Scandale démocratique et écologique, la ministre Ségolène Royal vient d’annoncer la suspension sine die de la version light de l’écotaxe, quelques jours après que les principales fédérations de patrons routiers aient annoncé leur intention de bloquer les routes françaises.
Ainsi donc les lobbies patronaux arrachent une nouvelle victoire face au gouvernement « socialiste », alors que les syndicalistes, écologistes, défenseurs des libertés et des droits de l’homme n’arrivent quasiment jamais à obtenir satisfaction.
Ainsi donc, la menace d’actions de blocages patronaux viennent à bout d’une loi pourtant votée à l’unanimité par le parlement.
Ainsi donc le lobby routier obtient une nouvelle fois de ne pas payer pour l’usure des routes qu’il occasionne. C’est l’ensemble des citoyens qui paiera par ses impôts les frais du transport routier, permettant à ses grands patrons d’empocher toujours plus de profits.
Un vrai scandale :
Cela est d’autant plus scandaleux que ces mêmes entreprises routières avaient obtenu 800 millions de cadeaux annuels (surcoût occasionné par le passage du 40 au 44 tonnes, baisse de la taxe à l’essieu, baisse de la TIPP, annulation des hausses prévues de taxes sur le gazole…) en compensation anticipée de la future écotaxe ! Résultat : les entreprises routières continuent à bénéficier de ces 800 millions de cadeaux annuels, payés par le contribuable moyen, alors même que l’écotaxe qu’ils étaient censés compenser n’est pas mise en place.
Cela est d’autant plus scandaleux qu’on continue dans le même temps à démanteler le Fret SNCF, qu’il faudrait au contraire appuyer et développer. Faibles devant les forts, forts devant les faibles :
Il est d’ailleurs plus significatif qu’il n’y ait pas un mot sur le développement du Fret SNCF, maritime ou fluvial dans la « loi de transition énergétique » proposée par Ségolène Royal, ni rien sur les transports collectifs, ou les transports doux. Au contraire, ce qui est mis en avant est le développement -écologiquement et financièrement aberrant- de la voiture électrique, et l’augmentation de la part des agro-carburants dans les carburants.
Loin d’être un premier pas vers une transition sociale et écologique, une telle politique nous conduit vers une fuite en avant vers le précipice. François Hollande, Manuel Valls et Ségolène Royal sont faibles devant les forts, et forts devant les faibles. Ils gouvernent en faisant la politique des lobbies économistes et réactionnaires, en regardant vers le passé, au lieu de regarder vers l’avenir et de travailler pour les plus vulnérables et pour l’intérêt de nos enfants.