Edito

Liberté – Égalité – Fraternité – L’idée était belle. Ces trois mots étaient une promesse qui ne pouvait que rallier le plus grand nombre. Mais comme tous les concepts, même ceux d’apparence progressistes, ils peuvent être dévoyés au profit d’idéologies douteuses. C’est désormais un constat presque quotidien. La loi de sécurité globale, qui nous entraîne de plus en plus vers une société de surveillance qui ferait passer Orwell pour un doux rêveur en est la preuve la plus récente. Le terme même de « séparatisme » exclut de toute égalité des pans entiers de la population. Les violences policières, tout comme l’accueil réservé aux migrants montrent également que le sentiment fraternel s’éloigne. Et la liste est longue !

Invoquer des devises vidées de leur substance ne suffira pas à masquer ces faits. Même si les masques restent tendance…

Portrait : Anaiz – Bidarray – 30 ans

« L’idée d’un monde plus juste doit aussi interroger ce qui se passe juste sous notre nez, dans les inégalités des rapports hommes/femmes. »

Factuelle et précise, on sent affleurer la rigueur de la journaliste lorsqu’ Anaiz développe la genèse de son engagement à Bizi. Il y a 7 ans, la Bayonnaise délaisse Paris pour retrouver ses proches et sa ville natale le temps d’un week-end. Elle assiste alors à la première édition d’Alternatiba. C’est le déclic. De retour à la capitale, elle participe à la création d’Alternatiba-Paris, puis devient, à son retour définitif au Pays basque en 2016, porte-parole de l’association (en Français et en Euskara). Son implication au sein de Bizi aura sur elle des vertus quasi thérapeutiques, canalisant les profonds sentiments d’injustice que pouvaient provoquer en elle l’inaction gouvernementale face au changement climatique, où même l’évasion fiscale du glouton Amazon.

Au détour de la conversation elle évoque Rob Hopkins et son « manuel de transition », et l’écoféministe indienne Vandana Shiva, entrée en guerre contre Monsanto. Ecoféminisme ? Oui, nous explique-t-elle, l’idée d’un monde plus juste passe certes par les questions climatiques, économiques et sociales, mais doit aussi interroger ce qui se passe juste sous notre nez, dans les inégalités des rapports hommes/femmes.

Aujourd’hui, c’est au travers des synthèses mensuelles de Koordinaketa et de Bizikutzu qu’ Anaiz apporte ses compétences de rédactrice à Bizi.

Grand Angle : Bienvenue à Alda !

Une nouvelle organisation est née le 10 octobre à Bayonne. Alda entend défendre les droits et les besoins des milieux et des quartiers populaires. “La naissance d’Alda repose sur un constat : celui de l’augmentation de la précarité chez une partie croissante de la population, situation aggravée par le fait que ces milieux se retrouvent de plus en plus déconnectés des structures collectives et des organisations traditionnelles, explique Xebax Christy, co-président d’Alda. Ce constat s’est transformé en besoin : pour construire un territoire plus juste et plus durable, il faut impérativement redonner du pouvoir aux personnes des milieux populaires”. Malika Peyraut, co-présidente, ajoute : “La démarche d’Alda part des besoins des gens. Avant toute chose, il s’agit de les écouter, de comprendre les difficultés rencontrées, le regard qu’ils posent sur leurs conditions de vie mais aussi leurs envies et leurs aspirations”. Alda cherchera à la fois à aider les gens à améliorer leurs conditions de vie matérielles dans la vie quotidienne, mais également à reconquérir reconnaissance et respect, à reconstruire un tissu social et des solidarités actives, pour acquérir une vraie place dans la vie démocratique locale et globale, ainsi que dans la société basque. Alda se veut indépendante de tout parti politique et des pouvoirs publics. Elle reposera sur les adhésions individuelles de ses membres. Première opération concrète : le lancement d’une vaste enquête d’opinion intitulée “Et si ça changeait ?”.

Visite guidée chez Bizi! : groupe migrants

Très actif, le groupe Migrant·e·s de Bizi travaille sur la problématique des migrations, une des conséquences directes du dérèglement climatique.

