Bizi !

Articles du Vendredi : Sélection du 11 novembre 2022

Annuler la dette des pays du Sud, une solution à la crise climatique ?
Scandola Graziani
https://reporterre.net/Annuler-la-dette-des-pays-du-Sud-une-solution-a-la-crise-climatique

Une compensation financière permet aux pays du Sud de financer leur lutte contre le réchauffement climatique. Mais celle-ci creuse leur déficit. À l’heure de la COP27, certains mettent en avant l’abolition de leur dette.

Montée des eaux, incendies, cyclones, inondations, désertification, terres rendues impropres à la culture… Qui payera la facture ? C’est le dossier brûlant de la COP27 [1], inscrit pour la première fois à l’agenda officiel des négociations, le 6 novembre, sous le nom de « pertes et dommages ». Une petite victoire pour les États du Sud, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. 189 millions de personnes par an sont touchées par des conditions météorologiques extrêmes dans les pays en développement, selon un apport intitulé « Le coût du retard » de la Loss and Damage Collaboration [2] — un groupe international de plus de 100 chercheurs, militants et décideurs —, repris par l’ONG Oxfam. En 2022, au Pakistan, plus de 1 700 personnes ont péri lors des inondations.

Ces catastrophes sont le résultat d’une crise climatique que les pays du Sud n’ont que peu contribué à provoquer, contrairement aux pays développés, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre et du pillage des ressources naturelles. Face à ce qu’ils considèrent comme une « dette écologique » des pays du Nord, les pays du Sud réclament donc un mécanisme de compensation financière auprès des responsables. Une aide spécifique qui engloberait aussi bien les phénomènes climatiques brutaux (inondations, cyclones, etc.) que les effets à long terme du changement climatique.

Mais pour l’instant, ce type d’aide climatique n’a pas fait ses preuves et demeure critiquable. Dans le rapport « Les faux-semblants des financements climat », Oxfam dénonce les failles du dispositif de « financement climatique » lancé depuis 2009 à la COP de Copenhague, le Fonds vert : il s’agit d’une aide annuelle de 100 milliards d’euros versée par les pays les plus riches (dont la France) aux pays en développement à partir de 2020, pour les aider à faire face au changement climatique.

« 71 % de ces financements sont des prêts »

Un financement jugé en deçà des véritables besoins des pays en développement, selon Guillaume Compain, chargé de campagne climat et énergie chez Oxfam : « C’est plutôt entre 160 et 340 milliards de dollars par an dont ces pays auront besoin à l’horizon 2030. » Surtout, il dénonce l’effet pervers de ces aides climatiques qui, majoritairement financées par des prêts, contribuent finalement à creuser la dette des pays du Sud : « En réalité, 71 % de ces financements sont des prêts, ce qui pose problème. Cela implique de les rembourser, souvent en payant des intérêts. Sous couvert de les aider à faire face à la crise climatique, on contribue à l’endettement des pays du Sud qui croulent déjà sous les dettes souveraines. » Or, la dette est le meilleur allié du réchauffement climatique : elle oblige les pays en développement à rester dans le système du tout-exportation, de l’agriculture intensive et de l’extractivisme pour espérer rembourser leurs créances en dollars.

Pourquoi, alors, ne pas annuler les dettes des pays du Sud plutôt que de leur apporter une compensation financière ? C’est la solution plébiscitée notamment par le Comité d’abolition des dettes illégitimes (CADTM). « Toute solution qui ne consiste pas à annuler la dette est à jeter, estime Éric Toussaint, porte-parole international du CADTM et auteur de plusieurs ouvrages sur la dette. Si on veut rompre avec ce modèle destructeur, il faut rompre avec le cordon de la dette. » Celui-ci critique ouvertement le système de compensation financière qui maintient les pays du Sud dans la dépendance vis-à-vis du Nord : « Depuis des années, on parle de fonds de compensation. Déjà, à l’époque de Jacques Chirac, c’était une politique régulière de la France envers ses anciennes colonies. Et on peut se rendre compte que ça n’a pas marché. En réalité, c’est une sorte de prolongement de la dépendance coloniale, car ces compensations sont souvent liées à des pressions, ou à l’obligation pour les pays qui en bénéficient d’acheter des biens et des services aux pays qui octroient ces compensations. » Parce qu’elles sont souvent conditionnées, les compensations financières ne font donc qu’alimenter l’engrenage de la dépendance Nord-Sud, tout en maintenant les États les plus vulnérables dans un système productiviste tourné vers les énergies fossiles. Alors, quel est l’intérêt de financer des aides tout en maintenant les créances ? « Ces compensations reviendront de facto aux pays du Nord via le remboursement de la dette », souligne Renaud Duterme, auteur du livre La dette cachée de l’économie, également passé par le CADTM. Selon lui, le risque est de « contracter des prêts pour rembourser des prêts ». Il incite donc à rester vigilant sur la nature des compensations financières négociées durant la COP27 à Charm el-Cheikh. Pour l’instant, le flou persiste.

