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Articles du Vendredi : Sélection du 20 juillet 2018

La circulation océanique ralentit, le réchauffement s’emballe

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/la-circulation-oceanique-ralentit-le-rechauffement-s-emballe,92905?

Les climatologues se sont trompés : la planète se réchauffe deux fois plus vite que prévu.

Alexandre Aget
www.gaiapresse.ca/2018/07/climatologues-se-trompes-planete-se-rechauffe-deux-plus-vite-prevu/

L’Union européenne et le Japon signent le JEFTA, accord de commerce climaticide

France 24 et Institut Veblen
hhttps://reporterre.net/L-Union-europeenne-et-le-Japon-signent-le-JEFTA-accord-de-commerce-climaticide

À Bayonne, la fraternité chemine avec les migrants

Rémi Rivière
https://reporterre.net/A-Bayonne-la-fraternite-chemine-avec-les-migrants

Ingurumen buletina (Nafarroako Hondakinen Legea beste lurraldeentzat eredugarria / Sektore energetikoa genero ikuspuntutik / Bideoak: Ingurumenaren Nazioarteko Eguneko hitzaldiak)

ELA Sindikatua
https://ela.eus/afiliazioa/lab2018.nsf/0/EC4FE4EDADD935A9C12582CF003CD21E/$File/47.%20Ingurumen%20Buletina.pdf

La circulation océanique ralentit, le réchauffement s’emballe

Romain Loury
www.journaldelenvironnement.net/article/la-circulation-oceanique-ralentit-le-rechauffement-s-emballe,92905?

Lié aux émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement en cours devrait nettement s’accélérer au cours des prochaines décennies, révèle une étude publiée mercredi 18 juillet dans la revue Nature. En cause, une décélération de la circulation des eaux atlantiques, qui va freiner l’absorption de chaleur par l’océan.

On l’appelle circulation méridienne de retournement Atlantique, ou AMOC en anglais: ce phénomène consiste en une plongée des eaux froides et salées (au nord de l’océan Atlantique), qui sont ensuite charriées, en profondeur, vers le sud.

L’AMOC constitue un important système de régulation du climat mondial, en épongeant une partie du réchauffement d’origine humaine. Mais tout dépend de sa vitesse: plus il va vite, plus il charrie de calories vers les grands fonds marins. A l’inverse, l’absorption de chaleur s’atténue lorsque l’AMOC ralentit.

Un réchauffement plus ou moins marqué

Ces effets cycliques expliqueraient pourquoi le réchauffement climatique a connu des variations de rythme au cours des dernières décennies, indiquent Xianyao Chen, du laboratoire d’océanographie physique de Qingdao (Chine), et Ka-Kit Tung, mathématicien à l’université de Washington (Seattle), dans leur étude.

Exemple : entre 1975 et 1998, l’AMOC ralentit, le climat mondial se réchauffe rapidement. A l’inverse, entre 1998 et 2005, l’AMOC reprend vigueur, tandis que le réchauffement marque le pas –ce que les climatologues appellent le «hiatus climatique».

Vers une rapide hausse thermique

Or l’AMOC ralentit  de nouveau, indiquent les deux chercheurs dans leur étude. Corollaire: il ne faudra plus trop compter sur l’océan pour ralentir le réchauffement d’origine humaine. Celui-ci devrait au contraire s’emballer au cours des prochaines décennies.

L’AMOC ne semble donc pas lié à l’activité humaine: il oscille de manière naturelle. Ce qui suggère, et c’est peut-être la bonne nouvelle de l’étude, que son ralentissement n’est que transitoire, et qu’il n’est donc pas en cours d’extinction du fait du réchauffement.

Les climatologues se sont trompés : la planète se réchauffe deux fois plus vite que prévu.

Alexandre Aget
www.gaiapresse.ca/2018/07/climatologues-se-trompes-planete-se-rechauffe-deux-plus-vite-prevu/

Une équipe internationale de 59 scientifiques de 17 nations vient de publier un rapport dans la revue Nature Geosciences. Leur constat est terrible : le réchauffement de la planète pourrait être le double de ce que prédisent les modèles climatiques. Ce sont des mécanismes d’amplification, mal représentés dans les modèles, qui augmentent le réchauffement et ses effets sur la planète. Au programme : augmentation de 6 mètres du niveau des océans, verdissement du Sahara, assèchement et brûlage des zones méditerranéennes, transformation des zones tropicales en savanes arides… Entre autres.  

