COP 26 : un bilan criminel, indécent, dilatoire
Maxime Combes, Économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil).
www.politis.fr/articles/2021/11/cop-26-un-bilan-criminel-indecent-dilatoire-43799
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Les quinze jours de négociations à Glasgow ont abouti à un résultat indigne : record d’émissions de gaz à effet de serre, déni de responsabilité vis-à-vis des pays pauvres, attentisme coupable. Vite, un ouragan citoyen.
Criminel – Quand la pérennité des conditions de vie décentes sur la planète est en jeu, on attend des États qu’ils se partagent les efforts supplémentaires nécessaires pour garantir aux populations que tout est mis en œuvre pour rester en deçà de 1,5 °C de réchauffement climatique, garantie sine qua non de survie pour une part significative d’entre elles.
Les quinze jours de négociations à Glasgow n’ont malheureusement pas été utilisés pour obtenir un renforcement immédiat des politiques climatiques nationales, qui conduisent à un réchauffement climatique de 2,4 °C ou plus. La prophétie de Paris, qu’on nous avait promise « autoréalisatrice », ne se réalise pas : les politiques climatiques nationales sont à des années-lumière du nécessaire, et les moins mauvais élèves ne sont que les meilleurs des cancres d’une classe de cancres. Alors qu’il faudrait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 45 % d’ici à 2030, les États nous promettent de battre un record d’émissions chaque année (+14 % sur la période). La différence entre – 45 % et +14 % est un crime climatique. Un crime commis en toute connaissance de cause.
Indécent – Incapables de tenir les engagements financiers qu’ils ont pris il y a douze ans à Copenhague (COP 15), à savoir mobiliser 100 milliards d’euros annuels pour aider les populations des pays pauvres à faire face au réchauffement climatique, les gouvernements des pays riches multiplient les obstacles pour refuser de se placer à la hauteur de la responsabilité historique qui est la leur : une fois encore, ils se sont arrangés pour ne pas débloquer 1 euro de plus en vue de financer un mécanisme digne et juste de réparations des pertes et dommages irréversibles occasionnés par le changement climatique dans les pays pauvres. Ces derniers, qui ne sont pas responsables du changement climatique, en paient le prix fort et sont presque totalement abandonnés à leur sort par des États qui refusent d’assumer leurs responsabilités. C’est indécent.
Dilatoire – La mention des énergies fossiles dans les décisions de la COP 26, première du genre, ne saurait être l’arbre qui cache la forêt. D’abord parce que cette mention a été totalement édulcorée et vidée de sa substance, n’engageant finalement aucun État de la planète à changer ses priorités en la matière. Le seul principe inviolable que les États appliquent consciencieusement depuis presque trente ans persiste : « Notre mix énergétique national est non négociable (1) ».
Si les États voulaient vraiment éviter d’aller au-delà de 1,5 °C de réchauffement, ils s’engageraient à organiser une baisse de la production mondiale de gaz et de pétrole de 3 % par an jusqu’en 2050 et de 7 % pour le charbon (2). Plutôt que des politiques ambitieuses à court terme, ils multiplient les promesses sans consistance pour 2050 autour de la notion confuse et dangereuse de « neutralité carbone ». Comme si l’on pouvait attendre le dernier moment pour transformer les soubassements énergétiques de l’économie mondiale, qui fonctionne comme une machine à réchauffer la planète totalement hors de contrôle.
Le clou du spectacle réside dans la finalisation des règles de mise en œuvre des marchés carbone internationaux. Étendre ces mécanismes douteux à l’échelon mondial, en autorisant les États à utiliser les crédits carbone accumulés sans raison sous le protocole de Kyoto, revient à saper l’ambition des maigres politiques climatiques nationales déjà adoptées et, pour partie, à vider de leur substance celles que la société civile pourrait obtenir dans les années à venir. Voilà la porte ouverte à toutes sortes de marchés volontaires et autres mécanismes de compensation carbone qui vont permettre aux entreprises multinationales les plus nocives de ne surtout pas transformer en profondeur leurs systèmes productifs. La généralisation des marchés carbone et de la neutralité carbone instaure à l’échelle internationale un greenwashing institutionnalisé dans lequel tous les pollueurs vont se complaire avec allégresse.
