Bizi !

Articles du Vendredi : Sélection du 13 avril 2012

La planète brûle, et ils regardent ailleurs

Edito du Monde
Le Monde du 07.04.2012

Présidentielles : le débat sur l’énergie ne doit pas s’arrêter au nucléaire (bons baisers de Fukushima)

Matthieu Auzanneau
http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/03/31/presidentielles-le-debat-sur-lenergie-ne-doit-pas-sarreter-au-nucleaire

Ce qui sépare les Verts et le Parti de gauche, c’est l’Etat

Ludo B.
www.reporterre.net/spip.php?article2820 – 07.04.2012

Fukushima: Tokyoko lurzoruaren kutsadura itzela salatu du Gundersenek

Pello Zubiria
http://argia.com/erredakzio-mahaia/pello-zubiria/2012/03/28/fukushima-tokyoko-lurzoruaren-kutsadura-itzela-salatu-du-gundersenek/

[:]

La planète brûle, et ils regardent ailleurs

Edito du Monde
Le Monde du 07.04.2012

Gouverner, c’est prévoir, choisir et expliquer. Surtout quand les défis sont complexes et de long terme. Au préalable, il faut être élu et, pour cela, se livrer à un tout autre exercice : séduire, promettre, simplifier. Et faire miroiter des lendemains qui chantent.

Redoutable contradiction. En 2007, c’est l’endettement du pays qui avait été ignoré par les deux principaux candidats, en dépit des mises en garde du troisième (François Bayrou). Les rêves immédiats avaient balayé les risques alors jugés lointains et dont on mesure trop bien aujourd’hui combien ils étaient imminents.

Aujourd’hui, c’est l’écologie – pour simplifier, la préservation des ressources d’une planète vivante et vivable – qui est tombée dans ce trou noir, comme sortie du radar politique, rayée de la carte des enjeux majeurs des prochaines décennies.

Cette cécité est stupéfiante, ou plutôt cette occultation confondante, si l’on veut bien se rappeler, un instant, les avertissements lancés de tous côtés, sans cesse plus nombreux et argumentés. Pas un mois ou presque sans qu’une étude scientifique pointe tel ou tel dérèglement progressif, insistant et, au bout du compte, inquiétant.

En mars encore, la dernière à sonner l’alarme a été l’OCDE – que l’on ne peut guère soupçonner d’être un repaire d’écolos intégristes. Que dit le club des pays développés dans son rapport sur « les perspectives de l’environnement à l’horizon 2050 » ? Cela, sans ambiguïté : « Faute de nouvelles politiques, les progrès réalisés pour réduire les pressions sur l’environnement ne suffiront pas à compenser les impacts liés à la croissance économique. » Sur quatre domaines-clés – changement climatique, biodiversité, eau, effets de la pollution sur la santé -, « il est nécessaire et urgent d’engager dès à présent une action globale, de manière à éviter les coûts et conséquences considérables de l’inaction, tant du point de vue économique que sur le plan humain », conclut l’OCDE.

Pendant ce temps, que font les candidats à l’élection présidentielle ? Exactement ce que déplorait le président Chirac, il y a dix ans, au Sommet de la Terre de Johannesbourg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »

Nicolas Sarkozy avait fait de l’écologie, en 2007, une grande cause nationale, avant de décréter, en 2011, que « ça commen(çait) à bien faire ». François Hollande pense avoir fait le nécessaire en s’en tenant à une réduction du nucléaire dans notre approvisionnement énergétique. Jean-Luc Mélenchon prône une « transition écologique » qui ne manque pas d’opportunisme. François Bayrou et Marine Le Pen ont d’autres chats à fouetter. Et les écologistes eux-mêmes ont oublié qu’une campagne présidentielle suppose un candidat aguerri – et convaincu de sa cause.

