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Articles du Vendredi : Sélection du 24 décembre 2010

Nous sommes en 2060 et il fait 4°C de plus…

Karine Le Loët
« Terra eco » 21.10.2010

«Le Grenelle ne sera vraiment rentable qu’avec une taxe carbone»

Karine Le Loët
« Terra eco » 20.10.2010

Mouvement anti-LGV : les élus invitent à entrer en résistance

A.D.
Sud-Ouest 21.10.2010

La lutte d’un paysan

Richard Picotin
Sud-Ouest 21.10.2010

« Le gouvernement veut étouffer les énergies renouvelables »

Raphaël Claustre – Hélène Gassin – Arnaud Gossement – Marc Jedliczka – Richard Loyen – Mickaël Marie – Thierry Salomon – Yann Wehrling
www.terra-economica.info 19.12.2010

Nekazaritza biologikoaren ehun urteko aitzindariak

Peio Zubiria
http://www.argia.com/argia-astekaria/2258/nekazaritza-biologikoaren-ehun-urteko-aitzindariak/osoa

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Nous sommes en 2060 et il fait 4°C de plus…

Karine Le Loët
« Terra eco » 21.10.2010

Imaginons. Les négociations internationales échouent. La machine climatique s’emballe bel et bien. Dans cinquante ans, nous voilà aux prises avec un monde à +4°C. Des chercheurs britanniques livrent un scénario inquiétant.
Fin novembre, la Royal Society, une institution britannique dédiée à la promotion des sciences, publiait dans sa revue les prévisions de scientifiques de renom. Une série d’articles ébauchant les contours d’un scénario inquiétant. Si la température du globe s’élevait de 4°C, la glace déserterait en effet l’Arctique en été, les récifs coralliens quitteraient les rivages et le permafrost la Sibérie. A 4°C, les zones désertiques s’étendraient largement, la biodiversité, les forêts, les zones marécageuses, seraient profondément meurtries et les écosystèmes bouleversés.
A +4°C encore, 200 milliards d’euros devraient être investis pour contenir une mer plus haute de 50 centimètres à 2 mètres. Aussi, pour s’en sortir, le Vietnam ou le Bangladesh dépendraient-ils du porte-monnaie des pays riches. Sans digues, ni protections, 187 millions de personnes pourraient être forcées de changer de maison. A + 4°C enfin, l’accès à l’eau et à la nourriture seraient fortement perturbé tandis qu’en Afrique sub-saharienne, la production de maïs devrait baisser de 19% et celle de haricots de 47%.
Que faire ? Alors que le processus onusien peine à trouver une issue, certains penchent pour l’adoption de mesures drastiques. Pour Kevin Anderson, directeur du centre Tyndall, le temps de crise climatique est semblable au temps de guerre. Selon ce scientifique, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), il faut donc stopper la croissance économique des pays riches et instaurer un système de rationnement. Sur l’électricité pour contraindre les gens à baisser le chauffage et éteindre les lumières… Sur la nourriture importée et les biens qui consomme beaucoup d’énergie aussi. Il ne s’agit pas d’un retour à l’âge des cavernes, soutient-il. Juste de revenir sur les excès de ces dernières décennies.
Un monde à +4°C ? Le scénario pourrait bien de se produire, soulignent en chœur ces scientifiques. Avec l’augmentation des émissions de GES ces dix dernières années, limiter l’augmentation des températures à 2°C sera « extrêmement difficile, peut-être même impossible » à respecter.

«Le Grenelle ne sera vraiment rentable qu’avec une taxe carbone»