En ne comportant aucun dispositif contraignant pouvant être actionné pour soumettre les États ou les industriels récalcitrants à l’impératif climatique, l’accord de Paris avait confié à la société civile la responsabilité de maintenir le réchauffement climatique global sous la barre des 1,5 °C. Le bilan de cette COP 26 le montre encore avec plus de force : la seule autorité légitime pour exiger des comptes auprès des États délinquants sur le climat, ce sont les populations. Il est donc encore plus qu’urgent qu’un ouragan citoyen renverse la table des négociations et oblige États, institutions internationales et multinationales à se soumettre à l’impératif climatique.
(1) « Les COP peuvent-elles organiser la sortie des énergies fossiles ? », T-lab, novembre 2021, t-lab.fr
(2) « Unextractable fossil fuels in a 1,5 °C world », Dan Welsby, James Price, Steve Pye et al., Nature, n° 597, septembre 2021, www.nature.com
1 vol sur 10 au départ de la France est un jet privé
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www.transportenvironment.org/discover/1-vol-sur-10-au-depart-de-la-france-est-un-jet-prive
Article
1 vol sur 10 au départ de la France en 2019 était effectué en jet privé, un mode de transport qui émet 10 fois plus de carbone que les liaisons aériennes commerciales, montre un nouveau rapport de l’ONG Transport & Environment (T&E).[1]
Le rapport en question, intitulé Private jets: can the super-rich supercharge zero emission aviation? [Jets privés : les super-riches peuvent-ils booster l’aviation zéro émission ?], révèle que les émissions de CO2 des jets privés en Europe ont augmenté de près d’un tiers (31 %) entre 2005 et 2019, soit plus rapidement que les émissions de l’aviation commerciale.
Selon les conclusions du rapport, un vol privé de quatre heures génère autant d’émissions qu’un individu moyen en un an. T&E souligne toutefois que les propriétaires de jets privés, qui disposent d’une fortune moyenne de 1,3 milliard d’euros, pourraient faire partie de la solution en finançant le développement de technologies plus vertes, à même d’accélérer l’innovation et la décarbonisation dans l’ensemble du secteur aérien.[2]
Le rapport met en évidence le recours aux jets privés l’année dernière malgré la pandémie. En août 2020, alors que la plupart des Européens étaient toujours cloués au sol et que les vols commerciaux étaient en baisse de 60 % par rapport à l’année précédente, le trafic des jets privés avait retrouvé son niveau d’avant la crise de la Covid-19. Un opérateur a même signalé une augmentation de 11,3 % des ventes de vols privés pour le seul mois de juillet 2020.[3]
« Voyager en jet privé est probablement la pire chose que l’on puisse faire pour l’environnement. Et pourtant, les super-pollueurs super-riches le font comme s’il n’y avait pas de crise climatique. Le côté positif, c’est que le marché des jets privés se prête tout à fait à l’émergence d’un Tesla de l’aérien, en faisant des avions à hydrogène et électriques une réalité », a déclaré Jo Dardenne, responsable aviation chez T&E.
Le rapport constate que la moitié des vols en jet privé en France parcourent moins de 500 km, soit la distance opérationnelle où les avions sont les moins performants et donc les plus polluants. Il montre également que :
- Les jets privés au départ de la France et du Royaume-Uni constituent la principale source de pollution, représentant à eux seuls plus d’un tiers (36 %) des émissions des vols privés en Europe.
- Près de 60 % des émissions générées par les jets privés en France sont liées à deux aéroports, Paris-Le Bourget et Nice-Côte d’Azur.
- Les vols en jet privé au départ de Nice triplent pendant les mois d’été.
- Les 1 000 vols entre Paris et Nice polluent à eux seuls autant que 40 000 familles se rendant sur le même lieu de vacances en voiture.
- Sept des dix itinéraires les plus polluants empruntés par les avions privés en Europe se situent sur l’axe Royaume-Uni-France-Suisse-Italie.
Malgré leur impact démesuré sur le climat, les jets privés ne sont pas taxés dans la plupart des pays européens en raison des exemptions prévues par le système européen d’échange de quotas de CO2 (EU ETS) et de la non-taxation du kérosène.
