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Articles du Vendredi : Sélection du 21 décembre 2018


L’affaire du siècle
Fondation pour la nature et l’homme, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France
https://laffairedusiecle.net

Aujourd’hui, on attaque l’état en justice avec @oxfamfrance, la @fondationNH et @notreaffaire. Et toi tu fais quoi ? #LaffaireDuSiecle

Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits.

Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.

Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.

La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.

L’État a l’obligation d’agir.

Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit, investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.

La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.

Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.

Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat. Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle..

CLIMAT : STOP À L’INACTION, DEMANDONS JUSTICE ! Soutenez le recours : https://laffairedusiecle.net

Greenpeace dépose un recours contre l’Etat français : « On doit tout tenter » contre le réchauffement climatique
France Info
www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/attaquer-un-etat-donne-une-ampleur-supplementaire-a-la-lutte-contre-le-dereglement-climatique-assure-j-f-julliard_3106003.html

Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France, estime que le recours déposé contre la France pour non respect de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique va au-delà du symbole.

Avec le recours en justice qu’elles déposent contre l’Etat français, quatre ONG entendent forcer la France à respecter enfin « la bonne trajectoire » dans la lutte contre le réchauffement climatique, a expliqué mardi 18 décembre sur franceinfo le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard. Face à l’urgence climatique, ce recours juridique – qui a déjà fonctionné aux Pays-Bas – pourrait contraindre la France à « rehausser son ambition en matière de lutte contre le dérèglement climatique », alors que notre pays est en retard sur ses propres engagements, selon Greenpeace.

Franceinfo : Est-ce qu’on est là dans une action purement symbolique avec ce recours juridique contre l’Etat ?

Jean-François Julliard : Non, on n’est pas dans une action purement symbolique, on est là pour gagner ce recours juridique. Une demande préalable indemnitaire a été déposée hier, un recours en contentieux sera déposé au mois de mars. Il y a un vrai fondement juridique, car la France, comme tous les pays de la planète, est concernée par le dérèglement climatique. À ce titre, la France a pris des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables, de réduction de sa consommation d’énergie, sauf que la France ne respecte pas les engagements qu’elle a pris elle-même. Et aujourd’hui, on reproche à la France une série de carences fautives dans la lutte contre le dérèglement climatique parce qu’elle ne respecte pas ses propres engagements. C’est pour cette raison qu’on se tourne vers le tribunal administratif, qui, on l’espère, va condamner la France et lui imposer de prendre toutes mesures utiles pour qu’enfin la France soit sur la bonne trajectoire.

En novembre, François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, avait estimé que ce n’était pas devant les tribunaux qu’il fallait régler cette question. Est-ce que c’est vraiment l’endroit pour le faire ?

C’est l’un des endroits pour le faire, oui. On a beaucoup travaillé depuis 20 ans dans les fameuses conférences mondiales pour le climat, dont la COP 24 qui vient de se terminer en Pologne, mais aujourd’hui on a besoin d’aller plus loin, de tenter autre chose. Ce levier juridique a fonctionné dans d’autres pays. Aux Pays-Bas, il y a eu une procédure à peu près similaire et qui a donné raison à ceux qui l’ont lancée, le gouvernement des Pays-Bas a été condamné à rehausser son ambition en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Ça se passe aussi dans les tribunaux, et la France doit aussi avoir une réponse face à ce recours juridique.

Concrètement, quels engagements pris par l’Etat français ne sont pas respectés ?

Dans le domaine des énergies renouvelables, la France a pris l’engagement d’atteindre 23% de part d’énergie renouvelable à l’horizon 2020. On en est à 16% aujourd’hui, fin 2018. Donc sauf si l’Etat nous prouve qu’il peut, en un an, rattraper le retard pris, on n’y croit pas beaucoup. Ensuite, la France augmente en 2016 et en 2017 ses émissions de gaz à effet de serre dans tout un tas de domaines, notamment dans le transport et l’agriculture. Il y a besoin de réduire ces émissions de gaz à effet de serre, mais la France n’est pas sur cette trajectoire-là.

C’est plus facile d’attaquer les Etats que les multinationales ?

Non ce n’est pas plus facile, ce sont deux démarches qui sont complémentaires et nécessaires. Les entreprises ont souvent des engagements qui sont de l’ordre de leur activité professionnelle, de leur business. Aujourd’hui, attaquer un Etat donne une ampleur supplémentaire. Ce sont les Etats qui négocient à la COP [conférence de l’ONU sur le climat], ce sont les Etats qui prennent des engagements pour protéger la population, pour protéger l’environnement.

 Mais, vous le dites souvent, les COP sont décevantes ?

C’est aussi pour ça qu’on attaque en justice. Ça fait plus de 20 ans qu’on a, chaque année, des COP qui sont absolument décevantes et qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il y a quelques semaines, on a entendu tous les experts du climat qui ont rehaussé d’un cran l’alerte scientifique sur le climat, nous disant qu’on avait 12 ans aujourd’hui pour faire quelque chose, et que sinon on se savait pas dans quel état la planète allait être d’ici 15 ou 20 ans, donc on doit tout tenter aujourd’hui. Et ça passe aussi par des recours juridiques pour contraindre l’Etat à prendre des mesures et des politiques publiques qui vont dans la bonne direction.

Avec le mouvement des « gilets jaunes », on a parfois entendu une opposition entre fiscalité écologique et pouvoir d’achat. Craignez-vous que toute fiscalité verte soit désormais taboue ?

Non, il n’y a pas que la fiscalité verte dans les mesures écologiques à prendre, et nous, on a beaucoup entendu dans la bouche des « gilets jaunes » un soutien à une transition écologique, mais une transition qui soit juste, équitable, redistributive, qui ne soit pas au détriment des plus démunis. Et à travers ce recours, c’est aussi cela que l’on veut porter, car on ne pourra pas réussir si on a une transition écologique qui est injuste. Il faut savoir que les plus démunis, dans le monde, sont aussi ceux qui sont les plus victimes de ce dérèglement climatique. Donc il ne faut pas opposer les deux, absolument pas.

COP24 : Face à l’urgence climatique, les États se dérobent devant leurs responsabilités
RAC
https://reseauactionclimat.org/reaction-cop24

Après deux semaines de négociations et une journée de prolongation, les 196 pays réunis pour la COP24 sont enfin parvenus un accord. Mais le texte issu des discussions propose un manuel d’application de l’accord de Paris comportant des lacunes et pose des fondations fragiles pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C.

Deux mois après la publication du rapport du GIEC et alors que les impacts du dérèglement climatique n’ont jamais été aussi visibles, les pays devaient saisir l’opportunité de la COP24 pour adopter un manuel d’application compatible avec la limitation du réchauffement à 1,5°C. Le texte approuvé aujourd’hui constitue une première base pour rendre les États redevables de leurs engagements et espérer pouvoir les relever tous les 5 ans. Mais il omet des éléments essentiels pour rendre la transition juste, inclusive, équitable et pour apporter des réponses aux plus vulnérables face à la crise climatique.

