Bizi !

Une banderole géante déployée aux abords de la grande plage de Biarritz pour dire Stop aux nouvelles résidences secondaires

Nous reproduisons ici le communiqué de la plateforme Se loger au pays – Herrian Bizi

En déployant une banderole géante aux abords de la grande plage de Biarritz, la plateforme Se loger au pays – Herrian Bizi a remis en lumière, en pleine saison touristique et à l’occasion du passage du Tour Alternatiba, les graves conséquences de la prolifération des résidences secondaires sur la crise du logement au Pays Basque. Avec cette première action, elle appelle des solutions urgentes pour sortir de l’impasse.

Plusieurs dizaines de participants ont répondu à l’invitation publique et se sont joints à cette première action de la plateforme Se loger au pays – Herrian Bizi. Au milieu des touristes, ils ont déployé au bord de l’océan une immense banderole sur laquelle on peut lire “Stop! Aski!  Résidences secondaires”.

C’est que plus de 20 % des logements sont déjà des résidences secondaires au Pays Basque. Dans certaines communes, la proportion de résidences secondaires approche, voire dépasse, aujourd’hui le seuil de 50% des logements. La trentaine d’associations, de syndicats et de partis politiques du Pays Basque, regroupée au sein de la plateforme Se loger au pays – Herrian Bizi à l’initiative de l’action, en a fait une priorité depuis l’an dernier. 

La transformation d’anciens Airbnb en nouvelles résidences secondaires au lieu de les faire revenir dans le parc des logements à l’année, les congés qui expulsent les locataires pour vendre au plus offrant sont des pratiques inacceptables qui mettent des gens à la rue, qui forcent à vivre toujours plus loin et à des prix toujours plus inaccessibles. Le droit de chacun d’avoir un logement doit passer avant la possibilité pour une minorité d’en avoir plusieurs.” détaille Ainize Butron, porte-parole de la plateforme.

Le passage au Pays Basque du Tour Alternatiba (1), parcourant plus de 6500 km en vélo trois et quatre places pour accélérer la transformation écologique des territoires, est aussi l’occasion de pointer les conséquences écologiques de la crise du logement. “La demande en résidences secondaires fait monter les prix et oblige à l’éloignement des habitants aux revenus modestes, les forçant à des trajets travail-domicile plus longs et donc plus polluants. Elle pousse à construire plus, à bétonner plus et à artificialiser toujours plus de terres.” ajoute Emma Tosini, porte-parole d’Alternatiba et Action Non-Violente COP21, mouvements organisateurs du Tour Alternatiba.

Cécile Duflot, marraine du Tour Alternatiba, ex-ministre du logement et directrice d’OXFAM France, était aussi présente pour apporter son soutien à la plateforme. Selon elle, “on mesure mal à quel point la question du logement est aujourd’hui l’exemple le plus significatif d’une absence de politiques publiques qui entraîne l’accroissement des inégalités.”.

La plateforme Se loger au pays – Herrian Bizi appelle les élus locaux et les parlementaires à trouver d’urgence des solutions justes. Une série de propositions ont d’ores et déjà été formulées en ce sens : quotas de résidences secondaires par commune, fiscalité dissuasive sur les résidences secondaires, création de zones réservées pour les habitations pérennes à l’année dans les documents d’urbanisme… (2)

Enfin, les organisations demandent aux potentiels acquéreurs de ne racheter que des résidences secondaires existantes pour ne pas impacter les logements disponibles pour la population locale, et appellent les résidents à leur signaler toute nouvelle résidence secondaire (3), qui pourrait ainsi faire l’objet de prochaines actions.

  1. https://tour.alternatiba.eu/ 
  2. Mesures à retrouver en détail sur http://herrianbizi.com/stopaski/ 
  3. http://herrianbizi.com/signalement/