Document téléchargeable sur ce lien : Appel à projet – Grenelle
Le 15 mai 2019, Bizi réalisait une action sur l’avenue de la Reine Victoria à Biarritz pour dénoncer la rénovation de cette dernière avec l’argent destiné au tram’bus. Nous affirmions publiquement ce jour là que le projet du SMTC qui avait permis en 2011 d’obtenir pour le tram’bus label et fonds importants du Grenelle de l’environnement stipulait pourtant clairement qu’il serait aménagé une voie de bus en site propre (*) sur cette même avenue. Mieux, ce même projet indiquait que les voies de bus en site propre traverseraient de manière quasi-continue Biarritz, à partir d’Aguiléra jusqu’au centre ville à hauteur de l’Hôtel du Palais.
Nous précisions que le président du SMTC (Syndicat Mixte des Transports en Commun) qui avait répondu à l’appel à projet TCSP (Transports en commun en site propre) du Grenelle de l’environnement avec ce projet là n’était autre que Michel Veunac, l’actuel maire de Biarritz.
Les mensonges de la mairie de Biarritz : Bizi apporte aujourd’hui les preuves
Michel Veunac démentait alors nos propos et dénonçait l’acharnement de Bizi, selon lui lié au fait que Biarritz allait accueillir le G7. Dans l’édition du 16 mai du quotidien Sud-Ouest, M. Christophe Landrin, directeur général des services de la Ville, affirmait « Il y a eu de nombreuses versions étudiées pour l’arrivée du bus en centre-ville mais pas celle que soutient Bizi ». Le syndicat des mobilités, dans le même journal, réfutait quand à lui que « le projet d’aménagement de l’avenue Victoria ait jamais été envisagé en site propre ».
Or, Bizi apporte aujourd’hui les preuves de nos affirmations de l’époque. Les documents ci-joints sont des copies du document de présentation de projet réalisé à l’époque par le SMTC pour répondre à l’appel à projet TCSP du Grenelle de l’environnement. On y trouve la couverture du dossier en question et deux cartes démontrant clairement qu’il a bien été « vendu » au Grenelle de l’environnement que le tram’bus circulerait majoritairement en site propre de l’entrée dans Biarritz à hauteur d’Aguiléra au centre ville à hauteur de l’Hôtel du Palais. On y voit un plan de coupe des aménagements promis (et jamais réalisés) dans l’avenue de Lattre de Tassigny et on y lit noir sur blanc : « Les avenues de la Reine Nathalie et de la Reine Victoria, toutes deux en sens unique, constituent une entrée historique dans Biarritz, dont il faut préserver l’identité et le charme tout en requalifiant l’espace public. En particulier, l’espace aujourd’hui presque exclusivement dédié à la voiture (une voie de circulation bordée de part et d’autre par du stationnement) doit être redistribué pour libérer une voie de site propre. Le parcours se termine en plein centre ville, devant la résidence du Victoria Surf, à deux pas de l’hôtel du Palais et de la mairie« .
Comment peut on affirmer dans ces conditions qu’« Il y a eu de nombreuses versions étudiées pour l’arrivée du bus en centre-ville mais pas celle que soutient Bizi » ou que « le projet d’aménagement de l’avenue Victoria ait jamais été envisagé en site propre » ?
Montrez le dossier complet déposé au Grenelle de l’environnement !
Deux mois plus tard, en juin 2019, nous demandions au syndicat des mobilités et à la Ville de Biarritz de montrer à la presse le dossier du SMTC déposé au Grenelle de l’environnement. Nous affirmions que les différents responsables devaient permettre à la presse et à la population locale de vérifier qui de nous ou d’eux disait la vérité au sujet de l’avenue de la Reine Victoria, et de ce qui était prévu pour elle dans le projet présenté au Grenelle de l’environnement. Peine perdue, le dossier est resté enfermé à clef dans un tiroir Pourtant, ce projet est du domaine public, et devrait pouvoir être consulté par tous les contribuables puisqu’il doit permettre de décrocher directement au syndicat des mobilités Pays Basque-Adour plus de 20 millions d’euros destinés à la transition écologique, et bien d’avantage grâce aux effets indirects de la labellisation Grenelle de l’environnement. Les citoyennes et citoyens avons le droit de vérifier qu’on ne détourne pas les fonds de la transition écologique, et donc de savoir ce qui a été présenté au Grenelle pour obtenir son label et son argent.
Les quelques pages obtenues et aujourd’hui rendues publiques par Bizi relancent le débat et rendent encore plus impératif le devoir de la Mairie de Biarritz (et du syndicat des mobilités qui réalise les travaux en question) de s’expliquer à ce sujet et de montrer les documents demandés.
En l’absence de ces explications, voici les conclusions que l’association Bizi tire de son côté :
Lors du mandat 2014-2020, l’actuel maire de Biarritz, Michel Veunac, a bloqué ou limité au maximum les voies de bus en site propre dans sa ville, les réduisant à la portion congrue (moins de 10 % du parcours du tram’bus à Biarritz). Il a ainsi fait l’exact contraire de ce que promettait l’ancien président du SMTC, le même Michel Veunac auprès du Grenelle de l’environnement.
Cela pose un vrai problème éthique et démocratique puisque le projet déposé avait permis de récolter pour le tram’bus du BAB une subvention de 20,04 millions d’euros (alors que les 78 projets retenus dans cet appel à projet TCSP avaient obtenu en moyenne de 7,56 millions), ce qui en faisait un des mieux financés, du fait de l’ambition affichée dans le dossier du SMTC. « Nous sommes ceux qui ont été les mieux financés (…) Ce résultat est dû à la qualité du dossier » affirmait alors le président de l’Agglomération Côte basque-Adour, Jean Grenet, lors d’une conférence de presse donnée en commun avec Michel Veunac (Cf article Sud-Ouest du 12/02/2011). De plus, il ajoutait que la labellisation Grenelle de l’environnement devait avoir un effet levier important et permettre de « de solliciter les autres financeurs », à savoir le Feder, les collectivités territoriales, l’Ademe, l’Autorité organisatrice des transports (AOT) etc.
Aggravant son cas, la ville de Biarritz n’a pas hésité depuis à faire financer par le budget du tram’bus la rénovation en tout voiture des différentes avenues qui avait été promises au site propre.
Biarritz aura donc fait considérablement chuter la moyenne du site propre sur la ligne 1 du Tram’bus, initialement prévue à 76 %, alors même que le financement a été obtenu sur l’ensemble du réseau, jusqu’au centre de Biarritz. Bizi considère qu’une telle attitude est déplorable, sur les plans écologique et climatique, en termes de santé publique, et d’un point de vue éthique et démocratique. Une telle manière de gérer la chose publique doit être sanctionnée.
C’est ce que nous exprimerons, de manière festive et humoristique, ce samedi 8 février à 11H00 au rond-point de l’Europe à Biarritz. Joignez vous à nous pour demander ensemble la fin de telles pratiques et comportements !
(*) Le site propre étant ces voies retirées à la circulation voiture ou au stationnement pour être exclusivement affectées aux bus, lui permettant de circuler plus vite, et parfois aux vélos.