Tout d’abord, le texte ne prévoit pas l’inclusion des droits humains, de la sécurité alimentaire et de l’égalité de genre dans l’application de l’accord de Paris. Bien que 128 millions de dollars aient été promis au Fonds d’adaptation, le mode d’emploi établit des règles trop faibles pour rassurer les pays en développement que les financements climatiques seront bien réels et adéquats. Les conséquences irréversibles du dérèglement climatique, pourtant bien réelles, sont quant à elles reléguées au second plan. Faute d’accord, les discussions sur les marchés carbones seront reportées à plus tard.

Au cours des deux dernières semaines, de nombreux pays vulnérables et des pays développés, dont plusieurs membres progressistes de l’Union européenne, ont déclaré être prêts à rehausser leurs objectifs climatiques avant 2020. Mais alors que le travail du GIEC a bien été reconnu, l’inertie de la Présidence polonaise et l’opposition persistante de quelques pays ont limité la portée du texte et l’obligation formelle de voir relever les efforts de tous les États avant 2020.

Ces résultats sont d’autant plus décevants qu’à travers le monde, notamment en France, les citoyens appellent les gouvernements à accélérer sans attendre leurs actions climatiques. Pour le Réseau Action Climat, cette transition doit aussi être plus juste et intégrée dans un projet de société cohérent. Alors que la France se targuait d’allier une diplomatie classique des négociations climatiques à une diplomatie innovante à travers l’organisation des sommets « One Planet », la faible représentation politique au niveau gouvernemental a entaché son rôle de leader politique dans l’espace onusien.

Il revient désormais à tous les gouvernements de traduire les conclusions de la COP24 en politiques climatiques nationales plus ambitieuses, afin de revenir avant 2020 avec des objectifs relevés.

En France, pour Emmanuel Macron, cela commence par placer au cœur de ses politiques publiques l’enjeu climatique et le respect des budgets carbone engagés dans la LTECV, au lieu de ralentir l’effort climatique. Cela vaut aussi pour l’Union européenne, qui doit aujourd’hui graver dans le marbre l’objectif de neutralité en gaz à effet de serre avant 2050 et surtout s’engager à revoir à la hausse son objectif de réduction d’émissions pour 2030. L’ensemble des pays devra revenir, lors du sommet sur le climat de l’ONU en septembre 2019, avec de nouveaux engagements plus ambitieux pour redresser la barre.

Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace : « la COP24 est une opportunité manquée malgré le rapport spécial du GIEC »
Propos recueillis par Julien Leprovost
www.goodplanet.info/actualite/2018/12/18/clement-senechal-porte-parole-de-greenpeace-la-cop24-est-une-opportunite-manquee-malgre-le-rapport-special-du-giec

De nombreuses ONG (organisations non-gouverne tales) écologistes jugent le résultat de la COP24 sur le climat décevant surtout après le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié en octobre. Ce document réalisé à la demande, en 2015, des pays engagés dans les négociations climatiques réitère pourtant l’urgence d’agir pour limiter l’augmentation des températures sous les 1,5 °C. Or, les engagements pris lors de la COP21 de Paris sont insuffisants pour y parvenir. L’appel du GIEC, qui fournit des rapports qui doivent servir de base scientifique sur laquelle les négociations sur le climat s’appuient, ne semble pas avoir été entendu. Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace et chargé de campagne climat revient sur ce qui s’est passé durant cette COP24 en Pologne.

Quel bilan faites-vous de la COP24 ?

Le bilan est décevant, la COP24 est une opportunité manquée malgré le rapport spécial du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur un monde à 1,5 °C publié en octobre. Les États n’ont pas trouvé un consensus pour revenir en 2020 avec des ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre compatibles avec l’objectif de limiter la hausse du réchauffement à 1,5 °C à la fin du siècle. Le manuel d’application adopté par la COP24 se fonde sur la base du plus petit dénominateur commun. Il manque les financements, l’ambition, sans parler des questions de droits humains et de sécurité alimentaire.

Rétrospectivement, comment se sont déroulées les négociations ?

Nous avons assisté à un dialogue de sourds entre les pays riches qui défendaient leurs intérêts industriels et les pays pauvres, dont les États insulaires, qui jouaient leur survie. L’Union européenne, dispersée sur la question, n’a pas su jouer le rôle moteur qu’on attendait d’elle tandis que la France était aux abonnés absents. Lors de la première semaine de négociations techniques, les choses ont peu avancé. La présidence polonaise de la COP a donné peu d’impulsion. Et, en fin de première semaine, les Émirats Arabes Unis, les États-Unis, le Koweït et la Russie ont refusé d’accueillir favorablement le rapport du GIEC pourtant commandé lors de la COP21 par la communauté internationale. La deuxième semaine, les négociations politiques ont été peu fructueuses.

Quel a été l’impact de cette position adoptée par ces 4 pays ?

Cela laissait présager qu’aucune décision de la COP24 allait obliger les États à revoir leurs feuilles de route. De plus, le refus d’accueillir favorablement le rapport du GIEC sape les bases scientifiques et les fondements mêmes de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC) et donc des COP.

Est-ce que la crise des gilets jaunes a pesé dans les négociations ou sur le rôle de la France ?

Du fait de l’absence du président Emmanuel Macron ou du Premier ministre Édouard Philippe, la délégation française disposait de peu de légitimité politique. La question des gilets jaunes a animé les discussions notamment sur le thème de la transition juste et la manière d’organiser socialement les efforts à fournir.  La France est apparue comme le parfait contre-exemple en la matière en n’étant pas capable de mettre l’enjeu écologique au cœur d’un projet de société.

Les mêmes questions de l’ambition des pays, celles du financement, des règles d’application de l’accord ou encore celles de la responsabilité historique persistent d’une COP à l’autre. Pourquoi, selon vous, les négociations patinent depuis 10 ans, et ce malgré l’urgence répétée ?  

Les négociations patinent depuis l’amendement de Doha sur le protocole de Kyoto. L’Accord de Paris était un effort et une réussite pour remettre du multilatéralisme et des ambitions avec l’objectif de 1,5 °C. La COP24 a quand même abouti à un livret d’application de l’Accord de Paris, c’était son mandat. Le processus des COP se poursuivra même si le contexte géopolitique actuel se montre difficile et hostile au multilatéralisme. Ce qui se joue est la question des inégalités mondiales : les pays riches ne veulent pas lâcher grand-chose tandis que les pays en développement n’ont pas le poids géopolitique pour négocier d’égal à égal avec les grands pays comme les États-Unis, la Russie, la Chine ou encore l’Union Européenne.

Faut-il revoir la gouvernance mondiale sur le climat ?