“C’est trop tard, on est foutus”: pourquoi c’est faux, et comment y répondre
Bon Pote
https://bonpote.com/cest-trop-tard-on-est-foutus-pourquoi-cest-faux-et-comment-y-repondre

“On est foutus”,”C’est mort”,”C’est la fin”…

Ces réactions sont quotidiennes et compréhensibles : la situation environnementale est réellement catastrophique.

Mais le fatalisme est aussi dangereux que le techno-optimisme. En d’autres termes, croire qu’on ne peut rien faire et évoquer l’apocalypse climatique à tout va est aussi dangereux que de croire qu’une technologie salvatrice va tout régler.

La première des choses à faire est de présenter les faits. Pour cela, nous avons le dernier rapport du Groupe de travail 1 du GIEC, la plus grande mise à jour de l’état des connaissances scientifiques et de la compréhension physique sur le climat. La deuxième, c’est de ne pas les travestir : ni les exagérer, ni les minimiser, ni les interpréter à des fins politiques. Les changements nécessaires sont immenses et ne seront pas faciles, notamment s’ils ne sont pas accompagnés de politiques sociales justes.

Oui, il y a des mauvaises nouvelles. Tous les jours. Mais il y a aussi du positif, et des raisons de passer à l’action.

Le fatalisme comme inaction

La situation est catastrophique. Toute personne ayant passé quelques heures à se renseigner sur le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité vous le dira. Mais il est faux de dire que nous sommes déjà condamnés. Le fatalisme (doomism en anglais) est l’un des 12 discours de l’inaction climatique contre lequel il faut lutter.

Il est bien sûr trop tard pour empêcher qu’il y ait des dégâts (sociaux, environnementaux..). Mais rien ne sert d’avoir un discours qui exagère ce que la science nous dit sur le climat (même si cela fait vendre…). Eviter le fatalisme est une condition nécessaire si nous souhaitons atteindre nos objectifs climatiques. Rappelons également deux éléments de langage qui reviennent très (trop) souvent et qu’il faut absolument éviter :

  • Il n’y a pas de date butoir. Ce n’est ni en 2030 pile (ou 2040) que le monde va basculer dans l’apocalypse. D’ailleurs, avoir une date précise n’a aucun sens en science du climat, qui est une science de temps long. Oui, c’était mieux d’agir il y a 20 ou 30 ans. Mais ce n’est pas parce que nous n’avons pas agi en 2025 ni même en 2030 que tout est foutu. L’idée, c’est que plus nous agissons tard, plus cela sera catastrophique (avec de belles boucles de rétroactions qui viendront aider cela).
  • Si nous échouons à maintenir le réchauffement à +1.5°C, la prochaine cible n’est pas +2.°C, mais +1.51°C. Le GIEC est très clair sur le sujet : chaque tonne émise participe au réchauffement. Si vous ne savez pas quelles actions ont le plus d’impact sur le réchauffement climatique, simulez votre empreinte carbone.

Nous avons notre avenir climatique entre nos mains

Ce nouveau rapport du groupe du travail 1 du GIEC apporte beaucoup de confirmations, des mauvaises nouvelles… mais aussi des nouvelles encourageantes. Non, “tout n’est pas foutu, nous n’allons pas tous mourir“. Nous avons notre avenir climatique entre nos mains, il ne tient qu’à nous de réduire drastiquement nos émissions, rapidement, et de façon durable.

Nous voyons bien dans les 5 différents scénarios SSP (Shared Socioeconomic pathways) ci-dessous que tout dépend des choix politiques que nous ferons ! Les émissions futures entraîneront une hausse supplémentaire du réchauffement, qui résultera donc de l’addition des émissions de CO₂ passées et futures.

Les changements seront observables rapidement !

C’est très certainement l’erreur la plus répétée : “le climat des 20, voire 30 prochaines années est acté“. C’est faux, et comme d’habitude, un peu plus compliqué que ça. Pour l’expliquer, nous avons traduit avec Christophe Cassou un excellent article de Zeke Hausfather, où il est expliqué ceci :

Les meilleures connaissances disponibles montrent qu’au contraire, le réchauffement devrait plus ou moins s’arrêter lorsque les émissions de dioxyde de carbone (CO2) seront nulles, ce qui signifie que l’Homme a le pouvoir de choisir son avenir climatique. Lorsque les scientifiques ont récemment mis en évidence ce résultat, il a été rapporté comme une nouvelle découverte scientifique. Cependant, la communauté scientifique a reconnu depuis au moins 2008 que des émissions nulles de CO2 impliquaient probablement des températures stables dans le futur.

Il est urgent que les personnes qui vulgarisent les enjeux climatiques prennent en compte cet élément. Avant d’être un problème d’inertie physique, c’est avant tout un problème d’inertie politique et sociétale. Cette inertie est la conséquence de deux faits : à la fois de personnes qui émettent des émissions sans en connaître les conséquences, mais aussi de dirigeants d’entreprises et politiques complètement irresponsables faisant tout pour perpétuer ce système économique mortifère.

Il est certain que de nombreux changements dus aux émissions passées et futures de gaz à effet de serre sont irréversibles pendant des siècles, voire des millénaires, notamment les changements dans les océans, les calottes glaciaires et le niveau global des mers. Mais certains changements pourront être ralentis et certains arrêtés en limitant le réchauffement climatique.

