L’écologie est l’avenir de la classe ouvrière
Jacques Archimbaud, secrétaire National adjoint d’Europe Ecologie Les Verts
www.reporterre.net/spip.php?article3820
Monsieur Ayrault, la transition énergétique doit aller au-delà des discours
(Lettre ouverte publiée le 13/02/2013 sur Mediapart et signée par Christophe Aubel (Humanité et biodiversité), Marie Atinault (Effet de Serre toi-même !), Geneviève Azam (Attac), Anne Barre (WECF), Jacques Beall (Surfrider), Madeleine Charru (CLER), Hélène Connor (HELIO International), Bruno Genty(France Nature Environnement), Jean-François Julliard (Greenpeace), Martine Laplante (Les Amis de la Terre), Franck Laval (Ecologie sans frontière), Stephen Kerckhove (Agir Pour l’environnement), François Mativet (Réseau Sortir du Nucléaire), Cécile Ostria (Fondation Nicolas Hulot), Pierre Perbos (Réseau Action Climat), Jean Sivardière (FNAUT).
Mediapart
Appel pour coordonner les luttes contre le changement climatique
…
www.reporterre.net/spip.php?article3835
Le Pays Basque nord se prépare à l’abandon du “tout voiture”
Giuliano CAVATERRA
www.lejpb.com/paperezkoa/20130214/387765/fr/Le-Pays-Basque-nord-prepare-a-l%E2%80%99abandon-du-%E2%80%9Ctout-voiture%E2%80%9D
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L’écologie est l’avenir de la classe ouvrière
Jacques Archimbaud, secrétaire National adjoint d’Europe Ecologie Les Verts
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Automobiles, pétrole, pneus, acier, il va falloir dire la vérité ! Sidérurgie, Psa, Renault, Goodyear, Faurecia. Les plans de licenciements se multiplient.
Des milliers d’ouvriers qui ont sué sang et eau pendant 150 ans pour la jouissance de quelques grandes familles de profiteurs et des générations lamentables de petits boursicoteurs, vont être jetés comme des malpropres par des tôliers qui les auront pressés jusqu’à la dernière minute.
Des ministres s’agitent, des avocats syndicaux tentent par de pathétiques plaidoiries de retarder en droit la fatale échéance… On se raccroche à la fable des licenciements boursiers comme cause majeure du massacre social qui se déroule sous nos yeux. Tout le monde entretient la croyance selon laquelle, comme aux Usa, après une purge sévère, tout finira par repartir comme en quatorze…
Il n’en est rien : aucune des activités carbonées à la base des deux révolutions industrielles et de la seconde accumulation du capital n’a d’avenir sur le long terme.
On peut tenter de retarder l’échéance. On peut mentir aux ouvriers qui d’ailleurs n’en croient rien. C’est une autre direction qu’il faut prendre, on a déjà vingt ans de retard, il faut décider maintenant.
Moins d’automobiles de grosses cylindrées, davantage de trains, d’autobus et de tramways… Moins d’avions et davantage de bateaux, moins de pétrole et plus d’énergies renouvelables et d’écomateriaux, moins de surconsommation individuelle standardisée et plus de services partagés à haute valeur ajoutée. Moins d’ hypermarchés et plus de commerces de proximité. Moins de camions et d’autoroutes et plus de circuits courts. La reconversion est urgente, incontournable, juste et positive.
Il y aurait cependant un scandale à ce que les ouvriers qui ont tout le temps donné, payent une fois encore pour la navrante cécité historique des classes dirigeantes.
Voilà pourquoi le gouvernement de la gauche et des écologistes ne peut ni entretenir la fiction du redémarrage ou de la continuation sous perfusion d’activités caduques, ni accompagner les plans de licenciements secs et scandaleux qui se préparent.
Il doit au contraire ouvrir la voie de la reconversion industrielle et celle-ci passe par la garantie absolue de revenus et de formations professionnelles des salariés.
Comment ça, on ne sait pas faire ? Allez donc demander aux métallos, aux chimistes et aux gens du bâtiment : ils ont plein d’idées et de propositions pour l’avenir.
