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Articles du Vendredi : Sélection du 05 avril 2024

A eux seuls, 57 gros industriels ont été responsables de 80 % des émissions de CO2 depuis 2016
Margaux Lacroux
www.liberation.fr/environnement/climat/a-eux-seuls-57-gros-industriels-ont-ete-responsables-de-80-des-emissions-de-co2-depuis-2016-20240404_63P7DGS4RZCXXK53Y4EJI4TA6M/

Selon un rapport dévoilé ce jeudi 4 avril, les rejets de CO2 entre 2016 et 2022 ont continué à augmenter pour la plupart des grandes entreprises productrices de gaz, charbon, pétrole et ciment. Les plus émettrices sont détenues par des Etats.

Fin 2015, avec l’accord de Paris, la communauté internationale s’engageait à considérablement faire baisser les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique à +1,5°C. Huit ans plus tard, les quelques dizaines d’entreprises ayant la plus grande responsabilité dans le réchauffement de la planète continuent pourtant à larguer dans l’atmosphère des quantités phénoménales de CO2. Selon un nouveau rapport publié ce jeudi 4 avril par le think tank InfluenceMap à partir de la base de données Carbon Majors, 80 % des émissions mondiales entre 2016 et 2022 sont attribuables à seulement 57 entités productrices de combustibles fossiles (gaz, pétrole et charbon) et de ciment.

«Ce rapport montre que la majorité des émissions mondiales de CO2 produites depuis l’accord de Paris peuvent être attribuées à un petit groupe de grands émetteurs qui ne parviennent pas à ralentir leur production», détaille le communiqué. Pire, la plupart des entreprises analysées ont produit plus de combustibles fossiles au cours des sept dernières années qu’au cours des sept années précédant l’adoption de l’accord. Cela est particulièrement le cas en Asie.

Une dynamique assez inquiétante

En tête des 57 cancres responsables des émissions récentes : Saudi Aramco, Gazprom et Coal India, toutes des entreprises publiques, appartenant respectivement à l’Arabie saoudite, à la Russie et à l’Inde. Elles représentent à elles trois plus de 10 % des émissions mondiales entre 2016 et 2022. Des entreprises détenues par des investisseurs privés apparaissent également dans le top 10, telles que Exxon Mobil et Shell. Ces deux sociétés vont devoir redoubler d’efforts si elles veulent atteindre leurs objectifs de neutralité carbone en 2050.

Ce classement laisse aussi apparaître une dynamique assez inquiétante : la plupart des entreprises les plus émettrices depuis l’accord de Paris sont détenues par des Etats. C’est particulièrement marqué dans le secteur du charbon, où la part des émissions liée aux entreprises privées a baissé tandis que celle provenant de producteurs publics et relevant des Etats a augmenté.

Enchaînement d’année hors-norme

Une tendance qui va à l’encontre de ce que recommande l’Agence internationale de l’énergie depuis 2021 (à savoir de renoncer à tout nouveau projet d’extraction) et d’une «transition hors des énergies fossiles» d’ici 2050, engagement pris par les gouvernements à la COP28 de Dubaï en décembre. Et ce, alors que la planète enchaîne les années hors-norme et se rapproche dangereusement du seuil des 1,5°C fixé dans l’accord de Paris.

«Les recherches de Carbon Majors nous montrent exactement qui est responsable de la chaleur mortelle, des conditions météorologiques extrêmes et de la pollution atmosphérique qui menacent des vies et font des ravages sur nos océans et nos forêts, commente dans le communiqué Tzeporah Berman, directrice du programme international de l’ONG Stand. earth et présidente de l’initiative pour un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Ces entreprises ont réalisé des milliards de dollars de bénéfices tout en niant le problème et en retardant et entravant la politique climatique. Ils dépensent des millions en campagnes publicitaires pour montrer qu’ils font partie d’une solution durable, tout en continuant à investir dans l’extraction de combustibles fossiles.»