Karine Le Loët
« Terra eco » 20.10.2010

Le Trésor a récemment livré une analyse économique sévère du Grenelle de l’environnement. Une vision tronquée ? Sans doute, reconnaît l’économiste Eloi Laurent. Mais le débat y gagne et la « contribution carbone » revient par la fenêtre…
9 décembre 2010. La Direction générale du Trésor remet un rapport sur l’impact économique du Grenelle de l’environnement. Stupeur : selon les calculs des auteurs de l’étude, le bilan sera négatif à long terme. Pourtant, cela ne signe pas l’arrêt de mort du Grenelle, selon Eloi Laurent, économiste et conseiller scientifique à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, le centre de recherche en économie de Sciences-Po).
Terra eco : Des études avaient déjà évalué l’impact du Grenelle de l’environnement et l’avaient jugé positif. En quoi cette étude est-elle différente ?
Eloi Laurent : Fin 2008, une étude du ministère de l’Environnement s’était attachée à chiffrer les coûts et bénéfices globaux du Grenelle (y compris écologiques) et avait conclu à la création potentielle de 450 000 emplois. Puis, le même ministère a commandé une étude au Boston Consulting Group qui a estimé que le Grenelle allait créer 600 000 emplois. Mais dans les deux cas, les méthodologies étaient fragiles, voire franchement obscures pour la dernière étude. Cette fois, l’évaluation est réalisée à partir d’un modèle macro-économique bouclé (qui prend en compte les rétroactions), calibré (dont les paramètres sont calés sur l’économie française telle qu’elle est) et qui mesure les effets non seulement directs mais aussi induits. Cette étude est donc d’un grand intérêt pour le débat économique autour du Grenelle, d’autant que ses auteurs ont l’honnêteté de reconnaître eux-mêmes ses limites. Ainsi, le modèle utilisé est très agrégé, son bloc énergie par exemple ne fait pas de distinction entre le secteur des énergies fossiles et celui des énergies renouvelables. En outre, l’étude évalue mal le rapport créations d’emplois/destructions d’emplois, contrairement aux travaux récents de Philippe Quirion, du Cired (Centre international de recherche sur l’environnement et le développement, ndlr).
Le résultat le plus provocant intellectuellement est l’idée que le Grenelle serait un jeu à somme négative : après une première phase, jusqu’à 2020, de forte accélération de l’activité et de création importante d’emplois, une seconde phase, après 2020, finit par annuler puis renverser les gains initiaux. C’est évidemment un peu déprimant si on ne connaît pas la structure du modèle utilisé. C’est un modèle néo-keynésien qui amplifie à court terme l’effet multiplicateur en situation de déséquilibre économique (croissance molle, chômage dur, ce qui est bien la situation actuelle de l’économie française) et qui donne à moyen terme la priorité aux effets d’offre selon une logique néo-classique. Autrement dit, cette « courbe en cloche », qui monte assez haut puis redescend très bas, s’explique par l’effet initial stimulant des investissements publics et privés dans la « croissance verte » puis par l’effet dépressif de ces mêmes investissements sur l’inflation (qui augmente sous l’effet de la hausse de l’activité) et les prélèvements obligatoires (qui augmentent pour financer le Grenelle).
Ce modèle est-il caricatural ?
Comme tous les modèles utiles, il appauvrit la réalité pour enrichir le débat… Il pose en tout cas deux grands types de questions : est-ce la bonne modélisation pour évaluer la transition vers la nouvelle économie bas carbone dans les prochaines décennies, transition que le Grenelle entend mettre sur les rails ? Les résultats seraient-ils différents si on introduisait une taxe carbone dans la dynamique macroéconomique qui est simulée ? Sur le premier point, les auteurs traitent le progrès technique comme exogène, c’est-à-dire « tombé du ciel » et non déterminé par les variables de leur modèle. Or la croissance dans une transition bas carbone, à condition d’investir dans la recherche et développement et de donner un prix au carbone, est plutôt de nature endogène : il est probable que tous ces investissements de la première phase accélèrent l’innovation et conduisent à une hausse de la productivité, ce qui atténuerait l’effet négatif sur l’offre en deuxième phase. C’est le schéma vertueux de la nouvelle économie aux Etats-Unis dans les années 1990, après une décennie d’investissement dans les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication, ndlr). Sur le deuxième point, on peut penser qu’une taxe carbone intelligemment bâtie pourrait contrecarrer l’effet néfaste observé des prélèvements obligatoires après 2020. De ces deux points de vue, je comprends cette étude comme un éloge post mortem de la taxe carbone.
Si le modèle utilisé est en partie inadapté, faut-il ignorer les conclusions de ce rapport ?
Bien au contraire. Certains raccourcis journalistiques du type : « Vous voyez bien, le Grenelle n’est pas rentable ! » n’ont pas rendu justice au travail des auteurs de cette étude. Elle permet plutôt de comprendre à quelles conditions le Grenelle sera économiquement rentable. Pour que l’effet multiplicateur soit maximal dans la première phase, il faut une structure fiscale puissamment incitative et cohérente. Et il faut contrecarrer d’éventuels effets négatifs dans la deuxième phase en développant l’aide à l’innovation et en donnant un prix au carbone. Autrement dit, le Grenelle sera pleinement rentable s’il est entièrement réalisé, taxe carbone comprise. A mes yeux, cette étude nous dit que l’abandon de la taxe carbone est une erreur économique majeure, qu’il est encore temps de réparer. Enfin, il ne faut pas oublier que le Grenelle ne peut se résumer à une analyse coût/bénéfices uniquement économique. Son effet le plus positif est écologique et donc social (amélioration de la santé, du bien-être, etc.). Si on prenait pour référence un indicateur autre que le PIB, l’indice de développement humain par exemple (1), on verrait cet effet. La « rentabilité » macroéconomique n’est qu’une partie – certes importante – de l’histoire…
(1) L’indice de développement humain (IDH) créé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) prend en compte l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de revenus.

