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Articles du Vendredi : Sélection du 21 septembre2012 !

La banquise arctique pourrait complètement disparaître d’ici à quatre

Audrey Garric
www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/18/la-banquise-arctique-pourrait-completement-disparaitre-d-ici-a-quatre-ans_1761703_3244.html

La Sécurité sociale anglaise s’inquiète des conséquences du changement climatique sur la santé

Alexia Tilly
www.journaldelenvironnement.net/article/la-securite-sociale-anglaise-s-inquiete-des-consequences-du-changement-climatique-sur-la-sante,30738 18-09-2012

Feuille de route environnementale: tout reste à faire

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/feuille-de-route-environnementale-tout-reste-a-faire,30793 21-09-2012

Le calendrier du débat national sur la transition énergétique est fixé


www.actu-environnement.com/ae/news/debat-national-transition-energetique-calendrier-organisation-16606.php4

La banquise arctique pourrait complètement disparaître d’ici à quatre

Audrey Garric
www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/18/la-banquise-arctique-pourrait-completement-disparaitre-d-ici-a-quatre-ans_1761703_3244.html

La fonte de la banquise arctique s’accélère au point qu’elle pourrait avoir totalement disparu en été d’ici à quatre ans. C’est la mise en garde de l’un des plus grands spécialistes du sujet, Peter Wadhams, dans le Guardian, lundi 17 septembre, alors que la superficie des glaces de mer de l’hémisphère Nord est sur le point d’atteindre son plus bas historique.

Wadhams, qui dirige ledépartement de physique de l’océan polaire à l’université de Cambridge, en Angleterre, a passé de nombreuses années à recueillir des données sur l’épaisseur de la glace grâce aux mesures de sous-marins parcourant l’océan Arctique. Il avait prédit l’effondrement des glaces de mer au cours de l’été 2007, lorsque le précédent record de fonte a été atteint, à 4,17 millions de kilomètres carrés.

Cette année, le retrait des glaces s’annonce bien plus important : la banquise Arctique la zone de l’océan où au moins 15 % de la surface est glacée ne s’étend pour l’instant plus que sur 3,4 millions de km2 et elle continue de reculer, comme le montre le suivi quotidien du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain.

La surface des glaces de mer se situe bien en-deçà de la moyenne relevée entre 1979 (date des premiers relevés satellites) et 2000, qui s’établissait autour de 6,5 millions de km2.

Au-delà de la superficie, la banquise se rétrécit aussi en volume : « Les mesures effectuées par les sous-marins montrent que la glace a perdu 40 % de son épaisseur depuis les années 1980 », livre Peter Wadhams.

« UNE CATASTROPHE MONDIALE » en 2015 OU 2016

« Du fait du réchauffement du climat, la fonte de la glace au cours de l’été dépasse sa reconstitution l’hiver, explique-t-il au quotidien britannique. Au début, ce recul de la glace de mer se faisait à un rythme suggérant que la banquise tiendrait encore cinquante ans ou plus. Mais depuis quelques années, le recul s’est accéléré. On se dirige vers un effondrement, qui devrait survenir en 2015 ou 2016, et qui verra l’Arctique libre de glace durant les mois d’août et de septembre. C’est une catastrophe mondiale. »

Peter Wadhams appelle alors à« des mesures urgentes » pour limiter l’augmentation des températures. « Nous ne pouvons plus prétendre faire quelque chose contre le changement climatique dans quelques décennies. Il est non seulement urgent de réduire les émissions de CO2, mais aussi d’examiner d’autres façons de ralentir le réchauffement, en développant notamment diverses méthodes de géo-ingéniérie« , lance-t-il.

 

 

Le scientifique de Cambridge n’est pas le seul à livrer des projections pessimistes. « Si la tendance actuelle se poursuit, nous pensons que l’océan Arctique pourrait être presque libre de glace, à la fin de l’été, dès l’année 2016, plus ou moins trois ans », estimait dans Le Monde, en septembre dernier, l’océanographe Wieslaw Maslowski, professeur à la Naval Postgraduate School de Monterey (Californie). Soit bien loin de l’estimation du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en 2007, qui tablait sur 2080 environ.

Si la fonte de la banquise n’a pas de conséquence sur le niveau de la mer, elle entraîne toutefois des effets néfastes sur le climat. Elle est ainsi à l’origine de modification des courants océaniques et atmosphériques, ainsi que d’un relargage accru de pesticides et autres polluants organiques persistants dans l’atmosphère, qui vont renforcer le réchauffement climatique. Dans le même temps, elle attise les convoitises des Etats limitrophes et des grandes compagnies pétrolières, qui y voient une aubaine pour exploiter les immenses ressources en hydrocarbures que le Grand Nord renfermerait, menaçant l’un des derniers sanctuaires encore vierges de la planète.