On se souvient de la formule de Pierre Mendès France un jour de 1953 : « Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix. » Cela suppose une démocratie adulte et du courage chez ceux qui entendent l’incarner. Pour l’heure, hélas, l’une et l’autre font par trop défaut.

Présidentielles : le débat sur l’énergie ne doit pas s’arrêter au nucléaire (bons baisers de Fukushima)

Matthieu Auzanneau
http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/03/31/presidentielles-le-debat-sur-lenergie-ne-doit-pas-sarreter-au-nucleaire

Les représentants des candidats à la présidentielle doivent exposer leurs points de vue sur l’avenir de l’énergie aujourd’hui à 15 heures à la Maison de la chimie, à Paris, à l’invitation du WWF et de Terra Nova.

J’espère que tout le débat ne sera pas focalisé, comme d’habitude, sur le nucléaire, et qu’on ne laissera pas de côté l’avenir du pétrole, qui pose des questions à mon sens bien plus vastes et profondes, englobant largement celle de l’atome.

Au moins, j’espère qu’on ne verra plus surgir un argument particulièrement inepte sur la facilité supposée avec laquelle il serait possible de sortir du nucléaire.

Cet argument, qui repose sur une méconnaissance de la problématique du pétrole (laquelle, lorsqu’il est question d’énergie en France, fait figure d’éléphant oublié au milieu du salon), c’est la fermeture des centrales japonaises, suite à l’accident de Fukushima.

Je ne vais nommer personne, mais j’ai entendu ces derniers temps plusieurs figures françaises de l’écologie prétendre que l’arrêt pour contrôle de 53 réacteurs sur 54 au Japon depuis Fukushima démontrerait à quel point « sortir du nucléaire, c’est possible ».

La consommation de pétrole des centrales électriques thermiques japonaises est sur le point de quadrupler par rapport à la normale, et pourrait atteindre un million de barils par jour cet été. D’après l’agence Reuters, cette explosion de la demande japonaise de pétrole pèserait même plus que la crise diplomatique iranienne parmi les facteurs qui alimentent la hausse des cours du brut !

Un reportage publié en août par le New York Times suggère l’ampleur impressionnante du basculement du système électrique japonais du nucléaire vers le pétrole.

Ce basculement est une régression historique : le programme nucléaire japonais a été lancé, comme le programme français, en réaction au choc pétrolier de 1973. Avant 1973, l’électricité japonaise et française étaient principalement générées à partir de pétrole, importé presque exclusivement du golfe Persique.

Si le Japon est un argument dans le débat sur la sortie du nucléaire, c’est au contraire pour souligner à quel point les énergies fossiles représentent l’alternative à l’atome la plus facile, c’est-à-dire la plus pernicieuse.

C’est ce qui se passe en Allemagne qui compte. Et les atermoiements de Berlin devraient inciter les anti-nucléaires à plus d’humilité et, surtout, de réalisme.

La production mondiale d’énergie, c’est 81,1 % de fossiles (dont 32,5 % de pétrole) et 5,7 % de nucléaire. L’éolien, la géothermie et le solaire, c’est toujours moins de 1 %. Le charbon, non les renouvelables, est de loin la source d’énergie qui s’est le plus développée au cours de la dernière décennie, d’après l’Agence internationale de l’énergie [pdf].

Selon une étude d’EDF R&D en 2007, un déclin de la production mondiale de pétrole aux alentours de 2020 va induire un déclin de la production TOTALE d’énergie environ quinze ans plus tard, en dépit d’une éventuelle multiplication par cinq (improbable, sinon indésirable) du nucléaire et du charbon, et d’une multiplication par vingt-cinq (délicate…) des énergies renouvelables à l’échelle de la planète. J’insiste : le débat sur l’énergie ne peut se limiter, loin s’en faut, à un débat sur l’avenir du nucléaire.