En France, le taux d’imposition du carburant des jets privés est 35 à 40 % inférieur à celui de l’essence, ce qui procure un avantage fiscal aux personnes aisées par rapport à celles voyageant en voiture ou en train. L’année dernière, la Convention citoyenne pour le climat a recommandé des taux d’imposition beaucoup plus élevés sur les vols afin de générer des recettes qui pourraient être utilisées pour subventionner les carburants et les technologies à faible teneur en carbone.
Alors que le secteur aérien se prépare à la reprise après les confinements en Europe, son impact environnemental fait l’objet d’une attention croissante. La France a récemment interdit certains vols intérieurs courts. T&E demande à ce que cette interdiction soit également étendue à tous les vols courts en jet privé.
Selon les calculs de T&E, une taxe sur le kérosène proportionnelle aux distances parcourues rapporterait 325 millions d’euros si elle était appliquée à tous les vols au départ de l’UE et du Royaume-Uni. Le rapport suggère que les recettes ainsi engrangées pourraient être utilisées pour accélérer la décarbonisation du secteur aérien.
« Si la France interdit les vols court courriers inutiles, alors les trajets en jet privés devraient aussi être interdits. La bonne nouvelle, c’est que ces courts trajets constituent une cible de choix pour être remplacés par des technologies propres, comme les avions électriques ou à hydrogène. Les responsables politiques européens doivent de toute urgence commencer à taxer les jets privés fonctionnant aux carburants fossiles et interdire leur utilisation d’ici à 2030. Les recettes perçues auprès des super-riches pourraient être investies dans des technologies plus vertes qui permettraient de rendre les vols plus propres pour tout le monde », a expliqué Jo Dardenne.
Le rapport propose trois recommandations pour contribuer à la décarbonisation du secteur et atténuer l’impact démesuré des jets privés sur le climat :
- L’hydrogène et l’électrique : d’ici à 2030, les législateurs ne devraient autoriser que l’utilisation d’avions à hydrogène vert ou électriques pour les vols en jet privé de moins de 1 000 km en Europe.[4]
- Le pollueur-payeur : avant l’entrée en vigueur de cette interdiction en 2030, un prix effectif doit être fixé sur les émissions de carbone, des taxes sur le kérosène et les vols devraient être imposés aux jets privés fonctionnant à l’énergie fossile, en fonction de la distance parcourue et du poids de l’appareil, afin de tenir compte de leur impact démesuré sur le climat.
- Le transport alternatif : les entreprises et les particuliers doivent s’engager à réduire considérablement l’utilisation de jets privés. Au fur et à mesure de l’émergence de nouvelles technologies, ces vols devraient être interdits lorsqu’il existe des alternatives qui n’allongent pas le temps de trajet de plus de 2 heures 30.
Notes aux rédacteurs :
[1] Sur la base des données de la plateforme STATFOR d’EUROCONTROL : https://www.eurocontrol.int/dashboard/statfor-interactive-dashboard
[2] Page 5 – https://www.vistajet.com/globalassets/documents/jettravelerreport.pdf
[4] T&E demande aux législateurs de n’autoriser que l’utilisation d’avions à hydrogène ou électriques fonctionnant à l’hydrogène vert ou à l’électricité pour les vols en jet privé de moins de 1 000 km en Europe d’ici à 2030. Les grandes compagnies de jets privés devraient être obligées de conclure des accords d’achat d’électricité (AAE) avec des fournisseurs d’e-kérosène pour l’ensemble des vols.
Le numérique face au vivant : vigilance !
Groupe Numérique – Digitala Taldea / Bizi !
https://bizimugi.eu/groupes-thematiques/numerique
Article
Après l’euphorie de la numérisation pour tous et de ses bienfaits annoncés, le doute s’installe et on découvre progressivement des facettes du numérique, pas si bénéfiques que ça pour l’humain et la planète…
L’explosion des technologies de l’internet, le déploiement des réseaux et l’envahissement des smartphones ont fortement contribué à numériser la plupart des tâches et activités qui régissent nos vies privées et professionnelles. Porté par le courant du solutionnisme technologique, le numérique a dévoilé, dans un premier temps, ses apports positifs, par l’automatisation, l’optimisation de processus ou la facilitation d’accès et de partage de l’information.
