Cette après-midi La marche climat organisée par Bizi Barnekalde, Avenir et l’Université Populaire du Pays Basque a réuni 70 personnes à Baigorri. Au même moment a eu lieu une marche pour la justice climatique à Bayonne qui s’est conclue par une occupation symbolique du Pont Saint-Esprit. Hier, 500 lycéennes et lycéens avaient réalisé une marche climat ponctuée de diverses actions et interventions. La rentrée se place d’emblée sous le signe d’une mobilisation active pour le climat et la justice sociale.
Ces actions et manifestations viennent conclure une semaine marquée par un rapport scientifique alarmant sur l’évolution actuelle de la situation climatique et par la décision de justice relaxant deux militant-e-s climat poursuivi-e-s pour avoir décroché un portrait présidentiel, « au bénéfice de l’état de nécessité et pour motif légitime » devant l’inaction de l’État face au « dérèglement climatique (…) qui affecte gravement l’avenir de l’humanité ». Ces mobilisations précédent l’ouverture à New York d’un sommet de l’ONU sur le climat et annonçaient une multiplication d’actions en Pays Basque nord, notamment sur la question des transports et mobilités, l’un des premiers postes de gaz à effet de serre, mais également sur bien d’autres « fronts » locaux de la bataille climatique.
Aujourd’hui on a défilé après une vélorution qui nous a permis de découvrir deux centrales hydroélectriques sur la Nive. Cela nous a permis de prendre conscience du potentiel et du patrimoine existant sur notre territoire pour la transition écologique au moment où des décisions administratives récurrentes (destructions de seuils sur les cours d’eau, difficultés pour les renouvellements d’autorisation, etc.) sont en train d’amoindrir le potentiel de production d’énergie renouvelable en Pays Basque intérieur, et les élus locaux réclament un moratoire sur tous les projets de destructions de barrages ou d’effacements de seuils.
Mais depuis jeudi, grâce à la présence de Thierry Salomon, le fondateur de Negawatt et les visites de ce jour nous avons eu l’occasion de découvrir le trio gagnant dans le domaine de l’énergie : sobriété, efficacité et renouvelables.
Les premières des énergies renouvelables sont celles que l’on ne consomme pas inutilement !
Il nous font donc revoir notre mode de consommation.
Nous avons appris que produire des Energie renouvelables locales, s’est limiter les pertes de lignes (80% de notre électricité vient de l’extérieur, nucléaire).
Produire des ENR locales s’est aussi développer l’économie locale et solidaire, grâce par exemple, à des projets de groupement d’autoconsommation.
Produire des énergies renouvelables s’est aussi devenir indépendant énergétiquement, et donc se désengager énergies nucléaires et fossiles qui varient suivant les conflits géopolitiques ou événements climatiques.
Enfin, nous avons appris que notre territoire propose pour l’instant en énergie renouvelable réelle et potentielle grâce à : (source TEPOS Garazi-Baigorri)
- La filière bois (sugarai, ou particuliers)
- La méthanisation ( agriculteurs)
- L’énergie photovoltaïque (Iener)
- L’hydroélectricité (moulins) (cette énergie renouvelable peut être développée sur notre territoire 10 à 20% de plus.)
Nous découvrirons quelques initiatives locales concrètes pour lutter contre le changement climatique dans les tables de présentation de Bil Etxea et par la suite brève prise de parole de différents acteurs mettra en lumière des initiatives sur la mobilité douce en Barnekalde et des initiatives concernant l’électricité renouvelable. Thierry Salomon de Negawatt interviendra par la suite pour clore ses 3 jours de sensibilisation concrète sur le changement climatique en Barnekalde.
Il y a plus de raisons que jamais de se mobiliser pour le climat et la justice sociale ces vendredi 20 et samedi 21 septembre, pourquoi ?
Les dernières études scientifiques montrent sans ambiguïté possible que sans réductions massives et immédiates de nos émissions des gaz à effet de serre, nous allons vers le scénario du pire avec un réchauffement climatique de +7°C en 2100. Les conséquences en sont inimaginables. Et elles seront terribles dès les années 2040 où nous franchirons les +2°C. Tenons nous à nos enfants ? A notre propre avenir ?L’Humanité est dans un train qui fonce vers l’enfer. Heureusement, de plus en plus nombreux, de Greta Thunberg au secrétaire général de l’ONU, des gens se lèvent pour bloquer ou dévier ce train. Allons nous nous contenter de les observer ?
Cette semaine, à Lyon, un juge a posé un acte courageux, à la hauteur de ce défi historique, en relaxant deux militant-e-s climat et en légitimant le recours à la désobéissance civile devant l’inaction de l’État face au « dérèglement climatique (…) qui affecte gravement l’avenir de l’humanité ». Les choses bougent, c’est maintenant qu’il faut renforcer la pression !
D’autant plus en cette rentrée où le gouvernement redouble de politiques à contre sens de l’Histoire. Pour ne prendre qu’un exemple, la réforme des retraites est un mauvais coup social, mais également écologique : défendre le « travailler plus » et donc « produire plus » sur une planète dont on dépasse déjà les capacités écologiques et naturelles revient à scier la branche sur laquelle l’Humanité est assise.
Localement également, les choses bougent. Les dernières marches climat et actions pour des alternatives au tout voiture ont remis ce dossier au centre de l’agenda politique local. Des premières avancées ont été arrachées. Nous devons gagner beaucoup, beaucoup plus. D’autres dossiers importants sont en jeu en ce moment : nos capacités de production locale d’énergie renouvelable, les outils pour une agriculture paysanne, bio et locale, les moyens au service d’une économie beaucoup plus circulaire et relocalisée, le Plan climat-air-énergie territorial, le Plan de déplacements urbains, le Plan local de l’habitat, les programmes des diverses listes municipales etc. Nous devons mettre la pression, à tous les niveaux, maintenant plus que jamais !
Plus tard, il sera trop tard. C’est maintenant que tout se joue ! On peut encore gagner des batailles importantes !
Quelques diapositives de la Conférnce de Thierry Salomon (Negawatt) du vendredi 20/09 à Bil Etxea :