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Articles du Vendredi : Sélection du 17 février 2012

Qui consomme vraiment l’eau de la planète ?

Audrey Garric
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/02/17/qui-consomme-vraiment-leau-de-la-planete/

La France idéale, selon négaWatt

Ivan du Roy
www.bastamag.net/article1774.html 30.09.2011

Le “Peak Everything” (ou la fin des haricots)


www.superno.com/blog/2012/01/le-peak-everything-ou-la-fin-des-haricots/

Qui consomme vraiment l’eau de la planète ?

Audrey Garric
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/02/17/qui-consomme-vraiment-leau-de-la-planete/

Plus d’un cinquième de l’eau consommée sur la planète est englouti par des produits destinés à l’exportation. Et en important de la sorte des biens intensifs en eau, les pays développés augmentent les pressions sur des zones fragiles souvent dépourvues de politiques de conservation de cette ressource rare. Voilà les conclusions d’une étude, publiée lundi 13 février dans les Proceedings of the national academy of sciences, qui modélise les flux d’eau autour du globe et met en évidence les disparités dans son utilisation.

A partir d’indicateurs commerciaux, de données démographiques et de statistiques sur l’usage de l’eau, souterraine, de surface mais aussi de pluie et celle recyclée, l’équipe de recherche de l’université de Twente aux Pays-Bas a quantifié et cartographié l’empreinte mondiale sur l’eau à une échelle géographique très fine.

Résultat : entre 1996 et 2005, 9 087 milliards de mètres cubes d’eau ont été consommés chaque année à travers la planète. L’agriculture en a englouti 92 %, notamment du fait de l’irrigation intensive des céréales telles que le maïs, le blé ou le riz  (27 % de l’utilisation d’eau douce), ainsi que de la production de viande (22 %) et de produits laitiers (7 %).

Les Etats-Unis, qui ne représentent que 5 % de la population mondiale, constituent le troisième consommateur d’eau douce (1 053 milliards de m3 par an), après les beaucoup plus peuplées Chine (1 207 milliards de m3) et Inde (1 182 milliards de m3). Ramenée par habitant, la consommation américaine d’eau s’élève à 2 842 m3 annuels, contre 1 089 m3 pour la Chine, 1 071 m3 en Inde et 1 385 m3 en moyenne mondiale, comme le montre la carte de la consommation d’eau de chaque pays, par an et par habitant :

 

Au-delà de la consommation directe d’eau, pour un usage domestique ou agricole, le cœur de la problématique tourne autour du concept d’eau virtuelle, c’est-à-dire de la quantité d’eau utilisée pour fabriquer un bien de consommation. Environ un cinquième de l’eau consommée dans le monde est ainsi de l’eau virtuelle, échangée entre les pays sous forme de produits agricoles ou industriels.

C’est notamment le cas des produits alimentaires. Un kilo de bœuf nécessite ainsi 15 500 litres d’eau, un kilo de porc, 4 900 litres, le poulet, 4 000 litres, le fromage, 4 900 litres et le riz, 3 000 litres. En les important, les pays consommateurs sous-traitent à la fois la production alimentaire mais aussi les risques environnementaux et économiques qui peuvent découler de la surexploitation de réserves limitées en eau.

Cette carte montre les importations nettes en eau virtuelle et la direction des flux les plus importants (supérieurs à 15 milliards de m3 par an), liés au commerce de produits agricoles et industriels, entre 1996 et 2005 :

 

Les pays les plus dépendants de ces ressources sont, comme on pouvait s’y attendre, les îles et les régions désertiques : Malte, qui dépend à 92 % de l’eau virtuelle, le Koweït (90 %), la Jordanie (86 %) et Israël (82 %). Mais certains des pays qui possèdent les plus vastes ressources en eau au monde importent aussi de larges quantités d’or bleu. Le champion de la consommation est les Etats-Unis, qui importe 234 milliards de m3 chaque année. Suivent le Japon, qui importe 127 milliards de m3, l’Allemagne (125), la Chine (121), l’Italie (101), le Mexique (92) et la France (78).