Oui, mais les Chinois et les Africains…

La question sous-jacente à ces premiers points est : pourquoi agir ? La France n’est-elle pas un pays exemplaire, comme adorent le répéter certains politiques et personnes influentes ? “La France ce n’est que 1% des émissions”.

Rappelons tout d’abord quelques chiffres : en moyenne, chaque français émet 6.5 tonnes CO2eq/an sur le territoire, mais également une empreinte carbone de 10t CO2eq/an. Non seulement il faut au moins diviser notre empreinte par 5 pour respecter nos engagements climatiques, mais nous sommes également bien au-dessus de la moyenne mondiale qui est à 7.5 t CO2eq/an. Finalement, la France n’est pas si exemplaire que cela…

Si en plus de ces premiers éléments nous prenons en compte la responsabilité historique et les moyens financiers que nous avons à notre disposition, il n’y a pas de place (ni d’excuse) pour l’inaction. En d’autres termes, celles et ceux qui passent leur temps à accuser les Chinois et les Africains de tous les maux ne le font pas sur des bases scientifiques mais des bases idéologiques.

Pour en savoir plus sur les discours de l’inaction climatique, cet article vous sera particulièrement utile (pour la démographie, les travaux d’Emmanuel Pont sont particulièrement éclairants).

Mais alors, comment agir ?

La très bonne nouvelle, c’est qu’il n’existe pas une, mais un million de façons d’agir pour l’environnement. Si une personne vous dit qu’il existe une solution unique qui va tout résoudre, c’est forcément un charlatan.

Nous savons que chaque tonne participe au réchauffement climatique. La première des choses serait très certainement de connaitre ce qui a le plus d’impact dans nos quotidiens, via un simulateur d’empreinte carbone. Le jour de la sortie du rapport du GIEC (qui rappelons-le, ne recommande rien), j’émettais quelques suggestions :

En plus d’être des solutions qui peuvent toutes êtres justifiées par des papiers scientifiques, ce sont surtout des propositions de bon sens. Le GIEC a par ailleurs mis l’accent dans son résumé pour les décideurs sur le méthane, puissant gaz à effet de serre qui résulte majoritairement de notre alimentation carnée :

Pour limiter le réchauffement, il faudra des actions fortes, rapides et durables de réduction des émissions de CO2, de méthane mais aussi des autres gaz à effet de serre. Cela réduirait non seulement les conséquences du changement climatique mais améliorerait aussi la qualité de l’air.

De nombreuses autres actions existent grâce auxquelles nous pouvons avoir des co-bénéfices pour notre santé, notre économie, et le bien-être de nos citoyen(ne)s. Bien sûr, prenons garde à ne pas rediriger la responsabilité des émissions uniquement vers les citoyens : les politiques et entreprises ont aussi leur part de responsabilité.

La solution parfaite n’existe pas

Dernier point, et non des moindres. Chaque fois que vous critiquez la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, on vous demandera une solution parfaite, avec un plan parfait, sans défaut, jusque dans les moindres détails. Tout cela bien sûr exigé sur le champ, et si vous ne l’avez pas, vos propositions et solutions ne sont pas entendables.

C’est également l’un des discours les plus récurrents de l’inaction climatique : “si ce n’est pas parfait, alors on n’en veut pas” ! Rappelons que critiquer le système actuel n’est pas commun, et reconnaître qu’il est incompatible avec les objectifs climatiques et plus globalement avec une économie soutenable n’est sûrement pas perçu comme tel, pour l’instant, par une majorité de français(es).

C’est pour cela qu’il est primordial de faire un état des lieux le plus complet possible et qu’il soit partagé par un maximum de personnes. Tant que le problème n’est pas posé correctement et connu par une majorité, nous n’aurons aucune chance de parvenir à le résoudre. Nous devons collectivement prioriser les sujets et faire entendre que tous les secteurs, sans exception, doivent changer.

Le mot de la fin

La littérature scientifique est très claire : nous avons notre avenir climatique entre nos mains. Nos actions individuelles et collectives peuvent opérer des changements dont nous tirerons les bénéfices rapidement.

Il est certain que les changements nécessaires n’arriveront pas facilement. La situation actuelle aura même des chances d’empirer, comme avec la criminalisation des activistes climatiques, pour lesquels la justice s’endurcit (tout en laissant tranquille d’autres personnes qui fraudent (“optimisent”) à hauteur de 11000 milliards).

Mais certains signes montrent tout de même un changement dans les mentalités. Un exemple récent pourrait être celui des militant(e)s écologistes qui se sont incrusté(e)s au défilé Louis Vuitton lors de la Fashion Week à Paris, pour dénoncer l’impact climatique et social de l’industrie de la mode. Pour la première fois, une immense majorité des commentaires sur les réseaux sociaux étaient…positifs !