C’est compliqué car il n’existe pas aujourd’hui d’instances mondiales capables d’imposer aux États des règles contraignantes et il faut faire avec les bonnes volontés des uns et des autres. Il serait bien d’exclure le secteur privé et les lobbys des couloirs et des discussions lors des COP. Les espaces onusiens restent des endroits où des pays qui n’existent jamais internationalement peuvent avoir une voix pour discuter avec les pays riches. C’est important qu’ils soient vus, entendus et puissent discuter. Il ne faut pas développer une diplomatie parallèle, comme les One Planet Summit qui déroule le tapis rouge au secteur privé sans élaborer ni évoquer d’agenda contraignant.

Pour répondre à l’urgence climatique, il faudrait se demander individuellement et collectivement ce à quoi nous sommes prêts à renoncer dans nos modes de vie pour préserver un environnement viable. La question n’est-elle pas éludée ?

Cette question n’est pas présente au niveau politique. Cette discussion n’a pas été organisée. Le président Emmanuel Macron est incapable de s’opposer aux intérêts industriels qui font partie du problème et il n’organise pas une transition écologique basée sur la justice sociale.

Effectivement, nous pouvons discuter sur le renoncement en termes de confort, de mobilité ou de modalités matérielles. Mais, cette discussion ne doit pas être déconnectée de la question de l’égalité sociale. Il ne sera pas possible d’aller vers une transition écologique dans un contexte de montée des inégalités sociales surtout si le poids des mesures pèse plus sur les plus modestes tandis que les plus riches bénéficient de cadeaux fiscaux.

Gilets jaunes : «Comment rendre juste la taxe carbone et minimiser ses impacts sociaux ?»
Audrey Berry
www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/16/gilets-jaunes-comment-rendre-juste-la-taxe-carbone-et-minimiser-ses-impacts-sociaux_5384629_3232.html

Les recettes de la fiscalité verte permettraient de compenser largement les inégalités sociales qu’elle peut générer, estime l’économiste Audrey Berry, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Si la taxe carbone n’est qu’en partie responsable de la hausse des prix à la pompe, elle cristallise la colère de nombreux Français. Introduite en 2014, elle est en réalité peu connue du grand public. Car si son montant augmente progressivement dans le temps, elle est restée indolore du fait d’une baisse concomitante du prix du baril de pétrole brut. Mais les prix du pétrole ont remonté, et la somme cumulée des hausses annuelles de cette taxe n’est plus négligeable dans le prix des carburants (environ 10 % en 2018). Son coût est devenu visible et suscite des oppositions, désormais au coeur d’enjeux d’équité et d’impacts sociaux insuffisamment traités.

Le poids de la hausse des dépenses en énergie sur le budget des ménages est réel. La contestation actuelle est symptomatique d’une vulnérabilité croissante des ménages aux prix de l’énergie, aussi bien dans la mobilité que dans le logement.

La fiscalité carbone a trois types d’impact.

D’abord, elle génère une perte de pouvoir d’achat. En 2018, la taxe carbone aura augmenté en moyenne de 275 € la facture énergétique des ménages français.

Ensuite, elle aggrave les inégalités économiques et territoriales préexistantes. Les 10 % les plus pauvres sont 2,7 fois plus touchés par la taxe carbone, en proportion de leur revenu, que les 10 % les plus riches. De même, les ménages ruraux et périurbains sont 1,4 fois plus touchés que les urbains.

Enfin, elle exacerbe le phénomène de la précarité énergétique, c’est-à-dire des personnes qui éprouvent des difficultés à se chauffer et à se déplacer. L’impact d’une hausse des prix de l’énergie est d’autant plus important qu’ils sont contraints dans leurs comportements – logement mal isolé, pas d’alternative à la voiture, etc. La mise en place de solutions d’accompagnement apparaît essentielle, sans quoi la taxe carbone ne pourra être perçue que comme punitive.

Financer des politiques publiques ambitieuses

Dans ce contexte, comment rendre juste la taxe et minimiser ses impacts sociaux ?

En reflétant le coût social du carbone, la taxe a pour objectif d’orienter les choix de consommation vers les énergies les moins carbonées. Les expériences étrangères, notamment en Suède et au Canada (Colombie-Britannique), montrent que les ménages ajustent leurs comportements lorsqu’ils anticipent une hausse durable du prix du carbone. En cela, elle constitue une politique essentielle à l’atteinte de nos engagements climatiques.

Le gouvernement doit exposer ses objectifs. Il doit aussi faire preuve de plus de transparence sur l’utilisation des recettes de la taxe carbone. Les réticences pourraient être atténuées en combinant la taxe carbone avec des mesures compensatoires qui pourraient prendre la forme de transferts monétaires, d’une réduction de l’impôt sur le revenu ou des taxes sur le travail.

Mais comme la taxe carbone génère des recettes importantes pour le gouvernement, elle constitue une opportunité de financer des politiques publiques ambitieuses pour soutenir les ménages. Les recettes sont estimées à 8 milliards d’euros en 2018 et devraient doubler d’ici 2022. Un chèque énergie a été mis en place en 2018, il s’agit d’une aide au paiement de facture pour les ménages sous conditions de ressources. Et en 2019, le gouvernement a décidé de porter son montant moyen de 150 € par an à 200 € par an. Mais cette hausse reste insuffisante au regard des difficultés vécues par une partie de la population. Pour comparaison, la réduction de facture énergétique qui permettrait aux ménages de sortir de la précarité énergétique devrait être d’environ 600 € selon l’Observatoire national de la précarité énergétique. Le chèque énergie représentant un coût pour l’Etat estimé à 740 millions d’euros en 2019, la marge d’action est donc grande par rapport aux milliards d’euros générés par la taxe carbone. De manière similaire, les 20 € de chèque carburant proposés par M. Macron le 6 novembre constituent un coup de pouce supplémentaire, mais ne répondent pas mieux à l’ampleur des enjeux.

Les inégalités engendrées par la taxe carbone pourraient de fait être compensées à un coût raisonnable par rapport aux recettes qu’elle génère. Pour cela, une plus large part des recettes de la taxe carbone devrait être fléchée vers les ménages modestes. Il s’agirait de proposer des solutions pour soulager leur budget à court terme et accompagner leur adaptation à moyen terme : augmenter plus fortement le montant du chèque énergie et élargir sa cible, aider à la rénovation des logements en location, financer des solutions de mobilité inclusive dans les territoires, renforcer les subventions au renouvellement d’équipements ou encore améliorer les éco-prêts à taux zéro.

Réchauffement climatique : nous avons demandé à 3 philosophes pourquoi nous réagissons si peu devant le danger
Christine Siméone@chrissim2
www.franceinter.fr/environnement/rechauffement-climatique-nous-avons-demande-a-3-philosophes-pourquoi-nous-reagissons-si-peu-devant-le-danger

Détérioration de l’environnement, réchauffement climatique, que l’on considère que c’est la faute des Humains ou pas, du capitalisme ou non, pourquoi nos vies quotidiennes changent-elles si peu finalement ? Question à 2 philosophes et 1 paléoanthropologue.

Au moment où se déroule la COP24 dans l’espoir de mettre en application l’accord de Paris sur la réduction des gaz à effet de serre et la limitation du réchauffement de l’atmosphère terrestre. Au moment où mille initiatives sont prises par les citoyens et les institutions en ce sens, comment les intellectuels peuvent-ils nous guider ?

