Bizi !

Articles du Vendredi : Sélection du 4 mai 2012

“Y’en a marre !”

Simon Kouka, rappeur sénégalais du mouvement Y’en a marre
www.mrafundazioa-alda.org/article-y-en-a-marre-104457443.html 03.05.2012

Ecologie, quand on n’a que l’humour

Marie-Béatrice Baudet
Le Monde du 20.04.2012

La faim dans le monde absente de la présidentielle

Jean Ziegler, sociologue, ancien rapporteur spécial des Nations unies
Le Monde du 20.04.2012

Zero Waste biltzarra: Maiatzetik Gipuzkoa Zero Zabor lurralde

Pello Zubiria

www.argia.com/albistea/zero-waste-biltzarra-maiatzetik-gipuzkoa-zero-zabor-lurralde – 2012-05-04

“Y’en a marre !”

Simon Kouka, rappeur sénégalais du mouvement Y’en a marre
www.mrafundazioa-alda.org/article-y-en-a-marre-104457443.html 03.05.2012

Bizi! organise ce dimanche 6 mai le «Pot de départ de Nicolas Sarkozy» à Bayonne. A cette occasion, Simon Kouka, rappeur sénégalais du mouvement «Y’en a marre» viendra présenter l’expérience de ce mouvement qui met en place une forme de démocratie participative au Sénégal depuis début 2011.

Alda! a eu l’occasion d’interviewer Simon Kouka avant son arrivée au Pays Basque. Voici le résultat de cet échange très riche qui montre comment au Sénégal «Y’en a marre» arrive en partant de la devise du penseur tiers-mondiste Franz Fanon «Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées» à mettre en pratique la formule de Gandhi «Sois le changement que tu veux voir en ce monde».

Qu’est-ce que «Y’en a marre»?

«Y’en a marre est né et apparu en public par une conférence de presse le 18 janvier 2011 au Sénégal dans un contexte de ras-le-bol lié aux problèmes permanents de coupures d’électricité, de manque de produit de première nécessité (denrées alimentaires, etc.), d’inondations (où les agriculteurs et éleveurs étaient les premières victimes).

A l’époque nous avons remarqué que les personnes du 3è âge se sont vues obligées de se mobiliser… et que la jeunesse n’a pas résisté dans un premier temps. Y’en a marre s’est créé car des jeunes rappeurs, des journalistes, des étudiants et même un jeune marabout (sage religieux, ayant l’écoute de ses fidèles) ont voulu changer la donne en créant un mouvement citoyen non violent, luttant contre l’injustice sociale et pour régler le problème du coût des denrées alimentaires de première nécessité» nous dit Simon Kouka. En complément, voici comment se présente le mouvement Y’en a marre : «Y’en a marre est un mouvement patriotique. Il se veut avant tout populaire. Il n’est pas une organisation de trop dans la vague de contestations constatées ces derniers temps. Il n’a non plus la prétention de refaire «le Sénégalais» habitué à se morfondre dans ce fatalisme d’une autre époque. Mais, nous pensons que le Sénégalais n’est pas aussi résigné qu’on le prétend ni aussi désengagé de son destin. Y’en a marre croit encore en la capacité d’indignation du peuple sénégalais et compte y puiser un sursaut salutaire pour prendre définitivement son destin en main, dans le respect des lois et règlements. Y’en a marre se veut également un élan patriotique, une convergence des forces de la jeunesse sénégalaise, une synergie de réflexions et d’actions précises et ciblées, pour amener les autorités à faire des préoccupations du peuple leurs urgences et arrêter d’ériger au rang de priorités des futilités.

Y’en a marre exige le retour à la normale de la fourniture de l’électricité, d’autant que la Senelec exige encore au peuple de payer le courant qu’on ne voit plus. Et nous exigeons que les coupures intempestives d’électricité qui s’érigent en quotidien partagé par tout un peuple, soient conjuguées au passé. Et sans délais ! Nous exigeons que la lumière soit !»