Généralement, les militant(e)s se font systématiquement insulter, et copieusement. Ce n’était ici pas le cas, y compris dans la presse étrangère. L’opinion publique et l’acceptation sociale sont des variables qui peuvent très rapidement évoluer. Si on nous avait dit en décembre 2019 que quelques mois plus tard nous allions tous être obligé(e)s de porter un masque pour nous protéger d’un virus, nous aurions sûrement pris la personne pour une illuminée, en disant que cela ne serait jamais accepté par la population. Et pourtant…

Si ce n’était pas encore clair : le défaitisme, même s’il est compréhensible, ne résoudra rien et ne fera qu’empirer la situation. Nous avons (chacun à notre niveau) les moyens et le devoir d’agir. Il est désormais relativement facile de se former sur le sujet, pour qui souhaite s’investir réellement et passer à l’action. Il est urgent que les discussions portent un peu plus sur comment résoudre le changement climatique que sur le choix des prénoms de nos enfants.

Alda se présente aux élections HLM
Gogoeta
www.enbata.info/articles/alda-se-presente-aux-elections-hlm/

Alda, jeune association de défense des habitants des quartiers et milieux populaires, a tiré le bilan de sa seconde année d’activité lors de son assemblée générale annuelle de ce samedi 8 octobre à Bayonne. Ainize Butron, coprésidente d’Alda et Malika Peyraut, coordonnatrice du mouvement, soulignent pour Enbata le nombre grandissant de victoires arrachées par Alda et l’importance des élections HLM, qui verront l’association présenter deux listes entières.

Quel bilan tirez-vous des deux premières années d’activité d’Alda ?

Ainize Butron : Le bilan va au-delà de ce qu’on pouvait espérer en si peu de temps. Pour en donner une idée, cette dernière année seulement, de septembre 2021 à septembre 2022, Alda a soutenu et accompagné 357 familles ou personnes au total, et bien souvent résolu leur problème ou situation. Cela représente un travail énorme car ce sont souvent des problèmes qui demandent plusieurs semaines ou mois de suivi.

Ce qui nous satisfait au-delà de ce nombre, c’est que nous arrivons à gagner de plus en plus de batailles. Parfois importantes, qui changent la vie des personnes concernées. Comme quand on arrive à annuler un refus de naturalisation pour des immigrés qui ont fait toute leur vie ici. Ou quand on réussit un recours Dalo (Droit au logement opposable) et du coup à reloger dans un logement social des personnes qui vivent dans leur voiture, un cabanon de jardin ou le canapé d’une connaissance. Parfois, ces victoires peuvent paraître anecdotiques, quand on obtient le remboursement d’une somme indûment débitée par SFR, la requalification d’un contrat d’assurance ou la restitution d’un dépôt de garantie. Mais les sommes de 400 ou 500 euros en jeu dans ces batailles suffisent parfois à faire basculer dans le rouge les personnes des milieux populaires qui sollicitent le soutien d’Alda.

Actuellement, Alda est déjà forte de 400 membres dont la plupart étaient inconnus des fondateurs de l’association. La majorité des membres d’Alda vient de secteurs que le mouvement abertzale a généralement du mal à toucher.

Malika Peyraut : En deux ans à peine, d’importantes victoires politiques ont également été remportées. La compensation, bataille lancée par Alda pour protéger les logements habités à l’année de leur vampirisation par les Airbnb permanents, a été adoptée par la CAPB. La création par l’État d’un Comité de lutte contre les baux frauduleux, qui réunira les différents services de l’État et le parquet, est une première en France. Elle est directement due à nos actions et notre travail. Nous avions en 2022 requalifié directement une soixantaine de baux illégaux et ainsi permis à autant de familles ou de personnes de rester chez elles l’été, ou d’avoir des quittances de loyer et de pouvoir ainsi toucher les APL. Nous nous étions donné comme objectif d’éradiquer totalement et en trois ans cette pratique massive qui précarise encore davantage les locataires du Pays Basque. Cette nouvelle victoire politique va peut-être accélérer les choses.

On peut également citer l’impact de la manifestation du 20 novembre 2021 qui a réuni 8000 personnes pour le droit de vivre et se loger au pays. Alda joue, aux côtés de nombreuses autres organisations comme EHBai, Bâtir Les Solidarités ou Bizi, un rôle important dans l’animation de la plateforme unitaire qui l’avait organisée et qui a d’ores et déjà fixé le prochain rendez-vous massif de mobilisation, le samedi 1er avril 2023 à 15 heures à Bayonne. La construction d’un contre-pouvoir populaire, qui progresse mois après mois, représente également à nos yeux une sacrée avancée. Le journal Alda, qui se veut la voix des milieux et des quartiers populaires, est désormais diffusé à 35 000 exemplaires, sur tous les devants de portes des quartiers populaires et HLM d’Iparralde.

Il y a également la naissance des premiers Comités de quartier, grâce auxquels les habitants de cités HLM s’auto-organisent pour commencer à peser sur le présent et l’avenir de leur quartier. Le dernier en date s’est créé ce dimanche 25 septembre. 47 habitants d’Habas à Bayonne ont officiellement lancé un comité Alda Habas. Ils se sont réunis, dehors, sous des barnums, malgré le froid et des trombes d’eau tombées juste avant cette assemblée fondatrice, cela montre leur motivation !

Comment expliquez-vous ces résultats étonnants ?