La Sécurité sociale anglaise s’inquiète des conséquences du changement climatique sur la santé

Alexia Tilly
www.journaldelenvironnement.net/article/la-securite-sociale-anglaise-s-inquiete-des-consequences-du-changement-climatique-sur-la-sante,30738 18-09-2012

L’organisme a été alerté par les épisodes de canicule et d’inondation. Il s’interroge aujourd’hui sur les allergies, les tiques et autres rotavirus.

Plus de chaleur, moins de coups de froid: on aurait pu croire que le changement climatique aurait un impact positif sur la santé des européens, surtout sous le climat pluvieux du Royaume-Uni. Que nenni! La Sécurité sociale anglaise (Health Protection Agency [HPA]), vient de publier une somme inédite sur le sujet (Health Effects of Climate Change in the UK 2012), brossant un sombre tableau de la menace climatique pour la santé des britanniques.

L’étude est partie d’une constatation implacable: la vague de chaleur de 2003, tout comme les inondations de 2009, ont été meurtrières au Royaume-Uni. Or l’occurrence de tels évènements extrêmes est liée au changement climatique. Quels autres évènements peuvent-ils être liés à la hausse des températures, et serait-il possible de les anticiper, se sont interrogés les auteurs de l’étude Climate change and health.

Les conséquences sont contre toute attente assez nombreuses, et déjà importantes.

La mortalité liée aux vagues de chaleur comparables à celle de 2003 devrait ainsi accélérer sévèrement, alors que la mortalité liée aux vagues de froid n’évoluera pas drastiquement. Selon la HPA, les décès dus à la chaleur devrait bondir de 70% en 2020, puis 260% en 2050 et 540% en 2080!

Si l’étude ne donne pas de projections sur la France, on peut imaginer des chiffres encore plus sévères: en 2003, la vague de chaleur avait fait 15.000 morts en France, soit 8 fois plus qu’outre-Manche…

Les effets secondaires du réchauffement climatique sont multiples. La chaleur a tendance à favoriser la concentration de gaz polluants dans l’atmosphère, au détriment des poumons de la population. L’asthme et les allergies risquent aussi d’être décuplés, puisque la floraison des fleurs productrices de pollens allergisants est susceptible de se prolonger.

La recrudescence probable des inondations est un autre facteur d’inquiétude pour la Sécurité sociale britannique. En plus des vrais risques sur la vie des occupants de logements inondables, qui concernent le plus souvent les populations moins aisées, la HPA s’inquiète de l’impact des intempéries sur la santé mentale des victimes.

La plus surprenante des études académiques composant ce rapport renvoie sans doute aux maladies transmises par des insectes. Les tiques, tout d’abord. Le Royaume-Uni compte pas moins de 20 espèces de tiques différentes, qui sont toutes susceptibles de transmettre à l’homme des maladies présentes sur des animaux.

 

Or le changement climatique a tendance à allonger la durée de vie de ces insectes, et d’étendre leur territoire. Elles portent notamment la maladie de Lyme, dont les conséquences peuvent être dangereuses et très coûteuses en terme de santé publique. Pareil pour les moustiques, dont la population croît avec le réchauffement climatique. Le Royaume-Uni compte ainsi 34 espèces de moustiques différentes, dont une dizaine a été importée de climats tropicaux, et a pu s’adapter grâce au réchauffement climatique.

L’étude aborde des sujets moins convaincants, comme l’impact du changement climatique sur la prolifération de virus comme le rotavirus responsable d’affections intestinales, et de bactéries susceptibles de provoquer des épidémies au Royaume-Uni. Vu le niveau moyen des températures et la sûreté de la distribution d’eau potable, le Britannique moyen n’est pas prêt de mourir du typhus. De même, le chapitre sur les particules polluantes présentes à l’intérieur des habitations semble un peu perdu dans la question du changement climatique.