Mouvement anti-LGV : les élus invitent à entrer en résistance

A.D.
Sud-Ouest 21.10.2010

Le mouvement anti-LGV n’est pas prêt de s’essouffler. La preuve encore hier midi à Ascain où les élus municipaux avaient invité les agriculteurs sur un terrain communal à l’entrée du village. Au total, 50 agriculteurs et sympathisants anti-LGV et 17 tracteurs sont venus fermer symboliquement la clôture de la parcelle où la société Fondasol a prévu d’effectuer trois sondages géotechniques pour le compte de Réseau Ferré de France en vue des travaux de la Ligne à grande vitesse (LGV).
Comme il y a quelques jours à Urrugne, les anti-LGV ont marqué leur territoire. « Que Fondasol sache bien qu’on va les recevoir comme il faut », a lancé (menacé ?) le maire d’Ascain avant de rajouter : « RFF a sollicité un rendez-vous en mairie il y a quelques jours. J’avais le temps de les recevoir. Mais je leur ai dit que je n’en avais pas l’envie. J’invite tout le monde à entrer en résistance. »
Les techniciens de Fondasol peuvent quand même pénétrer sur les terrains communaux. « Mais uniquement s’ils ne sont pas clôturés. Si c’est le cas, ils doivent absolument contacter le propriétaire. Or, nous avons installé un grillage et une chaîne il y a quinze jours. Nous l’avons même fait constater par un huissier », livre le maire d’Ascain. Une tactique qui vise à ralentir la procédure d’état des lieux.
Gagner du temps
Le public a profité de cette réunion pour poser des questions aux membres du collectif « Ascain LGV : ni ici, ni ailleurs ». « Qui devons nous faire si un huissier tape à notre porte ? Ont-ils le droit de pénétrer sur notre terrain ? » Et à chaque fois la même réponse : « Il ne faut rien signer. Si vous avez un doute, appelez la mairie et demandez l’aide du collectif. Nous sommes prêts à intervenir n’importe quand ». La résistance est bien organisée, à Ascain, comme dans toutes les communes concernées par le faisceau LGV. Et des opérations sont même prévues en cas d’intervention des forces de l’ordre.
«Nous sommes convaincus que nous pouvons renverser la situation», conclut Jean-Louis Laduche. Un berger d’Urrugne va même plus loin : «Nous sommes remontés comme jamais. Nous ne les laisserons pas construire cette ligne.»

La lutte d’un paysan

Richard Picotin
Sud-Ouest 21.10.2010

De ses trente-cinq ans d’engagement syndical au bénéfice d’une agriculture paysanne et d’un Pays basque reconnu, la dimension spirituelle n’est pas exempte, même si elle est difficile à quantifier.
Michel Berhocoirigoin, charismatique président d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre d’agriculture officieuse du Pays basque, et à ce titre traîné devant les tribunaux par une administration tatillonne, est en effet entré en syndicalisme agricole par la porte des Jeunesses chrétiennes agricoles (JAC) «qui ont donné autant de responsables à la FNSEA qu’à la Confédération paysanne».
En 1974, lorsqu’il s’installe à Gamarthe sur les terres familiales, exploitées avant lui par son père, son grand-père et son arrière-grand-père, Michel Berhocoirigoin, dans le sillage de ce mouvement social d’église, «cherche des éléments nouveaux d’analyse».
«Avant Mai 68, la JAC disait que pour changer le monde, il fallait changer l’homme. Et après Mai 68, elle affirmait que pour changer le monde, il fallait certes changer l’homme, mais aussi le système économique. Qu’il ne soit plus basé sur le productivisme avant tout.»
Voir, juger, agir, tel est le slogan. «On peut, à l’évidence, y trouver un lien avec la création de Lanborantza Ganbara» note Michel Berhocoirigoin, qui commence par s’investir dans la filière de production de lait de la FDSEA. «Mais c’est là que nous avons vu que ce syndicat, trop axé sur les grandes cultures, ne correspondait pas à nos idées pour le Pays basque. Et qu’il fallait un autre syndicat pour défendre une autre agriculture et les fermiers. »
ELB voit le jour en 1995, inspiré par le mouvement des paysans travailleurs. « Il est difficile d’en dissocier les dimensions liées à l’écologie et de l’abertzalisme, convient Michel Berhocoirigoin. Pourtant, ELB ne se définit pas comme abertzale, Mais un syndicat qui a le projet de s’organiser sur un territoire qui s’appelle le Pays basque. Un Pays basque qui existe aujourd’hui en pièces détachées et auquel il manque quelque chose pour le chapeauter. »
La pensée dominante
Michel Berhocoirigoin est paysan, au Pays basque, solidaire avec les peuples du monde, et en rupture avec la pensée dominante. «C’est l’attitude de Pau qui a créé les conditions de la création de Laborantza Ganbara. Nous nous sommes beaucoup investis dans le cadre départemental, là où le pouvoir s’exerce, pour nous rendre compte qu’il n’y avait pas de place pour nos analyses. Nous n’étions pas recevables dans ce cadre départemental. Il y avait toujours à notre égard une suspicion, une méfiance, comme si nous avancions masqués.»
Sur ses démêlés judiciaires avec le préfet, Michel Berhocoirigoin ne porte pas encore un regard distancié. Trop tôt ! «Je n’ai toujours pas eu le temps de me retourner. Le procès et ses enjeux, la légitimité et l’existence même de cette aventure me préoccupaient en permanence, même dans ma vie privée. Si j’ai pu l’assumer, c’est parce que nous les avons beaucoup partagés. Il me fallait répondre au président du tribunal, mais aussi à l’opinion. Je ne suis pas jugé que par les juges. J’ai senti qu’il pouvait aussi y avoir des interrogations chez ceux qui me soutiennent.»
Une entrée en politique pourrait-elle constituer une nouvelle étape de l’engagement de Michel Berhocoirigoin ? «Pour le moment j’écarte cette hypothèse. Dans une autre période peut-être. J’ai été sollicité, mais je ne veux pas instrumentaliser la diversité qui caractérise EHLG dans une logique électorale. »