Ce qui sépare les Verts et le Parti de gauche, c’est l’Etat

Ludo B.
www.reporterre.net/spip.php?article2820 – 07.04.2012

De larges convergences entre les Europe-Ecologie-Les Verts et le Front de gauche – mais une divergence majeure : la conception des rôles de l’Etat, des régions et de l’Europe

Nous sommes nombreux, en France, à Gauche, à comprendre qu’un monde s’éteint, qu’un autre est à construire. A constater l’injustice, à l’échelle nationale et mondiale. A être conscients du caractère limité des ressources naturelles, incompatible avec notre mode de vie. A être intimement persuadés que la fuite en avant n’est pas la solution, qu’il faut changer de modèle.

Mais une fois les constats posés, que faire ? Par quel bout prendre le problème ? Et à la présidentielle, pour qui voter ? A quelques jours du 1er tour de l’élection, j’ai fait mon choix.

D’où je parle...

Je suis un trentenaire, festif, joyeux, écologiste (en tout cas je fais de mon mieux, dans les trois catégories). Festif ET écologiste, si si, c’est compatible. Le coup de l’écologie punitive, on ne me le fait pas. Comme Edgar Morin le dit si bien, « le retour à la sobriété quotidienne doit s’accompagner du retour aux excès et débordements des jours et nuits de fête ».

Je bouquine, Gorz, Illich, Rifkin, Latouche, etc. J’essaye d’avancer personnellement (être chaque jour plus autonome) et m’investis aussi dans des actions collectives qui ont du sens. Je me reconnais plus dans la militance associative que dans les modes d’actions politiques traditionnels. Je préfère passer une demi-journée à réparer des vélos dans une association qu’à coller des affiches qui seront recouvertes le lendemain.

A la primaire de l’écologie, j’ai voté Nicolas Hulot, parce qu’il me semblait le mieux à même de diffuser les idées du mouvement au plus grand nombre. Avec le recul, je pense que, lui aussi, en novice de la politique, aurait rencontré les freins que rencontre aujourd’hui Eva Joly. Lui aussi aurait fait des déclarations qui, soigneusement déformées, lui auraient valu critiques, quolibets, marginalisation. Lui aussi aurait du se débrouiller avec un budget plusieurs dizaines de fois inférieur à celui des grandes écuries. Et il n’est pas certain que les intentions de votes en sa faveur à trois semaines de l’élection eut été meilleures. L’élection présidentielle est une affaire de spécialistes, souvent cumulards, qui font de la politique depuis des années, connaissent les codes. Les autres sont voués à la moquerie ou à la vindicte.

Quels projets alternatifs ?

Les Français cherchent l’Homme providentiel, qui a un avis sur tout, sait tout. Pourtant c’est bien de projet de société dont il faudrait parler. En procédant par élimination, à gauche, il n’y a finalement que deux choix possibles pour celui ou celle qui porte l’espoir de sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes : Europe écologie – Les Verts, ou le Front de gauche.

 

Je mets volontairement de côté les candidats d’extrême gauche, car si leurs projets peuvent en effet être considérés comme des alternatives au système, ils n’envisagent pas de s’allier pour pouvoir faire avancer leur idées. Ils espèrent le grand soir, celui où leurs idées seront à elles seules majoritaires. Autant dire, dans la situation actuelle, ça ne sera pas pour demain. Je compte bien plus sur les petits matins, donc sur celles et ceux qui prennent le risque du pouvoir et assument les compromis.

Quant au PS, cela fait bien longtemps que je n’ai plus d’illusions. Cela fait des années que ce parti tourne en rond, ne renouvelle ni ses idées ni celles et ceux qui les portent. Bien longtemps qu’il aurait du se diviser en deux, d’un coté l’aile gauche anti-productiviste, de l’autre les socio-démocrates, actuellement majoritaires. Bien longtemps que le projet socialiste ne me fait plus rêver, et/car relève plus de l’aménagement du système que d’un changement de modèle. Inutile de m’agiter le torchon brun du FN pour m’inciter à voter « utile ». Voter PS au premier tour ne serait utile pour moi qu’à renforcer l’immobilisme. Or, comme dirait l’autre, le changement, je le souhaite dès maintenant.

