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Articles du Vendredi : Sélection du 3 décembre 2010

Cancon, pas Cancun

Hervé Kempf
www.reporterre.net du 01.12.10

Climat : pour une distribution planétaire des droits au CO2

Jean Sireyjol , Président de l’association citoyenne taca (http://taca.asso-web.com)
www.reporterre.net du 02.12.10

« C’est autour des pays émergents
que se fera ou pas l’accord de Cancun »

Emmanuel Guérin, directeur du programme climat de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) / Chat modéré par Grégoire Allix et Emmanuelle Chevallereau
Le Monde du 29.11.10

Diminuez l’empreinte carbone de votre épargne»

Antoine Reverchon
Le Monde Economie du 23.11.10

Pentagonoa prestatzen ari da petroliorik ezarako

Pello Zubiria
Argia Astekarian (www.argia.com/argia-astekaria/2253/pentagonoa-prestatzen-ari-da-petroliorik-ezarako/osoa) 21.11-10

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Cancon, pas Cancun

Hervé Kempf
www.reporterre.net du 01.12.10

Les cancan bobo sur Cancun ont tout du concon : « Il faut sauver le processus, les Etats doivent prendre des mesures, encore un an de perdu, que c’est grave, la planète, ouin ouin… ». Toujours en pleine forme, l’écologie bisounours enveloppe la conférence sur le climat d’un tissu gluant de mièvrerie.
La diplomatie n’est jamais autonome : elle forme l’écho des forces sous-jacentes qui meuvent l’histoire. Celles-ci franchissent parfois des points de rupture. Eclate alors en pleine lumière le nouvel ordonnancement des puissances. Les traités sont, parmi d’autres événements, ces jours de lumière.
Dans le cas du climat, le système de forces est double. D’une part, un jeu géostratégique classique de puissances – Chine, Etats-Unis, Europe, Russie, Inde, etc. – illustrant une tension nord-sud. D’autre part, du fait de l’originalité historique de la crise écologique, un jeu planétaire, se déclinant dans chaque société, d’opposition entre deux modes de développement économique et de répartition des richesses.
La négociation climatique est engluée dans la tension géostratégique du dipôle Etats-Unis et Chine, l’Europe ayant de facto abandonné son ambition en ne séparant pas son destin de celui des Etats-Unis. Il reste l’autre opposition, toujours tue par l’écologie bisounours : celle confrontant une croissance économique assise sur une profonde inégalité sociale, à une économie écologique dont la sobriété suppose la justice sociale. Ceci constitue l’autre blocage de la négociation : presque tous les Etats importants sont engagés dans un modèle de croissance matérielle – éventuellement rebaptisée « verte » – visant à conserver l’ordre social inégal. Et le développement écologique et juste est en fait défendu par ce qu’on appelle la « société civile ». Son expression est bornée par l’oligarchie et par les médias qu’elle contrôle. Mais c’est en fait de la force, de l’énergie, et de la capacité de persuasion de ces forces populaires que dépend l’évolution des choses.
La conférence de Copenhague a été un tournant parce que pour la première fois dans l’arène du climat y a émergé la société civile, sous le slogan unificateur de « justice climatique ». Si un traité sur le climat est évidemment nécessaire, il ne pourra s’écrire que sous la pression populaire. C’est pourquoi, plutôt qu’à Cancun, où les diplomates ne feront que sauver les apparences, c’est dans les mouvements de protestation et de proposition qu’il faut chercher l’énergie de l’avenir. En France, c’est à Cancon (Lot-et-Garonne) qu’il faudra être, le 4 décembre. Sur le net, voir http://blog.cancon2010.org. S’y feront entendre ceux qui veulent « changer le système, pas le climat ».

Climat : pour une distribution planétaire des droits au CO2

Jean Sireyjol , Président de l’association citoyenne taca (http://taca.asso-web.com)
www.reporterre.net du 02.12.10

2010 nous confirme l’ampleur des dégâts que va provoquer le réchauffement climatique : inondations monstrueuses au Pakistan, canicule en Russie avec feux de forêts et effondrement de la récolte en blé. En France, à une moindre échelle, nous avons eu la tempête Xynthia (dont les dommages ne sont pas encore réglés) et les inondations de Draguignan. En 2010, il suffit de regarder pour comprendre : le Climat est fragile et le réchauffement climatique nous fragilise.
2010, année zéro de l’accord mondial
Apres l’échec de Copenhague (Flopenhague) les gouvernements n’essaient même plus de rechercher cet accord qui leur parait impossible et la négociation de Cancun ne vise que des objectifs très limités.
Devant ce renoncement, nous vous proposons une approche nouvelle. Et si on raisonnait comme si chaque être humain avait les mêmes devoirs et les mêmes droits vis à vis de notre bien commun le Climat ?