Le plastique tue la planète à petit feu, l’industrie et les transports polluent l’air que l’on respire, le climat se dérègle provoquant canicules, sécheresses ou au contraire inondations. Pour autant, il n’y a pas encore de réaction massive individuelle pour laisser sa voiture au garage,  bouder les distributeurs de cafés avec leurs gobelets en plastique. On s’en parle tout le temps, mais globalement, nous continuons de polluer. Les désordres du climat et l’effondrement de la biodiversité font la une des journaux, pas les milliers d’initiatives prises par certains, sur le terrain, pour faire à leur échelle, ce qu’ils peuvent.

Catherine Larrère : « Les élites n’y voient pas plus clair que les autres »

Catherine Larrère est philosophe, spécialiste de la pensée de Montesquieu et de l’éthique de l’environnement. Présidente de la Fondation de l’Écologie Politique, elle est notamment l’auteure d’essais ou d’ouvrages collectifs, dont Penser l’anthropocène (Les Presses de Sciences Po, 2018).

Pourquoi avons-nous l’air de ne pas réagir et de continuer à consommer et fonctionner sur les mêmes modèles ?

Selon elle, depuis une bonne cinquantaine d’années que les scientifiques ont attiré l’attention sur l’ampleur de la crise environnementale et ses conséquences potentiellement catastrophiques, le diagnostic est établi et les remèdes sont connus. Pourtant on agit très peu et les résultats sont très insuffisants. « Les États, qui sont en charge de l’intérêt général, sont défaillants, allant même jusqu’à refuser d’agir. Mais, d’une certaine façon, nous sommes tous dans le déni : nous avons beau savoir, nous ne changeons pas nos façons de vivre. », explique-t-elle.

Si les effets du changement climatique sont de plus en sensibles, on s’y habitue plus ou moins, parce que cela se fait sentir peu à peu.

C’est une leçon des catastrophes passées : qu’il s’agisse de la fin de l’âge du bronze, ou de l’effondrement de l’empire romain, cela a pris du temps et on ne s’est pas vraiment mobilisé. Cela veut-il dire que personne ne fait rien, que personne ne se rende compte de rien ? On peut estimer que ceux qui s’affirment le plus ouvertement climato-sceptiques, comme Trump, cherchent en fait à maintenir la majorité dans la passivité afin de permettre aux plus riches de se sauver dans l’effondrement général. Mais on peut aussi mettre en doute le fait que les élites soient à ce point clairvoyantes.

Une des leçons des effondrements précédents est que les plus favorisés, ceux qui vivent mieux, sont moins conscients de la gravité de la situation que ceux qui en souffrent le plus directement et qui ont déjà une culture de la catastrophe.

Pascal Picq : « On fait la balance entre les gains et les pertes dus au changement »

Pascal Picq est paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France, spécialiste de l’évolution de l’Homme et des grands singes.

Il a travaillé sur les archaïsmes de nos sociétés vis-à-vis des femmes notamment, (Nouvelle Histoire de l’Homme Perrin 2005) et s’est engagé pour la laïcité. Il est aussi auteur de S‘adapter et innover pour survivre, et plus récemment chez Allary éditions, de Le Nouvel Age de l’humanité, les défis du transhumanisme expliqués à une lycéenne.

Pourquoi on ne réagit pas ? C’est exactement la question que je pose dans l’un de mes ouvrages. Pourquoi les blessures que les hommes infligent à la Terre et à l’Humanité elle-même ne suscitent-elles pas davantage de prise de conscience et des actions plus résolues ? 

Face à n’importe quelle situation, notre cerveau fait une sorte de balance des avantages et inconvénients à prendre telle ou telle décision. On réfléchit à un temps « t », sur les bonus et malus qu’impliquerait une décision ou un changement. On assure ses gains et on fait des paris sur les pertes.

En ces temps de réchauffement climatiques, ceux qui restent sur leur position sont ceux qui regardent leurs gains.

Par ailleurs, on ne peut pas avoir peur d’un danger qu’on n’a pas encore vécu. L’instinct de survie ne peut-être sélectionné que face à un danger déjà expérimenté. Enfin, c’est culturel. Les systèmes de patriarcat et de domination sur lesquels nous fonctionnons sont des constructions culturelles.

Les philosophes ne nous aident pas beaucoup, surtout quand, comme tout le monde, ils pensent en restant dans une distinction entre l’Homme et la Nature.

Emilie Hache : « Il y a une colère saine et constructive à avoir pour imposer un changement aux États »

Emilie Hache est l’auteur de Ce à quoi nous tenons, Propositions pour une écologie pragmatique (éditions de la découverte).

Pourquoi on ne bouge pas vraiment ? La question est sur toutes les lèvres. Pourtant, nombreux.ses le font, s’interrogent, remettent en cause. Il y a de fait une colère saine et constructive à avoir pour imposer un changement aux Etats. Cela peut paraître paradoxal, mais il est urgent de ne rien d’attendre d’eux, tout en faisant tout pour les forcer à agir. Si l’on prend l’exemple de la COP24, je n’attends rien d’un événement comme celui-là. Ces accords sont toujours bien trop peu ambitieux et ne sont surtout jamais contraignants, c’est pour cela que les gens s’y intéressent peu. L’espoir est du côté de la société civile : regardez la victoire inimaginable il y a encore quelques années des habitant.e.s de Notre-Dame-des-Landes. Même si l’Etat fait tout pour qu’on oublie la possibilité d’alternatives viables et heureuses, comme le dit l’anthropologue anarchiste David Graeber, ces dernières existent, elles sont de plus en plus nombreuses, et sont source d’inspiration les unes pour les autres.

Heureusement, car la situation est véritablement dramatique, et les « sacrifié.e.s » du changement climatique risquent d’être de plus en plus nombreux.ses. Rappelez-vous comme en Californie les personnes les plus fortunées ont combattu les incendies avec des services privés de pompiers, pendant que le reste de la population regardait leur maison et leurs biens partir en fumée. L’économiste Juan Martinez-Alier parlait il y a quelques années déjà d’une écologie des riches qu’il opposait à une écologie des pauvres. On y est, en France comme aux Etats-Unis, et c’est ce contre quoi il faut se battre.

Urgence climatique : seuls ceux qui ont des ressources psychologiques fortes peuvent vivre avec
France Inter avec AFP, Christine Siméone@chrissim2
www.franceinter.fr/environnement/urgence-climatique-seuls-ceux-qui-ont-des-ressources-psychologiques-fortes-peuvent-vivre-avec

C’est l’avis du philosophe australien Clive Hamilton. Il était présent à la COP21 à Paris, il a suivi la COP24. Pour lui, cela fait peur de penser à un monde à +4°C, alors on se protège en utilisant des mécanismes de défense. Il est assez pessimiste pour l’avenir.