Qu’est qui a permis de changer la donne au Sénégal ?

«“Y’en a marre” étant un cocktail de journalistes (habitués des médias écrits et télés), d’artistes (connus, engagés (ayant critiqué la corruption et fait de la prison pour cela) et respectés de tous) a essayé de changer la donne en mettant en place de nouvelles formes de sensibilisation et d’action. Cela a pris la forme de pétitions (dit «plaintes») qui ont commencé avec 1000 signatures et ont dépassé à la fin le million de signataires (dans un pays qui compte 13 millions d’habitants). Ces pétitions ont été présentées à la population par une présence des militants de «Y’en a marre» dans les lieux publics (marchés, écoles, transports en commun, médias (émissions de musique, etc.)) où des slogans percutants («Ma carte (électorale) est mon arme», etc.) ont été déclinés via 2 ou 4 vers de rap qui étaient criés et facilement assimilés et repris par les jeunes et la population. Les gens rejetaient la politique, mais «Y’en a marre» a montré une autre forme de faire de la politique : en allant voir et échanger avec son voisinage, ses amis, les membres du quartier en faisant du porte à porte pour expliquer les revendications de «Y’en marre» et son fonctionnement, en faisant signer les pétitions après avoir fait vivre les «slogans» ! Cette campagne a permis de faire sortir en mars 2012 le président Wade au pouvoir depuis 2000.»

 

Que sont les « Esprits Y’en a Marre » et le « Nouveau Type de Sénégalais » ?

«Plutôt que de parler de structure, on parle d’esprit quand on veut décrire la forme d’organisation choisie par «Y’en a marre». En fait, nous déclinons sur tout le pays (à l’échelle des quartiers, villes, régions) ou par secteurs d’activité (entreprise, corps de métier, etc.) le mode de fonctionnement du noyau initiateur de «Y’en a marre».Pour constituer un Esprit «Y’en a marre», il faut être 50 personnes minimum, avoir une certaine mixité (minimum 20 femmes), adopter une forme d’organisation (porte parole, coordinateur, président d’organisation, directeur artistique (pour utiliser l’art afin de passer les messages dans les rues via «l’Urban Guerilla Poetry»). D’autre part, dans «Y’en a marre» on a tout de suite vu qu’il fallait agir à deux niveaux : «Si nous on change, le système change aussi !» et en plus
«Mobilisons-nous collectivement pour changer le système». Dans le domaine du changement à l’échelle personnelle c’est des habitudes aussi simples que de ne pas respecter les horaires, uriner dans les rues, jeter les gobelets plastiques à terre dans les cafés, rentrer dans des transports publics bondés de monde, promouvoir la corruption (pour échapper à une amende suite à la conduite sans ceinture ou en téléphonant) qui commencent à être changées ! Ce sont de nouvelles habitudes (respect des horaires, de l’environnement, etc.) qui définissent le “Nouveau Type de Sénégalais – NTS” que met en
avant «Y’en a marre». Actuellement le NTS est même utilisé comme référence par les politiques et l’Eglise catholique !».

Quelle “veille citoyenne” a mis en place “Y’en a marre” depuis l’élection présidentielle ?
Nous avons 3 axes stratégiques majeurs : 1/ Construction d’une citoyenneté agissante et renforcement de la démocratie, 2/ Participation au développement socioéconomique et à l’autopromotion, 3/ Développement de la culture et sauvegarde de la paix et de la solidarité.
Au plan opérationnel, les orientations issues de ces 3 axes stratégiques majeures se déclinent en 6 grands chantiers à suivre sur www.yenamarre-senegal.com.