Ainize Butron : Il y avait un vrai besoin d’une organisation comme Alda. Quand on voit la situation, parfois désespérée, de ces familles qui viennent solliciter notre soutien… on se demande comment elles faisaient avant qu’Alda n’existe. Les résultats doivent beaucoup à la méthode qui a été utilisée d’entrée de jeu dans Alda et qui avait auparavant été expérimentée dans d’autres structures qui gravitent autour de la Fondation Manu Robles-Arangiz. Marcher systématiquement sur deux jambes : dénoncer les problèmes et en faire le diagnostic exact, mais aussi proposer des solutions gagnables. Être à la fois radicaux et pragmatiques. Aller vers les gens, sans attendre qu’ils viennent à nous, c’est fondamental notamment si on veut travailler avec les classes les plus populaires d’Iparralde. Avancer avec elles : les écouter et avancer en tenant compte de comment elles voient les choses et imaginent des solutions. Comme diraient les militants d’ELB, faire 10 pas avec 100 personnes plutôt que 100 pas avec 10.

Et dans cette méthode globale, il y a l’organisation qui a une place importante. “Tout est question d’organisation” dit l’un de nos slogans, illustré par plein de petits poissons qui, en s’organisant, deviennent plus forts que le gros poisson qui jusque là les mangeait un à un. Le fonctionnement efficace des réunions en est un des piliers. Et nous misons beaucoup sur l’organisation collective des gens qui viennent à Alda. Ils se structurent en comités d’habitants, en collectifs d’usagers, en commissions diverses (logement, batailles du quotidien, juridique, journal, logistique, etc.). Cela permet de faire monter des gens en compétence, en devenant de plus en plus responsables et acteurs à part entière.

Malika Peyraut : Il y a une volonté de ne pas se comporter en guichet de service. Chaque fois qu’on voit que les problèmes sont de nature collective, touchent plusieurs personnes ou familles différentes… on essaie de favoriser des démarches collectives. C’est le cas pour les gens frappés par les congés pour vente et reprise, ceux victimes des baux frauduleux, les gens demandeurs de logement social depuis trop longtemps… On essaie de réunir les gens et de penser collectif.

D’autre part, nous développons nos alliances. Par exemple avec la fédération Droit au Logement et la Fondation Abbé Pierre, que ce soit au niveau hexagonal comme local. C’est ce qui nous permet de faire présenter des amendements législatifs, par exemple en ce moment même dans la Loi de Finance 2022, pour changer la fiscalité qui avantage de manière aberrante les baux meublés par rapport aux locations de longue durée. Nous réfléchissons également à faire évoluer la législation sur les congés pour vente etc.

Les temps sont durs. Alda alerte sur la flambée des prix de l’énergie, du logement et du foncier, le changement climatique qui s’aggrave, les mauvais coups du gouvernement contre les retraites, l’indemnisation chômage, la retraite, les aides au logement social et les APL… A quel niveau tout cela impacte- t-il la stratégie de l’association ?

Malika Peyraut : Alda est particulièrement active dans le parc privé car c’est là que les locataires ont souvent les problèmes les plus aigus : expulsés suite à des congés pour vente ou pour reprise, étranglés par des loyers hors-sol, habitant des appartements insalubres etc.

En parallèle, Alda s’occupe également d’un certain nombre de locataires HLM qui ont d’autres genres de problèmes : moisissures, vétusté de certains logements, difficultés d’obtenir une mutation pour changer d’appartement alors que les besoins ou la structure du foyer ont changé, manque de considération et d’écoute de la part du bailleur social, problèmes d’équipements collectifs du quartier etc.

Ces locataires HLM vont connaître une situation bien plus difficile dans les années à venir : explosion des charges, mauvaise isolation des immeubles HLM qui souvent sont anciens et situations de précarité énergétique, réduction des aides de l’État au logement social, voire ponctions dans les caisses des bailleurs sociaux qui ont moins de moyens pour entretenir leur parc et produire de nouveaux logements etc.

Pour mieux se préparer à ces nouveaux défis, Alda a décidé de se présenter dès cette année aux élections des représentants de locataires HLM. Si ces derniers nous accordent leur confiance, Alda aura des élus, deviendra une “association représentative”. Cela nous ouvrira la porte de diverses instances et commissions, sources d’informations, possibilités de défense auxquelles nous n’avons pas accès aujourd’hui. Calcul des charges, projets de réhabilitation, isolation des immeubles et appartements, mutations, équipements collectifs, procédures de conciliation, nous pourrons être bien plus efficaces et réactifs dans notre défense des locataires du parc social.

Qu’est-ce qui se joue pour Alda dans ces élections HLM ?

Ainize Butron : Acquérir un statut d’association représentative des locataires est un enjeu important pour Alda. Les différentes propositions et interventions qu’on fait, au niveau local avec les communes, l’Agglo, les bailleurs sociaux, ou au niveau hexagonal, auprès des parlementaires, des ministères bénéficieront d’une légitimité renforcée. La pratique nous amène de plus en plus à devenir de facto un vrai syndicat des locataires du parc social et du parc privé. Mais aussi un syndicat des usagers. Alda est un outil de défense pour les habitants des milieux populaires face aux grandes entreprises comme SFR, certaines banques ou compagnies d’assurance, à l’administration et à beaucoup d’autres entités qui abusent de leur vulnérabilité actuelle.