Le Haut Conseil pour le climat alerte sur un « risque de recul de l’ambition » de la France
Audrey Garric
www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/04/le-haut-conseil-pour-le-climat-alerte-sur-un-risque-de-recul-de-l-ambition-de-la-politique-climatique_6225979_3244.html

Dans une lettre adressée au premier ministre, Gabriel Attal, l’instance indépendante s’inquiète des « dérives de calendrier » dans la publication de textes de programmation ainsi que les reculs opérés sur le front de l’environnement pour tenter d’éteindre la crise agricole.

C’est un rappel à l’ordre en bonne et due forme, qui vient doucher le gouvernement sur son action climatique, alors que ce dernier vient tout juste de se féliciter d’un recul des émissions de gaz à effet de serre de près de 5 % en 2023. Dans une lettre adressée au premier ministre, rendue publique jeudi 4 avril, le Haut Conseil pour le climat (HCC) « s’inquiète d’un risque de recul de l’ambition de la politique climatique » de la France. En cause dans cette missive peu commune : les « dérives de calendrier » dans la publication de textes essentiels à la trajectoire du pays, ainsi que les mesures prises au détriment de la protection de l’environnement pour tenter d’éteindre la crise agricole.

L’instance indépendante rappelle à Gabriel Attal « le niveau d’urgence actuel », tant sur l’atténuation, c’est-à-dire la réduction des émissions, que sur l’adaptation au réchauffement qui frappe déjà durement la France. « De multiples aléas vont continuer à s’intensifier et la France n’est pas prête à y faire face », écrivent les douze membres de l’instance (des climatologues, économistes, etc.), en citant les inondations récurrentes dans les Hauts-de-France, l’érosion des côtes, la surmortalité liée aux vagues de chaleur successives, ou encore les pertes de rendement agricole.

La France a donc besoin d’accélérer. Or, les textes qui fixent les nouveaux objectifs de réduction des émissions, les orientations énergétiques et les politiques d’adaptation du pays n’ont toujours pas été adoptés, après une année de reports et de multiples consultations.

Le pays doit se doter d’une série de documents de programmation, prévus par la loi relative à l’énergie et au climat de 2019 : la 3e stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui doit décliner les nouveaux objectifs européens visant une réduction des émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030, la 3programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – afin de diminuer la consommation d’énergie de 30 % et rehausser la part des renouvelables – et le 3plan national d’adaptation au changement climatique, pour répondre à un réchauffement de 4 °C d’ici à la fin du siècle dans l’Hexagone.

Progrès pas suffisamment rapides

Loin d’être une formalité administrative, ces textes sont « essentiels pour donner un signal clair aux acteurs économiques et guider l’action climatique de tous les secteurs d’ici à 2030 », rappelle la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat. « Alors que l’on est déjà en 2024, et que l’on risque d’attendre encore un an avant leur publication, ces retards sont problématiques. » Elle appelle à adopter « le plus rapidement possible » le projet de loi sur la souveraineté énergétique annoncé par le gouvernement, mais qui a disparu des radars, et dans la foulée la SNBC et la PPE.

« Le premier ministre s’était engagé, mi-mars, à lancer une grande consultation sur ces deux textes, mais on n’a plus de nouvelles, déplore Anne Bringault, la coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat. Il y a urgence à mettre sur la table ces sujets, se poser les questions de comment se déplacer ou se chauffer, pour que tout le monde s’approprie ces enjeux. »

« Le retard sur l’adoption des textes réglementaires ne ralentit pas l’action,

réfute Antoine Pellion, le secrétaire général à la planification écologique. On n’a pas attendu de les sortir de manière définitive pour se mettre sur la trajectoire. »

Si le gouvernement se prévaut des bons résultats obtenus en 2023 dans la lutte contre les émissions, le HCC est, lui, bien plus réservé. Les chiffres provisoires, qui témoignent d’une baisse des émissions territoriales de la France de 4,8 % en 2023 par rapport à 2022, sont « encourageants mais ne doivent pas occulter les efforts majeurs à accomplir » à court terme, écrit le Haut Conseil pour le climat. Cette réduction est « pour la première fois » alignée avec l’atteinte des objectifs de 2030, mais « il faut renouveler l’exploit chaque année et ce, dans tous les secteurs », rappelle Corinne Le Quéré.