Ecologie, quand on n’a que l’humour

Marie-Béatrice Baudet
Le Monde du 20.04.2012

Et s’il ne restait que l’humour ? N’est-ce pas la seule arme qui subsiste aujourd’hui pour défendre la cause écologique ? Car franchement, le reste, on a tout essayé…

Combien d’appels solennels à sauver la Terre, ses ressources et sa biodiversité ont-ils été lancés ? L’un des derniers en date – Le monde n’a plus de temps à perdre (Les liens qui libèrent, 160 p., 13,50 €) -, pourtant signé par Stéphane Hessel, icône de l’indignation, est resté bien confidentiel. Combien d’études et de travaux les scientifiques ont-ils réalisés pour alerter à chaque fois un peu plus sur l’urgence à agir ? Combien de documentaires et de films avons-nous déjà regardé, à commencer par Une vérité qui dérange, qui valut en 2007 à Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis, le prix Nobel de la paix ?

Et les sommets internationaux, ceux de la première ou de la dernière chance : combien déjà ont-ils eu lieu et qui se souvient d’ailleurs de Cancun ou de Durban ? Et combien à venir ?… Las ! notre capital environnemental se dégrade et s’érode jour après jour. Le pétrole, le gaz et le charbon, énergies fossiles que l’homme, lui-même, subventionne chaque année à hauteur de 470 milliards de dollars (357, 6 milliards d’euros), continuent de brûler en choeur. Leurs émissions de CO2 nous promettent des étés caniculaires, un + 6 oC d’ici à 2050 si le business continue as usual. Juste un petit rappel, au passage : dépasser le seuil de + 2 oC entraînera une fonte accrue des glaciers et du permafrost, une montée du niveau de la mer et une augmentation des événements extrêmes : inondations, sécheresses, cyclones, vagues de froid et de chaleur… et de leur intensité. Plus et plus meurtriers, donc.

Seulement voilà, toutes ces prédictions ennuient : 2050, c’est loin, que vive plutôt le présent et la planète à crédit ! Appelant à l’autocontrôle, ces discours sont aussi porteurs de frustration. D’où leurs effets souvent pervers : « Je fais ce que je veux de mon empreinte carbone. Et je roule en 4 × 4 si j’en ai envie » ; surtout, ils remettent en cause la toute-puissance de l’homme dont le génie permettra, cela ne fait aucun doute, d’inventer de subtiles innovations technologiques qui permettront de sauver le monde.

De toute façon, l’urgence n’est pas les petits oiseaux et les ours polaires qui disparaissent inéluctablement, mais les gains de pouvoir d’achat et la lutte contre le chômage. Et puis, les écologistes ont la réputation d’être ennuyeux, répétitifs, sectaires et mal habillés.

L’humour, alors. D’ailleurs, ce premier tour de l’élection présidentielle n’a-t-il pas montré l’exemple ? Il a tenté et réussi le coup de la blague absurde en faisant disparaître l’environnement et la crise écologique des écrans radar. Il fallait oser.

 

 

 

Et puis il y a eu des perles : un ministère de l’écologie qui achève son quinquennat sans ministre, disparue en rase campagne électorale ; ou une candidate verte qui ne peut s’empêcher de chuter au sens propre comme au sens figuré ; sans oublier les bons mots de Jacques Cheminade, autre prétendant à la fonction suprême, expliquant devant l’Association des journalistes de l’environnement « qu’il fallait dépasser la vision d’une Terre aux ressources finies » et que « lorsque nous aurons réussi à construire des villes habitables dans un environnement hostile comme celui de Mars, nous serons encore bien davantage en mesure d’en construire dans les déserts de notre planète ». Au XIXe siècle, Alphonse Allais ne préconisait-il pas « que les villes soient construites à la campagne… L’air y est tellement plus pur ».

Mais les périodes électorales et leurs saillies ne durent qu’un moment. Il est temps de faire de l’humour environnemental, une chose sérieuse pour que l’écologie, en devenant une brève de comptoir, ne quitte plus le quotidien des Français.

