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Articles du Vendredi : Sélection du 8 mars 2013

Un ami de la Terre

Hervé Kempf
Le Monde du 02.03.2013

Un réchauffement sans précédent depuis 11 000 ans

Stéphane Foucart et Pierre Le Hir
Le Monedu 08.03.2013

Comment Paris se prépare à la crue du siècle

Sophie Landrin
www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/06/comment-paris-se-prepare-a-la-crue-du-siecle_1843559_3244.html

Zentral nuklearren eraistea – Neurrigabea, inkognitaz josia

Joxerra Aizpurua
www.argia.com/argia-astekaria/2354/zentral-nuklearren-eraistea

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Un ami de la Terre

Hervé Kempf
Le Monde du 02.03.2013

C’était en juin 2011. Après deux jours d’ascension au long des drailles pierreuses, le troupeau faisait une dernière pause. Du sommet de la colline, l’oeil embrassait les vallées des Cévennes qui chantaient la beauté de la nature sous l’azur d’un ciel éclatant. Les moutons vaguaient en bêlant, tandis que marcheurs et bergers conversaient, se restauraient, ou regardaient les enfants courir.

Je discutais dans l’herbe fraîche avec Christian. Et puis Stéphane Hessel, qui avait rejoint la troupe en voiture – il ne pouvait plus accompagner à pied cette transhumance qu’il avait suivie tant de fois les années précédentes –, s’était approché.

Tranquillement, il s’était allongé sur le pré pour participer à notre conversation, avec une simplicité étonnante pour moi qui ne le connaissais guère.

Mais cet homme alors célèbre ne jouait rien : sa courtoisie infinie n’était pas un masque, mais l’expression de l’amitié profonde qu’il portait à ses frères et soeurs humains.

Nous devisâmes de politique. Je dis que le parti, dit socialiste, n’était plus capable de remettre en question la folie capitaliste ni de prendre le tournant écologiste.

 

ENTREPRENDRE LES MUTATIONS NÉCESSAIRES

 

Hessel espérait, lui, que la gravité des temps conduirait ce parti à entreprendre les mutations nécessaires. Dans les semestres suivants, il allait tenter d’influencer les socialistes, tout en exprimant, à sa manière souriante, le scepticisme qu’inspiraient leurs premiers pas au pouvoir.

Il décrirait aussi sans ambages la situation qui caractérise l’époque : « D’un côté, vous avez les citoyennes et les citoyens. De l’autre côté, vous avez des forces financières derrière l’économie qui ont pris la mauvaise habitude de penser qu’une oligarchie suffit pour diriger un pays. (…) Ce sont les financiers qui décident, et les politiques qui exécutent. » (Libération, 28 février.)

La conviction écologique de Stéphane Hessel était récente mais profonde. Il avait découvert l’importance de la crise écologique et compris l’urgence de la « métamorphose » à laquelle invite son camarade Edgar Morin.

Une de ses derniers entretienss, en novembre 2012 avec Reporterre.net, portait sur Notre-Dame-des-Landes. Il rappela à Jean-Marc Ayrault que « tout homme peut avoir des raisons de reconsidérer une position qu’il a prise ».

Cet homme qui n’a jamais fléchi dans son engagement savait aussi habiller son exigence du sourire de l’amitié. Il rendait ses causes aimables. C’est un legs précieux, et une leçon à méditer.

Un réchauffement sans précédent depuis 11 000 ans

Stéphane Foucart et Pierre Le Hir
Le Monedu 08.03.2013

A ceux qui douteraient encore que le réchauffement en cours a franchi les limites de la variabilité naturelle du climat, une nouvelle étude, publiée vendredi 8 mars dans la revue Science, en apporte une preuve dont la force tient à son recul historique. Les températures terrestres actuelles sont plus chaudes que celles enregistrées durant la plus grande partie des onze derniers millénaires. Et, sur l’ensemble de cette période, le réchauffement présent est inédit par sa rapidité.

Faute de mesures directes et d’observations satellitaires, la reconstitution des climats passés est un exercice complexe. Pour les périodes proches, les chercheurs ont notamment recours à la dendrochronologie, c’est-à-dire aux cernes annuels de croissance des arbres. Pour les temps plus reculés, les témoins du climat sont les sédiments marins, les carottes glaciaires, les pollens ou des composés organiques produits par les algues. Leurs caractéristiques physico-chimiques permettent à la fois de les dater et de connaître les conditions environnementales qui prévalaient alors.

