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Articles du Vendredi : Sélection du 18 octobre 2013 !

Climat : peut-on revenir en arrière ?

Pierre Barthélémy
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/10/16/climat-peut-on-revenir-en-arriere/

Interdire la fracturation hydraulique, c’est constitutionnel

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/interdire-la-fracturation-hydraulique-c-est-constitutionnel,37738?xtor=EPR-9

Combien de pauvreté pouvons-nous supporter ?

Esther Vivas
http://cadtm.org/Combien-de-pauvrete-pouvons-nous

Redistribution des richesses ? Paradoxe : les êtres humains, dont les Français, n’ont jamais été aussi riches !

Ivan du Roy
www.bastamag.net/article3411.html

Naomi Klein: Klimaren aldaketa da ezkerraren agenda berria (Net Hurbil)

Pello Zubiria
www.argia.com/blogak/pello-zubiria/2013/10/18/naomi-klein-klimaren-aldaketa-da-ezkerraren-agenda-berria-net-hurbil/

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Climat : peut-on revenir en arrière ?

Pierre Barthélémy
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/10/16/climat-peut-on-revenir-en-arriere/

C’est une étude paradoxale, qui s’appuie sur un froid réalisme, mais aussi sur une belle utopie. Réaliste parce que son auteur, Andrew MacDougall (université de Victoria, Canada), part du principe que les décideurs politiques actuels ne feront rien ou pas grand chose pour endiguer de manière significative les émissions globales de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique. Utopique parce que cet article, à paraître dans les Geophysical Research Letters, imagine une volonté future de la part de l’humanité d’agir pour restaurer les niveaux de température et de CO2 atmosphérique tels qu’ils étaient avant la révolution industrielle et la consommation à grande échelle des énergies fossiles. Pour résumer, cette étude se demande si, dans le domaine du climat, nous avons la possibilité d’inverser la flèche du temps, de revenir en arrière, de renverser la vapeur, et la réponse à cette interrogation en dit long sur l’expérience involontaire que nous avons fait subir à notre planète.

Andrew MacDougall part d’un constat simple : dans un avenir plus ou moins proche, nos émissions de dioxyde de carbone atteindront un pic, soit parce que nous l’aurons décidé, soit parce que nous aurons tout brûlé. Dans les quatre scénarios qu’il sonde, dérivés d’hypothèses reprises par le Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC), le chercheur canadien, spécialisé dans les interactions entre le cycle du carbone et le réchauffement climatique, retient les dates suivantes pour ce pic de CO2 : 2053, 2130, 2151 et 2251. Si nous ne faisons rien de particulier, il faudra de nombreux millénaires pour que la Terre retrouve les caractéristiques climatiques qu’elle a connues depuis la fin de la dernière glaciation (et ce, à condition que la machine ne s’emballe pas…). Une étude américano-canadienne parue en 2009 a ainsi montré qu’une partie des anomalies de température et de CO2 engendrées par le réchauffement climatique persisteront encore dans 10 000 ans ! Andrew MacDougall imagine donc que nos descendants, avec l’espoir de retrouver le climat de l’holocène, exploiteront différentes technologies pour retirer le carbone que nous avons injecté dans l’atmosphère et qu’ils replanteront les forêts que nous avons détruites.

C’est avec ce scénario en tête qu’il a fait tourner le modèle climatique de l’université de Victoria, un modèle relativement simple, qui permet de se projeter à très long terme. Et du long terme, il en faut pour voir la courbe des températures redescendre à un niveau proche de celui du début du XIXe siècle. Dans l’hypothèse la plus optimiste, il faut attendre… l’an 3000. Mille ans. Et encore, ces mille ans ne suffiront pas pour que la calotte glaciaire du Groenland, qui est la plus fragilisée par le réchauffement climatique, se reconstitue. On en sera même très loin car, dans le meilleur des cas, en 3000, elle n’aura regagné que 10 % de ce qu’elle aura perdu. Avec ce scénario optimiste, la fonte des glaciers groenlandais n’apportera qu’une modeste contribution à la montée des océans : 26 centimètres. En revanche, dans le scénario le plus pessimiste, ce chiffre sera multiplié par dix, Andrew MacDougall précisant même que, le modèle utilisé étant assez prudent, des phénomènes d’amplification pourraient aboutir à une fonte de l’inlandsis du Groenland encore plus importante.

