Bizi !

Articles du Vendredi : Sélection du 9 juillet 2010

« G20 : la croissance contre les peuples

Eric Martin, doctorant en science politique, Université d’Ottawa
Article paru dans l’édition de www.cyberpresse.ca daté du 02.07.10

«Travailler une heure par jour» – Qui sont les utopistes ?


Eraldaketa integralari buruz

Iraunkortasunerako euskal trantsizioaz: herri ekimenaren desafioak

Gorka Bueno / Telekomunikazioetan Ingeniari Doktorea

Alda ! astekarian agertua, 2010eko uztailarne 1eko alean

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« G20 : la croissance contre les peuples

Eric Martin, doctorant en science politique, Université d’Ottawa
Article paru dans l’édition de www.cyberpresse.ca daté du 02.07.10

Pour relancer au plus vite la croissance économique, le G20 veut éliminer les déficits d’ici 2013. Cela suppose des mesures d’austérité faisant reposer la relance sur un recul des conditions socio-économiques des populations doublée d’indifférence quant à la dégradation de l’environnement. Quant aux sociétés qui oseraient contester ces politiques, elles peuvent s’attendre à une répression policière et étatique musclée. Ainsi, le retour à la croissance économique s’édifie ainsi à travers une double «récession» humaine et écologique.

Vers la récession humaine
Les États ont investi 20 000 milliards de dollars de fonds publics pour tenter d’endiguer la débâcle causée par la dernière crise du capitalisme, une somme qui fait paraître dérisoire les peccadilles (5MM$) consenties en santé maternelle par les pays les plus riches et les plus puissants du monde. Cela a permis d’endiguer le pire, mais n’a pas pour autant relancé la croissance économique. C’est pourquoi les pays du G20 préconisent des réductions de dépenses et hausses de taxes. Le Fonds monétaire international (FMI), pour sa part, appelle à des réformes des retraites, de l’assurance-maladie et des plans de réduction de la dette. En clair, pour ramener la croissance, il faudra sacrifier le peu qu’il reste encore de l’État social.
La lourde répression qui s’est abattue sur la population grecque annonce ce qui attend le reste de l’Europe et du monde dans la prochaine décennie : pour retrouver la croissance, il faudra briser les résistances des peuples avec un dispositif de contrôle social sans précédent. Les services publics seront comprimés ou privatisés, et les travailleurs et travailleuses appelés à faire des concessions pour dégager de nouveaux gains de productivité et rehausser le taux de profit. La reprise de la croissance se fera ainsi au moyen d’une «récession humaine», c’est-à-dire un recul des conditions socio-économiques des populations doublé de répression.

La récession écologique
De plus, il faudra, pour continuer à produire comme on le fait, fermer les yeux sur la dégradation irréversible de l’environnement. Cela était déjà manifeste à Copenhague, où la Chine, appuyée par les États-Unis et l’Inde, avait refusé de fixer des objectifs clairs de réduction des émissions causant le réchauffement global, estimant que cela l’obligerait à renoncer à la «croissance économique à deux chiffres».
De manière conséquente, à Toronto, les conservateurs voulaient éviter à tout prix de parler d’écologie, priorisant la relance de l’économie, et ceci au moment même où l’on assiste à l’une des pires catastrophes écologique de l’histoire récente: cette marée noire qui continue d’engluer le Golfe du Mexique. Peut-on continuer longtemps de rechercher la croissance sans égard à ce que le capitalisme fait subir à la nature?