Même devoir : pollueur-payeur : Le principe pollueur payeur est l’outil indispensable (certes pas suffisant, mais absolument nécessaire) pour réduire les pollutions en les rendant plus couteuses. Le carbone est une pollution, il faut mettre un prix sur le carbone, et la justice et la simplicité c’est que ce prix soit le même pour tout le monde.

Même droit : redistribution équitable : Cet argent collecté avec le principe pollueur payeur représente l’utilisation d’une ressource commune, l’atmosphère. Chaque humain sur Terre a droit à exactement la même part de ce bien commun, que constituent l’atmosphère et notre Climat. Le principe juste c’est donc de redistribuer ces revenus également entre chaque citoyen du monde.
Que donnerait au niveau mondial l’application de ces 2 principes ? A partir des données mondiales de consommation de carburants fossiles (charbon, gaz, pétrole) publiées par l’Agence internationale de l’énergie pour 2007, et en appliquant le prix de 32€ par tonne de CO2 (soit 8 centimes par litre d’essence) proposé par les experts de la commission Rocard, nous obtenons les chiffres annuels suivants :

Redistribution annuelle individuelle : 140€ (soit la dépense carbone moyenne par individu) ;
Dépense carbone moyenne par individu selon les pays suivants : Américain du nord : 600€ (et reçoit 140€), Européen de l’Ouest : 300€ (et reçoit 140€), Chinois : 100€ (et reçoit 140€), Indien : 40€ (et reçoit 140€), Sénégalais : 11€ (et reçoit 140€), Ce sont des chiffres moyens, chaque individu payant en fait exactement selon sa quantité consommée de carbone, tandis que la redistribution, elle, est la même pour tout le monde.
Que disent ces chiffres ? Une contribution de l’ordre de 8 centimes d’euro par litre de carburant entrainerait annuellement une dépense carbone moyenne par être humain de 140€. Ces chiffres montrent l’extrême disparité de notre impact sur le climat. Les pauvres sont ceux qui polluent le moins et il est normal et juste qu’ils soient récompensés financièrement par ceux qui polluent beaucoup. Cette redistribution individuelle est indispensable pour que les plus pauvres ne soient pas pénalisés par cette augmentation volontaire du coût des carburants fossiles.
Ces chiffres moyens par individu, se traduisent aussi en transfert financier (les fonds récoltés moins les fonds redistribués localement) des pays pollueurs vers les pays moins pollueurs. Ainsi l’Amérique du Nord et l’Europe devraient transférer chaque année vers ce fonds Climat un peu plus de 200 milliards € . On est bien au-delà des 100 milliards $ évalués à Copenhague pour aider chaque année les pays pauvres à se défendre contre le réchauffement climatique.
La modestie de l’effort par rapport à l’ampleur de l’enjeu peut faire douter. Mais les chiffres sont là, à la disposition de tous. C’est à nous citoyens de dire à nos gouvernements qu’il faut proposer à Cancun ce principe de Contribution Climat Universelle. Parlons ensemble au contre sommet de Cancon (Lot et Garonne) le samedi 4 décembre 2010.

« C’est autour des pays émergents
que se fera ou pas l’accord de Cancun »

Emmanuel Guérin, directeur du programme climat de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) / Chat modéré par Grégoire Allix et Emmanuelle Chevallereau
Le Monde du 29.11.10