En revanche, la HPA donne ici l’occasion de rappeler des mesures de bon sens, en soulignant que la lutte contre le changement climatique est souvent excellente pour la santé des habitants. A commencer par la réduction du recours au charbon pour fabriquer de l’électricité, qui soulage les poumons des riverains de particules polluantes. Le recours à l’exercice physique plutôt qu’à la voiture est aussi conseillé pour la durabilité du système cardiaque. Enfin le fait d’éviter de consommer des animaux ou des produits animaux diminue les émissions de méthane et de CO2, tout en évitant bon nombre de maladies cardio-vasculaires. Des évidences que l’on rappelle rarement dans le milieu médical français.

http://www.hpa.org.uk/webw/HPAweb&HPAwebStandard/HPAweb_C/1317135968769

Feuille de route environnementale: tout reste à faire

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/feuille-de-route-environnementale-tout-reste-a-faire,30793 21-09-2012

En conclusion de la 1ère Conférence environnementale, le gouvernement a publié le 20 septembre au soir la feuille de route chargée d’orchestrer la transition écologique. Au programme: le lancement d’un grand débat en novembre, quelques mesures en faveur des énergies renouvelables et de la biodiversité, mais pas de changement sur la santé, la gouvernance ou la fiscalité.

C’est parti pour 6 mois de discussions… Le grand débat sur la transition énergétique va démarrer en novembre, pour aboutir à une loi de programmation avant l’été. C’est ce qu’a précisé la nouvelle feuille de route qui garde le cap sur la réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% de la production d’électricité à l’horizon 2025.

4 grands thèmes seront à l’ordre du jour: un volet sociétal avec l’évolution des modes de vie, de production, de consommation et de transport pour atteindre efficacité et sobriété, un volet plus technique avec les différents scenarii du mix énergétique pour 2025 et 2050, un volet industriel avec les choix en matière d’énergies renouvelables (ENR) et un volet financier avec l’évaluation des coûts et des financements.

Ce débat se déroulera au sein d’une nouvelle commission nationale, sorte de parlement ad hoc composé des 6 collèges de la Conférence (ONG, entrepreneurs, syndicalistes, parlementaires, élus et fonctionnaires). Ce n’est finalement pas la Commission nationale du débat public (CNDP) qui l’animera mais un comité de pilotage, dont les membres restent à préciser. Deux comités sont ajoutés, des experts scientifiques d’un côté, des citoyens de l’autre, pour émettre des avis. Les régions seront aussi associées, sans trop savoir comment.

Concrètement, trois phases se succéderont entre novembre 2012 et mai 2013: deux mois d’information, quatre mois de participation, enfin la synthèse débouchera sur la loi de programmation.

En plus de lancer le débat, la feuille de route rappelle logiquement les objectifs annoncés par François Hollande (voir JDLE) et précisés par Jean-Marc Ayrault (voir JDLE), comme la volonté de porter au niveau européen les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à 40% en 2030 et à 60% en 2040, la fermeture de la centrale de Fessenheim avant la fin 2016 et l’interdiction d’explorer et d’exploiter des hydrocarbures non conventionnels pendant tout le quinquennat.

Pour réaliser le chantier de la rénovation thermique, le plan de financement s’appuiera sur le doublement des livrets A et développement durable (rénovation du parc social), la simplification des systèmes d’aides pour les particuliers (priorité aux rénovations lourdes des logements les plus mal isolés), renforcement des aides aux petits propriétaires grâce aux revenus des enchères de quotas d’émission carbone (le dispositif reste à préciser), partenariat avec des tiers-investisseurs et contribution des producteurs d’énergie (via les certificats d’économie d’énergie). Un nouvel appel à projets aux contours encore flous complètera le dispositif.

Du côté des énergies renouvelables, l’engagement de soutenir les contrats d’achat de l’éolien est écrit noir sur blanc mais sans chiffres. Le solaire est un peu mieux loti. Les grandes installations feront l’objet d’un appel d’offres avant fin 2012 tandis que les volumes cibles ouvrant l’ajustement tarifaire des petites installations seront revus à la hausse. La feuille de route ajoute que «les tarifs d’achat pour les installations relevant de l’intégration simplifiée au bâti, et pour les bâtiments non résidentiels, de l’intégration au bâti, seront assortis d’une bonification d’au plus 10% en fonction de l’origine des composants des panneaux photovoltaïques». Autre nouveauté: la baisse annuelle des tarifs d’achat est plafonnée à 20% (contre 10% en moyenne par trimestre actuellement), ce qui ne rassure guère les professionnels. Le Syndicat des énergies renouvelables estime que les mesures ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il souhaitait une baisse annuelle limitée à 10% et à une revalorisaiton du tarif d’achat sur le segment 0-100 kW. Quelques nouveautés du côté des autres ENR: elles gagnent un nouveau fonds bois-carbone, un comité national filière bois et un plan national sur le biogaz.