De l’autre côté de la balance, les pays qui exportent le plus d’eau virtuelle sont les Etats-Unis qui, avec 314 milliards de m3 par an compense plus que largement ses importations, la Chine (143 milliards de m3 par an), l’Inde (125) et le Brésil (112).

Au final, les auteurs de l’étude, Arjen Hoekstra et Mesfin Mekonnen, ne proposent pas de solutions directes pour limiter la consommation d’eau, virtuelle ou pas. Ils font surtout valoir que cartographier de manière précise l’empreinte eau de l’humanité permet aux Etats de connaître les risques de dépendances qu’ils encourent alors que la diminution des ressources devient une préoccupation internationale.

La France idéale, selon négaWatt

Ivan du Roy
www.bastamag.net/article1774.html 30.09.2011

Baisser nos émissions de CO2, créer plusieurs centaines de milliers d’emplois, sortir du nucléaire en deux décennies, alléger la facture énergétique de l’État et des ménages… Le tout, sans changer radicalement nos modes de vie. Tel est le réjouissant programme que propose l’association négaWatt dans son «scénario 2011», qui vient d’être rendu public. Un scénario énergétique tout a fait réalisable… à condition que citoyens et politiques s’en saisissent.

 

C’est plus qu’un scénario, c’est un programme politique. D’ailleurs sa conclusion a tout d’un slogan de campagne : «Rendre possible ce qui est souhaitable.» Pourtant, l’association négaWatt se garde bien de tout positionnement partisan. Elle vient de livrer au débat public son «scénario négaWatt 2011» : la trajectoire que la France devra suivre si elle souhaite réduire ses émissions de CO2, ne plus dépendre des énergies fossiles, se passer du nucléaire, tout en préservant son mode de vie actuel. C’est aussi « le seul vrai programme qui existe pour les trente prochaines années et qui permette une réindustrialisation de la France. Une machine à faire rêver à partir de choses concrètes », assène Marc Jedliczka, porte-parole de l’association. Et c’est le cas.

L’Association négaWatt s’est créée en 2001. Elle regroupe des praticiens de l’énergie, des ingénieurs, des urbanistes et des sociologues. Face aux enjeux du réchauffement climatique et de l’épuisement progressif des ressources pétrolières, elle publie un premier scénario de transition énergétique en 2003, puis un deuxième en 2006. Cinq ans plus tard, voici son nouveau cru, dans un contexte d’urgence grandissante. Le Grenelle de l’environnement a accouché d’une souris. Les émissions de CO2 continuent de s’accumuler dans l’atmosphère. La question de la sûreté du nucléaire se pose encore plus crûment. La facture énergétique pèse lourdement sur le budget de l’État et celui des ménages.

Quatorze mois de travail, et la mobilisation d’une vingtaine de chercheurs de l’association, ont été nécessaires pour boucler le document. Trois grands axes sont développés : la sobriété, ce que chacun, individuellement, peut faire pour réduire sa consommation ; l’efficacité, comment éviter la déperdition d’énergie ; et une fois ces besoins définis, la production nécessaire pour y répondre, qui s’appuie très largement sur les énergies renouvelables. Le résultat : un scénario modélisé heure par heure jusqu’en 2050 pour mesurer les besoins en énergie à partir de multiples contraintes et répondre à toutes les hypothèses (que se passerait-il aux heures de pointe de consommation, si, faute de vent, les éoliennes ne tournent plus ?). Les scénaristes ont aussi prévu l’accroissement démographique de la France : en 2050, ce sont 72 millions d’habitants qui devront se chauffer, s’éclairer et se déplacer.