Un an après Copenhague, Cancun, au Mexique, accueille, du 29 novembre au 10 décembre, la Conférence sur le changement climatique. 192 Etats tenteront à nouveau de se mettre d’accord pour limiter la hausse de la température moyenne de la planète.
Charlie : Pensez-vous vraiment que la conférence de Cancun est vouée à l’échec, comme on nous le répète de façon insistante ces derniers jours ?
Emmanuel Guérin : Ce n’est pas nécessairement qu’elle soit vouée à l’échec, c’est que les participants à la négociation essaient de tirer les leçons de ce qui s’est passé à Copenhague, et donc font l’effort de bien définir le niveau d’ambition de ce sommet par rapport à ce qu’il est raisonnable d’en attendre.
Sacha : Quels seraient, selon vous, les ingrédients d’un bon accord pour la planète ?
On n’attend pas, à Cancun, la conclusion d’un accord global et juridiquement contraignant, qui semble hors de portée. On peut néanmoins envisager l’adoption d’une série de décisions sur des points importants de la négociation qui sont suffisamment mûrs : la réduction des émissions liées à la déforestation, l’adaptation [aux effets du changement climatique], les technologies et la vérification des réductions d’émissions des pays en développement.
Florence Leray : Allons-nous, à Cancun, vers la fin d’un accord international sur le climat ?
On va précisément à Cancun pour poursuivre l’effort d’adoption d’un accord sur le climat. La situation est particulièrement difficile étant donné le résultat des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, qui ont mis fin aux espoirs de voir adoptée une législation fédérale sur le climat pour plusieurs années.
On sent par ailleurs poindre le risque de tensions commerciales sur le climat. Les syndicats de l’acier américains ont déposé une plainte auprès de l’administration Obama, accusant la Chine de violer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant le soutien aux énergies renouvelables. Ils envisagent aussi d’attaquer l’Union européenne pour l’inclusion de l’aviation internationale dans leur système européen de permis à polluer.
La négociation à Cancun doit prouver que l’approche coopérative sur le climat mérite d’être poursuivie. Sinon, nous prendrons la voie d’un repli protectionniste.
Martine : Quelle position défendra la France à Cancun ?
La France ne s’exprime pas en tant que telle dans cette négociation onusienne. C’est l’Union européenne qui parle. Néanmoins, la France fait entendre sa voix en coordination européenne. Elle fait partie des pays qui n’ont toujours pas affirmé avec certitude leur volonté de voir l’Europe passer de – 20% à – 30% de réduction des émissions en 2020 par rapport à 1990.
La France fait néanmoins partie des pays qui poussent le plus pour la création d’un mécanisme récompensant la déforestation évitée.
Jako : 2010 a été marqué par de nombreux reculs sur le dossier climatique : abandon de la taxe carbone en France, du « Cap&Trade » [système visant à limiter les émissions de CO2 par l’attribution de quotas] aux Etats-Unis, offensive des climatosceptiques, avec seulement 30% des Américains qui croient encore au réchauffement d’origine humaine. Cela a-t-il changé la donne ?
Bien sûr que la montée du climatoscepticisme et, au-delà, l’incapacité de certains pays à faire passer une législation climatique ont des conséquences négatives sur la négociation internationale.
En même temps, des avancées ont lieu, et pas nécessairement là où on les attendait le plus. La Chine, en particulier, même si elle peut le faire parfois de façon très agressive, continue à soutenir massivement le déploiement des énergies renouvelables (éolien et solaire photovoltaïque). Elle est aussi en bonne voie pour atteindre son objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Löns : Quelle est, selon vous, l’implication des industriels dans ce type de négociations ? Ne sont-ils pas en effet les principaux acteurs des enjeux climatiques ?
Les industriels sont très présents dans cette négociation. Ils ne font cependant pas tous entendre la même voix. Il faut en particulier faire la différence entre les électriciens et les industriels de l’acier, du ciment, de l’aluminium, etc. Certains électriciens, parce qu’ils produisent de l’électricité avec des sources d’énergies décarbonées (nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables), font partie des gens qui poussent pour l’adoption de politiques climatiques ambitieuses.
Clément : Les chefs d’Etat s’inviteront-ils de nouveau à cette conférence ? Et si oui, ne serait-ce pas une mauvaise nouvelle quand on sait que ces négociations sont très techniques et menées tout au long de l’année par des « experts » du domaine ? Leur incursion ajoute un caractère médiatique qui complique encore plus les négociations : obligation de résultats rapides pour ne pas rentrer au pays bredouille alors qu’en diplomatie, chaque petit pas en avant est à accueillir positivement…
Les chefs d’Etat ont été invités à Cancun, mais peu d’entre eux feront le déplacement, déçus par le résultat de Copenhague, alors que certains s’étaient exposés fortement. La présence des chefs d’Etat à Copenhague avait été à double tranchant. C’est vrai que la négociation avait tendance à s’enliser et à être inconclusive. De ce point de vue-là, il était nécessaire que certains chefs d’Etat mettent leur poids politique dans la balance.
Néanmoins, effectivement, l’accord de Copenhague montre les insuffisances d’un accord rédigé à la va-vite entre chefs d’Etat.
Florence Leray : Les pays du Sud vont-ils jouer un rôle « historique » à Cancun ?
C’est vrai que l’ensemble des pays du Sud sont regroupés dans une catégorie unique dans cette négociation climat, celle des pays en développement. Mais malgré cette unité de façade, les divergences existent et sont importantes.
Il n’y a pas beaucoup de convergences entre les intérêts des grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud) d’un côté et les pays les moins avancés (pays africains) et les petits Etats insulaires en développement de l’autre.
Les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires continuent à avoir du mal à faire entendre leur voix dans la négociation climat. Les pays émergents, en revanche, occupent une place toujours plus importante, et c’est véritablement autour de ces pays que se fera ou pas l’accord de Cancun.
Motrio : La France a-t-elle réellement les moyens de faire pencher la balance de cette conférence qui paraît être dirigée par seulement deux puissances, la Chine et les Etats-Unis ?
C’est vrai que les deux acteurs principaux de cette négociation restent la Chine et les Etats-Unis. Ces deux pays présentent de nombreuses différences vis-à-vis de leur politique climatique. Comme on l’a déjà dit, les Etats-Unis n’adopteront pas de politique climatique fédérale pendant de nombreuses années, même si certains Etats (Californie) ont des politiques ambitieuses.
La Chine, en revanche, même si elle essaie de se protéger dans cette négociation, et d’échapper à toute forme d’engagement international, agit activement en interne, notamment sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Dans ce contexte, il est bien difficile pour la France et l’Europe de se positionner dans cette relation bilatérale. On attend de l’Europe trois décisions qui lui permettraient d’avoir un impact important dans cette négociation : se prononcer sur l’avenir du protocole de Kyoto ; se prononcer sur son objectif de réduction des émissions en 2020 (20% ou 30%) ; et montrer sa bonne volonté et son efficacité sur les questions de financement.