L’obsolescence de la croissance et du capitalisme
L’expansion du capitalisme semble être devenue plus importante que notre existence propre, de celle du vivant et de la Terre. La croissance, pourtant, n’est pas synonyme de bien-être ou de justice sociale. Pire encore, elle est actuellement le moteur d’inégalités et de destructions écologiques sans précédent. Nos sociétés n’ont jamais autant produit, mais nous voyons des écarts de richesse titanesques, et nous surproduisons quantité de marchandises superflues et polluantes. La croissance cannibalise la substance même de la vie pour la transformer en dollars.
Plutôt que de relancer en toute hâte le capitalisme, la crise aurait dû amener à reconnaître que les ratés structurels et récurrents du capitalisme le rendent objectivement dépassé. Plutôt que de tenter de relancer la croissance capitaliste, il faut remettre en question la possibilité même de continuer à poursuivre une croissance infinie dans un monde qui révèle de plus en plus sa finitude et sa fragilité. Pourquoi faudrait-il sans cesse produire davantage de biens et de richesses jusqu’à l’overdose de marchandises ou la défiguration de la nature?
L’écologie politique a mis de l’avant l’urgence de réfléchir à la décroissance. Et encore, il faudrait renverser la priorité accordée à l’accumulation de richesse et à la croissance en soumettant la production à des objectifs définis socialement et politiquement. Les sociétés ne peuvent plus s’organiser autour de la croissance de l’argent comme valeur principale et doivent remettre l’économie au service des sociétés et du respect des écosystèmes. Autrement, nous continuerons de traiter les populations et la nature comme des instruments au service de la reproduction infinie de l’argent.
L’issue du G20 n’est guère surprenante compte tenu des intérêts économiques auxquels sont liées les grandes puissances. Mais cela devrait être source d’inquiétude pour les populations, tout autant que la répression policière démesurée qui a caractérisé le dernier week-end. Voilà qui donne un avant-goût de la violence qui accompagnera la récession humaine et écologique qui s’amènent, le tout pour faire durer artificiellement une croissance et un système économique obsolètes et fondés sur la double exploitation des populations et de la nature. Ces questions exigent une réflexion profonde, plutôt qu’une condamnation péremptoire des manifestant-e-s, hormis peut-être si l’on tient plus à quelques vitrines qu’au monde qu’ils et elles essaient de nous réapprendre à voir par-delà les marchandises qui garnissent les étalages et reproduisent la violence de la logique de croissance.

«Travailler une heure par jour»

Mot de présentation :
Ci-dessous un extrait du livret « Travailler une heure par jour » édité par Bizi!
Ce livret est disponible (à 1€) au local de Bizi!
Son objectif est de montrer «Comment une société moderne pourrait fonctionner, et vivre mieux qu’aujourd’hui, en réduisant radicalement le temps de travail ?».
Il se veut être un exercice pédagogique démontant point par point la perversité des règles fondant l’économie capitaliste. Un exercice très concret, compréhensible par le plus grand nombre.
De format A5, comptant une soixantaine de pages, n’hésitez pas à vous le procurer le plus vite possible : une bonne idée de lecture pour cet été, sur votre hamac….

1er extrait :

Qui sont les utopistes ?

A ceux qui nous traiteront d’utopistes, nous leur répondons ça dépend. Oui, nous revendiquons l’utopie dans son sens positif, c’est-à-dire en tant qu’elle est un horizon, un objectif inaccessible mais qui néanmoins permet de rêver et de se projeter un tant soit peu dans l’avenir (voir l’annexe 2). Mais si l’utopie consiste en la croyance en un monde complètement irréaliste, complètement à côté de la plaque, alors nous disons que les utopistes ne sont pas là où l’on croit.

L’utopie (dans son sens péjoratif), c’est de croire que le système actuel marche. Nous avons construit notre économie sur une logique de dominations et de violences : domination des femmes, des immigrés et violences contre les pays du Sud, domination et violence contre la nature. En 1972, le Club de Rome, rassemblement d’experts de plusieurs pays riches, avait publié un rapport intitulé «Halte à la croissance ?» dans lequel il mettait en garde la société occidentale contre les risques liés à une croissance sans fin dans un monde fini. Aujourd’hui, 36 ans plus tard, nous sommes toujours confrontés au même problème et nous commençons à ressentir les effets d’une telle aberration : le réchauffement climatique, dû aux émissions de gaz à effet de serre, met en péril l’équilibre climatique de la planète et les diverses pollutions et l’urbanisation non maîtrisée provoquent ce que certains biologistes appellent la sixième extinction des espèces. Halte à la croissance ?

