Soutien de Paul Ariès
à la campagne Décroissance 2012
Paul Ariès
www.decroissance2012.fr/?p=189 – 23.06.11
La page du nucléaire se tourne,
regardons cela en face
Claudio Rumolino, Energéticien, géographe, Virage Energie Aquitaine
Le Monde 23.06.11
Urgence écologique, urgence sociale :
faut-il choisir ?
www.latribune.fr/opinions/20110624trib000631990/urgence-ecologique-urgence-sociale-faut-il-choisir-.html du 24.06.11
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Soutien de Paul Ariès
à la campagne Décroissance 2012
Paul Ariès
www.decroissance2012.fr/?p=189 – 23.06.11
La décroissance n’est pas un dogme à prendre ou à rejeter en bloc.
Elle est du côté du questionnement. Elle rime avec la dé-croyance.
Nous disons simplement que la solution à la crise n’est pas dans la croissance, dans le «toujours plus» (de production et de consommation).
Nous savons bien que le capitalisme repose sur l’accumulation et le profit.
Nous ne croyons pas dans un capitalisme vert et sans croissance.
Nous savons que le bilan des socialismes réels fut aussi effroyable.
Il est cependant possible de penser un socialisme sans croissance.
Nous sommes des empêcheurs de développer mais aussi de voter en rond. Nous ne croyons pas plus dans ce système politique qu’économique. De la même façon que nous boycottons l’économie de croissance, nous ne présenterons pas un candidat providentiel de la décroissance. Nous ne tromperons pas nos proches en laissant croire que cette stratégie est possible. Nous ne diviserons pas nos proches qui se reconnaissent dans d’autres mouvances anti-productivistes des gauches. Nous savons cependant que le combat contre le productivisme et le consumérisme n’est pas gagné. Nous savons que les petits pas faits à gauche et dans l’écologie sont encore fragiles.
Nous ferons donc campagne durant les présidentielles avec notre escargot. Nous ferons campagne avec la décroissance pour peser sur les débats d’ici 2012 et au-delà. Nous ferons campagne pour dire que la décroissance est obligatoirement anticapitaliste, immanquablement des gauches mais d’une autre gauche.
Nous ferons campagne pour dire «Non au capitalisme vert» et «Oui au Bien Vivre», oui au projet d’inventer un socialisme autogestionnaire de la décroissance.
Nous ferons campagne pour dire que ce n’est pas en culpabilisant les gens qu’on changera la société, mais en suscitant le désir, le grand désir de vivre.
Nous ferons campagne pour dire que l’urgence sociale épouse l’urgence environnementale pour rendre nécessaire et possible, dès maintenant, l’adoption d’un revenu garanti.
Nous lançons au débat l’idée d’une dotation inconditionnelle d’autonomie voisine du SMIC qui permette d’avancer vers la gratuité du bon usage face au renchérissement du mésusage mais aussi de développer la «démonétarisation», la «déséconomisation» de nos modes de vie.
Nous ferons campagne pour la gratuité de l’eau vitale, des transports en commun urbains, de la restauration scolaire et du logement social, des services funéraires.
Nous ferons campagne pour une décroissance qui ne soit pas celle du «ni gauche ni droite», qui ne prône pas le «tous pourris», «tous pareils», nous ferons campagne pour une décroissance non sectaire, qui cherche la convergence entre tous ceux qui résistent, entre tous ceux qui créent. Nous ferons campagne sans candidat en reconnaissant à chacun le droit de voter pour son champion préféré ou celui du moindre mal, en reconnaissant aussi la légitimité de refuser de voter.
Nous ferons campagne sans candidat parce que nous savons que si nous sommes parvenus à imposer nombre de nos thèmes dans le débat public comme la relocalisation contre le mondialisme, le ralentissement contre la culte de la vitesse, la coopération contre l’esprit de concurrence, la gratuité contre la marchandisation, le choix d’une vie simple contre le mythe de l’abondance, une planification autogestionnaire contre le libre marché, etc.