Jako : Ce qui me frappe dans les articles sur Cancun, c’est que tout objectif de réduction des gaz à effet de serre semble avoir disparu. Est-ce vrai ?
Non, cela reste présent dans les négociations même si les objectifs annoncés sont pour l’instant largement insuffisants. A Copenhague, la communauté internationale a choisi de retenir comme objectif de long terme la limitation de la hausse de température à moins de 2°C.
Les engagements chiffrés de réduction d’émissions en 2020 ne permettent pas, pour l’instant, de nous mettre sur cette trajectoire de limitation de la hausse de température. En effet, la science nous indique que pour être sur cette trajectoire, il faut que nous émettions collectivement moins de 44 milliards de tonnes de CO2. Au mieux, si l’ensemble des pays remplit ses objectifs de Copenhague, nous émettrons en 2020 49 milliards de tonnes de CO2.
Il faut donc que la négociation dans les années à venir ne se contente pas de mettre en œuvre l’accord de Copenhague, mais dépasse les objectifs de réduction d’émissions inclus dans cet accord.
Richard Baron : Peut-on attendre une résolution sur le futur du Protocole de Kyoto à Cancun, ou, sur aucun de ses éléments (mécanisme de développement propre) ? C’est une des inquiétudes du secteur privé, et il reste peu de temps avant la fin de la période d’engagement de Kyoto…
Une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto reste l’une des principales demandes des pays en développement vis-à-vis des pays développés. Aujourd’hui, la quasi-totalité des pays parties au protocole de Kyoto (Japon, Canada, Russie) s’est prononcée contre cette seconde période d’engagement.
La position de l’Union européenne est moins tranchée : elle conditionne cette deuxième période d’engagement à la signature d’un accord global et juridiquement contraignant et à une révision des règles de Kyoto (mécanisme de développement propre et règles de comptabilité dans le secteur forestier) pour en assurer l’intégrité environnementale.
Dans ce contexte, il est fort peu probable que Cancun prenne une décision ferme sur l’avenir du protocole de Kyoto, ce qui, effectivement, va accentuer le risque pour certains investisseurs qui ont dans leur portefeuille des crédits carbone.
Eulalie : Sur quelles bases scientifiques les négociateurs s’appuient-ils pour fixer le bon niveau de réduction de la température de la planète ?
On croit souvent que l’objectif de limitation de la hausse de température à 2°C est une injonction des scientifiques, et en particulier des scientifiques du GIEC. Il n’en est rien. La science indique des niveaux de température qui correspondent à des profils de coûts et de risques différents, mais le choix d’un objectif précis reste une décision politique.
Yvon Cuzon : N’avons-nous pas déjà dépassé le point de non-retour où, de toutes manières, nous aurons une augmentation des températures génératrices d’accidents climatiques majeurs, de migrations énormes de populations, de réactions violentes des pays du Nord contre ces migrations ?
On sait effectivement que la température a en moyenne augmenté de 1,2°C par rapport au niveau pré-industriel et, manifestement, cette température va continuer à augmenter puisque l’accord de Copenhague ne permet pas de prévoir le pic des émissions de gaz à effet de serre avant 2020.
Certains effets négatifs (sécheresse accrue, catastrophes naturelles plus fréquentes, etc.) des changements climatiques sont donc déjà inévitables, et il faut s’y préparer. C’est notamment pour cela que l’adaptation aux effets des changements climatiques est maintenant quasiment traitée sur un pied d’égalité avec les réductions d’émissions de gaz à effet de serre dans la négociation.
Les discussions sur l’adaptation étaient auparavant perçues comme une diversion vis-à-vis de l’enjeu central des négociations (les réductions d’émissions). Elles sont maintenant perçues comme nécessaires, notamment en raison de la situation des pays les plus pauvres, qui sont à la fois les moins responsables et les plus touchés par le changement climatique.
Toto : Comment financer ces politiques d’adaptation ? Attend-on des décisions sur ce financement à Cancun ?
L’accord de Copenhague a mis en place un panel de haut niveau sur le financement qui a rendu son rapport ce mois-ci. Ce rapport indique un certain nombre de sources potentielles qui permettraient de mobiliser les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 prévus par l’accord de Copenhague.
Une première possibilité consiste à mettre de côté une partie des revenus des taxes carbone ou des mises aux enchères des permis à polluer dans les pays développés. Une autre consiste à taxer les émissions de gaz à effet de serre des transports maritimes et aériens internationaux, qui échappent pour l’instant au régime international sur le climat.
Une autre possibilité serait de redéployer les subventions aux énergies fossiles (pétrole, gaz) vers la lutte contre le changement climatique. Une autre, enfin, serait de taxer les transactions financières.
Toutes ces sources de financement, combinées et additionnées aux contributions budgétaires, ont le potentiel pour mobiliser ces 100 milliards de dollars par an, qui doivent permettre de financer l’adaptation et les réductions des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement.
Vic : On voit que les Etats-Unis comme la Chine préfèrent faire des efforts à leur rythme, sans se lier les mains au niveau international. N’est-ce pas une meilleure façon de faire ? Pourquoi l’Union européenne devrait-elle en permanence être le « bon élève » qui accepte plus de contraintes que les autres ?
L’Europe suit effectivement, avec d’autres, une approche différente de celle suivie par la Chine et les Etats-Unis. L’Europe a choisi de prendre un objectif de réduction d’émissions qui donne le cadre à l’intérieur duquel se déploient ses politiques climatiques et technologiques. La Chine, au contraire, met l’accent sur le soutien technologique aux énergies renouvelables.
Cette approche technologique peut paraître plus séduisante que l’approche climatique. Néanmoins, cette approche technologique à elle seule ne permet pas de garantir que, collectivement, nous atteignions les objectifs de réduction d’émissions que nous indique la science.
Il ne faut pas que l’Europe se contente de suivre cette approche climatique toute seule. Elle doit faire la preuve que cette approche est la bonne, notamment en faisant la preuve de la profitabilité du passage à 30% de réduction des émissions en 2020.
C.F. : Les médias s’intéressent nettement moins à cette conférence qu’à celle de l’année dernière à Copenhague. Pensez-vous que cela traduit une certaine lassitude, un désintérêt de plus en plus important pour les questions environnementales ?
Les médias, comme les politiques et une partie de la société civile, ont contribué à la déception qui a suivi Copenhague, car d’une certaine manière, les objectifs affichés pour cette conférence étaient irréalistes. Cela dit, il est vrai que l’abandon de la taxe carbone en France a contribué à une démobilisation de l’opinion publique sur les questions environnementales.
Dans un cas comme dans l’autre, on a l’impression que la réaction, c’est : « on n’y arrive pas, donc le problème n’existe pas ». C’est la conclusion inverse qu’il faut que nous en tirions collectivement. Les climatologues et les économistes ont fait la preuve qu’il était rentable de réduire les émissions de gaz à effet de serre. A nous de prouver que nous en sommes politiquement capables.