Face à la terrible vérité scientifique du changement climatique, les humains mettent en place divers « mécanismes de défense psychologiques« , explique le philosophe australien Clive Hamilton. Peu nombreux sont ceux capables de « vivre avec, au quotidien », poursuit l’auteur du best-seller « Requiem pour l’espèce humaine« . Paru en 2010, cet ouvrage décrit l’installation d’un enfer sur Terre, avec moins d’un milliard d’êtres humains sur Terre. Une prévision pour le XXIIe siècle.

Hamilton était présent dans les coulisses de la COP21, et à l’époque, alors qu’on annonçait la signature de l’Accord de Paris, il était optimiste.  Mais il estime aujourd’hui qu’il est tombé dans un piège : « La COP de Paris était unique (…), on avait l’impression d’être enfin à un tournant. L’ambiance était grisante, et je suis tombé dans le piège. Quelques obstinés comme (le scientifique) Kevin Anderson, disaient ‘il est trop tard, ça ne marchera pas’, mais j’ai choisi d’écouter des gens engagés convaincus que c’était un tournant. Une lueur d’espoir après des années d’accablement semblait libératrice. J’aurais dû me méfier. Qu’est-ce qui s’est passé ? En un mot, Trump. N’oubliez-pas qu’il a été élu en tant que climato-sceptique ».

Selon Clive Hamilton, l’accusation contre le catastrophisme est « une invention astucieuse d’une entreprise de relations publiques travaillant pour les énergies fossiles. En fait, les scientifiques et les défenseurs de l’environnement ont hésité à dire la vérité au public sur l’ampleur et l’irréversibilité du réchauffement.  Il y a plusieurs raisons pour minimiser les dangers.

Certains scientifiques se sont laissé intimider, subissant les attaques constantes des négationnistes de la science climatique et des politiques conservateurs. Ce sont des êtres humains, mais en tant qu’experts ils ont une responsabilité d’informer la population sur la science, surtout quand les pires scénarios deviennent réalité.  Les défenseurs de l’environnement ont d’autres raison. Ils sont convaincus que raconter des histoires de fin du monde est contre productif, qu’ils doivent donner de l’espoir aux gens parce que la morosité les immobiliserait ou bien  ils voudraient faire la fête en attendant de mourir« .

« Un vœu pieu est propagé par certains, convaincus (…) que les humains vont créer un monde magnifique de prospérité pour tous dans un jardin des délices »

Arrivé à un point où le réchauffement climatique est irréversible et ne peut être qu’éventuellement limiter dans son augmentation, les pays et les peuples réagissent différemment. Clive Hamilton fait la différence entre les États-Unis, « _où l’optimisme est enraciné dans la culture », et l’Europe et sa longue histoire de violences, où, selon lui, « les Européens sont mieux préparés psychologiquement pour ce qui va arriver »_

« Quand quelqu’un me dit ‘nous devons donner de l’espoir aux gens’, je lui réponds: ‘Espoir de quoi ?’ Nous avons dépassé le cap d’un réchauffement climatique réversible. La question est maintenant : que devons-nous faire pour le contenir sous les +2°C et non +4°C?  Un vœu pieu est propagé par certains, convaincus (…) que les humains vont créer un monde magnifique de prospérité pour tous dans un jardin des délice_s.

Devant la prise de conscience généralisée et la mobilisation croissante des citoyens, des jeunes, face à l’urgence climatique, il y a une demande de réponse politique. Toutefois, chacun, au quotidien a une manière différente de réagir.

 » Il y a ceux qui nient la vérité, ceux qui se disent que ça ne peut pas être si terrible, ceux qui croient qu’une solution sera trouvée pour faire disparaître le problème, et ceux qui connaissent la vérité mais qui ne la laisse sortir que par moment. Seuls quelques uns, avec des ressources psychologiques fortes, sont capables de vivre avec en permanence. Certains militants sont comme ça. Cela fait peur de penser à un monde à +4°C, les extinctions, les mauvaises récoltes, les migrations de masse, les tempêtes et les incendies. Alors on se protège en utilisant des mécanismes de défense psychologiques. On l’ignore, on ne lit pas certains reportages, on se dit que les humains ont résolu d’autres problèmes difficiles, ou on espère que Dieu nous sauvera« , explique Clive Hamilton.

À Paris, les activistes du climat ont ciblé la Société générale, banque fossile »
Lorène Lavocat et Sarah Hadrane (Reporterre)
https://reporterre.net/A-Paris-les-activistes-du-climat-ont-cible-la-Societe-generale-banque-fossile

Vendredi 14 décembre, près d’un millier de militants pour le climat ont bloqué les environs du siège de la Société générale. Leur but ? Dénoncer ses investissements dans les énergies fossiles les plus polluantes.

Ce vendredi 14 décembre au matin, le boulevard Haussmann grouille d’activité. Les clients se pressent au Printemps, d’autres flânent devant les Galeries Lafayette. De l’autre côté de l’avenue, l’imposant bâtiment de la Société générale reste étrangement calme, ses portes dorées sont closes. Sur les trottoirs alentour, de petits groupes munis de seaux, de balais et de serpillières discutent, en attente du signal de départ. En ce dernier jour de la COP24 à Katowice, en Pologne, les activistes pour le climat se sont donné rendez-vous devant le siège social de la banque pour une opération de « grand nettoyage ».

Comme l’a raconté Reporterre, la Société générale finance toujours les énergies les plus polluantes : charbon, gaz de schiste, pétrole. « Cela fait près d’un an qu’on leur demande d’arrêter ce soutien aux énergies fossiles, en vain, explique Lorette Philippot, des Amis de la Terre. Donc aujourd’hui, on est venu en nombre leur dire Stop. »

La banque présente le gaz de schiste comme « une énergie de transition nécessaire »

10 h, le top départ est donné. Très vite, des dizaines de militants revêtent un gilet jaune marqué « Action non violente COP21 », du nom de l’ONG formée lors du Sommet de paris en 2015 pour mener des actions de désobéissance civile. Ils traversent le boulevard encombré de véhicules, et bloquent la circulation. Des « Bob l’éponge » sautillants envahissent la rue, bientôt suivis d’une foule de plusieurs centaines de personnes. Le slogan phare du mouvement — « On est plus chaud, plus chaud que le climat » — retentit entre les édifices clinquants du 9e arrondissement, couvrant bientôt le vrombissement de la circulation.

Très vite, des CRS se déploient devant la banque, puis encerclent les manifestants. Bien qu’annoncé de longue date sur les réseaux sociaux, le rassemblement n’a pas été déclaré en préfecture. « C’est un acte de désobéissance, on n’a pas demandé une permission que, de toute façon, on n’aurait pas eue explique un militant. Les dirigeants brisent leurs promesses de lutter contre le changement climatique, donc nous, on brise certaines lois. Quand on n’a plus d’autres possibilités de se faire entendre, on est obligé d’en passer par là. »

Visiblement à cran, certains policiers n’hésitent pas à dégainer bombe lacrymogène et matraque, ordonnant aux militants de reculer, sans succès. Le « contact police » nommé pour l’événement, Gabriel Mazzolini, est bientôt interpellé et emmené au commissariat. On apprendra par la suite qu’il a été placé en garde à vue pour « entrave à la circulation routière » et « organisation de manifestation sans déclaration préalable à la préfecture ». Il sera relâché vers 18 h30.