Ce qu’apporte le Front de gauche

Tandis que nombre de ses camarades de l’aile gauche du PS pensent encore pouvoir réformer le parti de l’intérieur, J-L Mélenchon a sauté le pas, quitté le PS et créé le Parti de Gauche, puis a su, avec d’autres, faire aboutir une démarche unitaire qui avait échoué à la dernière élection présidentielle (après négociations, finalement J. Bové, O. Besancenot, et M-G Buffet étaient partis chacun de son côté).

On peut critiquer le côté fourre-tout du collectif : le parti de gauche est anti-nucléaire, anti-productiviste. Les communistes tout l’inverse. C’est vrai, mais ça ne m’intéresse pas. C’est aussi ce qu’on reprochait aux écolos aux élections européennes, sur d’autres sujets. L’alliance de la carpe et du lapin disait-on, « ah ah ah, Bové le repris de justice et qui a voté non à la constitution avec Eva joly la Juge d’instruction et Cohn Bendit qui a voté oui… ». C’est pourtant ce qui a fait le succès. Le Front de gauche reprend la recette : des parcours différents, des divergences actées sur certaines solutions, mais une convergence sur les constats, une démarche collective, un projet de rupture. La colonne vertébrale d’Europe Ecologie en 2007, c’était la crise écologique, et la nécessité d’agir à l’échelle européenne. Celle du Front de gauche en 2012, c’est la crise sociale, le retour de l’État protecteur et du service public. Seule différence, pas annodine : alors qu’EELV est le dépassement des Verts par l’ouverture au monde associatif (d’abord écolo puis plus largement), le Front de Gauche est un assemblage de partis existants.

Les deux formations sont conscientes que crise écologique et crise sociale sont intimement liées. Les deux formations ont un projet de rupture. Alors ? Comment choisir entre Europe Ecologie Les Verts et le Front de Gauche ?

 

 

 

Ce qui n’influence pas mon choix

Mettons de coté le style des deux candidats. Comme quand je fais mes courses, ce n’est pas l’emballage qui m’intéresse, mais bien ce qu’il y a dedans et comment cela est produit.

Je mets de côté aussi les sorties plus que douteuses de Mélenchon sur Cuba (qui ne serait pas une dictature) ou le Tibet. Loin d’être anecdotiques, elles ne concernent que le porte-drapeau, et, encore une fois, ce qui m’intéresse ici, c’est le projet qu’il porte.

Mettons de côté enfin les divergences (évoquées plus haut) qui existent au sein du Front de gauche sur des questions écologiques majeures et structurantes (nucléaire, productivisme). Ces divergences expliquent pourquoi le projet du Front de gauche est en demi-teinte, ou disons plutôt inabouti, sur le plan écologique (il fallait ménager les susceptibilités de chacun). Mais, même si le chemin est encore long, il est engagé, et je pense sincèrement que les anti-productivistes et les anti-nucléaires sont en train de gagner la bataille des idées au sein du Front de gauche. Les communistes (en tous cas la base du parti), évoluent sur ces questions. Les contraintes de réalité (coût du nucléaire, nombre d’emplois, ressources naturelles limitées) finiront le travail.

Soulignons pour finir que de nombreuses convergences existent entre les projets d’Europe Ecologie – les Verts et du Front de Gauche concernant les questions institutionnelles (VIème république, incluant une part de proportionnelle aux élections) et fiscales (salaire maximal, justice fiscale).

Bref, tout cela mis de côté, le clivage, l’une des différences majeure qui reste entre les projets des deux formations, c’est la place de l’Etat.

