Bizi !

La protection de la population n’est pas à usage unique !

Découvert à Wuhan en Chine en décembre 2019, la France parle d’une probable pandémie au Covid-19 à partir du mois de février 2020 et à compter du 17 mars, les français.e.s doivent être confiné.e.s. Rapidement le constat est fait qu’il n’y a pas de masque pour les soignant.e.s et pour les gens qui continuent à travailler alors qu’une partie du corps médical préconise son utilisation pour tou.te.s travailleurs/ses et pour toutes sorties autorisées. Ainsi, l’Etat manque à son devoir de protéger ses citoyens et dénigre l’utilisation du masque mettant en péril une frange de la population pouvant être contaminée.

Avec bon sens, la mobilisation citoyenne s’organise spontanément pour pallier les manquements de l’Etat. Des initiatives individuelles (infirmières, appel de matériel des EHPAD) ont permis de collecter des masques et des protections auprès des divers corps de métier type agroalimentaire, BTP, etc., et des collectifs de couturièr.e.s qui se sont lancé.e.s dans une production des masques tissus réutilisables indéfiniment pour les « 1ers de corvée » ainsi que toutes les personnes qui souhaitaient s’équiper.

A la sortie du confinement, les stocks de masque d’Etat étant réapprovisionnés, le gouvernement rejoint enfin les préconisations du corps médical sur l’utilité du port du masque. En même temps, le travail des couturièr.e.s, acclamé.e.s pendant le confinement, se retrouve relégué au profit des masques à usage unique ou réutilisables uniquement 10 fois, fabriqués hors frontière.

Sous couvert de se prémunir face au virus et à défaut d’alternatives de réutilisables, le tout jetable est redevenu une pratique courante et avec lui les déchets qu’il génère. Cette pratique s’est malheureusement accompagnée d’actes d’incivilité où des protections jetables se sont retrouvées par terre sur les parkings de supermarché entre autres. A cette pollution s’ajoute des risques sanitaires pour la personne chargée du nettoyage. Ces gestes incivils sont également venus renforcer la pollution aquatique entre les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes venant obturer les stations d’épuration ou encore, ces masques jetables retrouvés au fond des mers.

Alors que la lutte contre la pollution plastique avait beaucoup progressé ces dernières années avec une forte pression citoyenne et une réglementation de plus en plus exigeante, le Covid-19 marque un recul considérable.

La consommation du plastique a explosé depuis le confinement.

Face à l’enjeu de réduire le risque de contamination, de vieux automatismes se sont instantanément réactivés, sans qu’ils soient toujours fondés. Ce recours massif au jetable dans le cadre du déconfinement se fait par réflexe, parce qu’il semble plus facile à mettre en œuvre et que l’on part du principe qu’il “rassure” alors que le temps de vie du virus sur le plastique reste encore une énigme.

Quand est-ce que les citoyens mais aussi les collectivités et le gouvernement, vont se rendre compte des ravages du plastique ?

L’utilisation du masque va certainement entrer dans un usage régulier comme dans les pays asiatiques, et prendre sa place dans la pharmacie familiale. D’autres catastrophes (sanitaires ou environnementales) en lien avec le dérèglement climatique, vont se présenter à nouveau et nous devons nous y préparer. Pour protéger la population comme il se doit en sortant d’un système de tout consommable et du tout jetable avec ses impacts sur l’environnement, les politiques de prévention doivent intégrer les risques écologiques et leurs gestions, sans attendre à nouveau d’être au pied du mur.