La décroissance n’est pas la petite grenouille qui aurait vocation à devenir aussi grosse que le boeuf.
Je salue donc cette initiative comme je soutiendrai toutes celles qui permettront de faire converger les antiproductivistes des gauches et les écologistes antilibéraux.
La décroissance ira divisée en 2012.
J’ai choisi mon camp. Celui d’un socialisme autogestionnaire de la décroissance. Pas celui d’une décroissance du «ni gauche ni droite», jamais celui d’une droite décroissante honteuse.
A l’heure de la droitisation de la société (écologie et gauche souvent comprises), j’appelle les Objecteurs de croissance à participer à notre campagne, à le faire, là où ils sont, comme ils le souhaitent, c’est-à-dire y compris en pesant sur les autres campagnes, en obligeant leur candidat à bouger encore.
La page du nucléaire se tourne,
regardons cela en face
Claudio Rumolino, Energéticien, géographe, Virage Energie Aquitaine
Le Monde 23.06.11
Combien de temps encore allons-nous vivre avec l’épée de Damoclès de nos centrales vieillissantes disséminées dans l’hexagone ? Faut-il attendre que le coût de l’énergie explose, faut-il attendre une catastrophe pour prendre le virage énergétique nécessaire à une France enfermée dans la voie sans issue du « tout nucléaire » ?
Certains voisins européens — Allemagne, Suisse, Autriche, Italie — ont compris l’ère post-Fukushima. Ils se posent la question cruciale de la soutenabilité économique, sociale, environnementale des politiques énergétiques. Des indices nous montrent que les opportunités existent, les idées convergent, les solutions émergent, les consensus se dégagent.
En tout cas si une chose est certaine, c’est que, contrairement à la façon habituelle de présenter le problème, ce n’est pas lorsque les énergies renouvelables atteindront un coût de production inférieur à celui du nucléaire qu’elles rivaliseront avec lui. Car la condition pour que ces coûts de production des renouvelables baissent significativement est justement que le nucléaire s’arrête. Car l’hégémonie de l’atome est bien un frein à toute évolution. Au prétexte qu’il ne serait pas cher.
Nous le verrons très bientôt en Allemagne, pays qui s’apprête à distancer sûrement et durablement la France en matière énergétique. Grâce à leur arrêt du nucléaire et à la dynamique d’innovation et de stimulation que cela induira — induit déjà.
Tandis que nous, en France, imbus de notre « savoir-faire » et avec une morgue qui confine à l’indécence, persistons à proclamer à la face du monde, y compris celle des Japonais, que notre EPR constitue la solution d’avenir. Mais qui ne l’a jamais vu fonctionner ?
« Le nucléaire est mort », selon les mots de Jérémy Rifkin, spécialiste mondial de prospective économique, président de la Fondation pour les tendances économiques. Il ajoute : « Je préside un groupe de 120 des plus grandes entreprises du monde dans le domaine de l’informatique, des transports, de la logistique, de l’énergie, de la distribution d’électricité, de la construction […], ces sociétés savent que le nucléaire est mort ».
Pour illustrer son propos, M. Rifkin fait l’analogie avec l’industrie du disque, laquelle n’a pas anticipé le partage de fichiers sur Internet ; ou encore avec Bill Gates qui n’aurait jamais imaginé le succès du logiciel libre Linux ; ou bien encore avec le succès d’une blogosphère détrônant les journaux en ligne. La logique implacable ici à l’œuvre est celle des réseaux décentralisés et autonomes s’affranchissant d’un pouvoir tutélaire.
