie est le deuxième poste de dépenses des ménages consacrées au logement, après les loyers. L’augmentation du prix de l’énergie va augmenter la précarité de millions de foyers.

Or, le Pays Basque Nord doit faire face à plusieurs défis liés à l’habitat, que ce soit l’accès de tous à un logement décent, l’adaptation du bâti au territoire et au dérèglement climatique ou encore une gestion économe des sols et des ressources.

Pour apporter une première réponse à ces défis, Bizi et le mouvement pour la “Frugalité heureuse et créative” ont créé un groupe de travail afin d’élaborer une charte du “Bâtiment frugal sud-aquitain” qui prône deux règles essentielles : 

1- Rénover les logements, en priorité les passoires thermiques :  Quand ils ne sont pas bien isolés, les logements peuvent être de véritables passoires thermiques entraînant des problèmes sanitaires, un inconfort et des consommations énergétiques importantes. En France, 17% des logements sont considérés comme passoires thermiques. Aussi, les aides doivent êtres fléchées pour encourager  l’isolation de ces bâtiments et les rénovations globales pour viser des bâtiments à basse consommation,  plutôt que les rénovations partielles insuffisantes, encore majoritaires aujourd’hui.

Selon l’ADEME, la construction neuve d’un bâtiment de logements collectifs nécessite 80 fois plus de matériaux que sa rénovation (hors équipements techniques). Plus de 14 000 logements sont vacants au Pays Basque nord. Les investir permettrait de créer des logements tout en limitant l’impact carbone de la construction.

2 – Rénover (et construire) de manière frugale. 

Les rénovations et les constructions (à limiter au strict nécessaire) doivent impérativement être frugales, par le biais de solutions simples, adaptées au climat local et aux besoins des usagers :

  • Répondre aux besoins du bâtiment par des mesures passives qui valorisent les ressources renouvelables et gratuites offertes par l’environnement (soleil, lumière, sol…), avant de recourir aux mesures actives (équipements de chauffage, éclairage…) pour obtenir un habitat de qualité, économe, écologique et sain.
  • Recourir à des matériaux issus du réemploi, biosourcés, et aux énergies renouvelables pour couvrir les besoins énergétiques. 

Pour que cette journée ne soit pas qu’une journée mondiale de plus, Bizi appelle les pouvoirs publics, les bailleurs sociaux, les propriétaires et les habitants de ce territoire à se mobiliser en faveur d’un habitat sain, économe en énergie et en carbone pour faire face aux défis climatique et énergétique actuels.

Carole Ternois, pour le groupe Habitat de Bizi

D’après l’Observatoire national de la rénovation énergétique, il y a 5,2 millions de passoires énergétiques (classes F et G) en France.

D’’après le Ministère de la transition écologique : https://www.ecologie.gouv.fr/construction-et-performance-environnementale-du-batiment 

 Ibidem