Depuis le 16 janvier dernier, le monde agricole se mobilise pour exprimer sa colère et sa détresse contre ce système économique qui ne lui permet pas de vivre dignement de son travail. Les solutions appliquées par l’Etat et demandées par la FNSEA empirent la situation depuis des décennies. Bizi exprime son soutien aux paysans et affirme qu’une transition agroécologique juste, pour une agriculture locale, paysanne et nourricière est la sortie de crise pour le monde agricole et pour les écosystèmes.
“Notre fin, c’est votre faim”. Ce slogan, aperçu sur des tracteurs utilisés pour bloquer d’importants axes routiers français, ne peut être plus expressif. La précarité subie par les agriculteurs est injuste et inacceptable. Revenus insuffisants, longueur et dureté du travail, perte de sens ou manque de reconnaissance : les difficultés sont nombreuses. Quand certains voudraient pointer du doigt les normes environnementales, l’association écologiste Bizi ! rappelle que la métamorphose agroécologique juste est la solution, pas le problème.
En effet, le secteur de l’agriculture était déjà en crise à tous les niveaux avant l’arrivée de normes environnementales, provoquée par un système néolibéral qui la précipite et l’alimente depuis des décennies. Les conditions de travail déplorables et la diminution constante du nombre d’agriculteurs depuis 1950 sont les conséquences directes de la logique productiviste, qui pousse les agriculteurs à produire toujours plus, investir toujours plus, travailler toujours plus, et qui au final enrichit l’agro-business et non les travailleurs qui créent cette richesse. Ça vous rappelle quelque chose ? La logique est exactement la même que dans le reste de la société capitaliste : produire toujours plus pour enrichir toujours les mêmes personnes, sans jamais prendre en compte les limites ni de l’humain ni de la planète.
Dans un monde où les effets dévastateurs du dérèglement climatique se ressentent déjà de plein fouet et vont continuer à s’aggraver et s’amplifier, les modèles agricoles paysans et durables, qui préservent la biodiversité, les sols, et qui favorisent l’augmentation du nombre d’agriculteurs, sont justement les plus résilients face aux chocs climatiques et économiques. Les agriculteurs sont en première ligne, leurs récoltes déjà impactées. Les normes environnementales, comme les avancées dues au Pacte vert pour l’Europe adopté en 2020, assurent la résilience de l’agriculture sur le long terme et protègent les écosystèmes, dont l’agriculture dépend pleinement. Elles sont nécessaires.
Comme détaillé dans le projet de territoire Euskal Herria Burujabe, il est urgent de mettre en place une agriculture relocalisée, rémunératrice et respectueuse des limites planétaires, à l’opposé des traités de libre-échange qui favorisent les produits importés, qui sont moins chers et produits dans des conditions humaines et écologiques déplorables.
Soutenons les paysans : pour un système agricole qui place l’humain, et donc la planète, avant le profit !