 

Les résultats publiés la semaine dernière dans Nature Geoscience sont basés sur des données d’observation de trois périodes chaudes au cours des 3,5 millions d’années passées, lorsque le monde était 0,5°C-2°C plus chaud que les températures préindustrielles du XIXe siècle. Pour obtenir leurs résultats, les chercheurs ont examiné trois des périodes chaudes les mieux documentées, le maximum thermique de l’Holocène (il y a 5000-9000 ans), le dernier âge interglaciaire (il y a 129 000-116 000 ans) et la période chaude du milieu du Pliocène (il y a 3,3-3 millions d’années).   Le réchauffement des deux premières périodes a été causé par des changements prévisibles dans l’orbite de la Terre, tandis que l’événement du milieu du Pliocène était le résultat de concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone qui étaient de 350 à 450 ppm – à peu près les mêmes qu’aujourd’hui.

En combinant un large éventail de mesures à partir de carottes de glace, de couches de sédiments, d’enregistrements fossiles, de datations à l’aide d’isotopes atomiques et d’une foule d’autres méthodes paléo-climatiques établies, les chercheurs ont reconstitué l’impact de ces changements climatiques.   Combinées, ces périodes montrent clairement comment une Terre plus chaude apparaîtrait une fois que le climat se serait stabilisé.

Le problème c’est qu’aujourd’hui, notre planète se réchauffe beaucoup plus rapidement que n’importe laquelle de ces périodes, car les émissions de dioxyde de carbone d’origine humaine continuent d’augmenter. Même si nos émissions cessaient aujourd’hui, il faudrait des siècles à des millénaires pour atteindre l’équilibre.

Changement planétaire profond Les changements sur la Terre dans ces conditions passées ont été profonds – il y a eu un recul substantiel des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland et, par conséquent, le niveau de la mer a augmenté d’au moins six mètres ; les chaînes de plancton marin ont modifié la réorganisation de l’ensemble des écosystèmes marins ; le Sahara est devenu plus vert et les espèces forestières se sont déplacées de 200 km vers les pôles, comme la toundra ; les espèces de haute altitude ont diminué, les forêts tropicales tempérées ont été réduites et, dans les zones méditerranéennes, les paysages à la végétation dévastée par le feu ont dominé.   Les données recueillies dans le passé suggèrent que même avec un réchauffement planétaire limité à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, comme le prévoit l’Accord de Paris, les zones climatiques et les écosystèmes vont se déplacer, un réchauffement polaire rapide peut libérer des gaz à effet de serre supplémentaires, et le niveau de la mer va s’élever de plusieurs mètres.

Ces observations montrent que de nombreux modèles climatiques actuels conçus pour prévoir les changements au cours de ce siècle sous-estiment les changements à plus long terme. « Même avec seulement 2°C de réchauffement – et potentiellement seulement 1,5°C – les impacts significatifs sur le système terrestre sont profonds », a déclaré le professeur Alan Mix, co-auteur de l’Université d’État de l’Oregon.

Migration des écosystèmes

Les écosystèmes et les zones climatiques se déplaceront généralement vers les pôles ou vers des altitudes plus élevées. C’est déjà le cas avec le constat que font les scientifiques d’espèces végétales qui fuient en nombre les zones chaudes pour migrer vers des altitudes ou latitudes plus élevées.

En réaction, le dégel du pergélisol peut libérer davantage de dioxyde de carbone et de méthane dans l’atmosphère, ce qui entraîne un réchauffement supplémentaire.

Les observations passées suggèrent que si le réchauffement peut être limité à un maximum de 2 degrés Celsius comme le proposent les accords de Paris, le risque de rétroaction catastrophique des gaz à effet de serre est relativement faible.

Néanmoins, la quantité importante de dioxyde de carbone supplémentaire libérée par le pergélisol et les sols doit être prise en compte dans les futurs budgets d’émissions. « La comptabilisation des émissions supplémentaires de CO2 laisse encore moins de marge d’erreur dans la mesure où l’humanité cherche à réduire ses émissions de CO2 et à stabiliser le climat mondial dans des limites raisonnables », a déclaré Hubertus Fischer, de l’Université de Berne.