« Le gouvernement veut étouffer les énergies renouvelables »

Raphaël Claustre – Hélène Gassin – Arnaud Gossement – Marc Jedliczka – Richard Loyen – Mickaël Marie – Thierry Salomon – Yann Wehrling
www.terra-economica.info 19.12.2010

« Les énergies renouvelables sont en danger. Et le principal responsable est le gouvernement. » Un coup de gueule cosigné par sept personnalités pour Terra eco.

En 2007, lors du Grenelle certains attendaient un moratoire sur l’énergie nucléaire. En décembre 2010, le Gouvernement en a décrété un sur l’énergie solaire. Sur toutes les énergies renouvelables en réalité. Alors que les éoliennes croulent sous de nouvelles contraintes administratives, les panneaux photovoltaïques sont ensevelis sous une avalanche de textes dont le seul intérêt est de permettre à l’Etat de changer la règle du jeu tous les quatre matins. A l’opposé, la géothermie ou la biomasse attendent, eux, des textes, pour émerger. C’est trop de texte ou pas de texte et à l’horreur économique succède donc l’horreur juridique. Résultat, les professionnels sont perdus et les consommateurs sont inquiets. La tactique est donc subtile : plutôt que d’interdire tout bonnement le développement des énergies propres, le Gouvernement a choisi de les étouffer silencieusement, sans que cela ne se voie trop. Pas seulement en compliquant toujours plus des procédures d’autorisation interminables. En salissant leur image aussi.

Et de ce point de vue c’est une opération de communication très réussie à laquelle nous avons droit depuis plusieurs semaines, avec un but clair : diabolisation du solaire et banalisation du nucléaire. Pour ce faire, le vocabulaire a été modifié en empruntant à l’univers hostile des traders. Plus question de parler d’ « éco entrepreneurs » mais de « spéculateurs ». Plus question de parler de « leviers de croissance verte » mais de « niches fiscales » ou de « bulle spéculative ». C’est ainsi que l’éolienne devient un épouvantail et la centrale atomique un paquet cadeau aux générations futures. Mieux, alors que la puissance installée en énergie solaire demeure en deçà de la barre des 1000 MW, le consommateur est prié de croire que sa facture d’électricité va exploser parce que des agriculteurs captent la lumière du soleil sur leurs hangars. L’univers des énergies renouvelables devient impitoyable.

Pourtant, rappelons-nous : 2007 et le Grenelle de l’environnement. A cette époque, le passage aux énergies vertes, aux bâtiments verts et aux métiers verts est érigé en priorité nationale. Devant Al Gore et Nicolas Hulot, le Président de la République faisait les louanges de la démocratie écologique et de la gouvernance à 5. Mais les vieux réflexes sont tout à fait revenus. On prend les décisions avant de débattre. On convoque des ministres pour décider d’un moratoire puis on convoque les représentants des professionnels pour l’entendre. Mieux, on fait convoquer lesdits représentants par M. Charpin, l’auteur d’un récent rapport à charge contre le photovoltaïque au point qu’il aurait pu être directement commandité par EDF, et qui a été à l’origine même du moratoire dont il est question de discuter. Et où ?! A Bercy, chez ceux qui conçoivent toujours l’écologie comme un coût, jamais comme une économie. Officiellement, il s’agit d’une « concertation » et les défenseurs de l’énergie solaire n’ont malheureusement pas d’autre choix que d’y participer. Restons sérieux, cette « concertation » ne devrait cependant pas permettre d’échapper à une nouvelle baisse des tarifs d’achats et à la mise à la corbeille de la plupart des projets en cours. Ouf ! La menace insupportable que fait peser le photovoltaïque sur notre économie est provisoirement écartée. Faut-il en rire ou en pleurer ?

Que faire ? Baisser les bras ? Ce serait dommage car les idées et propositions pour sortir de cette situation existent. Se battre pour la transparence des coûts et du nucléaire et des renouvelables est un préalable. Depuis deux ans, le Gouvernement ne cesse d’agiter des chiffres terrifiants pour démontrer l’existence d’une explosion des projets d’installations solaires qui pourraient recouvrir tous nos territoires et mettre en péril le pouvoir d’achat des citoyens déjà frappés par la crise. Pourquoi ne pas rendre enfin publics les données de la « file d’attente », c’est-à-dire le nombre et les caractéristiques précises des projets en attente de raccordement et de contrats d’achat ? S’agissant des tarifs d’achat, les énergies renouvelables sont sans doute le seul secteur dont les représentants sont d’accord pour une baisse de la rentabilité de leur activité en contrepartie d’un cadre juridique clair, stable et durable.