Second enseignement de cette étude : pour revenir à l’holocène, il faudra retirer de l’atmosphère plus de carbone que nous n’en aurons émis ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la hausse des températures, en faisant fondre le pergélisol des régions arctiques, libère déjà aujourd’hui et libérera encore plus demain une partie du carbone qui y est retenu prisonnier. Tout comme un emprunteur rembourse le capital et les intérêts du prêt, l’humanité sera contrainte, suivant les différents scénarios, de séquestrer entre 115 et 181 % du CO2 émis. Il faudra environ trois millénaires pour que le carbone originellement enfoui dans le pergélisol y retourne.

 

Dans le scénario, plutôt optimiste, que l’étude privilégie, le pic du CO2 se produit en 2130. Les températures atteignent leur maximum vingt ans plus tard, dépassant de 2,8°C les valeurs pré-industrielles. Les océans montent jusqu’au milieu du XXIIIsiècle et retrouvent un pH normal vers 2280. La banquise de l’Arctique reprend son ancienne superficie vers 2450. Mais le chiffre le plus important de l’étude est ailleurs. Au maximum de l’hypothétique effort de l’humanité pour se débarrasser de son CO2, 9,7 milliards de tonnes de carbone seront retirées de l’atmosphère chaque année, soit, à peu de chose près, ce que nous émettons actuellement tous les ans. Ce qui fait dire à Andrew MacDougall que, dans son monde utopique, l’industrie de la séquestration du carbone aura une ampleur équivalente à celle des énergies fossiles aujourd’hui. Mais autant on comprend bien ce qui motive les exploitants de pétrole, de gaz naturel, de charbon et autres gaz de schiste, autant les décarboneurs du futur devront inventer leur modèle économique…

Interdire la fracturation hydraulique, c’est constitutionnel

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/interdire-la-fracturation-hydraulique-c-est-constitutionnel,37738?xtor=EPR-9

L’exploration et l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique restent interdites en France. Le doute a été levé, ce 11 octobre, par le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité en juillet dernier.

 

A l’origine de cette décision, se trouve la société texane Schuepbach Energy LLC qui avait formulé un recours, devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, pour excès de pouvoir contre l’arrêté ministériel du 12 octobre 2011 abrogeant ses permis de recherche dits de Nant (Lozère, Aveyron, Gard, Hérault) et de Villeneuve-de-Berg (Ardèche et Gard).

 

Les Sages de la rue Montpensier ont confirmé que l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures par fracturation hydraulique (article 1 de la loi Jacob du 13 juillet 2011) et l’abrogation des permis de recherche utilisant cette technique (article 3) (1) étaient conformes à la Constitution. Pour cela, ils ont repoussé les trois principaux arguments avancés par Schuepbach.

 

Pas d’atteinte à l’égalité devant la loi

 

Pour le plaignant, la différence de traitement de la fracturation hydraulique, selon qu’elle vise les gaz de schiste (interdite) ou la géothermie (autorisée) était contraire au principe d’égalité devant la loi. Le Conseil constitutionnel a rappelé que «ce principe ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général». Or les Sages estiment que la différence des procédés de forage justifie cette distinction: par le nombre de forages nécessaires, par la nature des roches soumises à la fracturation hydraulique, enfin par les caractéristiques et les conditions d’utilisation des produits ajoutés à l’eau sous pression.

 

Ils sont d’ailleurs allés plus loin, reconnaissant «les risques que cette technique faisait courir à l’environnement et que vise le législateur» lorsqu’il s’agit de gaz de schiste et plus largement d’hydrocarbures, et cela contrairement aux forages de géothermie.

 

Pas d’atteinte à la liberté d’entreprendre

 

Le Conseil constitutionnel rejette également l’atteinte potentielle à la liberté d’entreprendre, soulevée par Schuepbach, puisque l’interdiction poursuit un «intérêt général de protection de l’environnement». La décision rappelle, au passage, que cette mesure est valable aussi bien pour les hydrocarbures conventionnels que non conventionnels.

 

Le principe de précaution n’est pas en jeu

 

Enfin, l’argument selon lequel le principe de précaution, consacré par l’article 5 de la Charte de l’environnement, aurait été méconnu, a aussi été rejeté comme «étant en tout état de cause inopérant». Dans le commentaire attaché à leur décision, les magistrats précisent que l’interdiction est pérenne et qu’à ce titre, elle n’a pas été prise en application d’un principe de précaution.

 

Cette décision n’a pas manqué de provoquer de multiples réactions. Aussitôt après sa diffusion, le ministre de l’écologie Philippe Martin a déclaré qu’il s’agissait d’une triple victoire, «juridique, écologique et politique». Il a ajouté vouloir l’inscrire dans le cadre plus large de la transition énergétique. «Le président de la République a fixé l’objectif de réduction de 30% de notre consommation d’énergies fossiles d’ici 2030. Or les gaz de schiste, au-delà de la fracturation hydraulique, sont aussi des énergies fossiles», a-t-il affirmé.