On pourra compter, par exemple, sur le Réseau français des étudiants pour le développement durable (Refedd) qui organise, au travers de son mouvement dénommé 0-Vert-Dose, de fausses manifestations anti-écolo. A Lyon, Marseille ou Paris, ses militants ont défilé depuis le début de l’année aux cris de « Gaspillons tant que nous pouvons » ; « Monsanto président ! » ; « CO2, j’en veux ! » ; « L’effet de serre, c’est nécessaire ! » ; « Gaz de schiste, résiste ! Prouve que tu existes ! » et « Les engrais, c’est le progrès ! »

Le manifeste du Refedd est simple : « Marquer les esprits de façon originale et décalée et interpeller les responsables politiques sur l’importance pour les jeunes de replacer le développement durable au coeur du débat politique. » C’est le seul moyen, selon ses adhérents, de trouver des solutions aux crises actuelles et de réinventer la manière dont ils veulent vivre.

Journaliste spécialisée en environnement, Laure Noualhat est, elle, devenue en 2011 « Bridget Kyoto », une timbrée de l’écologie. Ne supportant plus que rien ne change, elle préfère désormais « plaisanter depuis le pont du Titanic ». En digne héritière de Pierre Desproges et de sa Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède (Seuil, 1995), elle crée des mini-sketches : les minutes nécessaires de Bridget Kyoto où elle explique, par exemple, « comment réussir sa fin du monde », ou s’interroge pour savoir si Jésus était un écologiste, proposant le bilan carbone de ce « champion vert », de sa naissance à la croix. L’humour est la politesse du désespoir.

La faim dans le monde absente de la présidentielle

Jean Ziegler, sociologue, ancien rapporteur spécial des Nations unies
Le Monde du 20.04.2012

Un an après l’accident nucléaire de Fukushima, on peut penser aux quelques deux millions d’habitants toujours affectés par les conséquences de l’accident de Tchernobyl, survenu le 26 avril 1986. Comme rien n’est plus ennuyeux qu’un drame qui n’en finit pas, les populations vivant dans les territoires contaminés de Biélorussie sont oubliées des médias. Cela n’empêche pas une grossesse sur deux de s’interrompre avant terme, les enfants de présenter des taux élevés de contamination, l’alimentation de devoir être contrôlée, les directeurs d’hôpitaux de s’inquiéter de la baisse de fécondité des hommes… Fukushima devrait reproduire cette histoire sinistre.

Tout ce dont le mal a besoin pour triompher, c’est du silence des gens honnêtes », écrit le philosophe du XVIIIe siècle Edmund Burke. La France élit son président… et aucun des candidats ne pense ne serait-ce qu’à mentionner le massacre quotidien de la faim. La destruction annuelle de dizaines de millions d’êtres humains par la faim est le scandale de notre siècle. Toutes les cinq secondes, un enfant âgé de moins de 10 ans meurt de faim, 37 000 personnes meurent de faim tous les jours et près de 1 milliard – sur 7 milliards – sont mutilées par la sous-alimentation permanente… Cela sur une planète qui regorge de richesses !

Le même rapport sur l’insécurité alimentaire dans le monde de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui donne les chiffres des victimes dit aussi que l’agriculture mondiale, au stade actuel de ses forces de production, pourrait nourrir normalement (2 200 calories pour un individu adulte par jour) 12 milliards d’êtres humains.

Au seuil de ce nouveau millénaire, il n’existe donc aucune fatalité, aucun manque objectif. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. Le problème des affamés n’est pas la disponibilité générale des aliments sur la terre, mais leur propre accès à ces aliments, essentiellement leur manque de moyens monétaires pour les acquérir. Le meurtre collectif par la faim de millions d’êtres humains a, avant tout, des causes structurelles.

