Bizi !

Avenue de la Reine Victoria, Bizi demande des comptes

 

Répondant aux questions précises de Bizi (1) par une petite phrase se voulant définitive « Ce n’est pas à Bizi de dicter ce que nous devons faire », le maire de Biarritz M. Michel Veunac pense-t-il s’en tirer par une pirouette dans l’affaire de l’avenue de la Reine Victoria ? Les faits sont têtus et Bizi aussi.

Nous sommes des citoyens et citoyennes qui avons la naïveté de croire que les paroles engagent les responsables qui les prononcent, les dossiers ceux qui les signent et les procédures les élus concernés. Et nous pensons qu’au 21ème siècle, les citoyen.ne.s, électeurs-trices et contribuables sont habilités à demander des comptes à leurs élus quand des situations ne leur semblent pas être correctes.

Aussi, nous allons récapituler les grandes lignes de cette affaire et poser à nouveau nos questions à Michel Veunac et au syndicat des mobilités, questions dont nous n’acceptons pas qu’elles puissent rester sans réponse.

 

L’affaire du projet présenté au Grenelle 2 de l’environnement

En 2010, le SMTC (Syndicat Mixte des Transports en Commun) alors présidé par Michel Veunac, présente un projet de transport en commun en site propre dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Le projet est particulièrement ambitieux. En ce qui concerne Biarritz, il doit permettre d’aller en site propre d’Aguiléra au centre ville, via les avenues de Lattre de Tassigny, de la Reine Nathalie et de la Reine Victoria ! Sur l’avenue de la Marne, il y a un site propre axial unidirectionnel utilisé alternativement dans un sens ou dans l’autre, suivant le positionnement des carrefours. Cette ambition paie. Non seulement le projet est retenu par le Grenelle 2 de l’environnement mais il reçoit un financement 3 fois supérieur à la moyenne obtenue par les 78 projets ainsi labellisés dans l’Hexagone (20,4 millions d’euros au lieu de 7,56 millions en moyenne).

Cette labellisation Grenelle de l’environnement va faciliter par la suite l’obtention d’autres financements indispensables pour réunir le budget total du Tram’bus (Au moins 168 millions d’euros d’après Baskinfo de décembre 2018).

Le problème grave dénoncé par Bizi est qu’une fois obtenu l’accord pour les fonds du Grenelle 2 de l’environnement, le site propre prévu entre Aguiléra et le Centre ville de Biarritz disparaît ! C’est un coup dur pour le climat et la transition écologique. Mais cela pose un vrai problème éthique. Le projet « vendu » au Grenelle, ayant permis d’obtenir une somme particulièrement importante pour le budget global du tram’bus n’a rien à voir sur Biarritz avec ce qui est effectivement en train d’être réalisé. Et le cynisme est à son comble quand les avenues concernées sont rénovées sans site propre avec l’argent du budget Tram’bus ! Ce budget, alimenté entre autres par le Grenelle de l’environnement, finance ainsi la rénovation de voies entièrement dédiées au tout voiture, comme l’avenue de la Reine Victoria ! (2)

Le 15 mai dernier, Bizi a réalisé une action à l’avenue de la reine Victoria pour dénoncer publiquement cette situation. Suite à cette action, plusieurs responsables se sont exprimés dans la presse locale. M. Christophe Landrin, directeur général des services de la Ville de Biarritz, a affirmé « Il y a eu de nombreuses versions étudiées pour l’arrivée du bus en centre-ville mais pas celle que soutient Bizi ». Le syndicat des mobilités a réfuté quand à lui que « le projet d’aménagement de l’avenue Victoria ait jamais été envisagé en site propre ».

Bizi persiste et signe par un communiqué rendu public le 28 juin, en réaffirmant qu’il était bien prévu -pour l’avenue de la Reine Victoria- dans le projet présenté au Grenelle de l’environnement que « l’espace aujourd’hui presque exclusivement dédié à la voiture (une voie de circulation bordée de part et d’autre par du stationnement) doit être redistribué pour libérer une voie de site propre. Le parcours se termine en plein centre ville, devant la résidence du Victoria Surf, à deux pas de l’hôtel du Palais et de la mairie » (Page 42 du document). Pages 57 et 58 du même document, il était clairement indiqué que les voies de bus en site propre traverseraient Biarritz, via Aguiléra, puis avenue de la Marne puis avenue de la Reine Victoria, arrivant ainsi jusqu’au centre ville.