Au milieu de la foule restée compacte, une camionnette supportant une scène a été stationnée. Jon Palais, l’un des porte-parole d’ANV-COP21, rappelle que « nos actions relèvent du bon sens et de la responsabilité civique, parce que nous sommes en état d’urgence climatique ». « Alors que nous sommes entrés dans l’ère des impacts du dérèglement climatique, des multinationales comme la Société générale continuent à soutenir des projets climaticides et qui aggravent la situation », fustige-t-il, provoquant des huées indignées parmi les participants.

Désignée depuis plusieurs mois comme « championne des énergies sales », la banque a répliqué ce vendredi 14 décembre par une campagne de tweets sponsorisés estampillés #PourLeClimat. Dans un communiqué, elle explique « poursuivre l’objectif collectif de limiter le réchauffement climatique en dessous des 2 °C » et dénonce les «  opérations de dénigrement menées sur le terrain dans les agences en France prenant à partie les collaborateurs de Société générale ». « Rien ne justifie de mettre en danger la réputation et la sécurité de nos collaborateurs, en les livrant en pâture aux médias sociaux et en transformant leur lieu de travail en une scène de spectacle », argue l’entreprise, qui admet soutenir le gaz de schiste, « une énergie de transition nécessaire ».

« Doucement, la police, on fait ça pour vos enfants »

Un avis qui n’est pas partagé par Jason Opeña Disterhoft, un militant étasunien présent sur le boulevard Haussmann : « Le terminal d’exportation de gaz de schiste au Texas a de nombreux effets sur les communautés locales, explique-t-il à Reporterre. En plus des risques d’explosion, il y a des pollutions et beaucoup d’émission de gaz à effet de serre. »

« Nous savons ce que vous faites, Société générale, on ne l’accepte pas et on ne vous laissera pas faire, lance Jon Palais en direction des fenêtres du siège social. Nettoyer une banque sale, c’est la manière dont nous devons agir en tant que citoyens et c’est ce que nous sommes venus faire ! »

Les slogans s’enchaînent – « Contre le gaz de schiste, on résiste », « Planète invivable, So Gé coupable » — tandis que les CRS se rapprochent, apparemment décidés à dégager les bloqueurs. « On s’assoit, on serre, on fait le tapis », lance une des coordinatrices au micro. Instantanément, les centaines d’activistes s’assoient ou s’allongent, se tenant fermement les uns les autres par les bras, entremêlant jambes et pieds. Sans ménagement, les policiers empoignent un à un les militants, les transportant ou les traînant sur le sol jusqu’au trottoir. « On est non violents, il n’y a pas de raison d’être violent avec nous », tente Jimmy, venu de Montaigu pour l’occasion. « Dans cette période, les rassemblements de personnes peuvent vite devenir dangereux, rétorque un CRS. On était à Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, on a bien vu de quoi étaient capables les écologistes ! »

Difficile pourtant de déloger une assemblée compacte, soudée, et apparemment déterminée à rester sur le bitume du boulevard. Et lorsqu’un petit groupe tente d’atteindre les murs de la banque avec leurs éponges, un policier bouscule violemment une manifestante, qui s’effondre lourdement sur le sol. Un jeune homme muni d’un brassard « médic » orné d’une croix rouge rapplique immédiatement. Et tandis que la dame sonnée reprend ses esprits,, le CRS s’approche d’elle pour s’excuser.

La tension est palpable, mais les appels au calme, les mains levées, les « doucement, la police, on fait ça pour vos enfants » scandés à l’envi paraissent désorienter les forces de l’ordre. « Ils ne savent pas quoi faire, c’est compliqué de nous enlever un par un quand on est près de mille, constate Pauline Boyer, d’ANV-COP21. Ils n’ont plus l’habitude d’une foule sans hostilité. »

Sur la scène, le rappeur Kalune commence un slam, main levée en signe de paix. « Au nom d’un monde qui s’écroule sous nos yeux, au nom de 200 espèces qui disparaissent chaque jour, au nom de tous ces printemps qui deviennent silencieux, on vous demande moins de chiffres, plus de morale et plus d’amour », lance-t-il. « Oui plus d’amour ! » lui répond la troupe allongée à terre.

« Vous pouvez réprimer nos actions par la violence, on reviendra par la porte pacifique de la désobéissance. Vous pouvez interdire nos manifestations, vous savez quoi ? On reviendra, Société générale, poursuit le chanteur. SOS société dans un mal-être général, c’est la bourse contre la montre et nous on n’a plus le choix, SOS société, notre planète va si mal ».

Le flow du rappeur semble faire mouche. Un CRS esquisse même un cœur sur son bouclier. Solidement accrochés par les bras, Thomas et Rose-Marie lancent la discussion avec un policier. « On ne fait pas ça contre vous mais pour vous, pour nous tous, pour vos enfants aussi, expliquent-ils. Vous nous dites que ce n’est pas le bon moment, on comprend bien, mais il y a toujours une bonne raison de reculer l’engagement, et le dérèglement climatique n’attend pas, lui. » Stoïque et silencieux, le CRS recule d’un pas en hochant la tête.

« Ça donne une sensation de force, de voir ce qu’on arrive à faire en étant non violent »

« Je suis fière que nous soyons là si nombreux, qu’on arrive à bloquer le boulevard, c’est inédit », sourit Rose-Marie, pas du tout frustrée de ne pas pouvoir frotter les vitres de la Société générale. « On s’y attendait, on savait qu’il y aurait des policiers, on se doutait qu’ils ne nous laisseraient pas faire, ajoute Thomas. Tant pis, on a quand même montré notre détermination… et on va continuer ! »

Plus d’une heure après le début de l’opération, une coordinatrice sonne la fin du blocage… et le début de la « journée de nettoyage ». Car les militants ont prévu de se rendre dans les 150 agences Société générale de la capitale avec leurs balais.

Les activistes libèrent la rue et se dispersent aussi vite qu’ils étaient arrivés. Tout sourire, Claire, Patrick et Florence font une pause sur le trottoir. « Ça donne une sensation de force, de voir ce qu’on arrive à faire en étant non violent », lance Claire. Au total, les ONG ont comptabilisé 912 participants à cette opération « inédite » : « Il s’agit de la plus grosse action réalisée contre une banque sur le thème du climat », précise Pauline Boyer.

Par petites grappes, les militants s’engouffrent dans le métro. Près d’une vingtaine de groupes se sont ainsi répartis les agences à « nettoyer ». Place de la République, les « Poké LU » regroupent une quinzaine d’activistes venus de Nantes, du Mans et de Montaigu. Certains militent depuis longtemps, d’autres ont découvert l’action non-violente lors du tour Alternatiba de cet été. Tous ne se connaissent pas : ils se sont retrouvés le matin même aux aurores.