Le méthane « renouvelable » : le carburant du futur

À quoi donc ressemblera la France du futur à l’horizon 2050 ? Les villes seront plus denses, pour limiter l’étalement urbain, et raccourcir les distances. Pour se rendre à son « centre partagé de télétravail », on utilisera principalement les transports en commun, une petite voiture électrique, un vélo, ou même un taxi collectif. Aujourd’hui, « un véhicule qui pèse 1 650 kg pour transporter une personne de 70 kg à 25 km/h en moyenne en ville, est-ce vraiment adapté ? », interrogent les scénaristes. Pour les parcours plus longs, les berlines familiales ou les camions rouleront au « GNV » (gaz naturel pour véhicule).

Ce gaz ne sera plus importé de Russie ou d’ailleurs, mais fabriqué localement grâce à plusieurs procédés de méthanisation techniquement déjà au point. Du biogaz peut être obtenu par fermentation bactérienne. La biomasse – ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale – peut être transformée en méthane. Enfin, un procédé de méthanisation par mélange d’hydrogène et de CO2 est envisagé pour reconvertir les émissions de CO2 de l’industrie [1]. Le méthane deviendrait ainsi « le carburant du futur » : « Une molécule stockable pour tous les usages du gaz », profitant du réseau gazier existant, et remplaçant presque totalement le pétrole, réservé au kérosène des avions ou à certains moteurs à combustion. Résultat : l’énergie dépensée pour se déplacer sera réduite de plus de la moitié, sans altérer les besoins de mobilité.

Rénovation active pour maisons passives

Autre « gisement considérable » d’économie d’énergie : les bâtiments. La chaleur – chauffage, climatisation, eau chaude et cuisson – représente le gros morceau : 40 % de notre consommation d’énergie actuellement. Elle dépend, là encore, majoritairement des énergies fossiles, en particulier le gaz [2], et à 15 % de l’uranium, via les radiateurs électriques. Si la biomasse, tel le chauffage au bois, tend à se développer, elle demeure encore moins utilisée que la fission nucléaire. Pour sortir de cette dépendance, les maisons de demain seront bien mieux isolées. Elles consommeront en moyenne 40 kWh par m2 contre quatre fois plus aujourd’hui. Les maisons passives peuvent même descendre sous les 15 kWh par m2, comme le démontre l’expérience des éco-quartiers ou les habitations haute qualité environnementale (HQE). Reste que cela signifie un titanesque programme de rénovation des logements existants.

« Après une période nécessaire à la montée en puissance de ce programme, ce sont à terme 750 000 logements (…) qui sont concernés chaque année. » Mission impossible ? Il existe bien « une obligation de ravalement des façades et une obligation de rénovation des ascenseurs, pourquoi ne le fait-on pas pour l’isolation ? », se demande Thierry Salomon, président de négaWatt. En quarante ans, la rénovation de l’ancien et des critères stricts de construction pour le neuf aboutiraient à réduire de plus de la moitié notre consommation en chaleur.

 

Sortir du nucléaire en 22 ans

Autre gros usage énergétique, après la mobilité et la chaleur : l’électricité. Cela rassemble tous les besoins en éclairage, en électroménager, en informatique (hors chauffage électrique)… Elle ne représente que 15 % des usages finaux en énergie. La production d’électricité repose principalement sur le nucléaire et l’uranium. Mais le rendement des centrales est assez médiocre. Seul un tiers de l’énergie produite arrive chez les consommateurs, le reste sert à alimenter le fonctionnement des centrales ou est tout simplement perdu (la chaleur qui passe dans les rivières après le refroidissement des réacteurs, par exemple). Un gâchis considérable.

Pour ne plus faire courir le risque radioactif aux générations futures, les scénaristes plaident pour une fermeture progressive du parc nucléaire français. D’autant que, sauf à prolonger la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans, avec toutes les questions de sûreté et de surcoût que cela supposent, 80 % des réacteurs français (entrés en service entre 1977 et 1987) devront fermer. Plutôt que de construire 10 nouveaux réacteurs EPR, négaWatt propose la montée en puissance des énergies renouvelables. L’éolien, le photovoltaïque ou les énergies marines, adossés à l’hydraulique, suffiront à pourvoir nos besoins en électricité. Avec quelques centrales au gaz naturel comme « variable d’ajustement » pour l’ensemble des usages énergétiques.