Monsieur Ayrault, la transition énergétique doit aller au-delà des discours
(Lettre ouverte publiée le 13/02/2013 sur Mediapart et signée par Christophe Aubel (Humanité et biodiversité), Marie Atinault (Effet de Serre toi-même !), Geneviève Azam (Attac), Anne Barre (WECF), Jacques Beall (Surfrider), Madeleine Charru (CLER), Hélène Connor (HELIO International), Bruno Genty(France Nature Environnement), Jean-François Julliard (Greenpeace), Martine Laplante (Les Amis de la Terre), Franck Laval (Ecologie sans frontière), Stephen Kerckhove (Agir Pour l’environnement), François Mativet (Réseau Sortir du Nucléaire), Cécile Ostria (Fondation Nicolas Hulot), Pierre Perbos (Réseau Action Climat), Jean Sivardière (FNAUT).
Mediapart
«Monsieur le Premier Ministre,
Le Président de la République a présenté à maintes reprises la transition énergétique comme une priorité de la nouvelle mandature. Le 14 septembre, à l’ouverture de la conférence environnementale, il déclarait ainsi :
«La France, et j’en prends ici l’engagement, se mobilisera dans la transition énergétique. Voilà le cap, la transition. Cette stratégie, elle est fondée sur deux principes: l’efficacité énergétique d’une part, et la priorité donnée aux énergies renouvelables d’autre part.»
Cette voie de la transition énergétique est défendue depuis toujours par nos associations. Cependant, votre gouvernement a pris depuis un certain nombre de décisions qui vont en sens inverse et creusent l’écart entre l’ambition affichée et la réalité.
Pour ne citer que quelques exemples :
- Le Président de la République s’est engagé à réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. Vous avez vous-même exprimé la nécessité de rompre avec le tout nucléaire, le jugeant «antinomique avec cette société de la sobriété que nous voulons promouvoir».
– Dès lors, comment justifier que la première action de la Banque publique d’investissement, soutenue à hauteur de 50 millions d’euros par l’Etat, consiste à soutenir la filière du nucléaire? La BPI n’a-t-elle pas été désignée par le Président de la République comme «la Banque de la transition écologique»?
– Par ailleurs, si la France souhaite réduire la part du nucléaire, pourquoi continue-t-elle à l’étranger de promouvoir cette filière comme «une filière d’avenir», par la voix du Président de la République, de la ministre au Commerce extérieur et du ministre du Redressement productif ? La volonté de l’Etat d’engager la transition énergétique s’arrête-t-elle aux frontières du pays?
- Alors que la transition énergétique suppose de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles, votre ministre du Redressement productif a dernièrement laissé entendre que la France allait se lancer dans l’exploitation du gaz de houille en Lorraine. La recherche d’un nouvel eldorado fossile n’est-elle pas incompatible avec la nécessité d’engager la transition énergétique ? Nos associations vous rappellent que l’Agence internationale de l’énergie préconise de laisser près d’un tiers des réserves prouvées de fossiles dans le sol d’ici à 2050 afin de limiter le réchauffement de la planète en deçà du seuil dangereux de 2°C. Il n’est nullement question ici de technique de fracturation hydraulique mais de l’enjeu global de lutte contre le dérèglement climatique qui nous interdit d’exploiter les énergies fossiles non conventionnelles.
- Alors que le secteur des transports dépend pour près de 100% du pétrole et alourdit d’année en année notre facture énergétique, plusieurs décisions sont intervenues pour privilégier le transport routier et aérien au détriment des autres modes de transports moins polluants. Devons-nous en déduire que les transports sont exclus du périmètre de la transition énergétique ?
Monsieur le Premier ministre, vous l’aurez noté, le message que nous vous adressons aujourd’hui est ponctué d’interrogations légitimes face à une politique qui a largement dévié du cap annoncé lors de la conférence environnementale. Nous attendons dès lors que vous clarifiez au plus vite la politique de votre gouvernement en matière de transition énergétique et nous souhaiterions, à ce sujet, être reçus par vous dans les plus brefs délais.
Un cap a été fixé, encore faut-il s’y tenir…
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance de notre plus haute considération.»
Christophe Aubel (Humanité et biodiversité)
Marie Atinault (Effet de Serre toi-même !)
Geneviève Azam (Attac)
Anne Barre (WECF)
Jacques Beall (Surfrider)
Madeleine Charru (CLER)
Hélène Connor (HELIO International)
Bruno Genty (France Nature Environnement)
Jean-François Julliard (Greenpeace)
Martine Laplante (Les Amis de la Terre)
Franck Laval (Ecologie sans frontière)
Stephen Kerckhove (Agir Pour l’environnement)
François Mativet (Réseau Sortir du Nucléaire)
Cécile Ostria (Fondation Nicolas Hulot)
Pierre Perbos (Réseau Action Climat)
Jean Sivardière (FNAUT)
Appel pour coordonner les luttes contre le changement climatique
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Au Forum social mondial qui se tiendra en Tunisie en mars, de nombreux militants climatiques se retrouveront pour commencer à élaborer une stratégie internationale de lutte.