 

François Hollande a confirmé que cette loi, plusieurs fois contestée, était maintenant «incontestable».

 

Le WWF a appelé à laisser enfouis ces combustibles fossiles pour se tourner vers les seules solutions viables: la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables.

 

Les industriels ont pris acte de la décision tout en réclamant la mise en place de la commission nationale d’orientation prévue par l’article 2 de la loi Jacob. «La loi est validée, appliquons la loi, toute la loi», a déclaré Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).

 

Le dossier n’est toutefois pas complètement clos sur le plan juridique. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise doit encore rendre sa décision, même si le Conseil constitutionnel lui a ouvert la voie.

 

De son côté, France Nature Environnement demande que la réforme du Code minier, «entamée il y a presque un an et dont une version complète est prête depuis trois mois, arrive rapidement dans l’hémicycle».

 

(1) Petite précision: la loi Jacob, prudente, précise l’abrogation des permis pour lesquels le titulaire n’indique pas qu’il ne recourt pas à la technique de la fracturation hydraulique.

Combien de pauvreté pouvons-nous supporter ?

Esther Vivas
http://cadtm.org/Combien-de-pauvrete-pouvons-nous

« Les choses ne peuvent pas être pires ». Combien de fois avons-nous entendu cette phrase ? Nous pensons que plus de pauvreté, plus de précarité, plus de chômage, plus d’expulsions de logement, plus de faim sont impossibles. La réalité, cependant, contredit cette perception.

Ces dernières années, les chiffres et les visages de la misère n’ont fait qu’augmenter dans l’Etat espagnol. Aujourd’hui, le nombre de personnes qui vivent en situation de pauvreté extrême se situe déjà à trois millions. Les revenus des familles sont tombés aux niveaux de l’année 2001. L’explication est aussi simple que brutale : les revenus ont diminué de 4% tandis que les prix ont augmenté de 10%. C’est ce qu’indiquent les chiffres fournis par le rapport « Inégalité et droits sociaux. Analyse et perspectives 2013 » élaboré par la Fondation Foessa.

Les plus touchés sont les plus pauvres parmi les pauvres, ceux qui possèdent le moins. Hier, une personne sans ressources, qui vivait dans la rue, est morte de faim à Séville. D’abord, c’est le chômage, ensuite les difficultés pour boucler les fins de mois, puis on ne sait plus payer l’électricité, l’eau, le loyer ou l’hypothèque et, finalement, la nourriture. La tendance indique que les choses empirent. Selon le rapport de Intermón Oxfam, « Le piège de l’austérité », on estime que pour l’année 2025, le nombre de pauvres dans l’État espagnol pourrait atteindre 8 millions de personnes.

Il ne s’agit pas seulement d’une crise mais bien des mesures qui sont appliquées pour la résoudre. L’austérité, les coupes, la réduction des aides et des allocations, la privatisation des services publics, l’augmentation de la TVA, tout cela retombe principalement sur les secteurs les plus vulnérables.

En conséquence, les inégalités sociales augmentent. La différence entre les plus riches et les plus pauvres dans l’État espagnol se situe déjà à 30%, constituant le sommet de l’inégalité en Europe. Cette position se situe même devant les pays les plus durement frappés par la crise, comme la Grèce, et elle n’est dépassée que par des pays comme la Lettonie, la Bulgarie et le Portugal.

La conclusion est limpide : une petite minorité augmente ses richesses sur le dos de l’appauvrissement de la majorité. La sortie de crise n’est ni impartiale ni idéologiquement neutre ; elle répond aux intérêts d’élites politiques et économiques qui veulent tirer profit – et pas qu’un peu – de cette situation. Notre misère n’est, ni plus ni moins, que leur profit.

Les choses peuvent-elles être pires ? Malheureusement oui. Les politiques de sortie de crise qui sont actuellement appliquées dans les pays de la périphérie de l’Union européenne sont la copie conforme de celles qui ont été menée à bien dans les pays du Sud. Si on les appelait à l’époque « Programmes d’Ajustement Structurel, aujourd’hui elles reçoivent le nom de « sauvetage ». La logique est cependant la même et le résultat est plus que suffisamment connu. Nous allons vers une « tiers-mondisation » de la société. La dynamique centre-périphérie qui s’était déployée ces dernières années à l’échelle globale se reproduit aujourd’hui au sein de l’Union.