 

 

Cette politique énergétique quasi idéale est-elle réalisable ? « Les règles économiques actuelles ne nous emmènent pas vers une trajectoire soutenable », rappelle Yves Marignac, en charge du dossier nucléaire à négaWatt. Car les coûts les plus compétitifs aujourd’hui ne le seront pas forcément demain. Le prix des énergies fossiles, intégralement importées, ne cessera d’augmenter. Le prix du baril a déjà été multiplié par 3 en moins de dix ans. Le coût du nucléaire également : la mise à niveau des centrales existantes après l’accident de Fukushima nécessite environ un milliard d’euros par réacteur. Si le choix du nucléaire se poursuit, les investissements seront considérables. La facture de l’EPR de Flamanville dépasse déjà les 5 milliards. Sans oublier le coût du démantèlement des réacteurs vieillissants ou le recyclage de déchets radioactifs.

Au moins 600 000 emplois créés d’ici à 2020

Baisser progressivement les importations d’hydrocarbures et ne plus investir des dizaines de milliards dans le nucléaire permettront de dégager des ressources considérables. Si, par exemple, 25 milliards d’euros sont économisées chaque année sur les importations d’or noir et de gaz, en 2050, cela représentera une économie de 750 milliards ! NégaWatt propose par ailleurs la mise en place d’une « contribution sur l’énergie primaire et les externalités environnementales », calculée en fonction des impacts des différentes sources d’énergie, ou la généralisation du principe de bonus-malus sur tous les biens d’équipements (l’association était déjà à l’origine de l’idée du bonus-malus sur les voitures). De quoi investir dans le programme de rénovation du bâti, le développement de filières renouvelables de plus en plus compétitives et la lutte contre la précarité énergétique. Cette transition crée des emplois : 600 000 d’ici à 2020 estime pour l’instant l’association. Et réduit la facture énergétique des ménages. Le bilan carbone est largement positif : les émissions françaises de CO2 seront ainsi divisées par 2 d’ici à 2020, par 16 en 2050 ! Bref, le bénéfice est grand.

Quelques obstacles demeurent, et non des moindres. La volonté politique d’abord. On a vu l’incapacité du gouvernement et de l’UMP à traiter sérieusement ces défis. Le scénario négaWatt devrait largement irriguer la réflexion d’Europe Écologie-Les verts et du Parti de gauche. Les conseillers de Martine Aubry semblent s’y intéresser. Une telle transition signifie également que les collectivités territoriales puissent jouer leur rôle dans ce nouveau maillage énergétique et urbain. Des élus et des ministres convaincus devront donc se confronter à la vision centralisatrice du puissant Corps des mines, élite de la haute administration française. Surtout, la « trajectoire » imaginée par négaWatt remet fondamentalement en cause le poids actuel des gros opérateurs ou des multinationales pétrolières. Car Areva, EDF, GDF-Suez ou Total verront leurs profits – et donc leur raison d’être – s’envoler. Pas sûr qu’ils y soient résolus.

Notes

[1] Ce procédé a été élaboré au début du XXe siècle par le prix Nobel de chimie Paul Sabatier.

[2] gaz à 44 %, fuel à 17 %, charbon à 3 %.

Le “Peak Everything” (ou la fin des haricots)


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Je vous bassine depuis cinq ans avec le Peak Oil, qui devait entraîner à court ou moyen terme la chute de l’économie mondiale et la fin de la doctrine croissanciste.

Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas la seule pénurie qui nous guette. Conséquence directe de la croissance mondiale infernale, d’autres ressources vont rapidement venir à manquer. Oh, pas forcément en même temps. Mais en l’espace de 2 ou 3 décennies, nombre de ressources indispensables à la conservation de notre niveau de vie vont devenir plus rares, et ne pourront plus être exploitées en quantité suffisante.

Pour ceux qui auraient pris le train en marche, deux notions de base, niveau maternelle moyenne section. On remarquera au passage que 99.9% de nos politiciens, dont certains ont pourtant fait toutes les études que l’on peut faire (Normale Sup, l’ENA, Polytechnique…) n’ont toujours pas compris ces notions.

1) Il n’y a pas de croissance infinie dans un monde fini. (les seuls à penser le contraire sont les fous, les économistes, mais aussi les politiciens et les médias qui leur servent la soupe). En maths, une exponentielle monte jusqu’au ciel. Sur terre, il y a un plafond avant, sur lequel la croissance est déjà en train de se fracasser.

2) (C’est un peu plus dur, mettons niveau CE2). Toute consommation d’une ressource finie passe par un maximum, après lequel elle ne peut que décroître pour finalement tomber à 0. Dans un ancien billet, je prenais l’exemple de quelqu’un qui fait pipi : la capacité de sa vessie étant finie, il pourra s’efforcer tant qu’il peut d’augmenter le débit, à un moment le jet se mettra à décroître avant de s’arrêter inexorablement. Le maximum du débit, c’est ce qu’on appelle le “Pic”. En rosbif “Peak”.

Le pic ne signifie évidemment pas la fin de la production. Simplement, les prix montent, et puisque toute la demande ne peut plus être honorée, toute croissance devient impossible.

Les estimations des pics ne sont certes pas précises à la minute. Et elles varient en fonction des sources. Là encore, la malhonnêteté, la corruption et la propagande jouent un grand rôle. Une grande compagnie pétrolière ne va évidemment pas avouer que son business va décliner et s’arrêter dans quelques années : pour protéger ses actionnaires, elle va surestimer ses réserves et soudoyer des experts véreux pour accréditer ses bobards.

Pour éviter ce piège, je me suis basé sur les travaux d’un groupe indépendant allemand, l’Energy Watch Group. http://www.energywatchgroup.org/

Le Pic pétrolier (Peak Oil)

J’en ai déjà beaucoup parlé, alors je vais faire bref. Selon les spécialistes indépendants, le pic a déjà été atteint, et nous sommes dans la phase de plateau qui précède la chute. La production mondiale plafonne à 82 millions de barils par jour. On a commencé à taper dans les stocks pour faire descendre un prix qui a repris le chemin inexorable de la hausse. Le pétrole le plus facile à pomper l’a déjà été. En 2030, la production mondiale devrait avoir diminué de moitié…

En ce début d’année, on nous annonce que le record du prix de l’essence a été battu en France. Et ce n’est que le début…

Le pic gazier (Peak Gas)

Le gaz, auquel la pub de GDF-SUEZ accole systématiquement l’adjectif “naturel” pour lui donner une image dans l’air du temps, est, exactement comme le pétrole, une ressource fossile non renouvelable, qui a mis des millions d’années à se former, et que nous allons bouffer en l’espace de 200 ans. La consommation mondiale de gaz a doublé depuis 30 ans, et la courbe reste résolument à la hausse. Les corrompus des pays producteurs (Russie, Qatar…) s’en mettent actuellement plein les fouilles, étalant leur richesse écœurante dans le monde entier.
Le gaz est notamment présenté comme la meilleure solution pour prendre la relève du nucléaire discrédité. C’est ce qui se passe par exemple au Japon, où la quasi-totalité des centrales nucléaire ont fermé depuis FuckUshima, et où le gaz importé a pris la relève.
Aujourd’hui, les estimations de la date du “Peak gas” sont entre 2020 et 2030. Demain, donc.