Or, si tous les secteurs ont enregistré des progrès en 2023, ces derniers ne sont pas suffisamment rapides pour atteindre les objectifs de 2030. Dans le secteur des transports – qui pèse pour un tiers des rejets carbonés de la France – et dans celui de l’énergie, le rythme de la baisse des émissions doit encore être multiplié par 3,5 à 5 comparé à la période 2019-2022. La production agricole doit également accélérer sa baisse d’émissions d’un facteur 1,25 à 3,5, selon les calculs du HCC, l’industrie entre 1,4 et 1,6, et le bâtiment de 1,2.

Coupes dans le budget vert

L’instance s’inquiète particulièrement des annonces récentes du gouvernement pour répondre à la crise agricole. « Elles laissent craindre des reculs pour l’atteinte des objectifs climatiques », indique Corinne Le Quéré. « La réponse du gouvernement ne devrait pas se faire aux dépens de l’action climatique, mais en parallèle, car la lutte contre le changement climatique permet de valoriser les revenus des agriculteurs tout en les protégeant des impacts négatifs du réchauffement », argumente-t-elle.

La présidente du Haut Conseil pour le climat regrette que les promesses faites aux agriculteurs, sur l’assouplissement des conditions d’attribution des aides de la politique agricole commune, l’annulation de la hausse de la taxe du gazole non routier ou le plan de reconquête de notre souveraineté sur l’élevage, n’aient pas été assorties d’autres mesures compensatoires pour tenir les objectifs climatiques ainsi que d’évaluations de l’impact sur la réduction des émissions.

Corinne Le Quéré s’émeut également des coupes dans le budget vert, sabré de 2,2 milliards d’euros début 2024. « Cela fragilise les actions des acteurs privés, qui ne voient pas la trajectoire à long terme », regrette-t-elle. Dans son rapport annuel de juin, le HCC appelait à « transformer la politique économique » afin d’atteindre 30 milliards d’euros supplémentaires, en 2030, de dépenses publiques annuelles pour la transition, et à adopter une loi de programmation pluriannuelle en la matière.

L’accélération de la baisse des émissions est d’autant plus nécessaire que les puits de carbone, qui doivent absorber une partie des rejets carbonés, sont fortement dégradés. Certaines forêts, notamment affectées par le réchauffement climatique, et les sols agricoles émettent désormais plus de carbone qu’ils n’en stockent. Quant aux technologies de captage et stockage du CO2, leur « potentiel est réel » en France, mais « limité », prévient l’instance. Il faudra donc faire plus d’efforts pour moins polluer.

Cent ans après sa naissance, TotalEnergies s’enferre dans les énergies fossiles
Mickaël Correia
www.mediapart.fr/journal/ecologie/280324/cent-ans-apres-sa-naissance-totalenergies-s-enferre-dans-les-energies-fossiles

Depuis l’accord final de la COP28 à Dubaï en décembre, le groupe pétrolier a annoncé une dizaine de projets ou de contrats ayant trait au pétrole et au gaz, malgré une charte de décarbonation qu’il a signée durant ces négociations internationales sur le climat.

« TotalEnergies salue l’accord trouvé à Dubaï qui appelle à la “transition dans les systèmes énergétiques” d’une manière “juste, ordonnée et équitable” », a déclaré le géant pétrolier français le 13 décembre 2023, à la suite du 28sommet international sur le climat (COP28), aux Émirats arabes unis.