Malika Peyraut : Nous avons élaboré un véritable programme, fruit des différentes enquêtes et consultations réalisées auprès des locataires HLM du Pays Basque Nord, des témoignages recueillis dans nos permanences. Nous l’avons retravaillé collectivement, avec l’aide de spécialistes du logement social et c’est ce programme que nous défendrons durant ces élections et les quatre années à venir.

Mobiliza gaitezen!

Jendarte herrikoietako zati handiegi bat Ongizate Estatuaren ganik gero eta gehiago baztertua senditzen da.  Aldi berean, ez du tokirik aurkitzen euskal komunitatean. Ondorioz, biztanleen sektore horiek, ez dute parte hartzen, berez duten ordezkaritzaren heinean, gaurko sistemari alternatiba gisa proposatu nahi dugun Euskal Herri burujabe, jasangarri eta solidario horren definitze eta eraikitzean. Sarbidea ez dute atzematen.

Aldak konexio hori ahalbidetu nahi du, jendarte herrikoiarentzat proiektu abertzalean sartzeko ateetarik bat izanez. Horrek proiektu abertzalea aberastuko du, perspektiba aitzinazaleagoan, solidarioagoan, inklusiboagoan, gure jendartearen errealitate ezberdinen adierazgarriagoa bilakaraziz. Urte bakar batez, 357 familia eta pertsona sostengatu eta lagundu ditu Aldak, bere aldizkaria 35.000 aletan banatu du auzo herrikoietan eta Iparraldeko HLM edo alokairu apaleko bizitoki guzietan, lehen herritar batzordeak bultzatu ditu, eta etxebizitzaren borrokan garaipen garrantzitsuak erdietsi ditu. Alda bide onetik doa.

Mugimendu honek bere buruari erronka berri bat finkatzen dion unean, HLM-etako alokatzaileen ordezkarien hauteskundeetan aurkeztuz, denek eskukaldi bat eman diezaiokegu erreusitzen laguntzeko.

Ezen, Aldaren garaipena Euskal Herri aitzinazale eta solidario bat eraiki nahi duten guziena izanen da ere. Ahulenak bidean uzten ez dituen Euskal Herriaren alde direnena.

Azaroan, denak mobiliza gaitezen, Aldak pario berri hori irabaz dezan![1]

Comment vous préparez-vous à ces élections ?

Malika Peyraut : Le gros de la campagne aura lieu pendant tout le mois de novembre et les élections (votes électroniques ou à base d’enveloppes pré-timbrées) du 16 novembre au 2 décembre.

Alda présente deux listes. L’une au niveau d’HSA (Habitat Sud Atlantic), l’organisme HLM lié à l’Agglomération Pays Basque, et l’autre au niveau de l’Office 64, l’organisme HLM lié au Département 64. Nous présentons deux listes, mais uniquement constituées de locataires HLM du Pays Basque, contrairement aux autres listes, notamment Office 64, qui présentent des candidats issus de tout le département.

C’est une première pour nous. Nous n’avons ni l’expérience de ce type d’élections, ni les réseaux que se sont constitués depuis longtemps déjà les organisations comme la CNL, la CLCV, la CSF, l’ADEIC etc. Mais nous bénéficions de bénévoles motivés, du travail de terrain réalisé depuis notre création, du bouche à oreille de toutes les personnes que nous avons soutenues, et de nos méthodes de travail qui ont su prouver leur efficacité dans d’autres batailles. Donc, nous espérons bien avoir des élus.

Ainize Butron : Ça sera une campagne de mobilisation intense et originale, à l’image ce que fait Alda au quotidien. Alda est une association basque, affiliée à la Fédération DAL (Droit au Logement) et donc habilitée à présenter des listes aux élections HLM. Nous sommes donc une structure spécifique au Pays Basque, qui a comme modes d’action l’organisation collective et la mobilisation des habitants. Cela nous différencie des autres associations de défense des locataires.

Il y a un enjeu, d’après nous, au fait que tous les abertzale soutiennent cette campagne parce que les résultats seront également lus sous le prisme de l’influence et de l’impact social actuel du mouvement abertzale en Iparralde. C’est un défi auquel nous invitons tout le monde à participer.

Les résultats seront donnés le lundi 5 décembre pour HSA et le mardi 6 décembre pour Office 64. Nous connaîtrons alors la représentativité d’Alda au niveau des deux organismes HLM les plus importants d’Iparralde.

Comment les abertzale peuvent-ils répondre à cette invitation à aider Alda à gagner ce nouveau pari ?

Malika Peyraut : Déjà, en adhérant, ce qui nous donne plus de moyens, parce qu’on vit notamment de ces cotisations de 5 euros par mois. On peut adhérer directement sur le site alda.eus. On peut aussi nous aider en distribuant le numéro d’octobre du journal Alda dans les HLM de sa commune ou de son quartier (téléphoner au 06 41 89 21 95 si vous êtes volontaire). Il y a déjà une centaine de personnes qui participent à cette diffusion à travers tout Iparralde. Tout le monde peut nous donner ce style de coup de main de deux ou trois heures tous les quatre mois.