Ce qui pour moi fait la différence

Les écologistes pensent que la solution aux crises mêlées (écologique, sociale, économique, démocratique) passe par un renforcement de l’autonomie des régions et par un saut fédéraliste à l’échelle Européenne. D’un côté, avoir des régions plus grandes, et renforcer leurs pouvoirs pour qu’elles puissent agir en fonction des contextes locaux donc leur permettre d’innover. De l’autre, une Europe dans laquelle on homogénéise le coût du travail, met en commun des budgets (la Défense par exemple), organise la lutte contre le changement climatique, etc.

Au Front de gauche, l’échelle stratégique c’est l’État : planification écologique, nationalisation, etc. La régionalisation est vue comme une potentielle atteinte à l’unité nationale. Une plus grande coordination à l’échelle européenne poserait pour eux des problèmes de souveraineté, d’indépendance.

Je ne me reconnais pas dans cette vision. Rien à voir avec le folklore des drapeaux bleu blanc rouge et de la marseillaise dans les meetings. Non. Je pense simplement qu’elle est dépassée, pas au sens « ringarde », mais en terme d’efficacité.

 

L’échelle nationale est trop petite pour lutter contre les problèmes environnementaux (changement climatique, effondrement de la biodiversité) comme pour combattre le système financier. L’épisode de la Grèce a bien montré que nous manquions d’outils de coordination pour s’aider entre Etats membres et coordonner une action lorsque l’un d’entre nous est attaqué.

L’échelle nationale est trop grande pour coller à la diversité des réalités régionales. Il est urgent de donner du pouvoir aux Régions si l’on veut démultiplier notre capacité d’innover, et inventer des solutions nouvelles face aux crises. Nous sommes un des rares pays d’Europe a être autant centralisé. L’unité dans un pays ne signifie pas uniformité, bien au contraire. La diversité est une richesse. Elle permet la résilience, le renouvellement, on le constate d’ailleurs dans le vivant. Je crois à l’écologisation participative de la société, à l’horizontalité. La planification écologique, verticale, centralisée, rigide, ne me semble pas du tout être un outil adapté.

Je voterai Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle

Le prix du pétrole monte et les stocks s’épuisent, une plate-forme de gaz fuit en Mer du nord, il y a un an Fukushima, en Ile-de-France et dans plusieurs régions, la pollution de l’air atteint des sommets ces jours-ci, la biodiversité fond comme neige au soleil, les agriculteurs crèvent et pourtant nous bouffons mal et cher, les inégalités Nord-Sud s’accroissent, ici comme ailleurs, certains se gavent pendant que d’autres tendent la main. Les écologistes ont longtemps été des lanceurs d’alerte, et, malheureusement dirais-je, les risques qu’ils pointaient furent souvent avérés. L’élection présidentielle, c’est le choix d’un projet de société. L’écologie politique porte un projet moderne, innovant, emancipateur, un projet de justice sociale. Il est grand temps de faire place au vrai changement. Je voterai Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle.

Fukushima: Tokyoko lurzoruaren kutsadura itzela salatu du Gundersenek

Pello Zubiria
http://argia.com/erredakzio-mahaia/pello-zubiria/2012/03/28/fukushima-tokyoko-lurzoruaren-kutsadura-itzela-salatu-du-gundersenek/

Arnie Gundersen energia nuklearrean aditua famatua egin dute Fukushimako hodamendiaren xehetasun teknikoak azalduz Fairewinds gunean plazaratzen dituen artikulu-bideoek. Gundersen berrikitan Japonian izan da, Tokyoko kaleetako lurzoruaren laginak bildu eta analizatu ditu eta ohartu da daukaten erradioaktibitate handiagatik AEBetan hondakin nukleartzat joko litzatekeela Tokyoko herritarrek egunero zanpatzen duten zorua

BIDEOTIK EUSKARATUA

[AEBetako Nuclear Regulatory Comission erakundeko buru Gregory Jaczko]
Fukushimako gertakizunek ohartarazten digute ezin onartuzkoa dela gizakiarentzako edo ingurumenarentzako tamaina horretako ondorioak dakartzan ezein istripu nuklear. Baina azpimarratu behar ditugu istripu honen ondorio erradiologikoak. Uste dut ezin diegula ezikusia egin horrelako krisi bat nozitzen duen zentral nuklear batek herrialde bati dakarzkion ondorio sozial eta ekonomiko handiak.