Une dizaine de sociétés transcontinentales privées contrôlent 85 % du marché alimentaire mondial. Elles sont actives en Bourse, fixent les prix, contrôlent les stocks et condamnent les pauvres puisque seuls ceux qui ont de l’argent ont accès à la nourriture. En 2011, par exemple, Cargill a contrôlé plus de 26 % du blé commercialisé dans le monde. Depuis trois ans, après l’effondrement des marchés financiers, les spéculateurs se sont rués sur les matières premières agricoles, non seulement pour les vendre comme aliments, mais aussi pour transformer des millions de tonnes de plantes nourricières en agrocarburants.

 

 

 

 

La volatilité des prix est devenue extrême : en deux ans, le maïs a connu des pics d’augmentation de 63 % et le riz philippin de 58 % ; entre 2010 et 2011, le prix de la tonne de blé meunier a doublé. Les spéculateurs sont deux fois responsables. Des millions de pauvres, qui consacrent la totalité de leur maigre budget à se nourrir, sont devenus insolvables. Et le Programme alimentaire mondial, qui a perdu la moitié de son budget annuel parce que les Etats donateurs ont dû renflouer leurs banques, ne peut plus acheter assez de nourriture pour l’aide d’urgence en cas de famine : comme dans la Corne de l’Afrique, où les fonctionnaires de l’ONU refusent chaque jour l’entrée d’un des dix-sept camps installés dans la région à des familles réfugiées de la faim.

D’autres causes de la faim structurelle sont le dumping agricole pratiqué par l’Union européenne, qui déverse sur les marchés africains ses produits agricoles subventionnés aux dépens des produits locaux ; l’endettement de nombre de pays pauvres, qui empêche leurs gouvernements d’effectuer l’investissement nécessaire dans leur agriculture vivrière – irrigation, engrais, semences – ; l’accaparement des terres arables par les fonds spéculatifs, fonds souverains et sociétés transcontinentales (41 millions d’hectares acquis en Afrique en 2011, selon la Banque mondiale), etc.

La France est la cinquième puissance économique du monde. Son histoire, son rayonnement culturel lui confèrent un prestige immense. Au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce, au sein du G20, sa voix est écoutée. Il existe des mesures concrètes que le nouveau président français pourra imposer : interdire la spéculation boursière sur les produits alimentaires de base – riz, blé, maïs ; faire cesser l’accaparement en Afrique de terres arables par les sociétés multinationales d’origine française ; empêcher le dumping agricole ; obtenir l’annulation de la dette extérieure des pays les plus pauvres ; en finir avec les agrocarburants fabriqués à partir de plantes nourricières…

La solidarité internationale entre la France et les peuples de l’hémisphère Sud est absente du débat électoral. Le silence des candidats et candidates de gauche sur ce point relève non seulement de la faute morale, mais encore de l’erreur tactique. Pays de la Révolution, la France a une grande tradition de combat pour la solidarité transnationale entre les peuples. Nulle part ailleurs en Europe, il n’existe une densité aussi impressionnante de mouvements sociaux, d’ONG luttant pour la justice sociale planétaire. Ne pas mobiliser cette solidarité, ne pas faire appel à ces forces sociales puissantes, constitue – notamment pour les candidats de gauche – une incompréhensible erreur.

Zero Waste biltzarra: Maiatzetik Gipuzkoa Zero Zabor lurralde

Pello Zubiria
www.argia.com/albistea/zero-waste-biltzarra-maiatzetik-gipuzkoa-zero-zabor-lurralde – 2012-05-04

Maiatzaren 11tik 13ra Donostian bilduko da Zero Waste Europe (ZWE) koalizioaren batzarra. Aukera baliatuko du bere atxikimendua azaltzeko Gipuzkoan hondakinen gaikako bilketa orokortua sustatzen duten talde eta erakundeei.