Les arguments économiques du déclin du nucléaire sont multiples :
— l’absence depuis 50 ans de solutions pour les déchets radioactifs,
— la rareté croissante de l’uranium,
— le manque d’effet réel sur les émissions globales de CO2 (il faudrait 1 500 réacteurs, soit des milliers de milliards d’euros pour ne gagner que quelques % d’émissions),
— le manque d’eau pour le refroidissement (40 % de l’eau douce consommée en France est utilisée pour refroidir les réacteurs ; rappelons que l’énergie dispersée dans l’environnement par ce refroidissement représente neuf cents milliards de kWh/an, soit plus que la quantité d’énergie nécessaire au chauffage de tous les bâtiments du pays),
— le coût astronomique et non provisionné du démantèlement des centrales,
— le caractère irréaliste d’une nouvelle génération de réacteurs au plutonium…
Combien de réacteurs la France a-t-elle vendu en 50 ans ? Neuf.
Outre les arguments financiers, les raisons techniques au maintien du nucléaire s’évaporent. Un scénario alternatif existe.
Le rapport du GIEC du 9 mai dernier estime que les énergies renouvelables pourront couvrir jusqu’à 77 % des besoins mondiaux en 2050, pour des coûts de développement inférieurs à 1 % du PIB mondial.
À l’échelle locale, les études de l’Agence Locale Energie-Climat Bordeaux-Gironde montrent qu’une planification du facteur 4 ainsi que nos gisements locaux rendent accessibles de tels résultats. Si l’on travaille simultanément sur la demande et la production d’énergie, en combinant économies, efficacité, les différents types d’énergies renouvelables et les « smart grids » la transition énergétique se met en marche, tel qu’en Allemagne ou en Autriche, où certains territoires s’approvisionnent déjà à 100 % en énergies renouvelables produites localement.
Au-delà d’un objectif d’indépendance, la transition énergétique vise le déploiement d’un secteur industriel créateur d’emplois (déjà 400 000 en Allemagne ; projection de 680 000 créations nettes en France à 2020 selon l’institut Négawatt).
Un Nouveau Monde énergétique est possible.
À dix mois des présidentielles, le jeu est ouvert : aux décideurs de s’affranchir du poids des lobbies, aux élus locaux et aux citoyens de se réapproprier les questions énergétiques, d’être les acteurs, ici et maintenant, de ce virage !
Urgence écologique, urgence sociale :
faut-il choisir ?
www.latribune.fr/opinions/20110624trib000631990/urgence-ecologique-urgence-sociale-faut-il-choisir-.html du 24.06.11
Lors d’une rencontre organisée à Sciences po le 31 mai 2011, Jean-Marc Borello, délégué du groupe SOS, et Jean-Marc Jancovici, expert en énergie et associé du cabinet Carbone 4, ont reconnu l’aggravation des dérèglements sociaux et environnementaux, établi leur imbrication et débattu des solutions à y apporter en évitant de les opposer.
Quel lien faites-vous entre l’urgence environnementale et l’urgence sociale ?
Jean-Marc Jancovici. L’environnement est le substrat de toute forme d’activité. L’urgence aujourd’hui tient à la fois à une contrainte amont, l’approvisionnement en ressources, et une contrainte aval, le changement climatique. Nous sommes pris dans une tenaille énergie/climat qui menace l’espérance de vie et les conditions de vie de milliards de gens. Les printemps arabes sont en partie liés aux prix des denrées alimentaires. L’Egypte importe 25 % de sa consommation de céréales (la Tunisie 50%), et les prix ont doublé en un an à cause des prélèvements pour faire des agro-carburants et des sécheresses qui ont sévi en Australie et en Russie. Ces situations favorisent les révoltes contre des régimes politiques déjà fragilisés. Toutes proportions gardées, c’est ce qui s’est produit en 1789, qui faisait suite à une période de disette.
Par ailleurs, si le modèle social se fissure de toutes part, c’est parce qu’il est fait pour reposer sur une croissance de 3 à 4 % minimum. Or l’énergie disponible est insuffisante pour assurer une telle croissance.