Élodie étudie la liste des défis à relever dans l’après-midi : « En plus de visiter les banques, nous devons faire une photo sexy de Bob l’éponge, faire une photo avec un employé de la Société générale, improviser une danse devant une agence… » L’action désobéissante prend des allures de grand jeu.

Après une « chorégraphie du balai » improvisée et quelques sandwichs engloutis, la petite troupe se masse pour un dernier briefing. Chacun a son rôle à jouer. Il y a les bloqueurs de porte, les teneurs de banderoles, les nettoyeurs, la photographe. Certains sont chargés de parler avec le personnel, d’autres de distribuer des tracts. Vers 14 h, l’« éclaireur » revient : « On peut y aller, c’est bon ! » Les quinze militants se mettent en marche, direction le boulevard Magenta.

Devant l’agence rouge et noire, les bloqueurs entrent et retiennent les portes, tandis que les autres revêtent leurs gilets jaunes avant de s’engouffrer dans la boutique. Vite, on balaie le sol, frotte le distributeur de billets, installe la banderole indiquant « Société générale, on veut pas d’énergies sales ». Le directeur de l’agence arrive, bien au courant de l’action. « Votre banque finance des entreprises qui vont rendre notre planète invivable », commence une activiste. « De toute façon on est aujourd’hui à un point de non-retour, lui répond le banquier. On peut juste limiter la casse. » « Non, on a encore quelques années pour éviter de dépasser le seuil des 1,5 °C, réplique Txetx Etcheverry, membre de Bizi et d’Alternatiba. Seulement, en finançant les énergies fossiles, la Société générale nous emmène tout droit vers 4 °C de réchauffement. Et cela signifie une planète où ne pourra plus vivre la plupart de l’humanité ».

Le directeur acquiesce, affirme « comprendre l’action menée » : « Mais je ne peux pas m’engager, nous sommes une agence locale », conclut-il, non sans avoir promis de faire remonter à sa direction les demandes des militants. Les activistes ressortent cinq minutes plus tard, posent pour la photo afin de « valider » l’agence, puis se lancent à l’assaut d’une nouvelle banque. Toute la journée, la vingtaine de groupes non-violents ont quadrillé la capitale, éponges en main. En 2017, suite à une campagne de mobilisation, la BNP avait annoncé arrêter ses financements aux énergies fossiles.

GuraSOS: « Zubietako proiektua berbideratu eta administrazioaren eta herritarren arteko konfluentzia bilatu »
Zero Zabor @zero_zabor
www.argia.eus/albistea/gurasos-zubietako-proiektua-berbideratu-eta-administrazioaren-eta-herritarren-arteko-konfluentzia-bilatu

GuraSOS elkarteak prentsaurrean azaldu duenez, Gipuzkoako Foru Aldundiak Zubietako erraustegiaren gaian, ez du gainditu herritarrek parte-hartzearen bidez egin dioten azterketa, eta instituzioek aspalditik gai honetan dakarten gardentasun falta azaltzeko Gipuzkoako Diputazioak orain artean zabaldu gabeko dokumentazioa erakutsi du. Ororen buru, « Zubietako proiektua berbideratzeko eta Administrazioaren eta herritarren arteko konfluentzia bilatzeko deia egiten dugu » esan du GuraSOSek.

GuraSOSeko ordezkariek prentsari erakutsi dizkiote 2002an orduan abian jartzen ari zen PIGRUG idazteko prozesuan egindako parte hartze prozesu mugatuaren eta aurten bertan egindako beste baten dokumentuak, orain arte ezagunak ez direnak, horiekin erkatuz berrikitan Hitzartu prozesuaren baitan GuraSOSek antolatutako tailer baten ondorioak. ARGIAk herritar guztien esku jartzen ditu hemen dokumentuok:

1-. GuraSOSen Hitzartu programaren barruan egindakoa: « Jurado Ciudadano: La Gestión de Residuos Municipales en Gipuzkoa »

2.- Gipuzkoako hiriburuan UPV/EHUko campusean garatutako “haurtzaroa eta ingurumena”-ri buruzko XV. Jardunaldi Zientifikoan Jesús María Ibarluzea eta Juan José Aurrekoetxea Biodonostiako kideek, besteren artean, aurkeztutakoa.

3.- 2002ko  « Hondakinen Etorkizuna Gipuzkoan, EASW eztabaida lantegiaren laburpen agiria« .

Honela dio GuraSOSen prentsa oharrak, elkartearen arduradunek azaroaren 26an eskainitako prentsaurrekoan esandakoak biltzen dituenak:

Zubietako erraustegiko proiektuaren gainean Gipuzkoan izandako parte-hartze tailer guztiek, Foru Aldundikoak eta zientzilarien azterketek barne, bat egiten dute herritarrengan honako pertzepzioak nagusitzen direla esatean: « osasunerako arriskua », « gardentasun eza »,  » erakundeekiko mesfidantza » eta « parte-hartzearen defizita ».Adierazpen horiek GuraSOS elkarteko ordezkariek egin dituzte gaur emandako prentsaurrekoan, 2002tik gaur egunera arte egindako lau ikerketetan oinarrituz. Dokumentu hauetatik zaharrena, jatorri instituzionalekoa dena, urtetan ezkutatua egon ostean argitara ekarri du elkarteak.

Komunikabideekin izandako hitzorduaren arrazoi nagusia dena den, urriaren 20an Donostiako Tabakaleran eta urriaren 27an Mondragon Unibertsitateko Humanitate Fakultatean bildutako Herritarren Epaimahaien emaitzak publiko egitea izan da. Epaimahai hauetan, 60 pertsonak parte hartu zuten, irizpide demoskopikoak jarraituz hautatuak, gizartearen sentsibilitate desberdinak ordezkatzen dituzten herritarrak.

Herritarren Epaimahai hauek Hitzartu parte-hartze proiektuaren parte dira. Prozesu horretan iada 775 pertsonek parte hartu dute orotara. Kopuru honi, hemendik aurrera digitalki parte hartuko dutenak gehitu beharko zaizkio. Horretarako gailu berezi bat ezarri da GuraSOS elkartearen webgunean: www.gurasos.org.

Parte-hartzeko joera ikusirik, parte-hartzaile kopurua mila pertsona baino gehiagokoa izango dela espero da. Abenduaren 27ra arte, Hitzartu prozesuan parte hartu ahal izango da lehen aipatu moduan Internet bidez. Herritarrek orain arte adierazitako jarraibideekin bat datorren hondakinen plan bat osatuz amaituko da Hitzartu prosezua.

Herritarren Epaimahaien ondorioei dagokienez (komunikabideei emandako txosten batean jasoak direnak), bertan bildutako herritarrek aho batez nabarmendu dute « informazio eta gardentasun falta ». Pertzepzio hau, herritarrek erakundeekiko eta berauek herritarren interesak babesteko izan beharko luketeen funtzioarekiko konfiantza maila galtze handitik dator.