Diminuez l’empreinte carbone de votre épargne»

Antoine Reverchon
Le Monde Economie du 23.11.10

A la veille de la Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra à Cancún (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre, l’objectif de la France de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 paraît difficilement atteignable sans un véritable changement de modèle économique.
Est-ce faute d’avoir impliqué dans le processus un acteur jusqu’ici négligé, l’industrie financière ?
C’est en tout cas l’analyse que fait Stanislas Dupré, directeur général du cabinet de conseil aux entreprises Utopies, spécialisé dans les stratégies et les outils du développement durable.
Il publie un ouvrage, Que font-ils de notre argent ? (éd. NiL, 286 pages, 19 euros), dans lequel il entreprend de calculer l’impact carbone des grandes banques françaises, dont l’activité, à l’inverse de l’industrie, des transports ou de l’immobilier, n’est pourtant pas réputée polluante.
Il n’en est rien, assure M. Dupré. Il explique que l’argent placé par les ménages et les investisseurs dans les banques sert à financer des activités diverses qui, elles, sont plus ou moins émettrices de carbone. Les choix d’investissement des établissements financiers, mais aussi celui des épargnants, ont donc un effet indirect sur le niveau d’émissions de CO2. « On est typiquement dans la zone floue du ‘responsable, mais pas coupable' », confirme Matthieu Welhoff, du service économie et prospective de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

D’autres choix sont donc possibles, y compris au niveau de chaque épargnant. C’est la raison pour laquelle le site Internet du Monde met aujourd’hui en ligne une « calculette », élaborée par Utopies, permettant à chacun de mesurer l’impact carbone de son épargne personnelle, et, par conséquent de réorienter ses choix de produits financiers.
Mais, comme l’explique M. Welhoff, « il n’y aura de véritable basculement que lorsque l’industrie financière elle-même admettra que continuer à investir dans des activités économiques liées au réchauffement climatique présente un risque économique majeur, y compris pour elle ».

Pour calculer les émissions d’une société donnée, les experts distinguent généralement trois « périmètres » (scope, en anglais). Le « scope 1 » couvre les émissions directes, générées par le fonctionnement de l’entreprise elle-même – la consommation de carburant pour une production industrielle ; essentiellement le chauffage des locaux dans le cas d’une banque.