C’est cette méthode qu’ont utilisée Shaun Marcott (université d’Etat de l’Oregon) et ses collègues pour reconstruire les températures à la surface de la Terre depuis onze mille trois cents ans. C’est-à-dire, peu ou prou, depuis le début de l’holocène, la période interglaciaire dans laquelle nous vivons, qui a succédé au dernier âge glaciaire. Ils ont ainsi reconstitué des séries de données sur 73 points du globe : 29 dans l’hémisphère Nord, 33 dans la zone équatoriale et 11 dans l’hémisphère Sud, moins documenté.

HAUSSE BRUTALE  DEPUIS LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Le tableau qu’ils dressent est celui d’un réchauffement moyen de la planète de 0,6 oC au début de l’holocène, suivi d’un long plateau stationnaire de quatre millénaires, puis, à partir de – 5 000 ans, d’un refroidissement progressif de 0,7 oC, le plancher étant atteint il y a environ deux cents ans, avec le « petit âge glaciaire ». Enfin, au cours du dernier siècle, la colonne de mercure grimpe en flèche.

« La température moyenne de la décennie 2000-2009 n’a pas encore dépassé le pic de l’holocène, notent les auteurs. Mais elle est plus chaude que pendant 75 % de cette période. » La profondeur de champ, couvrant pour la première fois l’ensemble de l’holocène – alors que les précédents panoramiques ne portaient que sur un ou deux millénaires –, n’en rend que plus saisissante la hausse brutale du thermomètre depuis la révolution industrielle. « La température globale est passée du niveau quasiment le plus froid au plus chaud durant le siècle passé », soulignent les chercheurs.

« Ce qu’il faut retenir, c’est que le rythme du réchauffement en cours apparaît sans précédent aussi loin que les auteurs peuvent remonter, c’est-à-dire jusqu’à la frontière du dernier âge glaciaire, commente le climatologue Michael Mann (université de Pennsylvanie). Or, le vrai problème, en termes d’impacts du réchauffement, est la vitesse du changement, car c’est ce qui met au défi notre capacité d’adaptation. »

« SINGULARITÉ DU DERNIER SIÈCLE »

Regardant cette fois le futur, les auteurs ajoutent que, dans tous les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui prévoient, à l’horizon 2100, un réchauffement moyen compris entre 2 oC et 4 oC, le maximum de l’holocène sera dépassé. Et même pulvérisé.

 

« C’est une étude importante, fruit d’un gros travail de compilation et de calibration des archives paléoclimatiques, pense Edouard Bard, professeur au Collège de France, coauteur d’un récent travail similaire sur la déglaciation qui a précédé l’holocène. Elle montre clairement la singularité du dernier siècle par rapport aux variations climatiques, d’assez faible amplitude, des onze mille ans passés. »

On pourra objecter qu’il est difficile de comparer les températures actuelles, mesurées sur une année ou une décennie, avec des moyennes établies sur des durées pluriséculaires. Pour Valérie Masson-Delmotte, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA, CNRS, université de Versailles – Saint-Quentin, Institut Pierre-Simon – Laplace), cette étude n’en confirme pas moins que « le climat, en cent ans, est sorti complètement de la gamme de variabilité de la période interglaciaire ».

ATTAQUES INCESSANTES

Selon Michael Mann, les conclusions de ce travail pourraient même être « plus fortes encore que celles que tirent les auteurs ». Car ceux-ci pourraient avoir sous-estimé des biais liés au changement de l’obliquité de la Terre – c’est-à-dire de son inclinaison – au cours des derniers onze mille trois cents ans. De ce fait, dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, les étés sont censés être plus frais aujourd’hui que par le passé. En tenant compte de ce refroidissement naturel attendu, « il est possible que la situation actuelle n’ait pas de précédent depuis onze mille ans », explique le chercheur américain. Dans ce cas, « il faudrait remonter jusqu’à la période interglaciaire précédente, il y a cent vingt-cinq mille ans, pour trouver des températures rivalisant avec celles d’aujourd’hui ».