Mais combien de pauvreté pouvons-nous supporter ? Combien de misère sommes-nous disposés à accepter ? Jusqu’où permettrons-nous qu’ils nous saignent à blanc ? La soif du profit du capital n’a pas de limites. Et le goût du lucre ne fait qu’augmenter leur avarice. Nous, la majorité, sommes les seuls capables de leur faire front. Quand nous aurons pris conscience de cela et que nous agirons en conséquence, nous aurons gagné la partie.

Redistribution des richesses ? Paradoxe : les êtres humains, dont les Français, n’ont jamais été aussi riches !

Ivan du Roy
www.bastamag.net/article3411.html

Les inégalités ne cessent de croître. Pourtant la richesse monétaire des individus, à l’échelle mondiale, a doublé en une décennie ! Qui détient ces fortunes ? Quels sont les pays qui tirent leur épingle du jeu ? Quelle serait la richesse de chaque Français si on répartissait l’argent de manière égalitaire ? Réponses.

La richesse globale – ce que possède en valeur monétaire l’ensemble des 4,7 milliards d’êtres humains adultes – a battu un nouveau record historique en 2013 : 241 000 milliards de dollars (241 trillions), selon le rapport annuel sur la « richesse globale », publié début octobre par le groupe Crédit suisse, l’une des principales banques mondiales [1]. Malgré un affaissement en 2008, suite à la crise des subprimes, depuis 2000, cette richesse monétaire a doublé !

Pour calculer cette richesse individuelle, le Crédit suisse, s’appuyant sur les données nationales des 197 Etats, prend en compte les actifs financiers – compte épargne, portefeuille d’actions, fonds de pension privés, participations au capital – et le patrimoine non financier – immobilier principalement – de chaque individu, puis en soustrait la dette. Les actifs et les dettes détenues par l’Etat, « qui ne peuvent être facilement attribués à des particuliers », sont exclus de ce calcul, ainsi que les versements liés aux politiques sociales publiques, comme en France les pensions retraite de l’assurance vieillesse.

70% de pauvres

En moyenne, chaque adulte détient en théorie 51 600 dollars. Jamais les êtres humains n’ont été aussi fortunés, précise la banque ! Tout cela est bien sûr virtuel. Car le Crédit suisse dresse un panorama de la répartition de cette richesse. Et le fossé des inégalités est toujours aussi abyssal. Moins de 1% de la population possède à elle seule 40% des richesses mondiales. Et 83% de cette richesse est détenu par un relatif petit groupe de 400 millions d’individus (qui possèdent plus de 100 000 dollars chacun). Soit un peu plus de 8% de la population de la planète, résidant en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, dans quelques émirats du Golfe, en Australie ou au Japon. Sûrement parce que ce sont les seuls à véritablement créer de la richesse…

Tout en bas de la pyramide, près de 70% des habitants – 3,2 milliards de personnes, principalement en Afrique subsaharienne et en Inde – se partagent 3% des richesses, soit moins de 10 000 dollars par individu. Entre les deux, une « classe moyenne » mondiale, rassemble les 23% de la population qui disposent d’un patrimoine de 10 000 à 100 000 dollars. Pour illustrer ces chiffres globaux, imaginez 12 individus qui doivent se partager 12 dollars. Au vu du mode de répartition actuel, un seul individu récupèrera 10 billets, les 11 autres se contentant des deux restant. Un modèle de fraternité…

La France, un éden de riches

Si la richesse globale augmente, la moitié de l’Humanité n’en bénéficie qu’à hauteur de 1%, rappelle le Crédit Suisse. Cette augmentation est aussi inégale selon les pays. Le Japon est le grand perdant, avec une baisse de 20% de sa richesse par individu, suivi par l’Argentine, le Brésil et la Russie. A l’inverse, les États-Unis ont engrangé 8 000 milliards de dollars cette année. Loin devant la Chine et l’Allemagne.

Et la France dans tout ça ? En matière de richesse globale, elle se porte bien, merci. Malgré le « pilonnage fiscal » dénoncé par la droite et l’extrême droite, et le manque de « compétitivité » des salariés claironnée par le Medef, la France est le 4ème pays où les individus se sont le plus enrichis en 2013, juste derrière l’Allemagne et la Chine. Si cette richesse était répartie de manière totalement égalitaire, chaque citoyen adulte disposerait d’environ 225 000 euros. Avec les Luxembourgeois, les Français seraient ainsi les citoyens les plus fortunés de la zone euro, devançant largement l’Allemagne (150 000 euros par adulte). Évidemment, il n’en est rien.