ESPACE CLIMAT : REPENSER LES STRATEGIES POUR LUTTER POUR NOTRE FUTUR
Le Forum Social Mondial 2013 (FSM) se tiendra du 26 au 30 mars 2013 en Tunisie où, il y a seulement deux ans, une révolution débuta et se conclut par un changement historique qui eut des répercussions partout dans la région. Maintenant, la Tunisie est une source d’inspiration pour les mouvements dans le monde entier, qu’ils soient nouveaux ou anciens.
C’est de cette source d’inspiration, provenant de cette vague de changements et de l’émergence de nouveaux mouvements avec des tactiques et stratégies nouvelles et passionnantes, que l’idée de cet Espace Climat est née. L’Espace Climat sera un espace fixe à l’intérieur du FSM 2013 pour échanger sur les causes, les impacts, les luttes, les alternatives et les stratégies pour faire face au changement climatique. Ce sera un lieu avec de nombreux ateliers, débats et sessions stratégiques.
Nous avons perdu de trop nombreuses batailles dans le combat pour la justice climatique, à tel point qu’il ne nous reste que peu de temps pour empêcher que la Terre Mère et l’humanité ne périclitent dans un futur trop affreux à imaginer.
Le changement climatique contribue déjà à 400 000 morts par an. Il suffit d’un regard sur les quelques derniers mois pour constater la dévastation du sud des Philippines par un typhon tellement destructeur qu’il a tué plus de 1 000 personnes et en a laissé des milliers sans abri, les chaleurs extrêmes en Australie, et le désastre que l’ouragan Sandy a causé en Haïti, sur des pans entiers du Canada et des Etats-Unis.
La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en charge d’obtenir un accord global qui mettrait un terme à la marche vers le chaos climatique, a oeuvré au statu quo préservant les intérêts économiques et financiers au profit d’accords qui vont « brûler la planète ».
Les preuves scientifiques sont accablantes. Les effets du réchauffement climatique sont ressentis et observés directement dans le monde entier. Les études ont démontré que pour avoir une chance d’inverser un processus qui nous mène droit au chaos climatique, nous devons laisser les réserves d’énergies fossiles restantes dans le sol. Pourtant, les gouvernements et les multinationales continuent de forer toujours plus profond pour extraire des énergies fossiles.
Pour changer notre futur, nous devons passer à l’action. L’Espace Climat vise à réunir les militants et mouvements sociaux et écologistes pour débattre d’une série de questions :
Qu’est-ce-qui ne va pas dans les négociations climatiques internationales ?
Comment peut-on atteindre l’objectif de laisser dans le sol plus des 2/3 des énergies fossiles ?
Quelles sont nos alternatives énergétiques décentralisées ?
Comment faire face à la crise alimentaire aggravée par les crises climatiques et financières ?
Comment arrêtons-nous les perturbations des cycles vitaux de l’eau ?
Comment répondons-nous au besoin d’emplois et arrêtons-nous le modèle suicidaire de croissance sans fin ?
Comment renforçons-nous-le combat contre les fausses solutions telles que les OGM, la biologie de synthèse, les agrocarburants et la géo-ingénierie ?
Quelles sont les implications de la marchandisation et de la financiarisation de la nature à travers « l’économie verte », les marchés de carbone et les initiatives REDD ?
De quoi avons-nous besoin pour changer le modèle économique dominant ?
Quelles menaces représentent la notion de « sécurité climatique « pour la paix, la démocratie et les migrants ? Comment construisons-nous des alternatives au capitalisme avec des expériences comme le « vivre bien », la défense des biens communs, la promotion de nouveaux indicateurs de bonheur, la souveraineté alimentaire, les « climate jobs » et d’autres alternatives déjà développées au niveau local ?
Depuis de très nombreuses années, les peuples indigènes, les petits paysans, les populations locales ont pratiqué et développé des manières de vivre et de coexister avec la nature. Il a été prouvé par les scientifiques que l’agro-écologie, un système de production agricole que les paysans utilisent et développent depuis des années, n’a pas comme simple vertu d’alimenter les populations avec de la nourriture plus saine et d’une meilleure qualité, mais permet également de refroidir la planète.
