4 militants du mouvement Bizi étaient à nouveau convoqués au commissariat de Bayonne ce mardi 12 janvier 2016.
Ils ont été interrogés sur l’action de réquisition de chaises du 2 novembre 2015 à l’agence HSBC de Bayonne (voir aussi la vidéo ici), ainsi que sur le Sommet des 196 chaises qui s’est tenu le 6 décembre 2015 à Montreuil pendant la COP21.
Pendant ce temps, les banques comme HSBC ou BNP continuent d’organiser un système d’évasion fiscale de grande ampleur, détournant des milliards d’euros des finances publiques. L’argent pour le climat et la transition sociale et écologique existe bel et bien… il est dans les paradis fiscaux !
Pour la quatrième fois en moins d’un an, des militants de Bizi sont convoqués au commissariat de Bayonne et interrogés par la police au sujet des actions de réquisitions de chaises dans les banques impliquées dans l’évasion fiscale. Cette fois-ci, les autorités se sont intéressées non seulement aux actions de réquisitions qui ont eu lieu à Bayonne dans l’agence de la HSBC, mais aussi au Sommet des 196 chaises qui s’est tenu le 6 décembre à Montreuil pendant la COP21.
Les Faucheurs de chaises : un mouvement non-violent et déterminé
Depuis la première réquisition de chaises qui a eu lieu à Bayonne le 12 février dans une agence HSBC, c’est en effet un large mouvement citoyen non-violent et déterminé qui s’est mis en marche : les « Faucheurs de chaises ».
En l’espace de quelques mois à peine, des centaines de citoyens ont ainsi réquisitionné un total de 243 chaises dans 40 agences de banques impliquées dans l’évasion fiscale (BNP, HSBC, Crédit Agricole, Société Générale). Ces actions, menées à visage découvert aux quatre coins de l’Hexagone et même en Belgique, répondaient à l’Appel lancé par des personnalités et des intellectuels à réquisitionner 196 chaises (correspondant aux 196 parties représentées à la COP21) en vue de l’organisation d’un Sommet citoyen sur l’évasion fiscale et le financement de la transition sociale et écologique, qui s’est finalement tenu le 6 décembre 2015 à Montreuil pendant la COP21.
196 délégués de la société civile du monde entier, représentant une diversité de cultures et de mouvements engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques, ont ainsi pris place sur 196 chaises réquisitionnées, le 6 décembre, dans le cadre du Village Mondial des Alternatives et du Sommet Citoyen pour le Climat qui étaient organisés à Montreuil pendant la COP21.
Des acteurs majeurs de la société civile mondiale participaient à cet événement, dont John Christensen (Tax Justice Network), Aissatou Diouf (Enda), Bill McKibben (350.org), Lidy Nacpil (Jubillee South – Asia/Pacific Movement on Debt and Development), Vandana Shiva (Navdanya), Aurélie Trouvé (Attac France), Antolin Huascar (Via Campesina), et Jagoda Munic (Amis de la Terre International).
Des personnalités comme Marcos Arruda (économiste brésilien), Hindou Oumarou Ibrahim (coordinatrice de l’association des femmes peuples autochtones du Tchad), Anabella Rosenberg (syndicaliste), Yeb Saño (négociateur philippin à la COP 21), Txetx Etcheverry (Bizi, Alternatiba), Susan George (Attac), et d’autres porte-paroles des cinq continents ont proclamé lors de ce sommet citoyen mondial les « Solutions des peuples pour financer la transition » : taxe sur les transactions financières, taxe carbone, restructuration des dettes publiques, création monétaire pour le climat et l’emploi, désinvestissement des combustibles fossiles…
Le Sommet des 196 chaises s’est conclu sur un Appel à internationaliser le mouvement de réquisition de chaises, « Des chaises pour la justice climatique », qui appelle « l’ensemble des mouvements citoyens du monde entier à utiliser cette méthode simple, non-violente et créative, pour placer au cœur du débat public mondial cette question de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux et obtenir enfin la mise en œuvre effective de décisions plusieurs fois annoncées mais régulièrement étouffées sous la pression des lobbies financiers. »
Ce ne sont pas les militants non-violents, agissant à visage découvert et pour l’intérêt général, qu’il faut poursuivre, mais bien les dirigeants des banques qui organisent sciemment un système massif d’évasion fiscale pour le profit de quelques-uns !