Pour autant, le numérique n’est pas porteur que d’avantages. Loin des discours technophobes, nous souhaitons remettre le numérique à sa place, celle d’un outil technique, ni plus ni moins, avec ses avantages et ses inconvénients, comme l’écrivait le philosophe Bernard Stiegler : “Une technologie est un pharmakon : ce terme grec désigne ce qui est à la fois poison et remède. Le pharmakon technologique est porteur de promesses, mais il commence toujours par provoquer mille problèmes, parce qu’il commence par détruire les cadres constitués.”
Le numérique représente environ 4% des émissions de gaz à effet de serre (soit autant que le trafic aérien) et déjà 10% de la consommation électrique mondiale, avec un rythme de croissance d’environ 10% d’ici 2025.
On peut donc en conclure que le numérique est en train de devenir un des contributeurs majeurs au réchauffement climatique et qu’il contribue de manière non négligeable au stress de la planète.
Pourtant, on en parle très peu, probablement du fait que le numérique a ce côté “virtuel”, qui ne semble pas en prise avec les questions d’énergies carbonées et de gaz à effet de serre. Pourtant, le numérique n’est pas immatériel, malgré ce que peut laisser entendre le terme de dématérialisation, bien au contraire… Quand on parle de numérique, l’équipement final de l’utilisateur (smartphone, tablette, ordinateur) masque souvent d’autres équipements indispensables pour la plupart des services et applications sur internet, à savoir les réseaux (filaires, wifi, 4G/5G) et les Datacenters, qui hébergent les serveurs et le stockage permettant aux applications de fonctionner.
La méthode ACV (Analyse du Cycle de Vie) permet de mesurer les impacts environnementaux des trois types d’équipements évoqués ci-dessus, face aux trois temps de la vie d’un produit (conception, utilisation, fin de vie). Le résultat, sans appel, montre que c’est essentiellement la conception et l’utilisation des équipements utilisateurs qui constituent la principale source d’impacts environnementaux, entre 60 et 85% selon les éléments mesurés.
La conception, souvent ignorée dans nos modèles occidentaux puisqu’elle a lieu essentiellement en Asie, est liée à la généralisation du smartphone à travers le monde, et elle impacte fortement l’environnement à travers l’extractivisme qu’elle suppose (métaux rares), la consommation massive d’eau et les pollutions qu’elle engendre.
L’utilisation est fortement liée à la dépendance aux outils numériques et en particulier à l’essor de la vidéo, qui est un support très dense. Pour donner un exemple, les émissions de gaz à effet de serre des services de vidéo à la demande (Netflix, Youtube…) équivalent à celles d’un pays comme le Chili.
Enfin, on ne peut parler de stress de la planète, sans évoquer les risques sur la biodiversité de technologies comme la 5G, déployées sur nos territoires sans attendre les études d’impact sanitaire sur l’ensemble du vivant.
Le numérique ne stresse pas que la planète, il stresse aussi la société dans son ensemble, par les transformations profondes qu’il produit au sein des “cadres constitués”, comme le monde du travail, l’éducation ou l’espace public par exemple.
C’est tout un ensemble de technologies aux possibilités démesurées (Intelligence Artificielle, 5G, objets connectés…) qui s’immiscent sans bruit dans nos sociétés, dessinant un futur, trop bien décrit par de nombreuses dystopies, où l’humain n’est plus au centre du modèle de société.
Pour finir, même l’humain subit un stress direct du numérique, à travers cet équipement qui a envahi votre quotidien : le smartphone. Pourtant, le smartphone rend énormément de services au quotidien, mais c’est aussi l’emblématique « pharmakon ». Le smartphone, “voleur de temps”, nous entraîne dans une addiction, largement orchestrée par les plateformes et vendeurs d’équipements, qui perturbe en profondeur notre santé mentale et physique. Si l’on y ajoute la progressive désintégration de nos vies privées, à travers l’usage de nos données, on devine facilement la perte d’autonomie et de libre-arbitre qui semble être le quotidien de l’être humain connecté de demain..