Une dizaine de jours auparavant, le 2 décembre, TotalEnergies a annoncé en fanfare avoir signé dans les couloirs de la COP28 la Charte de la décarbonation du pétrole et du gaz, qui engage une quarantaine de multinationales fossiles à atteindre, entre autres, la neutralité carbone d’ici à 2050 au plus tard. « Le virage est pris et TotalEnergies est fière de compter parmi les signataires de cette charte », s’est félicité le groupe.

Deux mois plus tard, le 7 février, c’est cependant une tout autre partition qu’a jouée TotalEnergies devant ses investisseurs lors de la présentation de ses résultats 2023 et de ses objectifs pour 2024. « En 2024, nous avons un programme assez important, je dirais, sur l’approbation de nouveaux projets », a lancé le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, devant un parterre de représentants de la Société générale, de Goldman Sachs, de HSBC ou de la Bank of America. Avant de souligner que, durant ces prochains mois, de « nouvelles productions [d’hydrocarbures] arrivent sur le marché ».

Depuis la fin de la COP28 et jusqu’à ce 28 mars, date anniversaire des cent ans de la compagnie, le groupe a en effet déjà annoncé par voie de communiqués de presse le démarrage de sites de production d’hydrocarbures au Brésil, au Nigéria et au Danemark, deux nouveaux permis d’exploration offshore d’hydrocarbures en Afrique du Sud et au Suriname, la découverte de ressources en gaz au large de Chypre ou encore l’augmentation de ses participations dans des champs d’hydrocarbures en Namibie.

Côté business, sur cette même période entre décembre dernier et aujourd’hui, TotalEnergies a signé un accord pour devenir actionnaire d’un industriel gazier en Malaisie, a conclu un contrat de vente de gaz à un groupe singapourien, a annoncé un projet de coopération avec une compagnie bahreïnie pour du trading de produits pétroliers et a monté une coentreprise pour acheter un navire de forage.

Au total, ce sont donc une dizaine de projets ou de contrats ayant trait à l’extraction d’énergies fossiles qui ont été publicisés depuis la signature par TotalEnergies de la Charte de la décarbonation du pétrole et du gaz à la COP28.

Un groupe qui s’affranchit de l’accord de Paris

Ce développement du fossile est à rebours des recommandations des scientifiques et des Nations unies qui préconisent que pour maintenir le réchauffement global à + 1,5 °C, les productions mondiales de pétrole et de gaz doivent diminuer respectivement de 4 % et 3 % par an. De même, l’Agence internationale de l’énergie préconise depuis 2021 l’arrêt immédiat de tout nouveau projet fossile afin de contenir le dérèglement climatique. Enfin, le Giec rappelle que « les émissions de CO2 projetées par les infrastructures fossiles existantes » nous mènent déjà tout droit dans un monde à + 1,5 °C.

 

 

« Nous avons calculé que TotalEnergies était la deuxième compagnie privée au monde, après Exxon, dont les investissements avaient le plus d’impact nocif sur le climat pour la période allant de 2023 à 2025, indique à Mediapart Romain Ioualalen, responsable politiques internationales pour Oil Change International. Que TotalEnergies continue d’investir activement dans de nouvelles capacités de production d’hydrocarbures montre que malgré toutes ses annonces à la COP28 et ses discours “verts”, la multinationale a décidé de s’affranchir de l’accord de Paris sur le climat. »

Le fleuron industriel français compte tout particulièrement investir cette année en Namibie, où il prospecte depuis 2022 pour établir un immense gisement d’hydrocarbures au large des côtes, lequel pourrait contenir plus de cinq milliards de barils de pétrole. « En Namibie, nous continuons à forer », s’est réjoui Patrick Pouyanné, devant les investisseurs en février, allant jusqu’à préciser que « tout le monde est excité » et que le groupe y dépensera environ 30 % de son budget exploration en 2024.