Japonian 90.000 baino gehiago dira beren etxe eta lurretatik kanporatuak, haietako askok ez daukatela itxaropenik etorkizun jakin batean lehen zeukaten bizimodura itzultzeko. Errez neurtu ezin diren arren, jende horiek buruhauste handiak nozitzen dituzte, onargarriak ez direnak. Beraz, etorkizunari begiratzen badiogu modu proaktibo batean, aztertu beharra daukagu nola egin behar diegun aurre lurraren kutsadura handia dakarten istripu nuklearrei. Eta jendea menturaz betirako beren etxeetatik eta lanbideetatik eta herrietatik urrutiratu beharrari.

[Arnie Gundersen]

Entzun duzue Nuclear Regulatory Commissioneko buru Gregory Jaczko esaten NRCk zentral nuklear bati baimena eman ala ez erabakitzeko koste-etekin analisietan ez dituela kontutan hartu jendearen lekualdatze masiboak eta jendea ezin itzuli izana mendetan egon den lurrera.

Fairewindseko Arnie Gundersen naiz eta gaur NRCk Washington hiriburuan eduki duen batzar informatiboan egon naiz.

Gaur Washingtonen nago. Baina duela hamabost egun Tokyon nintzen eta han nenbilela lurzoruko laginak bildu nituen. Horretarako ez nintzen ibili erradiazio handieneko txokoen bila. Besterik gabe plastikozko bost zorro hartu eta beste hainbeste lekutan lurreko hauts pixka bat bildu nuen haietan. Lagin horietako bat oinezkoen espaloitik hartu nuen. Beste bat umeen jolastoki batetik, zeina aurrez deskontaminatuta baitzegoen. Beste lagin bat kale bazterreko goroldiotik. Beste bat ni nengoen bulegoko teilatutik. Eta azkena Tokyoko epaitegi nagusia dagoen kaletik. Nirekin ekarri ditut AEBetara, aduanan deklaratuta, eta laborategira bidali ditut. Laborategiak erabaki du HORIEK GUZTIAK Estatu Batuetan hondakin nukleartzat jo behar direla eta Texasera bidali.

Hau, Tokyon izan edo AEBetan, nazio bateko hiriburuan gertatzeak esan nahi duenaz aritu naiz pentsaketan. Gustatuko litzaizuke lore batzuk biltzen hasi eta belaunikatutakoan hondakin erradioaktiboen gainean aurkitzea? Horixe ari da gertatzen oraintxe Tokyon. Esango nuke NRCko buru Jaczo hori ari zela adierazi nahian. NRCk koste-etekin analisiak ez baditu zuzen egiten, ez ditu kontutan hartzen gizarte batek belaunaldi luzeetarako, menturaz betirako, 100.000 pertsona lekualdatu beharraren kosteak.

Ehun milia daude gure eta Washington D.C. dauden dozena bat zentral nuklearren artean. Fukushima Tokyotik ia 200 miliatara zegoen eta hala ere Tokyoko zenbat lekutan, nik errez topatu ditudanetan, horietan dagoen lurzorua hemen, AEBetan, hondakin erradioaktibotzat joko genituzke.

Zer sentituko genuke gure nazioa neurri horretaraino kutsatuta balego? Horregatik, ados nago Jaczkorekin: zentral nuklear berriek bezala baimenak berregiten ari diren zaharrek beren kosteen artean sartu beharra daukate Tokyon eta Japonian gertatzen ikusi duguna.

Mila esker eta jakinaren gainean edukiko zaituztet.