Il n’en demeure pas moins qu’un réchauffement de 1,5 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels sera suffisant pour déclencher une fonte substantielle à long terme de la glace au Groenland et en Antarctique et une élévation du niveau de la mer de plus de 6 mètres. Des taux d’élévation du niveau de la mer plus élevés que ceux des dernières décennies sont probables. Le professeur Alan Mix a souligné l’importance de cette élévation du niveau de la mer en déclarant : «Nous commençons déjà à voir les effets de l’élévation du niveau de la mer. Cette hausse pourrait devenir imparable pendant des millénaires, ayant un impact sur une grande partie de la population mondiale, de l’infrastructure et de l’activité économique qui se trouve à proximité du littoral ».

Pourtant, ces changements importants observés sont généralement sous-estimés dans les projections des modèles climatiques qui se concentrent sur le court terme. Par rapport à ces observations passées, les modèles climatiques semblent sous-estimer le réchauffement à long terme et l’amplification de la chaleur dans les régions polaires. « Les modèles climatiques semblent être dignes de confiance pour les petits changements, comme les scénarios de faibles émissions sur de courtes périodes, disons au cours des prochaines décennies jusqu’en 2100. Mais à mesure que le changement s’amplifie ou devient plus persistant, soit parce que les émissions sont plus élevées, par exemple dans le scénario du statu quo, soit parce que nous sommes intéressés par la réponse à long terme d’un scénario à faibles émissions, il semble qu’ils sous-estiment le changement climatique », a déclaré le professeur Katrin Meissner, co-auteur et directeur du Centre de recherche sur le changement climatique de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud.

Selon les chercheurs, ces informations du passé soulignent l’urgence de réduire les émissions de dioxyde de carbone afin de respecter les Accords de Paris au cours de ce siècle et au-delà. Les auteurs alertent : « Cette recherche est un puissant appel à l’action. Elle nous dit que si les dirigeants d’aujourd’hui ne s’attaquent pas d’urgence à nos émissions, le réchauffement climatique apportera des changements profonds à notre planète et à notre mode de vie – pas seulement pour ce siècle, mais bien au-delà ».   Les chercheurs ne peuvent donner un calendrier du changement en cours et de de la catastrophe à venir. Mais chacun d’entre nous peut observer, à sa mesure, que les changements s’installent dans notre quotidien, qu’ils s’accélèrent et que nombre d’événements inhabituels (canicules, inondations, tempêtes, sécheresses, incendies…) deviennent de plus en plus routiniers. Le changement climatique est installé, et semble-t-il pour longtemps. Revenir à une situation antérieure semble illusoire. Contenir les dégâts et chercher à nous adapter est de l’ordre du possible. Est-ce de l’ordre du probable ?

L’Union européenne et le Japon signent le JEFTA, accord de commerce climaticide

France 24 et Institut Veblen
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L’Union européenne et le Japon ont signé mardi 17 juillet à Tokyo un ambitieux accord de libre-échange. « Aujourd’hui marque un jour historique, alors que nous célébrons la signature d’un accord commercial extrêmement ambitieux entre deux des plus grands économies du monde », ont déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un communiqué publié à l’issue de la signature du texte.

Voici le commentaire sur cet événement écrit par l’Institut Veblen et la Fondation pour la nature et l’Homme :

« Quelques mois après l’entrée en application du CETA, l’Union européenne s’apprête à signer, mardi 17 juillet, le JEFTA, nouvel accord climaticide, cette fois-ci avec le Japon. Il s’agit du plus gros accord de commerce jamais signé par l’UE qui concerne 40 % des échanges mondiaux et compte pour un tiers du PIB mondial. Cette signature, qui a lieu dans l’indifférence la plus totale, a été validée par la France alors même que des points structurants ne sont pas compatibles avec les engagements pris par le gouvernement, il y a moins d’un an, dans le cadre de l’adoption du CETA. La Fondation pour la Nature et l’Homme et l’Institut Veblen dénoncent la fuite en avant d’une politique commerciale européenne qui aggrave la crise environnementale. La France doit à minima tenir les engagements pris dans le cadre de son plan d’action CETA et de réforme de la politique commerciale.