Le « scope 2 » ajoute les émissions engendrées par la production de l’énergie achetée à l’extérieur (principalement l’électricité) ; le « scope 3 » inclut celles générées par l’activité de l’entreprise chez ses sous-traitants, chez ses fournisseurs, par ses salariés, avec ses clients tout au long du cycle de vie du produit ou du service, de la matière première au déchet, y compris le transport.

Ces émissions sont donc aussi prises en compte dans le « scope 1 » ou le « 2 » des sous-traitants, salariés, etc. Ces « doubles comptes » sont l’obstacle majeur à l’établissement de bilans carbone fiables, particulièrement pour l’industrie financière, dont l’essentiel de l’empreinte carbone se situe précisément dans le « scope 3 ».

Des experts en la matière, comme la société suisse Inrate, ont élaboré des clés de répartition, reprises par Utopies dans son étude, afin d’éviter ces doubles comptes. C’est néanmoins cet obstacle qui, affirme le Crédit agricole – son empreinte carbone est, selon les calculs d’Utopies, la plus importante des banques françaises – « rend la méthodologie peu fiable et interdit de se baser sur de tels résultats pour prendre des mesures ».

« FONDS VERTS »
En revanche, le Crédit agricole compense depuis trois ans les émissions directes de ses implantations en Ile-de-France (11 269 tonnes en 2010) en achetant des crédits carbone à la société spécialisée EcoAct.
La plupart des banques ont aussi créé des fonds d’investissement socialement responsable (ISR) – les critères de sélection sont, entre autres, environnementaux – voire des « fonds verts » destinés au financement des activités de « technologies propres » comme l’éolien ou le solaire. Enfin, beaucoup sont prestataires sur le marché européen des échanges de quotas de carbone pour le compte des grandes industries qui y participent.

Ces approches ont cependant leurs limites. Tout d’abord, il s’agit de « niches », certes en forte croissance (l’ISR a progressé de 87 % entre 2007 et fin 2009 en Europe), mais qui restent de faible ampleur par rapport aux stocks d’actifs détenus par les banques (l’ISR représente 10 % de la gestion d’actifs en Europe, selon Eurosif).

Surtout, explique M. Dupré, « la plupart des fonds ISR incluent des indices classiques, composés d’un panel fixe de secteurs d’activité, y compris le pétrole ou l’aéronautique ». Comme la plupart des fonds ISR, au moins en France, appliquent la logique du best in class (la meilleure performance extra-financière du secteur) plutôt que l’exclusion d’activités jugées non-responsables, on y retrouve des entreprises fortement émettrices de CO2, même si elles le sont un peu moins que leurs rivales directes.

Quant aux « fonds verts », « ils sont peu promus par les réseaux commerciaux des établissements, car ils sortent des produits « standards » et nécessitent plus de travail d’explication », observe M. Dupré, alors qu’ils présentent des performances financières aussi bonnes.

L’étiquetage des produits financiers présentant l’empreinte en CO2 des activités qu’ils financent est-il une solution ? Il est pratiqué en partie par Cortal Consors, l’a été un temps par les Caisses d’épargne et devrait bientôt l’être par les assureurs MAIF et Macif. Si le Crédit agricole s’y refuse, « c’est parce qu’il est difficile de récolter des informations sur le bilan carbone des clients », pointe la banque.

Pourtant, des investisseurs institutionnels, la plupart anglo-saxons, ont lancé en 2000 le Carbon Disclosure Project (CDP), qui consiste à récolter et harmoniser les données sur les émissions de CO2 des grandes entreprises.
L’objectif, pour les 534 investisseurs qui y participent – ils détiennent 64 milliards de dollars (47 milliards d’euros) d’actifs –, est de mesurer les risques qu’ils prennent en finançant des activités fortement émettrices, parmi lesquelles… l’industrie financière. Le chapitre qui la concerne (72 sociétés européennes analysées, dont 35 banques), dans un rapport du CDP récemment publié, note que si « les établissements publient largement des informations sur les voyages, ils procurent peu d’informations quantitatives sur le risque carbone présenté par leur portefeuille de clients, qui seraient pourtant du plus haut intérêt pour les investisseurs ».