Enfin, nul ne conteste sérieusement que les installations de production d’énergie propre peuvent elles aussi, si l’on n’y prend garde, impacter l’environnement ou réduire les surfaces agricoles. Les codes de l’environnement et de l’urbanisme doivent bien sûr être appliqués ici comme ailleurs. Nul ne conteste non plus que la production d’énergie n’a pas vocation à faire travailler des défiscalisateurs mais bien des entrepreneurs respectueux des consommateurs. Ici aussi appliquons si besoin les règles existantes sans nécessité d’en écrire tous les jours de nouvelles ! En définitive se battre pour la sobriété et l’efficacité énergétiques, et un développement maîtrisé mais sûr des énergies vertes est un impératif pour sortir de l’ancien monde, celui des énergies nucléaire et fossiles toujours plus chères, plus rares et plus polluantes. C’est dire s’il est urgent de se mobiliser alors que la guerre aux énergies renouvelables a été déclarée.

Raphaël Claustre, Directeur du Comité de Liaison Energies Renouvelables (CLER)
Hélène Gassin, Vice-présidente Europe Ecologie-Les Verts à l’environnement, l’agriculture et l’énergie, Région Ile de France
Arnaud Gossement, Maître de conférences à Sciences Po
Marc Jedliczka, Directeur général d’Hespul
Richard Loyen, Directeur général d’Enerplan
Mickaël Marie, Trésorier national d’Europe Ecologie-Les Verts
Thierry Salomon, Président de l’association Négawatt
Yann Werhling (Porte-parole du Modem)

Nekazaritza biologikoaren ehun urteko aitzindariak

Peio Zubiria
http://www.argia.com/argia-astekaria/2258/nekazaritza-biologikoaren-ehun-urteko-aitzindariak/osoa

Ongarri nahiz bestelako gehigarri kimikorik gabeko laborantza ez da azken hamarkadotako asmakizuna, ez hippyen garaian edo 1968ko maiatz aldean sortua.

Ehun urtez goiti dabiltza munduko nekazari argienak biologiko, ekologiko, organiko, natural edo iraunkor kontzeptuekin lanean.

Lur langitza hau landarea baino haren oinarriko lurzorua artatu eta elikatzen saiatzea denez, azken urteotan aurrerapauso handitzat jotzen dute askok BRF Bois Raméal Fragmenté teknika: zuhaitzen adaxka birrinduak nahastea soroetako lurrazalari basoko lurra birsortzeko. Konpost klasikotik askoz haratago. BRFaren hariari tiraka heldu ginen Yvan Besson-engana, aurten Excideuil herrian (Perigord, Frantzia) gaiaz hitzaldia emana zuelako.

Geografia ikasita, Ingurumen Zientzietan doktore, ingenieritza ekologikoa, lurraldearen plangintza ekologikoa eta filosofia ekologikoa lantzen ditu, besteren artean.

2007an defenditu zuen doktoretzako tesia: Histoire de l’agriculture biologique : une introduction aux fondateurs, Sir Albert Howard, Rudolf Steiner, le couple Müller et Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka.

Laster behar du kalean liburu egina Sang de la Terre argitaletxearekin.

Bitartean, gogo duenak EcoloTech webgunean dauka libreki eskuragai tesia. Bere curriculuma ere bai, non plazaratutako artikuluen eta eskainitako hitzaldien ondotik xaloki aitortzen dituen gaztetatik egin dituen lanak, hasita mutikotan aita zurginari laguntzea.

Yvan Besson 38 urteko gizon gaztea da. Bera eta Marie Claire emaztea hiru haur txikiren guraso dira. Perigeux hiritik ordu erdira dagoen Vilars herri txikira jo behar duzu haien bila eta gero bidexka batean barrena basoaren erdian dagoen etxaldea topatu.

Emaztea irakasle ari zen bitartean, senarrak doktoretzako tesia landu du eta lur jota zegoen baserri zaharra bere eskuekin osorik berreraiki, zurak, hargintza, iturgintza, argindarra… kalefakzioa ez beste guztia berak egina da.

Etxearen ondoan baratze zabala. Dena ekologikoa.

Haien etxean jan-edan eta lotara gonbidatu gaituzte, zinez eskertzen diegun eskuzabaltasunez.