Sollicité par Mediapart pour réagir à l’annonce de ces dix projets depuis la COP28, TotalEnergies a répondu notamment que l’accord climatique signé à Dubaï « conforte la stratégie de transition de TotalEnergies qui vise, d’une part, à contribuer à la construction d’un nouveau système énergétique décarboné plus efficace fondé sur l’électricité et les énergies renouvelables, dans lequel le gaz joue un rôle utile comme énergie de transition flexible, et d’autre part, à accompagner cette transition juste, ordonnée et équitable de décroissance des énergies fossiles » (lire en annexes la réponse complète du groupe).

« Ce qui est frappant, c’est que TotalEnergies a une interprétation très sélective de l’accord de Dubaï en décembre dernier, rétorque Romain Ioualalen de Oil Change International. La décision finale de la COP28 insiste sur l’importance de sortir des énergies fossiles et de maintenir le réchauffement global sous la barre de 1,5 °C. »

Le 20 mars dernier, TotalEnergies a publié son rapport annuel « Durabilité et climat » qui rend notamment compte de la mise en œuvre de sa stratégie en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’après l’ONG Reclaim Finance, cette publication acte que, à rebours de l’urgence climatique, la production pétrolière et gazière du groupe va augmenter de 2 à 3 % par an sur les cinq prochaines années.

« L’entreprise persiste et signe avec sa stratégie d’expansion dans le pétrole et le gaz qu’elle présente toujours, à tort, comme une énergie de transition, conclut Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance. TotalEnergies confirme qu’il n’y a rien à attendre de lui en matière d’action climatique sérieuse. »

Bizitza eta lurraren defentsan, berriztagarrien alde
Gorka Laurnaga
www.argia.eus/albistea/bizitza-eta-lurraren-defentsan-berriztagarrien-alde

Honako testu labur hau adeitasunetik idatzia da, hainbat kidek martxoaren 25ean argitaratutako Megaproiektu berriztagarrien egungo hedapenaren aurka eta bizitzaren alde manifestuaren karietara, segur bainaiz uste baino hurbilago gaudela kapitalaren kontrako eta bizitzaren aldeko borrokan. Eztabaidak eztabaida, behintzat korapilo zail horiek askatzen saiatzen ari baikara. Ertz aunitz kanpoan utzirik, ohar pare bat:

  1. Lehenik eta behin, iruditzen zait manifestuan egiten den diagnosiak berdin (edo are) balioko lukeela eskala handiagoko berriztagarrien defentsa urgenterako.
  2. Egileek ez dute baloratu Non gaude? atalean klima larrialdian gaudela eta isuriak erdira murrizteko bortz urte ditugula aipatzea? 1,5 graduko muga Hego Globaleko herrialdeek bultzatu zuten, han baititu inpaktu handienak. Joan den astean, zenbait traktore handik beren palekin eolikoen kontrako ikurra altxatzen zuten aldi berean, albisteetan ageri zen Kanadan 15 milioi hektarea erre direla baso suteetan. Zer dira berriztagarrien inpaktuak horrekin alderatuta? Bioaniztasuna, nekazaritza, oihanak, paisaiak, gizakiak, sarraskituko ditu kaos klimatikoak eta berriztagarriak dira, gaur gaurkoz, ekonomia deskarbonizatzen ari diren guti horiek. 2023an 1,45 gradu izan ditugunean eta gure energiaren %80 baino gehiago fosila denean, berriztagarriak ez dira gure arazoa.
  3. Eskala handiagoko berriztagarriak eta desazkundea kontrajartzea trantsizioaren gurpiletan makilak sartzea da. Gizartearentzat nahasgarri eta denbora galtze arriskutsua. Mugikortasunean ez da bizikletak ala garraio publikoa eta energian ez da berriztagarriak ala desazkundea, berriztagarriak eta desazkundea baizik, eta autokontsumoa, eta agroekologia, eta adaptazioa… eta horiek elkarrekin garatzen ikastea. Monolaborantza estrategikoek eraldaketaren aukera idortzen dute.