Il se place en complément et renfort du réseau de collectifs déjà existants sur la question des migrant·e·s en Pays Basque. C’est grâce à son travail qu’a pu voir le jour le portail EtorkiZUna (http://etorkizuna-pb.eus), véritable outil de solidarité active qui répertorie les façons d’aider et les organisations agissant en faveur des personnes migrantes.

Ce groupe thématique de Bizi est aussi amené à organiser des moments de formations (conférence “Changement climatique et migration” en présence d’un membre du GIEC, d’une géographe et militante du Tchad et d’un enseignant-chercheur en sociologie ; ciné-débat avec Cédric Herou militant de la vallée de Roya…), mais aussi des actions de désobéissances civiles (blocage du centre de rétention d’Hendaye, action d’occupation des locaux d’Isard Cos pour dénoncer la politique d’évaluation des mineurs du département 64…). Cette année, il a également organisé une vente solidaire d’objets pour les fêtes de fin d’année, dont les bénéfices seront entièrement reversés aux associations locales qui soutiennent les migrant·e·s.

Pour découvrir leurs projets pour l’année à venir, il ne vous reste plus qu’à oser participer à une de leurs réunions mensuelles ouverte à toutes et tous !

On l’a fait ! Bloquer une borne Amazon

Mercredi 18 novembre, nos militantes et militants ont réalisé une action de protestation contre la borne de livraison libre-service Amazon installée à l’intérieur du Monoprix, en plein centre ville de Bayonne. Objectif : dénoncer les privilèges d’Amazon, qui continuait à livrer des biens non-alimentaires pendant le confinement, alors que les commerces de Bayonne et de l’Hexagone considérés comme non-essentiels demeuraient fermés. Bizi! trouve inacceptable qu’Amazon et son président directeur général Jeff Bezos fassent partie des grands gagnants de la crise du Covid-19 au détriment de l’économie locale. Nous refusons le monde qu’Amazon, destructeur d’emplois et du climat, entend vendre aux consommateurs et consommatrices. Le 23 novembre, victoire ! La borne a été fermée et ornée d’un panneau disant “En raison du contexte, les casiers sont momentanément fermés”. Nous nous félicitons de cette première victoire contre Amazon et le modèle que cette multinationale représente.

Rendez-vous janvier et février 2021

• 7 janvier 2021  18:30 – 20:15
  Groupe migrant·e·s Bizi!, 22 Rue des Cordeliers, Bayonne
• 7 janvier 2021  19:00 – 21:00
  Réunion Bizi! Barnekalde
  Euskal Herriko Laborantza Ganbara, Ainhice-Mongelos
• Samedi 9 janvier : manifestation des artisans de la paix
• Lundi 18 janvier – 20:30
  Réunion Sentinelles/Begiraleak – HITZA-HITZ – Alternatives Territoriales, municipales, intercommunales
  Fondation Manu Roblez Arangiz, 20 rue des cordeliers, Bayonne
• Mercredi 20 janvier 19:00-21:00 Accueil nouveaux/nouvelles Fondation Manu Roblez Arangiz
• Lundi 18 janvier Réunion du groupe logistique Jakazak/n Bizi!, 22 Rue des Cordeliers, Bayonne

• 3 février 9:00 – 21:00
  Assemblée mensuelle de Bizi
  Fondation Manu Roblez Arangiz-RDC-20 rue des cordeliers, Bayonne (50)
• 4 février 2021  18:30 – 20:15
  Groupe migrant·e·s Bizi!, 22 Rue des Cordeliers, Bayonne

• 15 février 2021  18:30 – 20:30
  Réunion Sentinelles/Begiraleak – HITZA-HITZ – Alternatives Territoriales, municipales, intercommunales
  Fondation Manu Roblez Arangiz, 20 rue des cordeliers, Bayonne
• 3 mars 2021  19:00 – 21:00
  Assemblée mensuelle de Bizi
  Fondation Manu Roblez Arangiz