Une classe moyenne déclassée ?

Malgré « la haine des riches » qui sévit (à en croire la Une d’un news magazine), ceux-ci continuent d’accroître leur fortune. La France décroche même la médaille de bronze mondiale du nombre de millionnaires, derrière les États-Unis et le Japon, avec 2 210 000 millionnaires (en dollars), soit 4,6% de la population adulte [2]. Vient ensuite une grosse classe moyenne relativement aisée au vu de la situation mondiale : 51% de la population française possède entre 100 000 et un million de dollars. Une richesse générée en grande partie par la valeur de l’immobilier. Enfin une classe moyenne « inférieure » (entre 10 000 et 100 000 dollars) et « populaire » (moins de 10 000 dollars) représente chacune un peu plus de 20% de la population.

 « L’Europe dans son ensemble représente 34% des individus dans le top 1% des détenteurs de la richesse mondiale, et la France à elle seule constitue près d’un quart du contingent européen. Cela reflète non seulement la richesse nette moyenne élevée des ménages français, mais aussi une plus grande inégalité financière que celle observée dans la plupart des autres pays de l’Union européenne », commente le Crédit Suisse. Une tendance qui se confirme depuis au moins dix ans, au vu de l’impressionnante progression du niveau de vie des 0,01% des Français les plus riches (voir ici). Les think tanks néo-libéraux hurleront sans doute à la manipulation marxiste ! L’oligarchie hexagonale rétorquera probablement qu’en nombre de méga riches – les individus possédant plus de 50 millions de dollars –, la France n’est qu’en 7ème position, derrière les indépassables États-Unis, suivi de loin par la Chine, l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et le Japon. Triste sort !

Notes

[1] Rapport en anglais disponible ici.

[2] La population adulte représente 48 millions de personnes sur les 63 millions d’habitants selon les chiffres du Crédit Suisse.

Naomi Klein: Klimaren aldaketa da ezkerraren agenda berria (Net Hurbil)

Pello Zubiria
www.argia.com/blogak/pello-zubiria/2013/10/18/naomi-klein-klimaren-aldaketa-da-ezkerraren-agenda-berria-net-hurbil/

Aste honetan Net Hurbil paperezkoan “Naomi Kleinen deia: klimaren krisia jarri ezkerraren ardatz“. Kanadako autogintzako, energiako eta papergintzako sindikatuek elkartuta sortu Unifor sindikatu handiaren lehen biltzarrera konbidaturik, Naomi Kleinek aldarrikatu du mugimendu sozialek eta sindikalistek elkarlana estutu behar dutela, ardatz nagusi klimaren aldaketa edukiko duen ezkerreko agenda alternatiboaren inguruan.

Kronikaren iturriak eta beste zenbait erreferentzia hementxe:

– Naomi Kleinek UNIFOR sindikatuaren biltzarrean emandako “Naomi Klein: Climate change, unions, and a united left agenda” hitzaldia, bideo honetan ere bildua.

– Kanadako Unifor sindikatu berriaren gunea.

– Eskuinetik, Klein biltzarrera ekarri zuten sindikatuko buruzagiei errierta Toronto Sun egunkaritik: “Klein, union an odd mix: Far-left hero’s appearance at Unifor unveiling should raise ire, questions“.

– ELAren Manu Robles Arangiz institutuak argitaratuta, Florent Marcellesiren “Ekonomiaren trantsizio ekologikoa. Zergatik? Zertarako? Nola?” PDFz eskuragai.

Naomi KleinNo Logo eta The Shock Doctrine bezalako liburu txit salduen eta The Take dokumental arrakastatsuaren egile famatua baino askoz gehiago da Naomi Klein ezkerreko mugimendu alternatiboetako jendearentzako. Eztabaida eta mobilizazioetan parte hartu zalea baita, globalizazioaren kontrako bezala giza eskubideen aldekoetan. Toronto City Life gunetik hartutako irudian, Klein herritarrei kamioneta batetik mintzo zaie Kanadako hiri hartan 2010eko ekitaldi batean: bi gurasoen aldetik jatorri judua duen ekintzaileak parte hartu zuen Israelen kontsuletxearen aurrean Tel Avivgo gobernuak palestinarrei egiten dizkien desmasiak salatzeko, Free Gaza mugimenduaren alde. “Ni ez naiz ekologista, justizia ekonomikoaren aldeko ekintzailea baizik”, diotse sindikalistei Toronton. “Merkataritza Librearen Itunaren kontra nago ez izurdeak kaltetzen dituelako, jendeak eta demokrazia kaltetzen dituelako baizik”.