Berriztagarriak aukera historikoa dira energiaren demokratizazioan eta deskarbonizazioan arrakala bat irekitzeko, baina ez nolanahi: berriztagarrien hedapen jasangarri, sozial eta errealista bat behar da

  1. “Gure buruari engainatzetik utzi” behar diogula erraten da manifestuan, baina hori mikro-eskalaren potentzialari ere aplikatu behar zaio. Datuak eskuetan, teknologian fede izateaz akusatzen ditugu hidrogenoaren edo CDRaren alde neurrigabe egiten dutenak, teknologia horien errealitateari kasu ez egiteagatik. Ez al da modu berean jokatzen ari mikro-eskalaren ideiarekin? Hankamotza den alternatiba bat proposatzen ari da, potentzialari kasu egin gabe. Eskala errealeko berriztagarrien kontrako ipar orratza den ALIENTEk ikerketa bat egin zuen frogatu nahian eskala mikroarekin aski dela, baina frogatu zuena ia-ia kontrakoa zen. Ikerketaren zorroztasuna zalantza handikoa izanik ere, txosten baikorregi horretan Hego Euskal Herriari gehienez egungo kontsumoaren %15 ematen zion! Baina ezaguna da Zumaian eginiko ikerketa ere, non kontsumoaren %7 lortzen baitzen (tamaina ertaineko eolikoak gehituta gainera hamahiru mendi eremutan!). Eta hortik aitzin zer? Bistakoa da desazkunde sakon bat behar dela, baina ez gaitezen engainatu, etxeetako plakekin bakarrik ezinezkoa da langileentzako trantsizio justu bat edo osasungintza eta hezkuntza duinak sostengatzea.
  1. Manifestuan Makroproiektu berriztagarri korporatibo deitzen direnen aurka egiten da, akumulazioaren fase green baten kezka ulergarriz. Baina eredu publiko-komunitario baten alde daude sinatzaileak? Instalazio FV edo eoliko publiko baten alde eginen lukete? Zeren manifestuan eta gainerako adierazpenetan hori ez baita inoiz argitzen. Eta bi afera erradikalki ezberdin dira ospitale pribatu baten aurka edo osasungintza publikoaren aurka egotea. Berriztagarriak beharrezkoak ditugu eta horien hedapena hobetu beharrean blokeatu egiten bada, hiru aukera egoten ahal direla iruditzen zait: 1. Babes soziala galdu eta berriztagarriak modu kapitalistenean inposatzen akitzea, energia publifikatzeko aukera galduz. 2. Berriztagarriak kanpoan jartzea. 3. Geroratu eta geroratu eta fosilak kontsumitzen segitu. Neoliberalismoaren gau luzeak komuna eta publikoa hezurretan utzi dituela ez da ahaztu behar. Lagunendako erraten den moduan, trantsizio ideal bat nahi duenak ez du trantsizio bat nahi, ideal bat nahi du.

Nire iritziz eta sinatzaileekiko begirune osoz, manifestuaren arazoa zera da (“bizitzaren eta lurraren alde” ari bagara): fokua borroka okerrera eramaten ari dela kapital fosil betean harrapatuta gaudenean; ez duela publikoaren aldeko mezu argirik; eta, gainera, ez dagoela atzetik inolako proposamen errealik.

200 urte fosilen ondoren dugun leiho txikia ixten ari da. Berriztagarriak aukera historikoa dira energiaren demokratizazioan eta deskarbonizazioan arrakala bat irekitzeko, baina ez nolanahi: berriztagarrien hedapen jasangarri, sozial eta errealista bat behar da, eskala eta iturri guztiak beharko dituena eta ahalik eta azkarren gauzatuko dena. Zahar batek erran baitzigun interpretatzea baino gehiago, garrantzizkoena mundua eraldatzea dela.

Besarkada bat denoi eta segi dezagun etorkizun hobea eraikitzen!