Trois engagements clés ont été abandonnés par le gouvernement français

1) Des chapitres développement durable toujours pas contraignants

Comme dans le CETA, les seuls chapitres qui ne sont pas contraignants sont ceux qui portent sur le développement durable. Cet engagement figure pourtant dans le plan d’action du gouvernement qui s’engage à « Assurer le caractère effectivement contraignant du chapitre développement durable ».

2) L’Accord de Paris encore et toujours exclu des clauses essentielles

Le gouvernement français s’était engagé à « Inclure le respect de l’Accord de Paris parmi les clauses essentielles des accords de coopération et de dialogue politique qui sont conclus en parallèle aux accords commerciaux », mais force est de constater que ce n’est pas le cas. L’inscription de l’Accord de Paris dans les clauses essentielles aurait permis de suspendre le JEFTA en cas de non-respect des règles climatiques. L’Accord de Paris a été ajouté dans les chapitres développement durable non contraignants de l’accord, ce qui est donc purement symbolique.

3) Les parlements nationaux privés de ratification nationale

Le gouvernement français s’était engagé à une plus grande transparence des négociations commerciales et à associer les parlementaires nationaux en amont. Pour le JEFTA, comme pour le CETA avant lui, les négociations se sont déroulées non seulement sans aucune transparence mais la France a validé le fait que les parlements nationaux n’aient pas leur mot à dire, empêchant tout débat sur le sujet. D’ailleurs contrairement au CETA, aucun débat n’a eu lieu sur le JEFTA à l’Assemblée Nationale, aucun rapport parlementaire n’a été écrit, aucune résolution n’a été votée alors que cet accord va régir les relations commerciales entre deux des plus grandes puissances mondiales. »

À Bayonne, la fraternité chemine avec les migrants

Rémi Rivière
https://reporterre.net/A-Bayonne-la-fraternite-chemine-avec-les-migrants

L’association environnementaliste Bizi a organisé le 14 juillet une marche de solidarité pour les migrants, un enjeu humain amplifié par l’urgence climatique

Cette dame est mal tombée. « Vous en avez accueilli, vous, des migrants ? » raille t-elle en défiant le cortège coloré. La question lui vaut acquiescement, sourires et précisions de la part des marcheurs, dont plusieurs ont pratiqué l’hospitalité et qui peuvent tous expliquer les capacités du pays à l’accueil. Le défilé n’aura pas subi d’autre critique en serpentant de Bayonne à Hendaye, sous le cagnard du Pays basque et les klaxons encourageants. Au moins deux cents personnes ont participé à cette marche de solidarité pour les migrants, les 13 et 14 juillet, à l’appel de Bizi. Le cortège s’est ainsi déroulé sur 48 kilomètres de côte, de bas-côtés de routes, de places de villages et de plages encombrées d’exilés estivaux, jusqu’au centre de rétention pour migrants d’Hendaye. Mais pourquoi une association, connue pour ses engagements en faveur de l’urgence climatique et écologique, mobilise t-elle autour de la question des migrants ?

La réponse paraît évidente aux marcheurs empourprés, parmi lesquels se remarquaient des représentants de la plupart des organisations engagées dans l’accueil des migrants. Les liens entre associations sont poreux et Bizi a constaté que nombre de ses militants sont également investis dans les structures humanitaires. De plus en plus activement, à mesure que la route du Maroc est réactivée et que le Pays basque devient un lieu de passage, notamment depuis l’Afrique subsaharienne. Sur cette terre frontalière, la question de l’exil est historique, que l’on remonte au franquisme, à la guerre civile espagnole, aux guerres carlistes ou que l’on inverse la perspective en considérant qu’au cours des XIXe et XXe siècle, près de 20 % de la population basque a émigré pour des raisons « économiques », comme on dit aujourd’hui pour refouler les migrants qui ne sont pas « politiques ».

« On est redevables » résume Txetx Etcheverry, l’un des porte-paroles de Bizi, en rappelant aussi que le mouvement prône depuis toujours la justice sociale et place l’humain au cœur de ses préoccupations climatiques. L’association environnementaliste, qui se réjouit de la richesse des échanges avec les migrants, rappelle que les migrations sont « le premier effet du dérèglement climatique ». Et c’est bien cette préoccupation qui place naturellement Bizi sur la route du Centre de rétention administrative d’Hendaye, pour dénoncer les politiques migratoires françaises et européennes, notamment le projet de loi « Asile-immigration » qui sera débattu fin juillet par le Parlement français.