Ainize Butron : On peut également aider Alda en participant à cette campagne électorale : nous allons faire du porte à porte, distribuer les programmes, coller des affiches, être présents dans chaque quartier HLM. Tout le monde peut nous donner un coup de main global, pendant les 15 jours de campagne ; ou une aide ponctuel à un moment précis. Plus on sera nombreux et plus on aura de chances d’atteindre nos objectifs. Cette campagne d’élections HLM, Alda compte la mener sur tout Iparralde, tout comme elle diffuse le journal Alda sur tous les HLM d’Iparralde : d’Hendaia à Hiriburu, de Baiona à Garazi, et d’Hazparne à Maule.

Le lundi 21 novembre est une date à se bloquer dès aujourd’hui !

Ce soir-là se tiendra à Bayonne une conférence sur le logement avec une affiche exceptionnelle.
On pourra en effet entendre, aux côtés des têtes de liste Alda aux élections HLM, les personnalités suivantes :

François Ruffin, député, journaliste, réalisateur ;

—Sarah Coupechoux, Fondation Abbé Pierre, qui travaille notamment sur le dossier Airbnb ;

—Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole et co-fondateur du DAL (Droit Au Logement) ;

—Cécile Duflot, directrice d’Oxfam et ancienne ministre du logement.

La conférence portera sur les problèmes et solutions en matière d’habitat, dans le parc HLM d’une part, et dans le reste des logements d’autre part.

Elle sera suivie d’un verre de l’amitié afin de pouvoir poursuivre la discussion entre celles et ceux qui le voudront.

Lundi 21 novembre, à 19 heures, Maison des associations de Glain à Bayonne.
Il est conseillé de s’inscrire :
https://bit.ly/conference-urgence-logement

Geoingeniaritza: atzera biderik gabeko arriskuak dakarzki klima aldaketaren eraginak konpentsatu nahiak
Nicolas Goñi
www.argia.eus/argia-astekaria/2798/geoingeniaritza-atzera-biderik-gabeko-arriskuak-dakarzki-klima-aldaketaren-eraginak-konpentsatu-nahiak

Duela guti zientzia-fikziotzat genituen egitasmo batzuk gero eta errealago bilakatu daitezke. Azken hamarkadan, atmosferaren ezaugarri fisiko eta kimikoak aldatzeko teknikak konponbidetzat hartzen dira IPCC Klima Aldaketari Buruzko Gobernu Arteko Taldearen azken txostenetan ere, izan aireko karbono gehiago biosferan xurgaraziz edo eguzkiaren izpien zati bat espaziora islatuz. Teknika horien helburua munduak bizigarri jarraitzea bada ere, oraindik ezagupen hutsune asko daude, eta klima bezalako sistema konplexu bat aldatzearen albo-kalteek betirako iraun dezakete.

Berotegi efektua murrizteko geoingeniaritza aipatzerakoan, konkretuki bi kontzeptu nagusi biltzen dira: bata, atmosferatik gainerako CO2 edukia kentzea, biosferan xurgaraziz (ozeanoetan edo lurretan) edo lurpeko harrietan metatuz. Bertzea, eguzki izpien zati bat (%2 inguru) espaziora islatzea, SO2 sufre dioxidoa estratosferan (20 kilometroko garaieran) barreiatuz. Filipina uharteetako Pinatubo sumendiaren erupzioaren ondotik agertu zen bigarren ideia hori: 1991n sumendiak 17 megatona SO2 atmosferara isuri zituen, ondorengo bi urteetan atmosferaren 0,5 graduko hozketa eraginik.

Ezaugarri hori berotegi efektua arintzeko baliatu nahi izanez gero –SO2 hegazkinez barreiatuz estratosferan–, modelo gehienen arabera urtean eta mundu mailan 8.000 milioi dolarreko aurrekontua aski liteke. Halere, barreiatze hori hasiz gero ezinen litzateke inoiz geldi, atmosferako BEG Berotegi efektuko gasen metaketarengatik bapateko beroketa jasanezina litzatekeelako giza jarduerentzat.

Karbonoa xurgarazteak ez luke suposatuko gas bat gehitzea atmosferan, baizik eta soberan dagoen CO2 kentzea eta metatzea, fisikoki –airetik zuzenean xurgatuz– edo biologikoki –ozeanoak burdin hautsaren bidez « emankortuz » adibidez–. Burdin hautsa erabiltzearen asmoa da fitoplankton biomasa igotzea, sortuko lukeen biomasa itsas hondoan luzarako metatzeko gisan. Atmosferan SO2 barreiatzea baino seguruago dirudi. Baina askoz garestiago litzateke: CO2 aski xurgatu nahi izanez gero, gaurko munduko zamaontzi guziak mobilizatu beharko lirateke, eta burdin meategietan ustiapen ahalegina neurri kolosalean igo, CNRSko ikerlari Amy Dahanen arabera. Karbonoaren xurgatze industrialerako teknikak ez dira oraindik prest; eta daudenak garestiak izateaz gain – inbertsiotan eta energian –, dudakorrak ere dira segurtasunaren aldetik.