Une croissance infinie dans un monde fini. Là est le rêve. Le cauchemar, plutôt. Une juste répartition des ressources de la planète voudrait que chacun des 6,7 milliards d’individus qui habitent la Terre ait droit à la même part en ce qui concerne les sources d’énergie, de matières premières alimentaires et non-alimentaires, et d’émissions de polluants (notre planète a en effet une capacité d’absorbtion assez conséquente des déchets produits par tout mode de vie. A condition de ne pas abuser, bien sûr…). Or, si tous les humains avaient le mode de vie d’un français moyen, nous aurions besoin de trois planètes comme la notre. Problème, il n’y en a qu’une. Preuve que le capitalisme est un système irréaliste, complètement à côté de la plaque… utopiste. Et notre mode de consommation ne peut perdurer qu’à une condition : que la domination des peuples les plus pauvres se fasse de plus en plus dure. Car si la Terre ne peut supporter que tous ses habitants aient le même mode de vie que nous, l’alternative est simple : ou bien nous croyons en l’égalité de toute vie humaine et nous, occidentaux, réduisons notre empreinte écologique, ou bien nous empêchons les milliards d’êtres humains qui peuplent les pays du Sud d’accéder au confort que nous pensons normal pour nous. Cette deuxième alternative nécessite une pression économique, politique et militaire perpétuelle pour maintenir encore et encore ces femmes et ces hommes dans une misère artificielle dont ils ne peuvent vouloir que s’émanciper. Le philosophe André Gorz (1) prévoit pour bientôt la fin du capitalisme. Selon lui, ce système gangrené par ses contradictions, et sous la pression que celles-ci font peser sur lui ne peut que s’écrouler. Il imagine deux issues possibles : civilisée, les humains ne pouvant plus supporter ces tensions, ou barbare, c’est-à-dire par une série de catastrophes sociales et naturelles. Ni la croissance économique ni le travail ne sont des fatalités, ils font partie d’une idéologie créée il y a peu par l’humain. D’autres mondes sont donc possibles. Et si la sortie du capitalisme par la voie civilisée n’est pas un objectif facile, nous pensons que la difficulté sera plus idéologique que pratique. Cet ouvrage se veut être une petite pierre apportée à la bataille pour la diffusion de nouvelles idéologies à la place de celle dans laquelle nous sommes né•e•s et avons grandi•e•s. Equité ou oppression, liberté ou aliénation, civilisation ou barbarie… à nous de choisir.
(1) André Gorz (2007), Ecologica, Paris, Galilée.

Eraldaketa integralari buruz

Iraunkortasunerako euskal trantsizioaz: herri ekimenaren desafioak

Gorka Bueno / Telekomunikazioetan Ingeniari Doktorea
Alda ! astekarian agertua, 2010eko uztailarne 1eko alean

Askoren ustez, egungo krisi ekonomikoa askoz zabalagoa den iraunkortasun-krisi baten adierazle oso larri bat baino ez da.

Lurraren mugekin topo
Bere aitzinamendurako hazkunde jarraitua eskatzen duen sistema ekonomikoak Lurraren mugekin egin du topo, krisi ekologikoa sortuz: erregai fosilen gehiegizko kontsumoa, naturaren hustubideen betetzearekin batera, klima-aldaketa larria ari da sortzen; aldi berean hainbat motatako natur baliabideen ustiapen xahutzaile eta sostengaezinak biodiber-tsitatearen galera eta orokorrean natur kapitalaren agorpena dakartza. Testuinguru horretan esperokoa da oinarri biofisikotik aldentzen den sistema ekonomikoa krisian sartzea; larriagoa dena, gainbehera ekonomikoak herri xehea jotzen du betean, krisi soziala areagotuz, bai mundu mailan, bai eremu lokalagoetan.

