Les Faucheurs de chaises appellent à reproduire l’action partout dans les agences de l’hexagone en faisant « le siège » de la BNP, afin de dénoncer l’évasion fiscale et d’appeler à se mobiliser le 9 janvier 2017 pour le procès de Jon Palais. Mercredi 2 novembre, 60 « Faucheurs de chaises » de Bizi, des Amis de la Terre, d’ANV-COP21 et d’Attac ont fait le siège symboliquement d’une agence de la BNP Paribas à Paris.
60 militants du collectif des Faucheurs de Chaises ont occupé l’agence Bourse de la BNP Paribas, à Paris. Sous les yeux des employés et des clients, ils se sont installés sur leurs chaises pour y tenir un meeting sur les enjeux de l’évasion fiscale et la façon dont ces sommes pourraient être utilisées pour la transition écologique et sociale. Après avoir chanté et dansé “Argent où t’es ?” sur l’air de la chanson de Stromae “Papaoutai”, ils ont appelé à la multiplication des actions pour faire le siège de la BNP Paribas partout, dès le mois de novembre ainsi qu’à l’occasion de deux journées unitaires de mobilisation les 9 et 10 décembre. Les Faucheurs de chaises appellent également à une mobilisation massive au procès de Jon Palais, qui aura lieu à Dax le 9 janvier 2017.
Cette action a été menée quelques jours après le diffusion d’un appel lancé par 16 organisations syndicales et associatives à se mobiliser à Dax le 9 janvier 2017 pour soutenir Jon Palais, premier militant de Bizi et premier Faucheur de chaises à être poursuivi au tribunal, pour une action de réquisition de chaises menée dans une agence BNP à Paris avant la COP21. Plusieurs personnalités ont déjà confirmé leur engagement aux côtés des Faucheurs de chaises : Eva Joly, qui sera l’une des avocates de Jon, des intellectuels tels qu’Edgar Morin, Patrick Viveret et Claude Alphandéry, des politiques comme José Bové, Pierre Larrouturou, Corinne Morel-Darleux, des représentants syndicaux et d’ONG comme Vincent Drezet (Solidaires Finances Publiques), Laurent Pinatel (Confédération Paysanne), Annick Coupé (Attac France), Florent Compain (Amis de la Terre France), Jean-François Julliard (Greenpeace France), ou encore le chanteur HK ou le journaliste expert de l’évasion fiscale Antoine Peillon.
Pour Jessica Zeganadin, d’Action Non-Violente COP21, “Ce ne sont pas les Faucheurs de chaises qu’il faut juger, c’est l’évasion fiscale en bande organisée. Ce procès à la David contre Goliath oppose les agissements frauduleux d’une banque au geste symbolique de militants qui ont voulu dénoncer l’injustice sociale qu’est l’évasion fiscale. Nous appelons les militants à faire le siège de la BNP Paribas partout, dès maintenant, et lors d’une journée unitaire d’action les 9 et 10 décembre”.
Les Faucheurs de chaises, dans la continuité des actions déjà menées en 2015 autour du slogan « l’argent pour le climat existe, il est dans les paradis fiscaux », continuent d’attirer l’attention sur l’importance cruciale de s’engager de toute urgence dans une transition sociale et écologique ambitieuse afin de relever le défi climatique.
“Chaque année, ce sont 60 à 80 milliards qui manquent aux finances publiques à cause de la fraude et de l’évasion fiscale, et nous privent de moyens pour financer des écoles, des crèches, des transports publics, la rénovation thermique des bâtiments… alors même que la transition sociale et écologique est aujourd’hui une urgence vitale” précise Florent Compain pour les Amis de la Terre.
En multipliant les actions, les militants rappellent que des solutions crédibles existent : “Nous pouvons lutter concrètement contre l’impunité fiscale : en renforçant les effectifs et les moyens de la police fiscale et des administrations qui traquent les délinquants financiers, en faisant sauter le monopole de Bercy en matière d’ouverture de poursuites pénales ou “verrou de Bercy” ou encore en interdisant le pantouflage. Si des milliards d’euros échappent encore au fisc annuellement, c’est uniquement le résultat de décisions politiques”, conclut Thomas Coutrot d’Attac France.
L’appel est lancé : contre l’évasion fiscale, faisons le siège de la BNP partout !