Klima eraldaketarena, ideia zahar bat

Oihanen mozteak eurien zikloan zuen eragina abiapuntu, XV. mendean piztu ziren klima eraldatu nahiaren inguruko eztabaidak. 1494an ohartu zen Kristobal Kolon udako arratsaldero eurite trinkoak gertatzen zirela Karibeko uharteetan –Kanarietan edota Madeiran oihanak moztu aurretik zeudenak bezalakoak–. Kolonen iritziz, bertan ere baldintza mesedegarriagoak izanen ziren –Europa mendebaldekoak, alegia– oihan aski moztuz. Bertako indigenoak ulermen hortaz oraindik jabetu ez zirelakoan zeuden Kolon eta kolonoak, horrela esplikatuz bertako klima giza jarduerentzat desegokia izana. Ideia horri tiraka zeritzoten indigenoak ez zirela benetan lur haien jabeak, eta ahulak zirela ez baitzituzten lurrak « lantzen » –hots, oihanak mozten–.

XVIII. mendean, Frantziako iraultzaren aurreko urteetan, erran ohi zen monarkiak ez zituela oihanak ongi kudeatu eta horren ondorioz zela klima kaltetu, goseteak eta populazioaren “endekapena” eraginez. Frantziako oihan gehienak erregearen jabetza ziren, eta iraultza eta gero, lehengo oihan komunalak berreskuratzea espero izan zuten baserritarrek; baina botere burges berriak azaldu zien ezer « endeka » ez zedin oihanak zurrunki kudeatu behar zirela estatuaren eskutik. Garai bateko kontzeptu amankomunek garai horren testuinguru kulturala eta ideologikoa islatzen dute, gaurko kontzeptuek gure testuingurua islatzen duten bezala.

Zalantza eta albo-kalteen zerrenda luzea

Ozeanoen « emankortzeko » tekniken inguruan, Kanadako Fertilisation des océans: atténuation des impacts environnementaux de la recherche scientifique (« Ozeanoen ongarritzea: ikerketa zientifikoak eragindako ingurumen inpaktuen ahultzea ») ikerketaren arabera, ondorio txarren artean zerrendatzen dira azaleko uren oxigeno edukia murriztea, uren azidifikatzea, fitoplankton komunitateen aldatzea eta horren eragin ezezagunak, baita berotegi efektuko gasen ekoizpena ere –horietan bromometanoa, ozono geruza kaltetzen duena–.

Estratosferan horiek dira SO2 gasaren albo-kalteak: tropikoetan eurien zikloak desorekatzea; tokiko lehorte gogorrak eragitea (Pinatuboko erupzioaren ondorioz ikusi zen bezala); zeruaren kolore urdina histea eta zuritzea, baita ozono geruza kaltetzea ere. Beroketa gelditzeari dagokionez, IPCCko klimatologo Alan Robocken arabera ongi funtzionatuko luke tropikoetan, baina ez latitude handietan. Horren ondorioz bien arteko tenperatura tartea gutituko litzateke eta jet-stream haizea gehiago moteldu, gure latitudeetan muturreko gertaera meteorologikoak ugalduz.

Arazo teknikoei gehitu ditzazkegu arazo legalak eta etikoak: atmosferaren jabetza eta ardura hutsune juridiko batean daude. Elon Musk bezalako dirudun handinahi bati bururatzen bazaio bihar estratosfera eraldatzen hastea, nork luke debekatzeko ahala? Ekoizpen sistema globala oraindik erregai fosilen menpe egonik, geoingeniaritzak ez ote luke BEG isurketa jaisteko motibazioa zapuztuko? Estratosferaren eraldaketa etengabean jarraitu beharrak suposatuko lukeen gaitasun materiala nola bermatu? Eta garrantzitsuena: klima hain sistema konplexua izanik, nola ziurtatu konpondu nahian sorturiko kalteak ez direla konponezinak izanen? Batzuen ustez, baliteke bero uhin gero eta gogorragoen –eta hilgarrien–eraginez populazioek berek geoningeniaritza eskatzea, une batean hil ala biziko erabakia litzatekeelako, albo kalteak egonik ere. Hori deritzote, adibidez, Jean-Baptiste Fressoz tekniken eta ingurunearen historialariak, edota Kim Stanley Robinson idazleak. Fressozek bertze adibide bat ematen du, laborantzaren inguruan: ongarri sintetikoen eta industrializatzearen bidez, lurzoruen ekosistemak sakonki eraldatu ditugu azken 70 urteetan –Marcel Bouché agronomoaren arabera, zizareen biomasaren %90 desagertarazi arte–, eta albo kalte horiek onartuak dira. Modu berean onartuko lirateke, bere ustez, geoingeniaritzaren albo-kalteak. Halere, bi diferentzia garrantzitsu ditugu hemen: ez ginateke soroz soro ariko, baizik eta Lurraren sistema klimatikoa osorik eraldatuko genuke; eta lurzoruari egindakoak ez bezala, sistema klimatikoari egindako kalte asko atzeraezinak lirateke.