Bayonne, le 7 octobre – Alors que le village des alternatives Alternatiba 2018 continue de battre son plein dans le petit Bayonne, le succès est au rendez-vous pour cet événement climat d’envergure internationale. 200 personnalités, des milliers de citoyens et des centaines d’associations et porteurs d’alternatives ont répondu présents et appelleront à changer de système pour enrayer le dérèglement climatique lors du meeting final de l’événement.
C’est l’effervescence dans le coeur de Bayonne : des habitants du Pays Basque mais également des personnes venues de partout en France et ailleurs, se pressent dans les allées du village des alternatives Alternatiba 2018. Responsables politiques, scientifiques, responsables associatifs, artistes, anciens ministres : près de 200 personnalités sont venues prendre part à l’événement, sous le patronage de Mariama Diallo, d’Alternatiba Dakar et du sociologue et philosophe Edgar Morin. 1 150 bénévoles ont été mobilisés pour assurer le déroulement de cette gigantesque démonstration qu’il est possible d’enrayer le dérèglement climatique sans attendre que les solutions viennent d’en haut.
Le Pays Basque fait figure d’exemple : parti de Bayonne en 2013 où a été lancé un appel à multiplier les villages des alternatives en amont de la COP21 et au-delà, le mouvement Alternatiba a donné lieu à 175 villages des alternatives au Pays Basque, en France, en Europe et jusqu’à Haïti ou Dakar. Les alternatives basques ont été mises à l’honneur de ces deux jours. Parmi elles, l’eusko, déjà première monnaie d’Europe en volume de monnaie en circulation, devrait passer pendant le weekend la barre de un million d’euskos en circulation. Le fournisseur basque d’électricité 100% renouvelable et locale Enargia a été présenté au public.
L’importance d’Alternatiba 2018 dans les mobilisations contre le dérèglement climatique a été confirmée par l’intervention samedi en duplex de Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du groupe scientifique du GIEC, qui a, depuis la Corée du Sud, donné au public rassemblé à Bayonne, la primeur de l’adoption du rapport 1,5°C du GIEC. Ce même jour, le Tour Alternatiba a fini son périple place Paul Bert à Bayonne après 4 mois de mobilisation à travers 5 Etats pour mobiliser les territoires sur le dérèglement climatique et les solutions à y apporter.
Pour montrer que les alternatives peuvent devenir systémiques si tout le monde y contribue, Alternatiba 2018 a été l’occasion de lancer “7 défis engagements” : les participants au weekend pouvaient ainsi signer la promesse de relever au moins 3 défis comme quitter EDF pour passer à Enargia, rejoindre des circuits courts de distribution alimentaire, adhérer à l’eusko ou encore s’engager en solidarité avec les migrants.
Avec près de 50 conférences, Alternatiba Bayonne a également apporté sa contribution à la réflexion théorique et concrète sur les actions à mener pour enrayer le dérèglement climatique et rendre nos sociétés soutenables. Beaucoup d’amphis et de salles ont du refuser du monde et des milliers de personnes ont déja assisté à ces conférences à mi-journée du dimanche. Le rapport 1,5 °C commandé par la COP21, le bilan climat et transition énergétique du gouvernement actuel, les freins à la transition, mais aussi l’écoféminisme, la relocalisation, l’économie sociale et solidaire, les transports, les déchets, la transition agricole, la solidarité et la justice climatique ont compté parmi les enjeux abordés lors du weekend. Le projet Burujabe, pour une métamorphose écologique et sociale du territoire, a été au coeur de nombreux débats.
Stands, animations, concerts, repas paysans et thématiques : sous ses airs de grande fête populaire, Alternatiba 2018 démontre une nouvelle fois que lutter contre le dérèglement climatique est non seulement possible, mais que cela construit une société désirable. Le week-end s’achèvera tard dans la nuit par des concerts, après un meeting final intitulé “Le temps de l’espoir et de l’action” lors duquel sera révélé le manifeste final du weekend.