M. Mann se dit « certain » que « les professionnels du déni du changement climatique attaqueront cette nouvelle étude et ses auteurs ». Il sait de quoi il parle. En 1998, il avait publié la première reconstruction des températures au cours du dernier millénaire, celle-ci suggérant que la dernière décennie du XXe siècle était très probablement la plus chaude depuis l’an mil.

La courbe qu’il en avait tirée, saisissante, avait été surnommée la « crosse de hockey » en raison de sa forme particulière. Elle a valu à son auteur une décennie d’attaques incessantes, de menaces, d’accusations de fraude ou d’incompétence, racontée dans un livre paru en 2012 (The Hockey Stick and the Climate Wars, Columbia University Press).

« Parce qu’elle confirme la « crosse de hockey » et qu’elle en étend les conclusions, cette nouvelle étude, prédit le chercheur, sera attaquée par ceux qui ont intérêt à continuer de nier la réalité du changement climatique anthropique. »

Comment Paris se prépare à la crue du siècle

Sophie Landrin
www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/06/comment-paris-se-prepare-a-la-crue-du-siecle_1843559_3244.html

L’eau n’avait pas encore atteint sa cote historique lorsque l’électricité s’est soudain interrompue. Par précaution, 72 heures avant que la Seine ne déborde, ERDF a décidé de mettre hors service plusieurs distributeurs. Les immeubles ont brusquement été plongés dans le noir et les familles, privées de tout. Il n’y a plus de lumière, plus d’ascenseurs, de chauffage, d’électroménager, d’ordinateurs. Une eau saumâtre coule des robinets. Les écoles ont fermé. Un tiers de Paris est dans le noir, des dizaines de quartiers dans l’eau. Des immeubles menacent de s’effondrer.

Malgré les appels de la préfecture à quitter la ville, peu de Parisiens sont partis et ils sont désormais pris au piège. Les gares sont inondées et les transports publics paralysés. Une partie du RER, la majorité du métro sont noyés. Les ponts sont impraticables, les rues, le périphérique ne sont plus accessibles, de même qu’une partie des autoroutes. L’essence a, de toute façon, été rationnée.

Ce scénario catastrophe d’une crue centennale, identique ou supérieure à la grande crue de référence de janvier 1910, la préfecture de Paris, la municipalité, l’Etat, les principaux organismes publics s’y préparent. Le 6 décembre, un exercice placé sous le nom de code « Evagglo » a eu lieu à grande échelle pour tester la réactivité des services concernés. Une équipe vient de partir à New York pour tirer les leçons de l’ouragan Sandy et confronter ce scénario à la réalité.

« Nous aurons une crue centennale. C’est une certitude. La seule inconnue, c’est quand ? La crue maximale durera entre dix et vingt jours, pendant lesquels on ne pourra rien faire, juste survivre. Le retour à la normale ne sera pas espéré avant quarante-cinq jours », assure Serge Garrigues, secrétaire général de la zone de défense de Paris, chargé de la protection des huit départements de la région francilienne.

Paris ne sera pas la seule touchée. En Ile-de-France, 500 communes seront atteintes ; 870 000 personnes pourraient être directement inondées pendant six à huit semaines, 60 000 entreprises impactées, 63 000 emplois détruits. Au total, 4 à 5 millions d’habitants seront concernés dans la région, dont un million seront privés d’électricité et 1,5 million d’eau potable. Le coût de cette crue de Paris est évalué entre 20 et 40 milliards d’euros.

De grands chantiers ont pourtant été réalisés pour protéger Paris. Quatre grands réservoirs artificiels en amont de la capitale ont été mis en service entre 1950 et 1990, permettant de réguler le débit de la Seine et de la Marne et d’abaisser de 50 à 70 cm le niveau de la Seine en cas de crue. Le lit du fleuve a été creusé. La municipalité s’est équipée de parapets amovibles pour rehausser les murets sur tout le linéaire des berges.

PARIS PLUS VULNÉRABLE QU’EN 1910

« En principe, la voie publique parisienne est ainsi protégée jusqu’à une hauteur de 8,62 m, c’est-à-dire au niveau de 1910 », assure Eric Defretin, responsable du pôle de gestion de crises de la ville. Mais les experts considèrent que Paris n’est pas à l’abri d’une crue plus intense. En 1658, la Seine était montée jusqu’à 8,96 m ! Dans son livre Paris coule-t-il ? (éd. Fayard 2012), la géographe Magali Reghezza-Zitt souligne que les « murets des quais doivent être entretenus car avec le temps ils perdent leur étanchéité ». En cas de crue, ils pourraient céder et devenir un danger plutôt qu’une défense. Car le débit du fleuve peut tout emporter sur son passage.