Curieusement, ni la Ville de Biarritz, ni le syndicat des mobilités ne font quelque chose de très simple, qui établirait immédiatement qui de Bizi ou de la ville et du syndicat dit la vérité : montrer le dossier en question, qui est en leur possession, à la presse. D’où nos premières questions : Pourquoi ne pas remettre une copie du projet remis au Grenelle de l’environnement à la presse locale, au nom de la vérité, de la transparence et de la démocratie ? En quoi cela peut-il être gênant pour la ville de Biarritz et pour le syndicat des mobilités ? Qu’est-ce qui peut justifier le refus de donner à la connaissance du public un document officiel, qui ne comporte aucune information confidentielle ou posant des problèmes de sécurité publique ?

Quand on affirme qu’une association locale, dont la parole n’a jamais été pris en défaut au cours de ses dix années d’existence, se trompe et qu’on a en main les documents pouvant le démontrer (ou l’infirmer), on a le devoir de le faire. C’est un peu trop facile sinon. Surtout quand il s’agit d’une affaire aussi importante que l’attribution de fonds destinés à la transition écologique sur la base de dossiers qui se devraient d’être sincères, en cohérence globale avec ce que l’on a réellement l’intention de faire (car bien entendu les importants fonds obtenus par le projet en question ne l’ont pas été pour d’autres, à la présentation peut-être plus sincère).

 

L’affaire de la bande cyclable

Quand on lit le dossier d’enquête préalable à la DUP concernant les lignes trambus 1 et 2 du BHNS du syndicat des mobilités Pays Basque Adour, on voit qu’il était prévu d’aménager sur l’avenue de la Reine Victoria une bande cyclable d’1,5 m sur le côté droit de l’avenue de la Reine Victoria, et qu’un des 2 côtés de stationnement devait être supprimé.

Or, la rénovation globale de cette avenue achevée en juin 2018 n’a été mise à profit ni pour supprimer un des deux côtés de stationnement ni pour créer la bande cyclable en question.

Lors de son action du 15 mai 2019, Bizi a également déploré ce fait là. Le maire de Biarritz nous a répondu par voie de presse que la bande cyclable n’avait pas disparu et que les travaux la concernant sont prévus pour juin. Nous nous en sommes alors réjouis, voulant bien croire maire et syndicat des mobilités qu’il ne s’agissait que d’un retard -difficile à accepter et montrant bien le peu de considération de nos autorités locales pour les cyclistes et leur sécurité, et pour la transition écologique- de plus d’un an pour la création de cette bande cyclable.

Le problème est qu’en ce début de mois de juillet 2019 aucune bande cyclable n’a été aménagée. Des travaux ont pourtant été réalisés en juin 2019 avec l’aménagement d’une station d’arrêt de bus rendant impossible l’aménagement de la bande cyclable côté droit, tel qu’il était annoncé dans le dossier d’enquête préalable de la DUP (cf photo ci-jointe). Elle peut par contre encore être aménagée sur le côté gauche à condition de supprimer quelques places de stationnement.

Nous nous sommes donc permis de demander à nouveau « à la Ville de Biarritz et au syndicat des mobilités de préciser la date de réalisation de cette bande cyclable, initialement incluse dans la DUP, puis promise pour juin 2019 suite à notre action du 15 mai dernier ». C’est ce qui nous vaut cette réponse méprisante du maire de Biarritz « Ce n’est pas à Bizi de dicter ce que nous devons faire ». Et en fait nous sommes d’accord. Ce n’est pas à Bizi de dicter ce que la mairie de Biarritz et le syndicat des mobilités doivent faire, mais à l’urgence climatique, à l’impératif de garantir la sécurité des habitant-e-s se déplaçant à vélo, au respect de la parole publique et des échéances qu’on donne (juin 2019) surtout quand on est en retard d’un an, et tout simplement au respect de la loi (dans le cas de l’avenue de la Reine Victoria, le respect de l’article L228-2 du Code de l’environnement qui exige qu »à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines (…) doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation » ). Ce sont à ces 4 impératifs de dicter ce que la mairie de Birritz et le syndicat des mobilités doivent faire.

Pour toutes ces raisons, nous nous permettons d’insister et de demander une réponse à cette question posée 2 fois déjà à la ville de Biarritz et au syndicat des mobilités : Pouvez vous préciser aujourd’hui la date de réalisation de cette bande cyclable, sachant que M. Veunac a déclaré le 15 mai dernier que les travaux seraient réalisés en juin, et qu’ils ne l’ont pas été ?

Bizi