Jean-Marc Borello. Pendant longtemps, l’environnement était absent des préoccupations sociales. Mais aujourd’hui, on constate que les ménages qui vivent dans des logements très sociaux avec une part restant à leur charge limitée à 50 ou 100 euros par mois, ne peuvent plus se chauffer car le coût est devenu prohibitif. Cette précarité énergétique illustre bien le lien entre crise environnementale et crise sociale. Par ailleurs on voit déjà apparaître les premières vagues d’immigration sanitaires et écologiques, les premiers réfugiés climatiques. Cette immigration non choisie conduira à des problèmes urbains toujours plus nombreux. L’agriculture intensive et les exportations agricoles massives ont spolié les habitants des pays en développement, qui ne peuvent plus vivre ni de ce qu’ils cultivent, ni de ce qu’ils vendent. Pour autant, de mon point de vue l’urgence environnementale n’a pas priorité sur l’urgence sociale.
Quelles pistes suggérez-vous pour résoudre cette double impasse ?
JMJ. Je sais que je ne vais pas être populaire, mais il va être difficile de faire l’économie d’une baisse du pouvoir d’achat en Occident. Cela sera plus facile si nous regardons autre chose que le PIB, qui est très critiquable. De plus, sur un plan pédagogique, il me semble très compliqué de changer complètement de direction en conservant les mêmes indicateurs. IL vaut mieux se focaliser sur le nombre d’emplois, qui peut augmenter à partir du moment où la population est employée à autre chose que ce qu’elle fait aujourd’hui.
Il faut prendre moins d’énergie dans l’environnement, et plus dans la force musculaire, en redonnant une place plus importante au travail manuel, qui est pour partie en dehors des villes. Je suis sûr que des tas de gens seraient heureux de sortir du triptyque bureau/métro/boulot. Il faut aussi dégonfler la taille des villes, qui seront trop grandes par rapport à leurs bassins d’emplois en situation de contrainte de ressources. A cet égard, le Grand Paris, c’était une bonne idée il y a 50 ans, aujourd’hui, c’est totalement anachronique. Et bien sûr, à prélèvement fiscal constant, il faut basculer la fiscalité du travail vers l’énergie. Le prix de l’énergie doit augmenter plus rapidement que le pouvoir d’achat. Taxer le travail ne fait qu’aggraver le chômage, tandis que détaxer les énergies fossiles accroît notre dépendance et contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre.
JMB. Je suis d’accord pour que le prix de l’énergie augmente, mais ce doit être proportionnel aux revenus. Sur ce sujet, on ne peut pas traiter les bénéficiaires des minima sociaux sur le même plan que les habitants d’hôtels particuliers énergivores.
Moi je préconise surtout une hausse de l’impôt sur le revenu, qui me semble la meilleure solution pour réduire les écarts, favoriser le « vivre ensemble » et éviter les ghettos, avec des îles privées pour les riches comme à Miami et des zones de non droit pour les plus pauvres. Et la vraie question concernant l’impôt sur le revenu, c’est moins son montant que son assiette. Il faut mettre sur la table la taxation des revenus du capital.
Augmenter le prix de l’énergie, ce n’est pas une solution très sociale… pas plus que la taxe carbone…
JMJ. Vous savez qu’un baril de pétrole qui passe de 50 à 150 euros en un an, ça équivaut à une taxe carbone à 200 euros la tonne de CO2 (le projet gouvernemental, rejeté en décembre 2009 par le Conseil constitutionnel, démarrait à 17 euros la tonne, ndlr) ? Aujourd’hui, on la paie déjà, mais sous la forme d’une rente pour les Etats producteurs de pétrole. Grâce au produit d’une vraie taxe carbone, l’Etat pourrait procéder à des baisses de charges sociales, à des investissements structurants ou accorder des crédits spécifiques pour l’isolation des logements sociaux. Ils sont gérés par des bailleurs publics qui devraient se montrer assez réceptifs aux injonctions de l’Etat de faire réaliser ces travaux. La précarité énergétique, c’est quand quelqu’un ne peut pas accéder au niveau de consommation d’énergie « normal » dans la société. Mais ce niveau « normal » n’est pas nécessairement le bon !