L’auteure relève un paradoxe : Paris est mieux protégé mais la ville est beaucoup plus vulnérable. En 1910, la capitale comptait tout juste deux millions d’habitants et une banlieue beaucoup moins urbanisée. « Paris n’était pas aussi développée en termes de réseaux et d’infrastructures et la ville n’était pas aussi dépendante des technologies et de l’électricité », confirme Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux. Le sous-sol est devenu un gruyère, entremêlant galeries, tunnels, égouts, canalisations, parkings, caves, autant de passages dans lesquels l’eau s’infiltrera, fragilisant le sol, provoquant des effondrements.

Mais l’inondation sera aussi nourrie par la remontée de la nappe phréatique avec le risque de faire pression sur les murs des bâtiments et de provoquer des fissures. En temps habituel, des dizaines de pompes dans Paris rejettent de l’eau située sous les immeubles dans le fleuve, comme sous l’Opéra Garnier, sous le Musée du quai Branly ou dans le métro. Sans électricité, ces pompes ne fonctionneront plus.

Les autorités travaillent sur un plan de secours et un scénario de retour à la normale, « la résilience ». Le plan de crise sera activé quand les 5,50 m seront atteints sur l’échelle de référence, placée sous le pont d’Austerlitz. Le préfet prendra alors la commande des opérations. Deux cent cinquante partenaires de toute l’Ile-de-France ont été associés au dispositif. Les services publics, les mairies, les hôpitaux, la RATP, la SNCF ont élaboré des plans de continuité de leur activité.

MAINTIEN DES ASCENSEURS DANS LES MAISONS DE RETRAITE

« L’Etat civil, par exemple, doit fonctionner, même si la mairie est inondée, car les naissances et les décès ne s’arrêteront pas. Les ordures doivent être collectées, même si elles ne sont pas traitées. Il faudra assurer le maintien des ascenseurs dans les maisons de retraite », explique Eric Defretin. ERDF a prévu de redéployer mille groupes électrogènes pour assurer l’alimentation électrique des points stratégiques. Dans le secteur privé, les banques se sont engagées à installer des distributeurs mobiles d’argent liquide, la grande distribution de mettre en place des plateformes de vente des produits courants. L’armée sera mobilisée pour éviter les pillages.

Dans les premières heures de crise, les autorités françaises, s’inspirant de la gestion de Sandy à New York, comptent équiper les quartiers d’antennes relais mobiles pour communiquer avec les Parisiens grâce aux réseaux sociaux.

Pour protéger davantage Paris, des experts préconisent de construire un nouveau lac réservoir, la Bassée, pour absorber une crue de l’Yonne. Mais le débat, ouvert en 2001, n’a pas été tranché. Le projet est estimé à 500 millions d’euros. Une goutte d’eau par rapport au coût de la catastrophe annoncée.

Zentral nuklearren eraistea – Neurrigabea, inkognitaz josia

Joxerra Aizpurua
www.argia.com/argia-astekaria/2354/zentral-nuklearren-eraistea

Zentral nuklearrak eraistea ez da ahuntzaren gauerdiko eztula, erradioaktibitateak eragiten duen amesgaiztoa ez baita planta ixtearekin batera amaitzen. Prozesu arrunt luzea eta ikaragarri garestia da atzetik datorrena, baina batik bat, ezezaguna, zientzialaririk jakintsuenak ere sasi-eskola egiten dutenen pare uzten dituena. Kontuan hartzeko baldintzak, krisi garaiotan aitzakia bila dabiltzanentzat.

Txernobilgo 4. erreaktoreari egin beharreko estalki berriak –Munduko Zortzigarren Miraria deitu izan zaio– aspaldi behar zuen bukatuta. Lehendik duen hormigoizko sarkofagoak pitzadura larriak eta beste ditu. Kutsatzen jarraitzen du.