Le pic de charbon (Peak Coal)

Là c’est la surprise. On croyait en avoir encore pour 100 ou 200 ans, mais selon l’Energy Watch Group, c’est vers 2025 que l’extraction de charbon atteindra son pic, 30% au-dessus de la situation actuelle…

Le pic d’uranium (Peak Uranium)

Bien sûr la cata de FuckUshima a provisoirement calmé les ardeurs atomiques. Mais ne vous y trompez pas : les affaires vont reprendre. Les centrales françaises ont été déclarées “sûres”, malgré la démonstration de Greenpeace qu’un groupe de piétons même pas armé pouvait s’y introduire comme dans un moulin.

Il est probable que toutes les autres affirmations (concernant par exemple une chute d’avion ou un tremblement de terre) soient tout aussi pipeautées, et qu’il faudra hélas attendre un accident majeur pour sortir les idéologues incapables et corrompus qui nous gouvernent (et ceux qui vont leur succéder dans quelques mois) de leur aveuglement.
Selon le “Energy Watch Group” le pic d’uranium est prévu vers 2035. Une énergie d’avenir, assurément…

Le Pic métallique (Peak Metal)

Là aussi j’en ai déjà parlé. La “croissance” implique une consommation toujours plus forte de métaux. On croit qu’il s’agit là de ressources infinies. Comme pour le pétrole, on a commencé par extraire ce qui était le plus facile. La teneur en métal du minerai diminue irrémédiablement.
Et pour bon nombre d’entre eux, y compris parmi les plus usuels (cuivre,nickel, zinc, plomb, étain…), le pic est tout proche proche. Vingt ans, trente ans. Demain, quoi. Même si le recyclage permet de réutiliser au lieu d’extraire, il est loin d’être total. Lire à ce sujet le livre très documenté de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon : “Quel futur pour les métaux”.

Le pic électrique (Peak Electricity)

C’est tout simplement la conséquence des pics précédents. L’électricité n’est pas une énergie primaire, et il faut la produire. Or les quatre principaux moyens de production actuels (charbon, gaz, pétrole, uranium) vont commencer à manquer. Même si un jour peut-être on arrivera à produire suffisamment d’électricité avec d’autres sources, cela prendra un temps énorme, et le mal sera fait.

D’autant que certains misent sur l’électricité pour remplacer les autres énergies… Pour les voitures, par exemple. Ce qui là encore ne se fera probablement pas. À court terme, elles ne sont pas au point. À moyen terme, les capacités de production de lithium feront un goulot d’étranglement. Et à long terme il n’y aura plus assez d’électricité…
Autre “détail” : le pétrole sert aussi à fabriquer une foule de choses, comme du plastique et des engrais, que l’électricité ne remplacera jamais.
Le pic du sol (Peak Dirt)

J’observe tous les jours avec effarement l’avancée de l’urbanisme stupide (garages, centres commerciaux) dans l’est de Metz. Et s’il n’y avait qu’à Metz… C’est partout pareil. On nous parle de récession, de chômage, mais de nouvelles surfaces commerciales continuent à s’installer à un rythme démentiel. Sans négliger les lotissements. On estime que tous les 10 ans, c’est l’équivalent de la surface d’un département qui disparaît en France.
Saturés d’engrais, de pesticides, les sols s’appauvrissent. Alors on met plus d’engrais… Sauf que l’engrais est principalement dérivé du pétrole. On ne s’en sortira pas… Alors les pays qui disposent de pognon vont jusqu’à acheter des terres à l’étranger, notamment en Afrique, où l’on crève pourtant déjà de faim.

Le pic de l’eau (Peak Water)

Ah, de l’eau il y en a. Le problème, c’est qu’il va être de plus en plus difficile de trouver de l’eau en général, et de l’eau potable en particulier.