Pello Zubiria Camino

Ekologikoa, organikoa, naturala… iraunkorra

Nolaz ekin zenion Nekazaritza Biologikoaren historiaz tesia egiteari?
Hasteko, ekologiarekiko sentsibilitatea amagandik jasoa dut oso gazterik. Ikasketetan hortik abiatu nintzen “maîtrise” ondoren. Dena dela, ni autodidakta izan naiz: konkurtsoetan sartzen nintzen, ez nituen gainditzen, eta anartean ikasleen zaintzaile aritzen nitzen. Garai hartan haurrak liburutegian edo logeletan zaintzea beste ikasle zaharragoen lana zen, gaur estatutu hori ez da gehiago, baina orduan estudioak ordaintzeko modua zen. Zazpi urtez aritu nintzen. Bitarte horretan nire aldetik egin nituen irakurketak, folosofiaz funtsean, pittin bat zientziez eta historiaz…
Tesian sartu aurretik, DEAko lana egin nuen “L’interêt social des bien communs” gaiaz. Orduan kezkatzen ninduena zera zen: mundu mailako krisi ekologikoa bizi dugu gaur egun, eta aldiz estatuek interes orokor hori nazio mailan kudeatzen dute. Ez al dago hor “decalage” bat? Aldiz, irakasleak, gaia interesgarritzat joz ere, bideratu ninduen horren aurretik “ontasun komunen” (jabego komunen) oinarri juridiko eta historikoak aztertzera. Lana Grenobleko Hirigintza Institutu batean burutu nuen, jurista baten eta soziologo baten gidaritzapean. Tesi proiektuaren hasierako titulua luzeagoa zen: “L’origine culturelle de la crise écologique et la compréhension du monde des agriculteurs alternatifs contemporains”.
Beraz, jatorri kulturala aipatzean esan nahi zen ez zela zerutik eroria edo gai hutsik teknikoa, baizik eta gehiago zela gizakiaren naturarekiko harremanen afera bat. “La comprehension du monde” da esamolde bat fenomenologiatik datorrena, munduaren ikuspegiaz ari da. Eta nekazari alternatiboa aipatzean ez naiz ari bakarrik biologikoan ari direnez baizik eta produktibismoa bai tradiziotik edo bai biologikotik edo bestetatik kritikatzen zutenez, ikusteko ea zein ziren haien erantzunak mundu mailako krisi ekologikoari.
Zuzendariak esan zidan “ados, baina luzeegia da… zergatik ez duzu biologikoan zentratzen? Horretaz Frantzian eta inguru frankofonoan oso gutxi dago idatzita, eta hasi zaitezke hasieratik, fundatzaileetatik”. Horrela abiatu nintzen. Hamaika istilu izan nituen finantziazioa eskuratzeko. Grenoblen neukan postutik dimititu nuen, espero bainuen Poitou-Charentes eskualdeko nekazaritza biologikoen elkartearen dirulaguntza izango nuela. Baina bitan ukatu zidaten, Estatuak dirua izendatua eduki arren. “Fondation pour le Progres de l’Homme” delakoaren laguntzari esker ekin nion tesiari. Lehenbiziko hiruzpalau urteetan neke handiz, funtsean tradukzio afera batengatik.

Menturaz Rudolf Steiner alemanaren obra gutxi zeneuzkatelako frantseseratuak?
Ez pentsa, Steinerrenak abiatzeko adina obra bageneuzkan. Okerragoa zen Hans Rusch-en kasuan, eta batik bat Hans Müllerren kasuan, biak ere alemanez, eta Suitzako artxiboetara jo behar izan nuen. Albert Howarden kasuan ere salbu eta frantsesera itzulita dagoen “An Agricultural Testament”, ia dena ingelesez dago, Internetez eskuragarria, hori bai. Ingalaterrako artxiboetara ere jo nuen. Masanobu Fukuokaren kasuan, bere bi liburu funtsezkoenak –“Lasto izpi xume baten iraultza” eta “Nekazaritza naturala”- frantsesez eskuragai zeuden.

Zure tesian hasieratik nabarmen utzi nahi duzu hau: alde batetik ez zarela biologikoan halako baldintzak betez elikadurak sortzeaz soilik ari baizik eta mugimendu sozial eta, ausartuko nintzateke, politiko batez; eta bestetik, guzti hau herritarrok pentsatzen duguna baino askoz zaharragoa dela. Iruditzen zait gure arteko gehienentzako txokantea gertatuko dela jakitea nekazaritza biologikoaz XX. mende hasierarako ari zirela hizketan batzuek.
Niretzako ere aurkikuntza bat da. Frantzian bertan 1980tik aipatzen da nekazaritza biologikoa, Estatuak ezagutza aitortu dionetik. 1990eko hamarkadan “AB” logoa sortu eta dirulaguntza publikoak zabaldu zirenetik, askoz ezagunagoa da. Aurretik kasik ezezaguna zen, nekazarien artean barregarritzat aipatua ere bai.
Aldiz, Frantziako lehen mugimenduak, bai Association Française d’Agriculture Biologique (AFB), eta Association Française pour le Retour à une Alimentation Normale (AFRAN), hau biodinamikaren bidetik abiatu zena, biak ere 1950eko hamarkadakoak dira. Gero 1963an nekazarien artean indar hartu zuen Lemaire-Boucher mugimenduak [Raoul Lemaire eta Jean Boucher-ek eman diote izena metodoari; une batez elkarte komertziala osatu zuten baina gero bide banatatik segitu zuten] , eta 1964an eszisio batek ekarri zuen Nature et Progrés-en sorrera.