Bestalde, Errausketaren proiektuari loturiko administrazioek « ingurumen kontrolak, arautzeak, prebentzio ekintzak eta hondakinak murrizteko politikak » delako atalean ez dute gutxieneko maila gainditzen.

« Arrisku faktorea » delakoak dimentsio berezia hartzen du aipatutako esparruan egindako hausnarketan. « Administrazioak ez ditu kontutan hartzen behar beste potentzialki arriskutsuak izan daitezkeen instalazioek, esaterako erraustegiek, sortzen duten ziurgabetasuna, segurtasun eza eta beldurra ». Herritarrek beldurra adierazi dute « haurren eta helduen osasunaren gainean ».

2002ko txosten instituzionala

Herritar Epaimahaien ondorioen txosten hau guztiz bat dator Gipuzkoako Diputazioak 2002an, EAJ eta EAk gobernatzen zutela, egindako « partaidetza tailerraren » barruan ondorioztatutakoarekin. GuraSOS-eko ordezkariek adierazi dute “ondorioak ikusi ostean, orain ulertzen dugu zergatik ez ziren publiko egin garai hartan, eta 2016ko uztailean, erraustegia kontratatzeko prozedurak hasi aurretik, herritarren parte-hartzearen prozesua burutzeko egin genuen eskaera ere zergatik ukatu zen ».

2002ko tailer hura osatzeko « Interes-taldeak » teknika erabili zen. Horien artean, erakundeak, eragile ekonomikoak, teknikariak, elkarte zibilak eta herritarrak identifikatu ziren. Azken talde horretan parte hartu zutenak ikastetxe, institutu eta Agenda 21eko ordezkariak izan ziren.

Elkarte zibilen zein herritarren taldean, errausketaren aurkako jarrera gailentzen zen oso nabarmen eta arrazoi desberdinengatik: osasunagatik, hondakinen kudeaketa ereduengatik etab. Interesgarriak izan ziren ere ondorio orokorrak, non eragile instituzionalek eta ekonomikoek ere bat egin zuten. Administrazio publikoen aldetik kudeaketaren gardentasuna, informazioa eta kontrol publikoaren beharra aipatu zuten. Hondakinen tratamendu politiken gaineko kontrolaren bermea izateko kudeaketa publikoa izatea ezinbestekoa zela ondorioztatzen zuten.

Ondorio orokor horien arabera, « errausketa mugatua »-en aldeko apustua egiten zen, beti ere honako baldintzak betetzekotan: “birziklagarriak, berrerabilgarriak edo konpostagarriak ez ziren hondakinetara” soilik mugatuko litzateke eta bilketa selektibo baten ostean beharko luke. “Pre-depositoa” azken aukera moduan ikusten zen.

GuraSOSeko bozeramaileek adierazi dutenez, « orduan jasotako eta orain Herritar Epaimahaiak berretsitako  irizpide bakar bat ere ez da errespetatu proiektuaren ibilbide instituzionalean. Eraikitzen ari den erraustegiak eta hondakin-tratamendu politikak ez dira « errausketa mugatu » baterako diseinatuak. Eta are eta gutxiago izan dira kontutan hartuak  gardentasunaren, herritarren partaidetzaren eta kudeaketa publikoaren irizpideak. Gai honetan legearen urratzea ere izaten ari da. 2006az geroztik, prozesu hauetan ezinbesteko baldintza da parte-hartzea izatea, 2003/4/CE eta 2003/35/CE Europako Erkidegoko zuzentarauetatik eratorritako 2006ko uztailaren 18ko Estatuko Lege Dekretua argitaratu zenetik ».

Porrot egindako hitzordu instituzionala eta jardunaldi zientifikoa

Beste bi jardunaldi gehiagotan eduki berberak errepikatu dira. Horietako bat irailaren 17an eta urriaren 5ean gertatu zen, Gipuzkoako Foru Aldundiak antolatua, PIGRUG 2019-2030eko parte hartzearen esparruan. Bestea, Donostian pasa den astean ospatu zen jardunaldi interesgarria, paradoxikoki komunikabideentzat eta iritzi publikoarentzat oharkabean pasa dena: Gipuzkoako hiriburuan UPV/EHUko campusean garatutako “haurtzaroa eta ingurumena”-ri buruzko XV. Jardunaldi Zientifikoa.

Horietako lehenengoa, PIGRUG parte-hartze prozesua deiturikoa, nabarmentzekoa izan da, ez hainbeste deialdiaren edukiagatik, izan duen parte-hartze porrotagatik izan da deigarria.   GuraSOS-ek Herritarren Epaimahaikideei egindako parte-hartze eskaerari emandako erantzun sendoaren aurrean, lau pertsona izan ziren Foru Aldundiak herritarrei zuzendutakoa antolaturikoan. Horietako bat GuraSOS kide izan zen. GuraSOS-en ustetan « deialdiak, jendeak parte har ez dezan ezkutuko helburuarekin diseinatzen direnean, emaitza hori da; parte-hartzea benetan gauzatzeko nahi eta konbentzimenduz egiten denean aldiz, nahiz eta baliabide gutxiagorekin izan, herritarrek erantzun egiten dute.  Hor daude gure zifrak ».

 

Aipaturiko Donostiako jardunaldi zentifikoetan, Jesús María Ibarluzea eta Juan José Aurrekoetxea Biodonostiako kideek, besteren artean, ondorio berdinetara eramaten dien ikerketa bat aurkeztu zuten. « Gai honetan erakunde publikoekiko mesfidantza » azpimarratu zuten, erraustegiek eragindako arriskuaren pertzepzioa, izatez iada altua dena, areagotzen omen du mesfidantza horrek. Horregatik, agintari publikoei gomendatzen die « informazioa eskuragarri jarri eta herritarren parte hartzea hobetzeko estrategiak garatu ditzaten ».

Konfluentziaren bila

Txosten ezberdinen edukia azalduta, GuraSOSeko bozeramailek Gipuzkoako Foru Aldundiari eta Markel Olano diputatu nagusiari, bereziki, deialdi bat egin diete, « hondakinen tratamendua, osasuna eta ingurumenaren defentsa »-rekin zerikusia duen hortan « herritarren eta erakundeen arteko » elkar-eragite bideak bilatzeko.

« Oraindik garaiz gaude », azpimarratu du GuraSOS-ek, « aurreikusitako inbertsioen 1.500 milioi euroetatik % 8,6 bakarrik gastatu da ». « Borondatea baldin badago, proiektua berbideratu daiteke, administrazioaren eta herritarren interesen arteko konfluentzizko posizioetara ».

Gaurko agerraldi honi amaiera emateko, Eusko Ikaskuntzako mendeurreneko Kongresuko lemak dioena ekarriko dugu gogora: « Geroa Elkar-Ekin », etorkizun hurbilean erakundeek eta gizarte zibilak elkarrekin egin dezagun bidea.