Mais comment porter ces solutions sur le devant de la scène et stopper les fausses solutions dommageables ? En d’autres termes, comment allons-nous au-delà de nos stratégies habituelles afin de voir comment nous pouvons gagner des victoires concrètes sur le terrain en travaillant ensemble, de façon horizontale et en mélangeant les acteurs, anciens et nouveaux, en liant les luttes sociales avec les luttes environnementales, en regroupant les syndicats, paysans, femmes, indiens, migrants, organisations communautaires, indignés, mouvements Occupy, Idle No More et les activistes pour le climat…
Nous invitons tous ceux qui sont intéressés par renverser le cours des choses à venir et se joindre à nous au sein de l’Espace climat au FSM à Tunis, du 26 au 30 mars.
Organisations facilitatrices :
Alliance of Progressive Labor, Philippines
Alternatives International
ATTAC France
Ecologistas en Accion
Environmental Rights Action, Nigeria
Fairwatch, Italy
Focus on the Global South
Global Forest Coalition
Grassroots Global Justice Alliance
Grupo de Reflexão e Apoio ao Processo do Fórum Social Mundial
La Via Campesina
Migrants Rights International
OilWatch International
Polaris Institute
Social Movements for Alternative Asia
Transnational Institute
Le Pays Basque nord se prépare à l’abandon du “tout voiture”
Giuliano CAVATERRA
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Mis à part une déviation par ci, un contournement par là, il n’est pas prévu dans l’immédiat de construire de nouvelles infrastructures routières au Pays Basque Nord. En revanche, une révolution est en marche quant à la gestion de l’existant. En effet, après des décennies où la voiture était reine, celle-ci va être remisée au profit des transports en commun et des “circulations douces”.
Les collectivités et les sociétés de transport sont en train de lancer cette révolution. Pour éviter de se marcher sur les pieds, toutes ces autorités organisatrices de transport (AOT) essaient de se coordonner. Mais malgré les efforts importants qui seront réalisés, il apparaît que la hausse de la démographie les rendra vite insuffisants. Il faut donc d’ores et déjà réfléchir à de nouvelles formes d’urbanisation et rapprocher les emplois des lieux d’habitation.
“Il n’y a pas de grands projets d’infrastructures routières”, affirme Katia Emerand, directrice du schéma de cohérence territoriale (Scot) de l’agglomération de Bayonne et du sud des Landes. “Les infrastructures existantes sont suffisantes, la question maintenant est celle de leur gestion”, abonde Philippe Aretz, directeur adjoint du Conseil de développement.
Pourtant, nombreux sont ceux qui doivent se poser la question lorsqu’ils sont pris matin et soir dans des embouteillages où lorsqu’ils “galèrent” pour trouver une place de stationnement. La réponse passera par un changement radical de mentalité : il va falloir se préparer à laisser la voiture au garage. Nous ne sommes plus dans les années 1950 où la croyance en l’automobile poussait les élus à enterrer la ligne de tramway qui courait de Bayonne à Biarritz. De même que pour le transport de marchandises (voir notre édition d’hier), il faut que celui de voyageurs contribue aussi à la réduction des gaz à effet de serre. Au-delà du geste écologique, la limitation de la place de la voiture sur nos routes permettra de réduire les engorgements et les problèmes de stationnement.
Combler le retard
Cette révolution, c’est sur l’Agglomération côte basque-Adour (Acba) qu’elle risque d’être le plus spectaculaire. C’est en effet là que vit la majeure partie de la population et que sont concentrés les emplois alors que la démographie augmente plus autour de son périmètre. L’Agglo part aussi de loin parce que cette réflexion globale sur les transports urbains n’a débuté qu’en 2008, au moment où Jean Grenet en a pris la présidence. Et pour combler le retard, la collectivité associée aux communes de Saint-Pierre-d’Irube et de Tarnos (qui font partie intégrante du Syndicat des transports de l’Agglomération, le Stacba) va mettre les bouchées doubles.
Actuellement, un plan de déplacement urbain (PDU) est en phase de concertation. Il devrait être validé d’ici à la fin de l’année pour que la phase opérationnelle démarre dès 2014. Le projet phare de ce plan est la création de deux lignes en site propre qui traverseront les communes concernées. Aux extrémités de ces deux lignes se trouveront des parcs d’échanges. “Comme à Bordeaux où on peut laisser sa voiture sur un parking à l’entrée et prendre le tramway directement depuis le parc de stationnement”, indique Michel Veunac, vice-président du Stacba.