Etxean daukazunaz jabetzeko atzerrira urrundu behar duzu batzuetan. Urrutiagotik begiratu, bertako zalapartatik aterata. Iazko urrian Hernaniko alkate Luis Intxauspe lehenik harritu eta ondoren emozionatu egin zen Italiako Capannorin hitzaldia txaloka moztu zionean Paul Connetek. Rifiuti Zero mugimendukoek deituta Intxauspe azaltzen ari zen Hernanin nola egiten den Atez Ateko bilketa. Hondakinak uzteko zintzilikarioa erakutsi zuenean Connet Zero Waste mugimenduaren guru famatuena zutitu zen esanez sekulako aurrerapena iruditzen zitzaiola zer eta… Gipuzkoan hainbestek itsusi atzerakoi inposatzaile izendatutako sistema!

Paul Connetek alkateari adierazi zion Euskal Herrian hondakinak gutxitzeko egiten diren ahaleginak ezagutzeko asmoa. Maiatzaren 11n beteko du hitza. Europan eta munduan hondakinen kudeaketa burutsuago baten alde lanean ari den koalizio handietako batek, Zero Waste Europek (ZWE) bere begiekin ikusi nahi du gipuzkoarrak zaborren errauste proiektu batetik abiatuta Zero Zabor estrategia baterantz egiten ari diren trantsizioa. Eta bide batez, erauntsi eta trumoi artean horretarako lanean ari direnei atxikimendua azaldu. Hiru egunen egitaraua haien webgunean daukate ikusgai: Annual Zero Waste Europe meeting in Gipuzkoa – 11-13th May 2012.

Erakundeak eta militanteak

ZWE koalizio bat da hiru erakunde nagusik osatua. Lehena GAIA, zeinaren siglak bi modutan irakur baitaitezke: Global Anti-Incinerator Alliance eta Global Alliance for Incinerator Alternatives. (…) Friends of the Earth (Lurraren Lagunak) da ZWEren bigarren zangoa, GKE ekologista indartsueneteakoa. Munduko 76 herrialdetan dago zabaldurik, 5.000 talderekin; bi milioi afiliatu biltzen dituela aldarrikatzen du.Hirugarren osagaia European Environmental Bureau (EEB) delakoa da. 1974an sortua, 140 gizarte mugimendu biltzen ditu. Europako agintariei gomendioak eskaintzen dizkie ingurumenari dagozkion gaiez, hala nola bioaniztasunaz, hondakinez, nanoteknologiez, gai kimikoez, ekolabelez edo klimaren aldaketaz. Nagusiki dirulaguntza publikoz finantzatzen da.

Zaborra, porrotaren seinale

Robin Murrayk Zero Waste (Greenpeace, 2002) liburuan idatzi zuenez, XX. mendea oso aurreratu arte hondakinak ez ziren ilunbetik atera. Ikusezinak, ez ziren inoren kalkulutan sartzen, industria berezituak herritarren begien bistatik kentzen zituen eta kito. Lehen arazoak piztu ziren zabortegiekin, gero eta nabarmenagoa baitzen inguruko urak larriki kutsatzen dituztela, eta hori gutxi balitz klimaren aldaketan eragina dutela.

Geroago, herrialde garatuenetan hondakinak behin betirako begien bistatik kentzeko sistema mirarizkotzat saldu zituzten arren, errauste plantek ere arazo larriak sortzen zituztela demostratu zen. Hondakinak kiskaltzean toxiko are arriskutsuagoak sorrarazten dituzte. Horrez gain, errausteak konpondu ez baina okerragotu egiten du gizakiak gaur daukan arazo handietako bat: lehengaien urritasuna.

1970eko hamarkadatik gero eta gehiago landu den kontzeptua da Zero Waste. Produkzio industrialaren kontzeptuan oinarrituta dago, zehazki Japoniatik mundu osora zabaldu zen Total Quality Management ideian. Ekoizpen kate batean produktuek eta prozesuek akatsik izan behar ez duten bezala, hondakinetan ere zerora hurbiltzea da helburua. Hondakina akatsa da.

Horrela, hasieran Zero Discharge (zabortegirik ez) zen ideia osatu zen Zero Atmospheric Damage (kutsadura atmosferikorik ez) asmoarekin, laster lehengaien urritzeak ekarritako kontzientziagatik honakoa erasteko: Zero Material Waste (ez alferrik galdu materialik).