Zure lanean ikusten da nola “lurrera itzultzeko” mugimendua ere, Frantzian 1968ko maiatzaren ondoren hain famatua egin zen “Retour à la Terre” eta geroztik gure artean ere bere oihartzuna izan duena… hori bera ere aspaldikoa dela. Alemanian, gutxienez XIX. mende bukaerakoa.
Hala da. Ikuspegi frantses batetik, mugimenduok nabarmenak izan ziren Lehen Mundu Gerra garaietan, eta baita lehenago ere, Fourier bat aipatu dezakegu, gizarte industriala edo kapitalismoa edo biak kritikatzen dituzten mugimendu utopikoak, gauzak bestela egitea aldarrikatuz. Mugimendu kooperatiboa eta mutualismoa bezalakoak nekazaritza biologikoaren antzinako sustraiak dira, gutxienik honen osagai sozialetan.

Alemanian hori mamitu zen 1910-1920 urteetan, nekazarien eta kontsumitzaileen elkarteekin. Hor aipatu behar da Berlin ondoko Eden kolonia bejetarianoa. Eden horrena harrigarria da, iadanik Weimarreko errepublikan bazen, nazismoarekin iraun zuen, gerra gero, Alemaniako Errepublika Demokratikoa, denak gainditu eta gaur bizirik dirau.

Interneten dauka bere webgunea, bai, eta hor dago bizirik Eden “kolonia bejetariano arborikola” [Vegetarsiche Obstbau-Kolonie “Eden”, 1893an sortua, mende batean Alemaniak jasan dituen ekaitz guztiak gainditu eta oraindik martxan dagoena, Berlin inguruetan], Ewald Köneman eta Richard Bloeck-en teorien gainean eraikia. Teosofian oinarritzen ziren, gero nahi baduzu ikusiko dugu nola haren eszisio batetik sortu zuen Antroposofia Rudolf Steinerrek, nekazaritza biodinamikoaren aitak. XX. mende hasieran, beraz, Alemaniako mugimendu horrek alternatiba osoa zeukan: produkzioa, ekoizpenen banaketa, eskola ere bazeukan, gaur produktuen labelizazioa edo trazabilitatea deituko genukeenaren lehen urratsak egin zituzten. Eta, pentsa zein harrigarria den, 1920.eko urteetan Alemanian baziren “Reformhaus” deituak, erreformaren dendak, “Lebensreform” edo Bizitzaren Erreformaren aldeko mugimenduak sortzen zituen produktuak saltzeko.
Mugimendu hark naturismoa aldarrikatzen zuen, higienismoa, termalismoa, eta abar. Erreformaren Denda horiek oraindik arruntak dira Alemanian, eta gure Biocoop edo natur denden arbasoak dira.

Bestalde, Nekazaritza Biologikoa aipatzean zu “nekazaritza alternatiboa” dei genezakeen horretaz ari zara, ez “Bio” labela duten produktuak ekoizten dituzten laborariez soilik. Alegia, hor sartzen dituzula kontsumitzaile eta nekazarien arteko elkarteetan ari direnak esate baterako, edo ongarri eta botika kimikoak ahalik eta gehien mugatzen saiatzen direnak, baserri txikiak zutik atxikitzen ahalegintzen direnak… Euskal Herrian ELB eta EHNEko kideek “laborantza iraunkorra” deitzen dutena.
“Biologiko” hitzaren ordezko bat aurkitzekotan, “nekazaritza naturala” ere deitu dezakegu, naturatik ahalik eta hurbilenekoa, natura errespetatzen duena. Minimotako definizio teknikoa gaur egun zera da: ez erabiltzea produktu kimiko sintetikorik. Baina bada ahaleginik gutxieneko hori irizpide sozialez osatzeko, hori labelen arabera joaten da. Howardek hasieran nekazaritza organikoa eta naturala izendatzen zuen, Eden mugimendukoek ere naturala. Gero hasi zen biologikoa aipatzen, baita ere biologiko dinamikoa, Rudolf Steinerrek biodinamikoa deitu zuena, Müllerrek organo-biologikoa deitzen zion. Gaur Europar Batasunak hiru izen ezagutzen dizkio: biologikoa, organikoa eta ekologikoa. Nazioartean IFOAM erakundeak (International Federation of Organic Agriculture Movements) “organic” darabil.
Kontua da alde batetik naturarekiko hurbilagoko laborantza bilatzen dela eta bestetik N-P-K (Nitrogenoa-Fosforoa-Potasioa) motako fertilizazio kimikoa ez dela irtenbide ona. Ez dela agronomia ona. Aspaldi esplikatua. N-P-K eskemarekin landareak elikatzen dira, ez lurra, eta nekazariek azalduko dizute landare alferrak hazten direla horrela, beren kabuz elikatzeko gai ez direnak, ez dira lantzen lurrarentzako bezala landareen sustraientzako hain garrantzizkoak diren onddo, mikorriza, bakterio eta bestelakoak.
Azkenean, lurrik gabeko eskema batean gaude. Posible da leku denetan lurrik gabe funtzionatzea, hidroponikoan? Bai, erantzungo zait, baina garestiegi aterako litzateke. Nekazaritza kimikoarentzako lurra euskarria da, Justus Liebig-ek [Darmstadt, Alemania,1803-1873, garaiko kimikari famatuenetako bat, beste berrikuntza anitzen artean berari aitortzen zaio nekazaritzarako ongarri kimikoak asmatzea, nitrogenoari buruzko azterketetan oinarrituta] aspaldi definitu zuen “gai mineralen godeleku”, eta gainerakoak ez zion axola. Nekazaritza kimikoaren emaitzak ikusgarriak izan dira, baina ez da negozio ona izan. Mundua elikatzeko ez da aski eta hein handi batean oker planteatuta dago.