En ce jour de commémoration de la prise de la Bastille, l’existence de cette « prison pour innocents » est fustigée par Bizi comme « le symbole d’une politique de répression ». Le 10 juillet, le centre retenait justement une famille de Koweitiens, dont deux enfants et un bébé de 18 mois, avant qu’un juge des libertés considère « le bien supérieur de l’enfant » et relâche ces migrants. Devant le portail sécurisé du Centre de rétention administrative d’Hendaye, la militante de Bizi, Malika Peyraut, a indiqué que « l’idée que nous nous faisons des droits humains continuera chaque jour d’être bafouée tant qu’on enfermera dans ces centres de rétention des innocents qui n’ont commis aucun délit, si ce n’est celui d’aspirer à un avenir. Des femmes, des hommes et des enfants, poussés sur les routes de l’exil par les guerres, la pauvreté, et l’augmentation des catastrophes dues au dérèglement climatique. »

Ainsi, pour Txetx Etcheverry, il n’y a aucune contradiction à défendre les droits des migrants tout en se plaçant au sein d’un mouvement pour le climat : « Quand on parle de climat, c’est pour souligner la menace que son dérèglement représente pour l’humanité », explique t-il. Et même s’il reconnaît « qu’il ne faut pas fantasmer » sur les migrations climatiques, qui s’opèrent essentiellement à l’intérieur d’un même pays ou d’un même continent, il présume que ces mouvements auront à terme un impact sur les flux intercontinentaux. « L’émigration va être de plus en plus liée à la question climatique » estime t-il, en citant les crises en cours autour de l’assèchement du lac Tchad, qui impacte directement 43 millions d’habitants, ou la montée des eaux sur la côte vietnamienne qui ruine d’immenses plaines rizicoles.

L’implication de Bizi dans le soutien aux migrants est ainsi le pendant d’une mobilisation sur l’urgence climatique. « Ça rend les choses concrètes » explique Txetx Etcheverry, qui ne veut pas laisser cette question publique dans l’abstraction d’un avenir incertain. L’autre vertu est de mobiliser des jeunes autour de ces préoccupations liées et de dynamiser le mouvement militant.

« On a appelé à une marche de près de cinquante kilomètres, ce n’est pas anodin » reconnaît Malika Peyraut en soulignant « la détermination des marcheurs ». Dans la fatigue de l’arrivée à Hendaye, Florence, militante de Bizi, souligne de son côté « l’engagement physique » pour aider les migrants. Un engagement urgent, alors que « ces quatre dernières semaines, plus de 600 personnes se sont noyées en Méditerranée ». Et 140 personnes, selon la Cimade, ont été enfermées dans le Centre de rétention administratif d’Hendaye depuis sa réouverture il y a plus de trois mois.

Cette inauguration a fait l’objet d’une première mobilisation d’ampleur de Bizi, le 3 avril dernier, lorsque 80 personnalités, dont le député européen José Bové, se sont présentées devant le Centre d’Hendaye pour y être enfermées, sous un mot d’ordre simple : « Eux c’est nous ! ». Quelques semaines plus tard, le 19 mai, une cinquantaine de personne rassemblées dans un collectif Eux, c’est nous ! se rassemblaient également devant le Centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry pour demander à y prendre la place des migrants. Le 1er mai à Bayonne, plus d’un millier de personnes défilaient dans le cortège annuel derrière ce même mot d’ordre, appelant à des marches vers les centres de rétention de l’Hexagone le 14 juillet. Un appel qui a notamment été entendu à Perpignan, Saintes et Vincennes.

Le mouvement en faveur des migrants s’étoffe. Bizi, qui attend 30.000 personnes les 6 et 7 octobre à Bayonne dans le cadre d’un nouvel Alternatiba, prévoit d’accorder une large place au thème de l’accueil des migrants, avec notamment une série de défis à relever pour permettre au public de s’engager. En octobre prochain comme ce 14 juillet, la mobilisation de solidarité commencera à l’ombre de la maison natale de René Cassin, l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui énonça que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».

« Celui qui enferme un Homme enferme l’Humanité toute entière »

 

L’écrivain Marie Cosnay a lu le texte de Cédric Herrou.

A chaque étape de la marche de solidarité avec les migrants, des personnalités se sont transmises un bâton témoin contenant un message. Ce message, écrit par Cédric Hérou, a été lu à Hendaye par l’écrivaine Marie Cosnay, devant le Centre de rétention administratif.