Au chapitre de la biodiversité, la loi-cadre est confirmée pour 2013. Dès la mi-octobre, «un préfigurateur» veillera à la création de la nouvelle Agence nationale de la biodiversité. La ratification du protocole de Nagoya est au programme, tout comme l’élargissement de l’Observatoire du foncier agricole (aux fonciers naturel et forestier), de nouvelles zones protégées des ressources halieutiques, la création d’un Comité national de la biodiversité et d’un groupe de concertation chargé de la cohérence avec les futures lois sur le logement, l’urbanisme et la ville.

Quelques mesures vont compléter cette loi-fleuve: le dispositif réglementaire sur la Trame verte et bleue avant la fin 2012, le 1er programme d’actions sur la création des aires protégées d’ici mi-2013, des portraits de biodiversité communale dès l’an prochain, une cartographie des habitats terrestres et marins d’ici 2017, un plan pour les abeilles avant fin 2012, un plan sur les pollinisateurs sauvages avant fin 2013, la création du parc marin Picardie/Côte d’Opale et la poursuite du classement du marais poitevin comme parc naturel régional.

Il est aussi prévu de renforcer l’engagement de la France auprès de l’IPBES (1) avec la participation de chercheurs français. La biodiversité ultra-marine fera l’objet de stratégies territoriales et d’un inventaire pour l’outre-mer d’ici 2017. Le Conservatoire du Littoral poursuivra ses acquisitions en vue du tiers sauvage.

En revanche, la feuille de route n’apporte aucun objectif pour arrêter l’artificialisation nette des sols, une mesure d’urgence pourtant réclamée par les ONG. Elle annonce seulement un calendrier dans la future loi sur le logement, l’urbanisme et la ville que prépare la ministre Cécile Duflot. Le verdissement de la PAC sera défendu sans que le gouvernement en dise plus pour le moment. Un nouveau plan en faveur de l’agriculture biologique verra le jour avant la mi-2013, avec l’objectif de doubler le pourcentage de la surface agricole utile (SAU) entre fin 2012 et fin 2017. Le taux d’incorporation des biocarburants de 1ère génération sera plafonné à 7%. Le plan Ecophyto 2018 sera renforcé après avoir été évalué avant la fin de l’année. Des mesures devraient réformer le suivi des autorisations de mise sur le marché, la protection des bassins d’alimentation de captage et des riverains, la fin des dérogations à l’interdiction des épandages aériens. Quant à la politique de l’eau, une synthèse est attendue avant fin 2012 sur l’utilisation de la ressource dans l’agriculture. Une mesure concrète : les agences de l’eau verront leur budget rehaussé de 12,4 milliards d’euros (2007-2012) à 13,3 Md€ (2013-2018).

Côté risques sanitaires, l’interdiction du bisphénol A (proposition de loi Bapt) représente la seule avancée. Pour le reste, il faudra attendre juin 2013 pour connaître la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, fin 2012 pour lire le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les effets sanitaires des radiofréquences, 2014 pour celui sur les champs basses fréquences des lignes THT et mi-2013 pour le plan d’action prévention-épidémiologie-recherche fondamentale. Aucune mesure ne s’attaque à la pollution de l’air aux particules, pourtant responsable de 40.000 morts prématurées chaque année. Rien non plus sur les OGM malgré la publication d’une nouvelle étude sur les effets sanitaires du maïs génétiquement modifié NK603 de Monsanto (le moratoire est seulement soutenu).

La feuille de route veut aussi augmenter la part de la fiscalité environnementale, qui stagne à 1,86% du PIB en France pour une moyenne de 2,37% dans l’UE. Mais rien de précis n’est encore à l’ordre du jour. Le malus automobile sera durci (de combien?), la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sera renforcée (rendez-vous dans le PLF2013), l’avantage fiscal pour les biocarburants sera réduit puis supprimé avant la fin 2015. Pour le reste, l’heure est à l’examen et à l’expertise: taxe sur les gaz à effet de serre fluorés, fiscalité sur les engrais minéraux azotés, prix incitatif du carbone au niveau européen, TGAP sur les détergents, adaptation des TGAP sur le stockage, l’incinération et les matériaux d’extraction…

Côté gouvernance, la nouveauté est institutionnelle. Le Comité national du développement durable et du Grenelle de l’environnement (CNDDGE) est ainsi revu et corrigé pour donner naissance au Conseil national de la transition écologique. Le gouvernement augmente aussi de 10% le budget 2013 alloué aux associations environnementales et proposera ensuite des subventions triennales. A noter que des états généraux du droit de l’environnement seront organisés à la fin du printemps. Quant à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), elle n’avancera guère. Seule la différence entre les sociétés cotées ou non sera supprimée du décret du 24 avril 2012. Pour le reste, une mission se met, là encore, au travail.