Produkzio sistema osoan

“Gure gizarteek sortzen duten hondakin pilaren handiak erakusten du gure produkzio sistema eraginkortasun gutxikoa dela eta ez garela solidarioak etorkizuneko belaunaldiekiko”, irakur daiteke ZWEren webgunean. Horregatik proposatzen du gizartea bera birdiseinatzea, alferrikako hondakin oro eliminatzeko eta produzitzen den edozer izan dadin berriz usatzekoa, konpontzeko modukoa, konpostagarria edo berriro sisteman birziklagarria. Konpondu, konpostatu edo birziklatu ezin den guztia, berriro diseinatu edo ordezkatu, edo merkatuan debekatu egin behar da. “Hondakina kudeatzeko ez, hondakina eliminatzeko filosofia, estrategia eta tresna praktiko multzoa da Zero Waste”.

Kultur aldaketa aldarrikatzen du ZWEk, politikoki polita den birziklatzetik harago joateko. “Azken hamarkadotan europarrok bizi izan gara gainerako munduarekiko zor ekologikoa handituz, esportatzen ditugun materialen lau halako inportatuz. (…) Ekin behar diogu lehengai eta energia gutxiago kontsumitzeari”. Horretarako garrantzia handia ematen dio gizartea mobilizatzeari.

Baina herritarren parte hartzeaz gain ZWEren asmoan azpiegituren aldaketa sakona burutu behar dute agintariek, hiru alorretan. Alde batetik, hondakinen prebentzioa. Industriak bere erantzukizunak bere gain hartu behar ditu: produktu iraunkorrak diseinatuz eta aldatuz; konpostatu, berrerabili edo birziklatzen gaitz direnak baztertuz; enpresetako profesionalak bezala kontsumitzaileak heziz…

Bigarrenik, hondakinen gaikako bilketa orokortu behar da. “Atez Ateko bilketa da tresnarik azkarrena hondakinen ugaritzea saihestu eta gaiak kontsumitu diren lekuan bertan garbi bereizteko”. Horrekin batera, prezioarekin jokatu behar dute erakundeek, hondakin gehiago sortzea zigortzeko. Lekuko birziklatze guneak ere sustatu behar dira.

Eta hirugarrenik, eskema osatzeko, Gipuzkoan gaur errefusa deitzen dena, ez birziklatu, ez berrerabili eta ez konpostatu daitekeen %10-%20 hori (ingelesezko residual waste) murrizten ahalegindu behar da. Horrelako produktu eta osagaiak merkatutik kendu behar dira, ezin badira aldatu eta birdiseinatu. Bitartean, errefus urri hori biologikoki egonkortzeko modua egin behar da, zabortegi berezietan arazorik gabe utzi ahal izateko. (…)

Zero Zabor udal sare bat

Zero Waste Europek Donostiako barne bilkuran aztertuko dituen puntuen artean bada bat Gipuzkoako herri askori interesatuko zaiona, Enzo Favoinok aurkeztuko duen “Nola ebaluatu Zero Zabor udalerriak? 4 adierazle proposatuz”. Italian eta Katalunian egin bezala hemen ere Zero Zabor udal sarea antolatzeko asmoa adierazi duenez zenbait agintarik, ZWEk irizpideak zehazteak bidea erraztuko die Atez Ateko bilketatik aurrerako urratsak eman nahi dituztenei.

Maiatzaren 11tik 13ra arnas pittin bat hartuko dute Gipuzkoako herritar askok: atzerritik etorritako pertsonalitateek gaikako hondakin bilketa egiteagatik zozoak ez baina modernoak eta burutsuak direla aitortuko baitiete. Agian beste gipuzkoar askori zalantzaren bat piztuko zaio azken urteotan Atez Ateko bilketaren kontra buruan iltzatu dizkioten aurreiritzien artean.