Nous sommes combien à risquer notre santé voire notre vie, faute d’aménagements cyclables sécurisés, lors de nos déplacements quotidiens ? Notre crime : ne pas vouloir contribuer au dérèglement climatique, à la crise écologique, à la pollution de nos villes et du coup rouler en vélo chaque fois que c’est possible, au lieu de le faire en voiture.
Dimanche 8 décembre, alors que la COP25 battra son plein à Madrid, aura lieu la journée mondiale du climat. 25 ans que le monde attend que la solution vienne d’en haut, résultat : le changement climatique s’aggrave et s’accélère et met l’humanité en danger ! Il est trop facile de pester après les Trump et autres Bolsonaro qui refusent de changer leur modèle si destructeur, l’un avec ses mines de charbon ou son gaz de schiste, l’autre avec la déforestation de l’Amazonie. Faisons nous réellement autre chose au niveau local, ici et maintenant ? Qu’attend-on pour enclencher d’en bas, à partir de nos territoires, de nos communes, les changements indispensables et la réduction immédiate et massive des émissions de gaz à effet de serre responsables de ce dérèglement suicidaire du climat ?
Élus locaux : manque de cohérence ou de courage ?
Le premier poste d’émission de gaz à effet de serre sur la côte basque est lié au transport. Pourtant, les aménagements dédiés aux modes doux y sont encore trop rares, souffrent de manque de continuité et ne sont pas suffisamment sécurisés pour permettre de développer massivement les déplacements du quotidien à vélo. La moitié des trajets en voiture sont pourtant inférieurs à 3 km : on pourrait en remplacer un nombre vraiment important par des déplacements à pied ou à vélo. Encore faut-il que la volonté des décideurs politiques et des aménageurs soit au rendez-vous. Comment dans la situation actuelle oser amener ses enfants à l’école en vélos ?
Même pour les adultes, se déplacer en vélo est bien plus complexe et risqué que de le faire en voiture. Les gens essayant de ne pas déplacer les 960 kilos de poids moyen d’une voiture chaque fois qu’ils doivent aller quelque part font tout simplement sens de responsabilité et de citoyenneté. Comment comprendre qu’ils soient pénalisés voir qu’ils risquent en permanence d’être blessés ou pire de ce fait ? C’est le monde à l’envers !
Les pouvoirs publics devraient tout faire pour inciter les gens à se déplacer en vélo, ou à pied, chaque fois que c’est possible. Cela permettrait de décongestionner nos villes, nos routes, de lutter contre les maladies respiratoires et cardio-vasculaires, et de faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Si nos élus locaux étaient cohérents quand ils approuvent les objectifs de l’accord de Paris lors de la COP21, ils feraient des déplacements à pied et en vélo une priorité absolue en termes d’aménagements, de financements et de campagnes de sensibilisation et de promotion. A la veille de cette COP25, il serait bon qu’ils cessent enfin de regarder ailleurs, 17 ans après avoir applaudi Jacques Chirac dire que notre maison commune est en train de brûler.
Avons-nous affaire à un manque de cohérence ou de courage ? Comment expliquer la lenteur et le manque d’ambition, voire parfois les régressions, qui caractérisent la politique vélo (ou son absence) en Pays Basque ?
BAB interdit au vélo
Le boulevard du BAB est un axe majeur de l’agglomération. Il s’étend sur 7 km entre l’Adour et l’aéroport de Biarritz. Il est plat et sans détour, de quoi faire rêver les cyclistes du quotidien. Les habitations se sont densifiées autour de cet axe, c’est autant de monde susceptible de l’emprunter. Non seulement aucun aménagement n’est prévu pour les vélos, mais la circulation y est maintenant interdite pour ces derniers ! Les autorités découragent les citoyens souhaitant passer aux mobilités douces en les entourant d’axes exclusivement réservés à la voiture.
Ce n’est pas parce que les cyclistes sont encore peu nombreux que les aménagements sont inutiles mais bien l’inverse : c’est par manque de sécurité que beaucoup ont peur de se mettre au vélo. En effet, il faut aujourd’hui être un cycliste confirmé pour rouler au quotidien sur le BAB sereinement. Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de réaliser des aménagements cyclables adressés à un public touristique, beaucoup plus de moyens sont mis en œuvre et les contraintes beaucoup moins montrées du doigt.
Cet axe central du BAB est aujourd’hui un symbole du tout voiture et du mépris aujourd’hui réservé aux cyclistes. Il doit devenir le symbole d’une volonté politique de prendre enfin le défi climatique, écologique et sanitaire au sérieux, et de favoriser les modes de déplacements les moins polluants et les moins encombrants.
Soyons responsables, désobéissons !
Pour exiger des aménagements cyclables sécurisés partout, pour refuser l’interdiction du boulevard du BAB aux bicyclettes, le dimanche 8 décembre, nous désobéirons et parcourrons entièrement ce dernier avec nos vélos, en famille, entre amis, entre citoyennes et citoyens responsables et mobilisés par l’urgence écologique et climatique.
Une vélorution (manifestation à vélo) est organisée au départ de la mairie de Bayonne à 10H30. Nous emprunterons le boulevard du BAB dans une ambiance festive, et parce qu’en masse, nous sommes plus fort.e.s !
Signataires : Eric Toulouze (Biarritz) Fransisco Ordas (Anglet) Julien Delion (Bayonne) Léa Gazagne (Biarritz) Marion Pichery (Anglet) Mylène Althabegoity (Saint-Jean-de-Luz) Nicolas Balerdi (Ciboure) Oihana Driollet (Bayonne) Pauline Levée (Anglet) Thomas Lagrenade (Bidart) Vincent Larramendy (Bayonne) |
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