« Administration, je te côtoie dans ma boite à lettres tous les matins,
Je lis ta froideur, je subis ta lourdeur.
Je me plains de toi ; toi si froide, si brutale.
Pour moi tu n’es qu’une boite de mauvaise augure.
Des gens sont passés chez moi plein de vie, de vigueur.
Des gens que tu identifies par des chiffres, des quotas.
Pour moi ce sont des gens qui sont passés chez moi.
Je leur dois l’hospitalité, car j’ai été éduqué comme ça.
Ces gens qui sont passés chez moi sont mes frères, mes sœurs, mes potes.
Et toi tu ne les considères que comme des quotas.
Ta froideur enferme ces hommes ces femmes ces enfants comme tu enferme ces lettres dans ma boite aux lettres.
Tu t’es coupée de la réalité, tu t’es coupée de l’humanité, tu t’es coupée de la fraternité.
Quand tu enfermes mes potes mes amis ma famille, tu m’enfermes moi aussi.
Tu ne peux pas me demander de rester silencieux, inerte.
Mon silence me rendrait coupable et je ne serai pas coupable.
Enfermez-moi, enfermez-nous car nous ne saurons vivre libres tant que des innocents sont en prison.
Enfermez-moi, enfermez-nous pour que notre devise arrache les barreaux des prisons, pour que nos principes fondamentaux prévalent sur la froideur de votre gestion.
Quand vous enfermez des victimes, vous enfermez notre devise.
Non nous n’avons pas peur du partage, ce qui nous fait peur c’est l’arrogance de votre institution.
Celui qui enferme un Homme enferme l’Humanité toute entière. »

Vallée de la Roya, Cédric Herrou

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Nafarroako Hondakinen Legea beste lurraldeentzat eredugarria

Ekainean Nafarroako Parlamentuak Hondakinen Legea eta  bere Fiskalitatea onartu zituen  gobernuan dauden lau alderdien aldeko botoekin eta gainontzekoen kontrako jarrerarekin.

Euskal  Herrian dugun Hondakin Lege aurrerakoiena eta iraunkorrena da onartu dena eta horregatik  gainontzeko lurraldeentzat eredugarria izan behar da.

Hauek dira ezarri diren helburu eta neurri  esanguratsuenak:

Helburuak:

  • Berrerabilpena: 2028rako ostalaritzan ontzietan %70-80 (ontziaren arabera), %40 uren ontzietan.
  • Organikoa: Hondakin organikoen bilketa selektiboa lurralde osora zabaldu. 2027rako 70% selektiboki bildu, %10eko inpropio tasarekin. Konpostajea lehenetsi. Ezin bada konpostatu, biometanizazioa (nahastutako hondakinekin kalitate oso baxua duen konpost hantzekoa  egitea).
  • 2027rako berrerabilpenerako eta birziklapenerako prestatuta hondakinak gutxienez %75a izango dira (papera, metalak, beira, organikoa, eta beste hondakin birziklagarriak).
  • 2027rako etxeko eta merkataritzako hondakinen %25a joango da gehienez zabortegi edo erraustegira (legeak errausketa aipatzen du, nahiz eta kudeaketa planean ez den erraustegiaren eraikuntzarik planteatzen).

Neurriak:

  • 2020rako plastikozko poltsak ematea debekatuko da.
  • 2020rako erabilera bateko edalontzi, plater, bandeja eta tazak saltzea debekatuko da.
  • 2020rako material ez birziklagarriekin ontziratutako monodosiak ere debekatuko dira.
  • Ostalaritzan bezeroaren eskariz iturriko ura eman beharko da.
  • Administrazioak egingo dituen erosketetan material berrerabilgarrien, birziklagarrien, eta birziklatuen erosketa lehenetsiko du.
  • Obra publikoen exekuzioetan material birziklatuak erabiltzea bermatuko du.
  • Administrazio publikoak espazio publikoetan iturriak jartzea eta ura ontzi berrerabilgarrietan edatea bultzatuko du.
  • Ospitaletan ezik, gainontzeko eraikin publikoetan plastikozko ur botilak saltzea ekidingo du.
  • Eraikin publikoetan eta diru publikoa jasotzen dutenen eraikinetan hondakinen planak egin eta aplikatu beharko dira, ontziak gutxitzeko helburuarekin.