Ataka honetatik ateratzeko bide bakarra hauxe da: iraunkortasunean sendo oinarritutako beste zibilizazio bateranzko trantsizioa abiaraztea, era ordenatuan. Gizarte-aldaketa horrek zeregin zehatzak eskatzen ditu hiru dimentsiotan. Hasteko, oinarri biofisikoa ezagutu, ulertu eta errespetatu behar dugu, giza jarduerari mugak jarriz. Horren ondorioz, hazkunde ekonomiko jarraitua eta amaigabea eska-tzen duen egungo eredu ekonomiko ortodoxoa goitik behera erreformatu behar dugu; zeregin horretan ekonomia ekologikoa guztiz lagungarria izango delakoan gaude, proposamen berritzaileak planteatzen baititu guztiontzat gutxieneko oparotasuna eta ongizatea bermatzeko, gure planeta txikitu barik. Eta aurreko guztiak, ezinbestez, gizartearen balio hegemoniko asko eraldatzea eskatzen du, hala nola indibidualismoaren eta kontsumismoaren logikak; justiziaren balioa eta dimentsio komunitarioa berreskuratzeko. Iraunkortasunerako trantsizioak, beraz, eraldaketa integrala eskatzen du: eralda-tze sozial, ekonomiko, energetiko, politiko, kultural eta psikosoziala.
Gainera, konbentzituta gaude trantsiziorako irtenbideak, iraunkorrak izango badira, lekuan lekuko diseinuen bidez burutu beharko ditugula, herrigintzan sendo oinarrituta eta geure komunitateen eragileak protagonista izanik.

Uztailaren 13 eta 14an, Eibarren
Abagune honetan, UEUk Eibarren, uztailaren 13 eta 14an antolatzen duen mintegian, Euskal Herriko iraunkortasun-ezarekiko kezka duten pertsonak bildu nahi ditugu, horri irtenbideak bilatuko dizkioten prozesuen inguruko hausnarketa kolektibo bat bideratzeko.
Mintegiaren lehenengo egunean gaurko iraunkortasun-krisiaren zeharkako diagnostikoa egin nahi dugu, hainbat ikuspegitik landuta: ekonomia ekologikoarena, ikuspegi energetikoa, klima-aldaketarena, eta elikadurarena. Jakintza eta hausnarketak konpartitu eta aberastu nahi ditugu; zeregin horretan, unibertsitateetako, EHNE-ko eta Bizi!-ko zenbait adiskideren laguntza izango dugu.

Transition Towns
Bigarren egunean iraunkortasunaren aldeko herri-ekimen berritzaileak aztertuko ditugu. Horretarako, ezinbesteko erreferentzia Transition Towns mugimendua da, Bretainia Handitik mundu osora zabaltzen ari dena. Mugimendu horrek komunitate kohesionatu eta iraunkorrak lortzea du helburu, arlo askotako –elikadura, energia, dirua…– buruaskitasun eta deszentralizazioaren bidez, herri-ekimenei protagonismoa emanez. Horren inspirazioa ere jasotzen duen BAGARA prozesuaren berri izango dugu, Debagoiena bailaran berriki abiatutako ekimena. Azken batean, iraunkortasunerako euskal trantsizioa burutzeko behar dugun estrategiaz eta etorkizuneko erronkez kolektiboki hausnartu eta eztabaidatu nahi dugu. Parte hartzera gonbidatuta zaudete.

Xehetasun gehiago ukaiteko…
• Programazioari buruz (gaiak eta orduak).
• Garraioari buruz (Eibarrera buruz oto bat ateratzen da asteartarekin (uztailaren 13an) Mauletik (Baionan gaindi pasatuz) eta beste bat asteazkenean (uztailaren 14an), Irisarrtik (Baionan gaindi pasatuz)).
… deitu Xabier (06-84-52-74-35) edo emaila igor xabier_hm@yahoo.fr