Denborak aurrera egin ahala, agortu egingo dira Garoña zutik edukitzeko aitzakiak. Gero eta hurbilago dago zentral nuklearra eraisteko pausoak emateko unea, eta honenbestez, gero eta zailago dute horretarako iragarritako epeari, aurtengo uztaila, luzapenak asmatzea. Batek baino gehiagok ospatuko du berrogei urte bete dituen zentralaren itxiera eta askorentzat historiarako geldituko den gertaera bilakatuko da.

Zentralak ez du dagoeneko elektrizitaterik sortzen, baina muinetik darion erradioaktibitatea ez da uztailean etengo. Nuclenor enpresak eraiste-plangintza aurkeztu beharko du tartean, eta plangintza hori ezagutu arte ezer gutxi ziurta baliteke ere, ez genuke harritu beharko Garoñako zentralak hartzen duen eremua beste ehun urtez –gehiago ez badira– erabiltzerik ez balego. Hainbat dira munduan itxi behar diren zentral nuklearrak, eta horretarako planteamendu estandarrak baldin badaude ere, horietariko zentral bakoitza laborategi bakan bilakatuko da.

Zentralak jendearen borondatez itzaltzea gauza bat da. Arrunt bestelakoa da istripuz edo matxuraz itxi behar izatea. Gogoan ditugu Txernobil eta Fukushima, baina Kataluniako Vandellos I ere akatsengatik itxi zuten.

Krisi ekonomikoaren aitzakian

Zentral nuklearren eraisteak zer nolako dimentsioa hartzen duen, hiru datuk adierazten dute ondoen. Bat: kasurik gehienetan ehun urtetik gora behar dira eraiste prozesua amaitzeko. Esan nahi baita, egun bizi garenok ez dugu zentral nuklearren eraiste erabatekoa ezagutuko. Bi: ehun milioika euro behar izaten dira langintza behar bezala burutzeko, eta honenbestez, erraz da imajinatzea zeregin hauek baztertzeko tentazioak ugariak izango direla, edo azkar eta baldar joka litekeela, sosak aurrezte alde. Eta hiru: zentral nuklear arruntak erradioaktibitate-maila ezberdinetako 10.000 m3 hondakin sortzen du. Hondakin erradioaktiboenak zentralaren muinean aurkituko ditugu, erregaia egon den tokian, baina muina osatzen duten elementuak tratatzeko modurik ez dago. Hor nonbait pilatuko dira, beraz, ontziak eta gainerakoak. Zentraleko porlanezko hormei eta gainerako elementuei, bestalde, ehun urte pasatsutan apalduko zaie erradioaktibitate maila, edo hala uste da behintzat.

Garoña txikia da martxan diren beste zentralekin alderatuta, eta aditzera eman izan zaigunez, ez du istripu larririk izan funtzionatu duen bitartean. Hortaz, eraiste “normala” espero beharko genuke.

Alabaina, artikulu hau irakurriko duen inork ez du jakingo benetan Garoña behar bezala eraitsiko ote den, ez baita ehun urte barru biziko. Hortaz, eta gerratan esan ohi den bezala, irabazlea gehien irauten duena baldin bada, Garoña guk itxiko dugu, baina hura izango da benetako irabazlea.

Arestian aipatu bezala, bete-betean harrapatu gaituen krisi honen eraginez batez ere, itxi diren lantegiak eta saldu ezin izan diren etxe erdi-eraikiak gero eta egoera penagarriagoan ikusten ditugu. Zerbaitek produzitzeko balio ez badu, bertan behera uzten da, abandonatuta. Nola ziurtatu, beraz, Garoñako hondakinek trataera egokia izatea? Nuclenorrek edo Iberdrolak ordainduko dute, baldin eta argiagatik hilero ordaintzen dugun kuotan zentrala eraisteko zatia ordaintzen badugu, eta honenbestez gu geu izango gara eraisketa ordainduko dugunak. Gure osasun zerbitzuak edo erretreta ordaintzeko sistema zalantzan dagoen honetan, nola arraio joko ditugu ziurtzat, nola sinetsiko diegu zentrala eraisteko hartu beharreko lanak bete egingo direnik? Arazo ekonomikoak tarteko, atzeratu egin dira Txernobileko zentralari jarri beharreko porlanezko esferari dagozkion lanak. Eta Vandellos I-eko itxieran hiru urtetik gorako desfasea daramate arazo tekniko, logistiko eta ekonomikoak direla kausa.

