Solidarité migrants : Réouverture perturbée du Centre de rétention d’Hendaye

Ce matin à 9H00, 80 personnes, dont José Bové, se sont présentées devant le Centre de rétention administrative d’Hendaye avec une revendication peu ordinaire : s’y faire enfermer en lieu et place des migrants auxquels ce centre est destiné.

Le centre de rétention d’Hendaye devait en effet ré-ouvrir ce mardi 3 avril. Ce même jour à 21H00 au Parlement, la commission des Lois doit entamer l’examen du projet de loi asile et immigration auditionner à ce titre le ministre de l’intérieur Gérard Collomb. Entre autres dispositions répressives, ce projet de loi prévoit de passer la durée de rétention dans ces Centres de 45 à 90 voire 135 jours !

Le Centre de rétention d’Hendaye compte 30 places pour migrants. Les 80 volontaires “Eux c’est nous” demandant à prendre la place de ces migrants ont tentés de rentrer dans le centre. Un dispositif policier particulièrement important les en a tous empêché, sauf un : José Bové. Ce dernier a en effet pu entrer dans le Centre en sa qualité d’euro-parlementaire et il a remis la liste de l’ensemble des volontaires (146 au total ) à la directrice du Centre.

Blocage des 3 rues menant au Centre de rétention :

Pendant ce temps et jusqu’à midi, 3 groupes de volontaires bloquaient les 3 rues menant au Centre de rétention. Aucun transfert de migrants n’a ainsi pu avoir lieu ce matin, retardant de facto l’ouverture du Centre d’Hendaye.

Florence Warembourg de Bizi a pris la parole pour expliquer le sens de cette action « Eux c’est nous. Nous avons un devoir d’accueil, d’asile et de solidarité, non seulement avec les réfugiés politiques et les populations fuyant la guerre ou la répression, mais également avec les réfugiés économiques, les déplacés climatiques, les migrants environnementaux. Nous ne pouvons pas accepter ces véritables prisons pour innocents que sont ces Centres de rétention. Nous voulons des politiques basées sur l’accueil et la solidarité, pas sur l’égoïsme et l’enfermement ».

Une autre représentante de Bizi, Malika Peyraut, a appelé à multiplier les actions pour demander le retrait du projet de loi Asile-Immigration « Nous ne relâcherons pas la pression et réaliserons en avril d’autres opérations pour dénoncer les conséquences possibles de ce projet. Nous appelons d’ores et déjà toutes les personnes attachées aux valeurs d’humanité et de solidarité à manifester le mardi 1er Mai à 10H30 dans les rues de Bayonne, derrière le mot d’ordre « Eux, c’est nous ! Solidarité avec les migrant-e-s et les réfugié-e-s ! ».

Appel à reproduire cette action partout :

L’euro-député José Bové s’est quant à lui adressé aux députés de la majorité gouvernementale en leur demandant de s’opposer au projet de loi Asile-Immigration : « Ne laissez pas faire cette loi indigne. Elle est insupportable pour les droits humains ! ».

Il a appelé à reproduire l’action de ce matin dans le maximum de Centres de rétention en France : « Vous êtes le point de départ d’une mobilisation de désobéissance civile pour prendre la place des migrants enfermés alors qu’ils n’ont commis aucun délit. La liberté de circulation est un droit fondamental tout comme le droit de vivre mieux. Le mouvement qui naît ici ce 3 avril à Hendaye doit se développer ! ».