BNP Paribas annonce la fermeture de ses filiales aux Îles Caïmans
Philippe Bordenave, Directeur général délégué de la banque, qui recevait une délégation des Faucheurs de chaises le 24 novembre dernier, composée de Txetx Etcheverry de Bizi, Florent Compain des Amis de la Terre, Thomas Coutrot d’ATTAC France et de Pauline Boyer d’ANV-COP21, avait pourtant refusé dans un premier temps d’accéder à la demande citoyenne de fermeture des filiales aux îles Caïmans, prétendant que BNP Paribas n’y avait aucune activité répréhensible. Selon lui, les motifs de la présence de la BNP Paribas aux Caïmans n’étaient pas fiscaux mais réglementaires, s’agissant d’un « paradis réglementaire » (sic) moins contraignant que les États-Unis ou l’Union européenne. Les 1 310 milliards de dollars de capitaux abrités aux Caïmans, première place offshore mondiale en terme de dépôt par des non résidents, y seraient donc venus par hasard, sans la contribution des banques qui y sont implantées ?
Sur plus de quarante actions de réquisition de chaises et des dizaines de plaintes déposées par les banques (la première d’entre elles BNP Paribas) pour « vol en réunion », aucune poursuite n’a à ce jour été engagée contre les Faucheurs de chaises : le recul de BNP Paribas sur ses filiales aux îles Caïmans achève de démontrer la légitimité et l’efficacité de ces actions citoyennes. BNP Paribas, comme les autres banques françaises impliquées dans les paradis fiscaux, doit non seulement y fermer toutes ses filiales mais réellement y cesser toutes ses activités, directes, indirectes ou de sous-traitance organisées comme celles qu’ont révélés les « Panama Papers ». Les pouvoirs publics doivent s’en assurer par un contrôle effectif et des sanctions exemplaires en cas de manquement. L’argent de la transition écologique et sociale existe, il est dans les paradis fiscaux !
mardi 24 mai 2016