CONSCIENCE DU RISQUE
Observant toutefois que 77 % des banques proposent des « produits verts » de toutes sortes à leurs clients, les auteurs, analystes financiers chez le courtier CA Cheuvreux, filiale du Crédit agricole, remarquent que la banque « Dexia reste la seule à avoir fixé un objectif de réduction de l’intensité carbone de son portefeuille du secteur énergétique » – en l’occurrence de « 0,330 tCO2/MWh (tonnes de CO2 par mégawatt/heure) en 2009 à 0,316 tCO2/MWh en 2013 ».
Il est vrai que la plupart des banques ne s’estimaient pas concernées par le réchauffement climatique, sinon via leurs (faibles) émissions directes. Mais depuis deux ans, les risques que font courir pour leurs activités les conséquences de ce réchauffement sont bien présents à l’esprit de leurs dirigeants. Ces risques s’incarnent d’abord sous la forme d’une augmentation du nombre de catastrophes naturelles qui effraient en premier lieu les assureurs. Ils provoquent aussi un renchérissement du prix de l’énergie, jusqu’au pic de production.
Mais tout se passe comme si cette conscience du risque ne guidait pas encore les prescriptions des analystes financiers, et encore moins les stratégies d’investissement. Pourquoi ? Parce que les uns et les autres sont guidés par l’obtention de bons résultats à court terme, et par la comparaison avec les performances de leurs concurrents. « Comme elle se contente de reproduire le présent, il n’y a guère de chance de voir l’industrie financière orienter ses placements vers le modèle économique futur, « non-carboné », qu’exige la situation du climat », observe M. Dupré.

A cet égard, note M. Welhoff, « une lourde taxation des avoirs détenus par exemple moins de cinq ans aurait à la limite plus d’effet que toute contrainte réglementaire environnementale en obligeant les investisseurs à s’intéresser aux rendements à long terme ».

Pentagonoa prestatzen ari da petroliorik ezarako

Pello Zubiria
Argia Astekarian (www.argia.com/argia-astekaria/2253/pentagonoa-prestatzen-ari-da-petroliorik-ezarako/osoa) 21.11-10

Petrolioaren urritzeak ekarriko duen udazken trumoitsuaren bezperan gaudela ez diote gaurgero ekologistek bakarrik: AEBetako militarrek ere barnatu dute Peak Oil fenomenoa beren epe luzerako estrategian. Militarrek eduki ohi dute informazio estrategikorik aberatsena beti. Atzeraldi ekonomikoa, liskarrak eta gerrak aurreikusten dituzte.
Hau ekologia zale katastrofista batek idatzia izan zitekeen, baina ez da; irakurri: “Kalkulurik baikorrenak onartuta ere, non petrolio produkzioa hobetu ahalko litzatekeen lurpetik ateratzeko metodoak hobetzearekin, petrolio ez-konbentzionalak (arbel bituminosoak edo harea asfaltodunak, adibidez) garatzearekin, hala eta guztiz ere petrolio produzioak presio handia jasango du etorkizunean (2030ean) 118 milioi upel-eguneko eskaria asetzeko. (…) Baliteke 2012rako petrolioi soberakina erabat desagerturik egotea eta 2015ean bertan egunean 10 milioi upelen faltan egotea”.
Pasartea AEBetako armadaren zuzendaritzak –United States Joint Forces Command– aurtengo udaberrian plazaratu duen analisitik dago hartua. Ez dago inongo filtrazio edo blog bitxitara jo beharrik, PDF formatoan jaitsi daiteke Internetetik Joint Operating Environment agiria. Militarren eskuliburu ofizialetakoa da, Sun-Tzu klasiko txinatarraren aipu eta guzti: “Gerrak hil ala biziko garrantzia dauka Estatuarentzako. Biziaren eta heriotzaren eskualdea da, bizirautera edo hondamendira daraman bidea. Derrigorrezkoa da sakonki aztertzea”.

Militarrek petrolioaren urritzeaz gain etorkizuneko gai estrategikoak banan bana landu dituzte: demografia, ekonomia, elikadura, ura, pandemiak, hondamendi naturalak eta abar. Energiari dagokionean, erregai nagusia den petrolioari zehazki, gero eta urriagoa izango den garaian zaindu beharko diren alorrak aztertu dituzte. Aurreikusi, esaterako, hare asfaltodunetatik petrolioa ateratzeko behar den ur kopuru izugarriek nekazaritzan eta ingurumenean sortuko dituzten eraginak.

Garrantzia berezia damaiote militar yankiek OPEP petrolio produktoreen elkarteak egin dezakeenari. Ez dute ezkutatzen OPEPeko estatuei interesatuko zaiela petrolio produkzioa mugatu eta prezioak garesti mantentzea, eta disimulu gutxirekin argitzen dute herrialde kontsumitzaile aberatsek gaur “gune ezegonkorra” dena bihurtu dezaketela beren erasoekin “gune kaotiko”. Irakurle fidagaitzak galde lezake horrelakoak iradokiz ea AEBetako armada mehatxuak egiten ari den, ala inplizitoki aitortzen ote duen hain juxtu horixe egin dutela Iraken, petrolioa kontrolatzeko kaosa sortu.

Tirabira militar horiek gertatuko direnez, militar yankiak kezkatzen dituzte txiki izanik ere energiaz aberats diren etsaiek. Petrolioaren ekoizleek teknologia aurreratuzko armak erraz pilatu ditzakete. Bestalde, zera dio hitzez hitz: “OPEPen irabazien zati bat iritsi liteke terrorismoaren sakeletaraino edo helburu sakonki antimodernoak eta antimendebaldarrak dauzkaten mugimenduen eskuetaraino”. AEBen erasoa gainera etor dakion, batek aski izango ote du modernitatearen edo mendebaldearen kontrakoa izatea?