 Fiskalitatea:

  • 2018ko uztailaren 1etik aurrera (indarrean jada) zabortegietara eta erraustegietara eramaten diren zaborrei zerga jarri zaie, bai entitateei eta bai kudeatzaileei, bai pertsona fisikoei eta baita juridikoei ere. Udaletako tasekin batera ezarriko dira, ez ditu ordezkatzen.  Sarrerak Hondakinen Fondora bideratuko dira.
  • Hondakinen fondoa kudeaketa planak eta legeak ezarririko neurriak finantzatzeko erabiliko da. Hondakinen hierarkia bermatzea, helburuak betetzea, ingurumen larrialdiei erantzutea ,… egiteko bideratuko dira fondoak.

Esan dugun bezala, holako neurriak gero eta gehiago ari dira ezartzen hondakinen kudeaketa benetan iraunkorra egin nahi den lekuetan.

Norabide hau eta neurri hauek dira ELAk  exijitzen dituenak erraustegien eredua bultzatzen ari diren tokietan.

 

 

Sektore energetikoa genero ikuspuntutik

Ekainaren 28 eta 29an EHUko udako ikastaroen barruan trantsizio energetikoaren inguruko  ikastaroa izan zen.

Ikastaro honetan trantsizio energetikoa ikuspuntu ezberdinetatik aztertu zen,  esaterako burujabetza, eraginkortasun energetikoa, enplegua edo genero ikuspuntua.

Azken hau, buletin honetan inoiz aztertu ez dugulako, berritzaileena da.

Energia ereduak emakumeengan duen eragina azaldu zen:

  • Pobrezia energetikoa.
  • Energia ez da oinarrizko beharrizan gisa hartzen eta espekulazioaren esku dago.
  • Gatazka armatuak eragiten ditu, eta ondorioz sexu abusu egoerak ere bai.
  • Herrialde pobreenetan dauden industria erauzketa industrien handien inguruan pobrezia eta prostituzioa sortzen da.
  • Megaproiektu energetikoek giza eskubideen urraketak dakartzate. Megaproiektu hauen aurka eta komunitateen alde borrokan ari direnak emakumeak dira batez ere, eta beraien  bizitzekin ordaintzen dute (Berta Caceres,…).

Krisi ekonomikoaren eta pobrezia energetikoaren eraginak aztertu ziren, batez ere emakumeak  sufritzen dituztenak:

  • Babes soziala gutxitzea: sektore publikoa murriztea.
  • Lan eskubideak murriztea eta denbora partzialeko lanaldia areagotzea.
  • Berdintasun politikak geldiaraztea.
  • Krisiaren eragina eremu pribatuan emakumeek arintzen dute.
  • Pobrezia energetikoak emakumeen ahultasuna areagotzen du, eta bere osasuna eta oinarrizko eskubideak arriskuan jartzen ditu.
  • Klima aldaketak eremu feminizatuetan du eragina batez ere: nekazaritza, iraupen ekonomiak, ur edangarria eskuratzea, migrazioak,…

Ikusi daitekeen bezala, eraginak mundu osoan eta bizitzako eremu askotan sufritzen dira.  Eta batez ere emakumeak izan eragin hauek sufritzen dituztenak, emakumeak dira beraien lurrak  eta gorputzak suntsitzen dituen sektore energetikoaren aurka borroka gehien egiten dutenak.

 

Bideoak:

Ingurumenaren Nazioarteko Eguneko hitzaldiak Ekainaren 5ean, Ingurumenaren Nazioarteko Eguna ospatu genuen ELAn Tabakaleran izan genuen  jardunaldiekin.

Aurten gure instituzioen politikak klima aldaketaren aurkakoak direla salatu  genuen.

Urko Apaolaza AHTren inguruan idatzi duen Zuloan liburua aurkezten izan zen eta Ainhoa  Intxaurrandietak eta Igor Meltxorrek Zubietako erraustegiaren atzean dagoena azaldu ziguten.

Klikatu hemen hitzaldiak ikusteko: 

Urko Apaolaza (https://youtu.be/t-1Zy_DCd8E),  Ainhoa Intxaurrandieta eta Igor Meltxor (https://www.youtube.com/watch?v=xDZ-4Y6CujI&feature=youtu.be).