(1)Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecocystems Services. C’est l’équivalent du Giec pour le climat.

http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-feuille-de-route-de-la.html

Le calendrier du débat national sur la transition énergétique est fixé


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Le débat national sur l’énergie sera structuré en trois étapes : un phase d’information, une phase de participation du public et une phase de synthèse qui doit déboucher sur un projet de loi en juin 2013. Présentation.

Faisant suite à la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre, la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, a présenté ce mercredi en Conseil des ministres une communication relative à l’organisation du débat national sur la transition écologique.

Quatre instances, trois étapes

« Ce débat sera organisé dans un souci d’efficacité environnementale, d’efficacité économique et de justice sociale. Une attention particulière sera portée aux enjeux sociaux et économiques des transitions industrielles et professionnelles ainsi que des reconversions territoriales« , a déclaré Delphine Batho.

Le débat sera animé par quatre instances : un comité national d’organisation, une commission nationale composée des six collèges invités à la Conférence environnementale (État, collectivités territoriales, employeurs, salariés, associations et parlementaires), un comité d’experts scientifiques et un comité citoyen. La commission nationale est chargée d’assurer « un dialogue avec les entreprises concernées« .

Quant au calendrier, trois étapes sont annoncées par la ministre. D’abord une phase d’information de novembre à décembre 2012. Puis une phase de participation du grand public de janvier à avril 2013 « au plus près des citoyens » avec l’appui d’un site internet dédié. « Pendant cette phase, les régions pourront constituer des conférences régionales de l’énergie permettant de mettre en cohérence l’ensemble des initiatives territoriales« , précise Delphine Batho. La région Pays-de-la-Loire a d’ores et déjà annoncé le lancement à Nantes le 1er octobre prochain d’états régionaux de l’énergie.

Enfin, la phase de synthèse et d’élaboration de recommandations en mai 2013 devra déboucher sur un projet de loi de programmation en juin 2013.

Modèle de développement sobre et efficace

Qualifié de « premier grand chantier », le Premier Ministre a indiqué le 15 septembre en clôture de la Conférence environnementale, que le débat sur la transition énergétique allait permettre « d’examiner les conditions industrielles, économiques et sociales de la mutation qui s’engage« , qui doit reposer sur « un modèle de développement sobre et efficace« .

Pour cela, il a annoncé vouloir « rompre avec le tout nucléaire pour la production d’électricité (…) mais aussi avec le tout pétrole pour les transports« . Ce sera aussi « l’occasion de vérifier la pertinence de la contribution au service public de l’électricité dans sa forme actuelle« , a précisé Jean-Marc Ayrault avant d’annoncer un certain nombre de mesures immédiates en matière de tarification progressive de l’énergie, de développement des énergies renouvelables, de consommation automobile, de rénovation du parc immobilier, de rééquilibrage du mix énergétique, ou de gaz de schiste.

La veille, en ouverture de la conférence, François Hollande avait donné le cap : « j’attends de votre conférence et surtout du débat qui va s’ouvrir après, sur la transition énergétique, que tous les acteurs puissent contribuer à poser le cadre indispensable au développement des nouvelles formes d’énergie« .

Débat animé en perspective

Le Président de la République ne devrait pas être déçu de ce côté là, de nombreuses ONG montant au créneau. Le jour même de l’ouverture de la conférence, le Réseau action climat parlait de « rendez-vous manqué entre François Hollande et le climat« , en raison de « l’abandon d’un objectif de réduction des émissions ambitieux pour 2020 (…) alors qu’il était attendu que la France s’engage sur un objectf de -30% » et de « l’oubli inquiétant du secteur des transports« .

Greenpeace, quant à elle, s’est dite « pas rassurée ». « Nous resterons vigilants sur la mise en adéquation des moyens et financements avec les objectifs sur le logement, sur les renouvelables, l’efficacité, les transports, etc. La vraie transition sera engagée quand on parlera de sortie du nucléaire et de la fin de notre dépendance aux fossiles« , a déclaré Jean-François Julliard, son directeur général.

Tout en saluant « un nouveau souffle dans la politique environnementale de la France« , le WWF se dit « particulièrement vigilant sur les conditions de déploiement du débat » en particulier sur « le contrôle de la communication des opérateurs d’électricité« .