Herritarrei esatera nor ausartu?
Geoestrategiazko gorabehera garrantzizkoez landa, deigarria da nola bereganatu duten militar iparramerikarrek Peak Oil ideia. Segurutzat dakusate datozen 30 urteetan handitzen segituko dutela petrolio eskariak eta hori eskuratzeko lehiak. Baina ez itxaron petrolioa urritu arte: “Merkatuak konplikatuko dira petrolioa agortu baino askoz lehenagotik”.
Gero eta dokumentazio ugariagoa plazaratzen da Amerikako Estatu Batuetan ildo beretik. Udazken honetan Center for a New American Security erakundeak honako informea argitaratu du: Fueling the Future Force. Preparing the Department of Defense for a Post-Petroleum Era. Alegia, nola preparatu AEBetako armada petrolio gutxiko garaietarako… ahaztu gabe militarrak berak direla kontsumitzaile itzelak.

Horrek guztiak oihartzun berezia lortu du Europan berrikitan Parisko Le Monde egunkariaren blogen artean Oil Man, chroniques du début de la fin du pétrole egiten duen Matthieu Auzanneau kazetariak Robert Hirsch elkarrizketatu duenean. Hona bi zatien tituluak: “Peak Oil, Jimmy Carterren Energia ministroak alarma deia piztu du” eta “Robert Hirschek dio Washingtonen egia isiltzeko konspirazio bat dagoela”.

Lerroburuak aipatu Energia ministro ohia James Schlesinger da eta hitzaurrea egin dio Hirschek publikatu duen liburu berriari: The Impending World Energy Mess, alegia, Munduari gainera datorkion energiazko amesgaiztoa. Ez dira edozein, bata bezala bestea. Schlesinger Defentsa ministro izan zen bai Richard Nixonekin eta bai Gerald Fordekin, eta Carterrekin Energiakoa. Robert L. Hirsch, berriz, Exxon multinazionalean petrolio bilaketen buru izan zen, armadaren estrategia markatzen txit eraginkorra den Rand Corporation-eko kide eta fusiozko energia lortzeko Gobernuak sortutako batzordearen arduradun.

Hirschek 2005ean publikatu zuen administrazioaren eskariz idatzitako ikerlan bat non petrolioaren urritzea deskribatzen zuen, zenbaiten iritziz AEBetako administrazio batek honetaz sekula egin duen aurreikuspenik ezkorrena. Han bukatu ziren Hirschentzako enkarguak; ordainetan, orduantxe lortu zuen erreferentziazko gizona bihurtzea munduan.

Hirschek Matthieu Auzanneauri esanak frantsesez bezala gaztelaniaz erraz eskura daitezke Internetez. Gordin ari da aurrikuspenetan.

Hasteko, Hirschen aburuz petrolio produkzioak goia jo du dagoenekoz, 2004tik ordoki antzeko batean gaude, eskariaren tentsioa krisi globalarekin arindu da bolada labur batez baina berriro gogortu da eta bi edo bost urte barru hasiko omen da produkzioaren gainbehera. Zein abiadan? Hor dago gakoa.

Urtetik urtera %2 gutxiago ekoizten bada, sekulako astindua nozituko du munduak, baina %4 gutxiago izanez gero hondamendia gerta liteke. Entzun hau: mundu osoaren Barne Produktu Gordina %20-%30 jaitsiko da beherakada hasi ondorengo hamar urteetan. Katastrofe hori ezingo da irentsi gerrarik gabe.

Erreakzionatzeko tarterik apenas ikusten duen Hirschek. Hain da handia munduaren petrolioarekiko menpekotasuna, ezen eta hain epe laburrean ez duen lortuko ordezkorik antolatzea. Eolikoak, eguzkiarenak eta biomasak ez dute aski emango. Bai Hirsch eta bai Schlesinger nondik datozen jakinik, fusioan dauden itxaropenez landa, batetik nuklearrean ariko dira pentsatzen, eta bestetik, munduan geratzen den energia, indar militarrez etxera ekartzen.

Administrazioko funtzionariekin eta politikariekin ez du itxaropenik Hirschek, eten gabe ari omen dira konspiratzen pastela ezkutuan atxikitzeko, herritarrei iresten zail egingo zaielakoan. Aldiz, Pentagonoko militarrak askoz prestatuagoak ikusten ditu. Adibidez, 2005ean petrolio krisi handi baten inguruko ariketa militarrak egin omen zituzten.

“Kalte handiez ari gara, gure zibilizazioaren aldaketa erraldoi batez: kaosa, hondamendi ekonomikoa, gerrak…” aipatuz amaitu du.