La première conséquence de la “croissance” est d’augmenter les besoins en eau. Une autre est la quantité phénoménale de saloperies disséminées dans l’air et dans l’eau. Engrais, pesticides, médicaments, rejets industriels, métaux lourds… À titre d’exemple, le seul rejet dans le Rhône de quantités infimes de PCB (substance plus connue sous le nom de “Pyralène”, entrant dans la composition de vieux transformateurs électriques) a suffi pour rendre les poissons qui y vivent impropres à la consommation, et pour une durée indéterminée !Des phénomènes similaires guettent toutes les sources d’eau. On connaît le phénomène des algues vertes en Bretagne, mais ce qu’on sait moins, c’est que dans de nombreux cas, l’eau du robinet est tellement chargée en nitrates qu’elle n’est plus potable. Et depuis longtemps. Alors les Bretons boivent de l’eau en bouteille. Dont les taux de nitrates augmentent aussi… Enfin, conséquence du réchauffement climatique, des zones de plus en plus étendues, qui sont déjà parmi les plus déshéritées, vont souffrir de sécheresse. Avec son cortège d’enfants morts et d’émigration forcée.

1.8 milliard de personnes souffriront en 2025 d’une insuffisance d’approvisionnement en eau.

Le pic du maïs (Peak Corn) et le pic du riz (Peak Rice)

Là encore ce sont d’abord des conséquences des pics précédents. Moins de terres cultivables, moins d’eau = moins de céréales, c’est mathématique.

Autre problème, la tendance néfaste à utiliser des denrées alimentaires pour faire du carburant. On préfère gaspiller du maïs ou du blé pour faire de l’éthanol (avec un rendement minable) tout en sachant que des gens vont en crever.

Autre effet pervers, on préfère désormais remplacer les cultures de céréales par du palmier à huile. Cette saleté ne sert pas seulement à créer la “matière grasse végétale”, produit bon marché qui bouche les artères et qui est présent dans la quasi-totalité de la bouffe industrielle, base de l’alimentation occidentale, c’est aussi un “bio-carburant”…

On pourrait faire des centaines de pages sur le sujet. Mais j’ai fait court, ce n’est qu’un billet de blog.

Je suppose que comme moi vous écoutez d’une oreille consternée le simulacre désolant de “campagne électorale” que nous vivons actuellement. Un combat de coqs arrogants et ridicules, aussi ambitieux qu’incompétents. Avec la complicité des médias dominants, ils n’ont pas leur pareil pour mettre en lumière des problèmes ineptes, sans intérêt, ou parfaitement mineurs.  (…)

Pourtant, le tableau est apocalyptique : il est désormais certain que les problèmes dus au tarissement de l’approvisionnement en pétrole se feront sentir bien avant la fin de cette décennie. Que de nouvelles guerres sont à prévoir pour se disputer les dernières gouttes. Que des tentatives désespérées pour pallier ce manque en tirant davantage sur le gaz ou le charbon auront pour résultat une nouvelle pénurie moins de 10 ans plus tard.
En même temps que la terre ne pourra plus nourrir les 8 milliards d’humains, dont un quart manquera d’eau. Le manque de métaux sera alors une cerise sur le gâteau de la catastrophe intégrale.

Il est hélas certain que d’ici là, l’économie, entièrement bâtie sur la possibilité de disposer d’énergie abondante et bon marché, et déjà mise à genoux par le racket de la finance, sera totalement par terre.

Qui s’en préoccupe ? Personne ! Pourtant, des politiciens surdiplômés, entourés d’une armée de conseillers, n’auraient aucun mal à être mieux informés qu’un petit blogueur armé de sa seule jugeotte et de sa curiosité à farfouiller sur Internet…

Nos (ir)responsables nous bassinent avec leur propagande libérale, réclament des “baisses de charges”, la suppression du code du travail… Ne parlent que de concurrence et de productivité. Nous poussent à con-sommer. Toujours plus. N’importe quoi. Continuent à implorer un chimérique “dieu croissance”.

Des fous, des aveugles, des drogués.