Aurkeztu iezazkiguzu nekazaritza biologikoaren lau fundatzaile nagusiak, Albert Howard, Rudolf Steiner, Hans Müller eta Masanobu Fukuoka. Zure idatzian garbi geratzen da zure iritzirako nekazaritza ekologikoaren etorkizunari gehien interesatzen zaizkionak Howard eta Müller direla.
Hasteko, fundatzaileak eta pioneroak aipatzen ditugunez, zilegi da galdetzea: fundatzaileak norentzako eta zergatik? Historia bat idaztean dudarik gabe badira hautu ideologikoak. Hasteko, ni ikuspegi frantses batetik abiatzen naiz. “Grosso modo”, nekazaritza europarrarentzako balio du.
Bigarren Mundu Gerraren ondorena arte, frantsesendako Steiner eta Howard dira fundatzaileak. Muller eta Rusch ordurako hasiak ziren laborantza biologikoan, baina Frantzian 1960-1970etan ezagutarazi ziren, ez lehenago. Beraz, 1980 arte horiek dira hiru korronte nagusiak. Masanobu Fukuokaren lehen itzulpena frantsesera 1983koa da. Ordurako hemengo batzuek irakurriak zituzten Fukuokaren ingelesezko bertsioak; nik 2001ean ekin nion tesiari eta orduan ari zen haren izena zabaltzen. Gero eta gehiago sartzen da fundatzaileen artean, gaur indarrean datozen proposamenak aurreratu zituelako: zuzenean ereitea, ez goldatzea, estalki bejetal azpian zuzenean ereitea horren aldagaia da, eta gero agroforesteria.
Munduan asko ari da zabaltzen gaur goldatu gabeko laborantza, soro erraldoietan ere ari dira, ez biologikoan, glisofatoa (Monsantoren “Rond-Up” marka da famatuena) erabiliz. Pentsa, goldatzea izan da betidanik nekazaritzaren ekintza enblematikoa, ez bada oinarrizkoa. Goldea zen laborantzaren ikurra.

Egia da, laborantzan aritutako edonork ikusten bazaitu baratzean aitzurtu gabe ereiten, ezin du ulertu…
Txoke handia izan da. Pasadizo bat kontatzeko, Laborari Gazteen biltzarrera lehenbizikoz joan nintzenean bazen han hizlari bat konparatzen ari zena kristau bihurtzea, Jesusen eragina gure bihotzetan, goldearekin. Besoa jaso nuen esateko kontuz ibili behar dela, goldea ez dela hain fantastikoa, gero eta azterketa ugariagok erakusten duela goldea txarragoa dela lurrarentzako belarrak hiltzeko botikak baino, adibidez txitxareentzako. Alde horretatik, Howard bera ez zen aski kritiko izan nire irudiko.

Fundatzaileetan, lauetatik hiru baserritarak dira jatorriz. Hiruek betetzen dute zuk hain inportantetzat aipatzen duzuna: teoria eta praktika loturik eramatea.
Howard, Muller eta Fukuoka, hirurak dira laborari seme eta azken biok gainera berak ere laborari. Steiner trenbidetako langile baten familiakoa zen. Teoria eta praktika, ekonomia eta soziala, lotzeari dagokionez, Howard nabarmena da denen artean. Agronomiari dagokionez, intuiziorik sakonenak izan zituena dudarik gabe Fukuoka.
Datei begiratuta, Albert Howard da nekazaritza biologiko europarraren sortzailea. Fundatzailea, hau da, kritikoa da agrokimikoekiko, baserritarren tradizioarekin lotura egiten duena. Laborea eta abelazkuntza lotzen dituen nekazaritza defendatzen du. Rudolf Steiner ezagunagoa da, askoz gehiago mediatizatu dute biodinamikan ari direnek, baina Howard hamar urtez lehenagokoa da, 1910ekoa.

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