En Iparralde (Pays Basque Nord), l’association Bizi milite depuis 2009 pour la défense du climat et la justice sociale. Elle a créé en 2021 un groupe dédié à cette thématique, dont la feuille de route vise à dénoncer les travers du numérique, sensibiliser les citoyen.ne.s, interpeller les acteurs du territoire et proposer des alternatives pour réduire les effets néfastes du numérique.
Pour plus de précisions : numerique@bizimugi.eu
Sources : https://www.greenit.fr/etude-empreinte-environnementale-du-numerique-mondial/
Invitation à la soirée de lancement du groupe numérique de Bizi
Jeudi 2 décembre 19h, Bayonne (Gaztexte – 7 quai de Lesseps)
Le jeudi 2 décembre à Bayonne, Bizi présentera son groupe de travail dédié au numérique. Face à la place de plus en plus importante du numérique dans nos vies, Bizi a choisi d’en faire un axe de travail, matérialisé par sa feuille de route. La séance abordera les 3 axes identifi és comme étant stressés par le numérique (la planète, la société et l’humain), à travers des présentations et échanges avec des personnes en action autour de ces thématiques.
La cérémonie sera suivie d’un buffet, où tout le monde sera convié, pour échanger sur la suite des événements.
Tu seras présent·e ? Merci de t’inscrire sur le formulaire ici : https://urlr.me/CVNMS
Glasgowko ajea
Mikel Otero Gabirondo
www.argia.eus/albistea/glasgowko-ajea
Article
Klima gailurraren zalaparta mediatikoa baretuta, ajea dator. COP26ak inflexio-puntua izan behar bazuen ere, atsekabea nagusitu da hartutako erabakien edo, hobe esanda, hartu ez diren erabakien ondorioz.
Erregai fosilen amaierarako ibilbide orririk gabe; Parisko akordioaren araudi garapena osatu gabe; larrialdiari aurre egiteko finantzazio nahikorik gabe. Mingarriena, estatu aberatsek hego globalean pairatzen hasiak diren kalteak leuntzeko funts bat sortzeari muzin egitea. Glasgowk Parisko sugarrak piztua jarraitzen ote zuen argitu behar zuen, hots: ea 1,5 graduko langa ez gainditzeko moduko konpromiso lotesleak hartuko ote ziren. Ez du lortu.
Helburu nagusian kale egingo zela jakitun, lider nagusiek lehen egunetan diskurtso loratuak bota, alde egin eta beren delegazioak estatu indartsuen eta fosilen presio taldeen interesen alde borrokatzen utzi zituzten. Erabateko ospe-galtzea ekidite aldera, hainbat herrialdek akordio sektorialak bultzatu dituzte, metano isurien inguruan, deforestazioaren inguruan, motore termikodun autoen inguruan eta abar, baina akordio bakoitzak sinatu ez dutenen zerrenda luzeak utzi dizkigu. Agian eramangaitzena, ez dagoela konpromiso lotesle bat bera ere. Izan ere, hau da klima larrialdiari aurre egiteko nazioarteko sistemaren muina. Borondatezko izaera. Gauzak horrela, arrakala handitzen doa. Arrakala anizkoitza: egin behar denaren eta adierazten denaren artekoa; adierazi eta sinatzen denaren artekoa; sinatu eta benetan egiten denaren artekoa. Eta arrakalaz arrakala, ataka batean gaude.
Nazio Batuetatik eratorritako markoa zinismo klimatikoan murgildu dela egiaztatzeak, ordea, ez du aurrez aurre dugun erronka leuntzen. Alderantziz. Guztiok behartzen gaitu egin behar dena eta egiten ari denaren arteko arrakala ixten eta itxi arazten. Aukera-leihoa ixten ari zaigu eta asko eta azkar aldatu ezean, planetaren mugekin hasia den talkak ondorio gordinak izango ditu guztiontzat. Are gehiago, baliabide mugatuak dituen ingurune batean mugarik ez balego bezala jarduten duen sistema sozio-ekonomiko kaltegarri hau eraldatzea saihestezina da. Gainera, gero eta baliabide energetiko eta funtsezko lehengai urriagoko testuinguru batean egin beharko dugu. Klimaren bilakaerak iragartzen duen porrot ekologikoa, ematekotan, atzera-bueltarik gabeko kontua den neurrian, itxaropena baino, ekologismoaren loraldi bat behar dugu. Ekin diezaiogun.