JMB. Cela n’a pas de sens de faire payer plus cher l’essence à quelqu’un qui n’a d’autre choix que de prendre sa voiture pour venir de banlieue gagner un SMIC à Paris. Si la taxe carbone a été rejetée, c’est parce que l’on a sous estimé son impact économique et social. Quelles que soient les réalités environnementales, elles doivent s’ancrer sur les réalités économiques et sociales. En revanche, une augmentation de l’impôt permettrait de subventionner l’accès à l’énergie des plus pauvres. Evidemment, c’est plus compliqué, moins spectaculaire et moins vendeur que les pistes suggérées par les jusqu’au-boutistes écolos.
Faut-il privilégier la contrainte ou l’incitation ?
JMJ. La mesure rationnelle passe mieux si elle est un accessoire de quelques grands projets susceptibles de faire rêver. Dans « Changer le monde, tout un programme », j’ai essayé d’explorer ce à quoi cela pourrait correspondre. Car les gens ont besoin de projets concrets menés par des individus qui s’y investissent vraiment ; il leur faut des interlocuteurs et des réalités identifiables. Le rêve doit s’incarner dans quelque chose de physique. A partir de là, les règles du jeu deviennent presque logiques, à condition de savoir où on va et pourquoi.
JMB. On observe avant tout aujourd’hui une quête de sens. Plutôt que de contraindre, il faut inventer des dispositifs innovants profitables à l’intérêt collectif, rendre les projets sexy et intelligents, plutôt que réglementés. Sur de nombreux points, environnement et économie peuvent converger. Aucun patron ne niera, par exemple, qu’une meilleure efficacité énergétique de son entreprise lui permet de réaliser des économies.
Quel rôle le marché et le secteur privé doivent-ils jouer ?
JMJ. La maximisation de la concurrence partout et tout le temps est incompatible avec la finitude des ressources. Ensuite tout dépend du poids qu’on donne à l’avenir. Pour obtenir des taux d’actualisation bas, il faut nationaliser certains secteurs, que ce soit sous forme de détention directe par l’Etat ou de concession attribuée à un acteur dans le cadre d’une délégation de service public. Par ailleurs, il est plus simple pour l’Etat de fixer des règles du jeu permettant de maximiser l’intérêt collectif à des acteurs publics qu’à des acteurs privés. La production de l’électricité, et la gestion des infrastructures, sont particulièrement concernées.
JMB. Pendant longtemps, le capitalisme a très bien fonctionné avec des taux de rentabilité de 5 à 10 %. Maintenant, c’est 15 % minimum. Mais comment peut-on atteindre 15 % de rentabilité en restant exemplaire sur le plan social ? L’entrepreneuriat social, très dynamique ces dernier temps, a prouvé qu’il était possible de créer des modèles d’entreprises vertueux, qui créent de la richesse et du lien social tout en protégeant l’environnement, et ne se mesurent pas seulement en évolution du résultat net. A côté du secteur public, il existe aussi un secteur privé non lucratif. Et par ailleurs, de plus en plus d’entreprises privées aident des structures comme notre groupe, SOS, par des missions pro bono ou en nous passant des commandes. Nous sommes ainsi pour la deuxième année consécutive le traiteur des universités d’été du Medef. Pour ce qui est du marché, il peut favoriser la compétitivité, mais pas dans tous les domaines. En matière de santé, par exemple, des études très sérieuses ont montré que la logique commerciale conduisait à une sanctuarisation par ceux qui en ont les moyens au détriment des plus pauvres. Aujourd’hui, la folie, c’est d’imaginer pouvoir gérer les crises écologique, sociale et économique sans changer de système. L’utopie a changé de camp.