Artikulu hau irakurriko duen inork ez du jakingo benetan Garoña behar bezala eraitsiko ote den, ez baita ordura arte biziko

Hamarkada honetan ia 500 zentral nuklear izango dira martxan munduan, eta horietatik 200 bat, epe berean hasi beharko dute eraisten. 200 arazo larri, beraz, paraleloan

Hamarkada honetan, ia 500 zentral nuklear izango dira martxan munduan, eta horietarik 200, hamar urte hauek pasa baino lehen hasi beharko dute eraisten. Eraitsi beharreko zentralak gutxi batzuk izatea edota 200 izatea ez da berdin. Zergatik? 200 arazo potolo izango ditugulako paraleloan, eta krisi garaian. Hori ez da ahuntzaren gauerdiko eztula. Koktel ikaragarri lehergarria da esku artean duguna. Zentral batzuk erakitze bidean dira, beste zenbait eraisteko zain, beste batzuek istripua ezagutu dute, eta hainbatekin ez dugu jakingo zer egin. Ez dago ihesbiderik. Garbi dago nuklearrak bizitza baldintzatuko duela datozen mendeetan.

Energia nuklearraren aldeko apustua egin duten zenbait estatu aberatsek zalantzan jarri dute orain arteko euren estrategia, Alemania eta Frantzia kasu. Beste batzuk, aldiz, indartu eta areagotu egingo dute. Esate baterako Txinak eta Japoniak (bai, Fukushimakoa gertatuta ere). Estimazio batzuen arabera, hogei urte barru 900 zentral nuklearretik gora izan ditzakegu munduan, gaur dagoenaren bikoitza.

Zientziak ordea, aurrera egingo du, eta pentsatu nahi dut, halabeharrez, gure seme-alabek aurkituko dutela erradioaktibitatearekiko bizitza-oreka, baina zenbait belaunaldik minbizi orokorrari egin beharko diote aurre, horrekin bizitzen ikasi beharko dute. Lur erradiatuen eraginez, derrigorrezko populazio migrazioak gertatuko dira eta sistema ekologiko osoak transformatu eta desagertuko dira.

Zentral nuklearren eraiste faseak

Lehen  etapa

Lehenengo eta behin, erregaia, kontroleko barrak eta likido kutsatuak erretiratzen dira. Zirkuitu primarioari kutsaduraren aurka jarritako babesa mantendu egin behar zaio eta nolabaiteko irekidura duten elementuak (balbulak, tapakiak, tutueria…) itxi behar dira, ondo zigilatu. Eraikina bere horretan mantendu behar da eta erradioaktibitate azterketak, alegia kontrol-neurri guztiak, pasatu beharko ditu, zentrala martxan balitz bazala.

Bigarren etapa

Zirkuitu primario  edo nagusiko babesa sendotu behar da, itxierak areago itxi, normalki hesi berriak eraikiz. Hortik kanpo gelditzen denari erradioaktibitatea neurtzen zaio eta ematen duen mailaren arabera, garbitu, desmuntatu edota bere horretan utzi beharko da. Erradioaktibitatearen kontrola ez da aurreko fasean bezain zorrotz beteko, baina azterketak ezinbestekoak dira. Jakina, baita pertsonen gainekoak ere.

Hirugarren etapa

Zentrala osatu duten elementu guztiak desmuntatu eta desegin egin behar dira. Kutsadura garbitu ondoren, zentralak hartzen zuen orubea libre da.

Gaur ezagutzen ditugun zentralak inoiz hirugarren etapara helduko ote diren ikusteke dago. Izan ere, etapa batetik bestera pasatzeko urteak behar dira –kopurua, hondakinen erradioaktibitate mailaren araberakoa da–. Kasurik optimistenean 110 urte behar dira hirugarren etapara heltzeko. Nolanahi ere, ezinezkoa izango da orubearen lurra, geruza freatikoa eta ekosistema zein egoeratan izango diren aurreikustea.

Bestelako susmorik ere bada etapa hauei dagokienez. Izan ere, krisi ekonomikoak, energia nuklearraren gaineko ezezagutzak eta hondakin biltegien kopuru urriak zaildu egiten dute hirugarren etapa horren alde amestea.