Il faut imaginer que l’emprise de ces voies réservées aux bus va considérablement réduire la place de la voiture, d’autant que le PDU prévoit de faire de la place pour les vélos et la marche à pied. Conséquence, l’idée d’un cinquième pont sur l’Adour fait son chemin, comme l’a récemment révélé l’adjoint au maire Christian Millet-Barbé dans les colonnes de Sud Ouest. D’autant que le pont Grenet est arrivé à saturation plus vite que prévu initialement, mais surtout parce que le maire de Bayonne veut faire de la gare un pôle multimodal.
En matière de transports interurbains aussi, on s’apprête à une révolution. Le conseil général, qui jusque-là en matière d’interurbain faisait surtout du transport scolaire, se lance lui aussi dans la bataille du transport de voyageurs. Nouvelles lignes, nouveaux arrêts, tarifs attractifs d’ici à cet été : c’est un tout un réseau qui devrait permettre aux voyageurs de réduire leurs déplacements en voiture. “On pourra se déplacer dans tout le département pour 2 euros”, explique Philippe Guyot du conseil général. “Actuellement, 17 lignes sont en attente des réponses aux appels d’offres”, explique P. Guyot, “dont Cambo-Bayonne et Hasparren-Bayonne”. Une ligne fonctionne déjà, il s’agit de Bayonne-Hendaye, dont la délégation à l’ATCRB a été renouvelée l’année dernière. Sur cette ligne, ce sont 14 allers retours par jour qui ont lieu toute l’année.
C’est sur cette route Bayonne-Hendaye que l’on mesure le plus le besoin de coordonner l’offre de transports. On y trouve en effet une ligne de train dépendante de la SNCF et la région Aquitaine qui a la compétence des TER. Il y a aussi les bus intra-urbains du Stacba, l’Agglomération ayant, elle, la compétence du transport urbain. Il y aura bientôt les transports organisés par la toute nouvelle agglomération Sud Pays Basque, et enfin, il y a les autocars du département. Sans compter le département des Landes puisque le sud des Landes est aussi concerné par les déplacements de et vers le Pays Basque.
Tout l’enjeu va donc devoir être dans les prochaines années de cordonner ces différentes AOT. D’autant que l’on envisage sérieusement de mettre en place une billétique commune avec la possibilité d’avoir un seul titre pour divers moyens de transport.
Pour Michel Veunac, la nécessité d’une politique coordonnée au niveau des transports est un argument en faveur d’une collectivité spécifique au Pays Basque. “Les questions de mobilité et de logement sont de celles qui préoccupent le plus nos concitoyens. C’est pourquoi le Conseil des élus a voté pour une qu’une collectivité territoriale à statut particulier pour le Pays Basque soit doté de cette compétence transport.”
Changer d’urbanisme
Au Scot de l’agglomération de Bayonne et du sud des Landes, on indique dès à présent que les efforts considérables qui vont être faits en matière de transports en commun ne suffiront pas à terme. En effet, le territoire étant très attractif, la population ne cesse d’augmenter. Les problèmes qui seront réglés demain ne le seront donc plus après-demain. Pour le Scot, il faut donc avoir une vision plus globale et se préparer à une autre révolution : la densification de l’habitat. Une préconisation envisagée dans le plan d’aménagement et de développement durable (Padd, consultable sur scotab.fr). Une préconisation qui risque de faire grincer des dents, mais plus facile à mettre en œuvre qu’une autre proposition du Scot qui est de rapprocher les emplois des lieux d’habitation…
Le fleuve : une question qui n’a pas fini de se poser
Moyen de transport quasiment tombé en désuétude, le transport fluvial intéresse de plus en plus. Au niveau de l’Acba, on envisage la création d’une navette fluviale qui irait du pont Henri-Grenet jusqu’au futur Ikea. Ce genre de navettes existe dans plusieurs agglomérations de l’Hexagone. Le problème de l’utilisation du fleuve, c’est qu’il faut tenir compte à la fois du tirant d’eau et de la hauteur des ponts. Cette double contrainte rend difficile pour l’instant la navigation fluviale amont-aval.
Par contre, des systèmes de navettes pour traverser le fleuve sont envisagés, “comme à Bilbao”, indique M. Veunac. Du côté du transport de marchandises aussi on regarde vers le fleuve et on se pose la question de son utilisation. “On réfléchit à un système de barges”, indique M. Vovard du CEF. En tout cas, la question se pose et “elle n’a pas fini d’être posée”, conclut Katia Emerand.