Quitter ses repères, sa terre, ses proches, sa famille, ses racines ; risquer sa vie sur les routes, tenter la traversée de la Méditerranée, pour arriver dans un pays inconnu, nombreux sont celles et ceux qui sont amenés à emprunter ce parcours long et périlleux. Quand ce n’est pas pour fuir directement la guerre, la répression, la misère ou les catastrophes naturelles, ces femmes, hommes et enfants quittent leur région dans laquelle ils ne peuvent plus envisager leur avenir.
Les pays occidentaux jouent un rôle important dans ces avenirs confisqués. Entre colonialisme, spoliation des sols et des ressources, exploitation humaine et dépossession des cultures, il ne reste aux populations des pays du Sud que bien peu de chose en héritage mis à par la nécessité de l’exil. A cela s’ajoute, depuis quelques années maintenant, les effets du changement climatique dont les pays industrialisés sont historiquement responsables. Par son impact sur l’environnement (raréfaction de l’eau potable, hausse du niveau de la mer, intensité accrue des catastrophes naturelles, sécheresses), ce dérèglement climatique rend les conditions de vie de pays et de régions insoutenables, amenant des populations entières à se déplacer. Mais la préservation du climat n’étant pas à l’ordre du jour des priorités des responsables politiques, il y a fort à parier que le XXIème siècle sera celui de la migration.
Migrer pour s’adapter
Depuis toujours, migrer vers de nouveaux horizons a été une façon de s’adapter aux difficultés socio-économiques, aux conflits et dégradations de l’environnement. Face à un phénomène global et systémique, on ne peut continuer à adopter des politiques réductrices et simplistes qui ont des conséquences humaines dramatiques. Ériger des murs toujours plus hauts et infranchissables aux pieds desquels s’échouent des cadavres par dizaines de milliers ne peut pas être une solution. Il faut donc accepter la migration et la voir comme une des conséquences et moyens de survie aux problèmes mondiaux de l’environnement. Cette position, François GEMENNE, chercheur et spécialiste des questions de changement climatique et de migration, en est le fer de lance.
Comprendre l’un des enjeux stratégiques du XXIème siècle
Ce
chercheur engagé sera l’un des invités de marque de la
visioconférence “Changement Climatique & Migration”
organisée jeudi 5 novembre à 19h par le groupe migrant.es de
Bizi! Il nous exposera en quoi ces deux enjeux majeurs de notre
siècle sont liés afin de mieux pouvoir y répondre. A ses côtés,
l’infatigable militante peule Hindou OUMAROU IBRAHIM témoignera de
la situation de la région du lac Tchad, où les effets du changement
climatique affectent sévèrement des populations entières.
La
seconde partie de la visioconférence fera un focus sur le Pays
Basque nord, qui ces dernières années est devenu un couloir de
passage pour les migrant.es en transit en provenance du Maghreb et de
l’Afrique de l’Ouest. Le chercheur Thomas SOMMER-HOUDEVILLLE
expliquera comment le terreau de solidarité qu’est le Pays Basque
a permisl’émergence
de nombreuses associations et réseaux de soutien aux personnes
migrantes.
EtorkiZUna – Agir pour un Pays Basque terre d’accueil
La soirée se terminera par la présentation du nouveau portail Web d’accueil et de la solidarité migrant.es en Iparralde. Cet outil en ligne a été conçu pour donner la possibilité à chacun.e de contribuer au réseau d’entraide à son échelle, selon ses disponibilités et ses envies. Parce que faire preuve de solidarité de nos jours, c’est résister à la part de barbarie de notre système. Mais c’est surtout construire une société plus juste, plus apaisée et plus humaine fondement du Pays Basque de demain.
Signataires : Gabrielle Arestegui, Elise Ayrault, Neizha Ben Amrane, Romain Dussault, Jean-Marc Sarthou, Doris Uebel