Pourquoi Copenhague 2009 nous concerne tous(tes) ?

Nous sommes aujourd’hui devant un problème central et incontournable, le réchauffement climatique de la surface du globe, qui va tout changer dans les années à venir. La mobilisation des peuples de la planète est indispensable pour exiger que :

-les mesures prises à tous les niveaux, du mondial au local, soient réellement à la hauteur de la situation, de taille et de nature à stabiliser d’urgence le climat, autant que peut se faire. Bref qu’on ne sacrifie pas le moyen terme de l’Humanité au court terme des intérêts financiers d’une minorité.

-ces mesures soient justes, c’est-à-dire que la lutte indispensable et inévitable contre le changement climatique ne soit pas l’occasion de refonder un ordre mondial encore plus injuste et barbare que celui qui condamne actuellement à la pauvreté et à la misère la majorité de l’Humanité et qui marchandise chaque fois d’avantage la planète (eau, sols, énergie, génome, forêts, atmosphère…) et nos sociétés (lien social, culture, éducation, santé, souveraineté alimentaire, savoir…). Copenhague sera un des premiers théâtres d’envergure de cette problématique.

Tout va changer dans les années à venir :


Même si l’opinion publique est encore majoritairement très loin d’avoir pris conscience des bouleversements qui auront lieu dans les prochaines décennies, nous devons d’ores et déjà adapter nos stratégies de lutte et de construction du Pays Basque de demain à la donnée fondamentale suivante : l’objectif fixé par les scientifiques du GIEC (1) pour éviter les seuils de dangerosité, d’emballement et d’irréversibilité du changement climatique est une réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre de 80 à 95 % (par rapport au niveau de 1990) à l’horizon de 2050, dans les pays industrialisés.

Cela implique tout simplement d’abandonner quasi-complètement en deux générations les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz…) alors même qu’ils représentent aujourd’hui 80 % de la production d’énergie au niveau mondial aujourd’hui. Soit nous le faisons et nous limitons les dégâts. Soit nous ne le faisons pas et nous serons victimes de l’emballement climatique en même temps que les générations qui nous suivent devront malgré tout se passer des énergies fossiles du fait de leur disparition programmée dans quelques décennies, au rythme actuel de nos consommations.

La réalité s’impose à nos sociétés et seuls les intérêts financiers -à court terme- d’une minorité privilégiée et puissante retarde la mise en oeuvre des solutions adéquates.

Le choc des projets de société :

Dans tous les cas, l’avenir est à un autre type de système économique, d’organisation des sociétés : relocalisation des économies et du politique, sobriété énergétique et respect de l’environnement, agriculture paysanne et souveraineté alimentaire, bio-diversité, redistribution des richesses pour permettre de réduire le gâteau global tout en améliorant les conditions de vie des plus démunis d’entre nous, réduction massive du temps de travail permettant le plein emploi malgré la reconversion ou l’arrêt des industries polluantes et/ou inutiles.
Nous devons aller vers des sociétés plus égalitaires et moins individualistes, privilégier le collectif et le communautaire au chacun pour soi et à la consommation matérielle (plus de liens et moins de biens, plus de transports en commun et beaucoup moins de voiture individuelle, plus de culture et moins de gadgets jetables et de télé-lavage de cerveau publicitaire….).

Les politiques du passé, allant en sens inverse ( productivisme, inégalités sociales, affaiblissement des services publics et de la régulation démocratique du marché, centralisation des systèmes énergétiques, consumérisme, hausse du temps et des cadences de travail, mondialisation néo-libérale, délocalisation toujours plus poussée de l’économie, absence de solidarité avec les parties les plus pauvres de la planète…) sont porteuses de catastrophes écologiques et sociales, de misère, de barbaries et de guerre.

L’émergence d’une nouvelle force mondiale :

Aujourd’hui, un peu partout dans le monde, des gens se lèvent, des peuples se mobilisent en perspective du Sommet de Copenhague et de ses différents enjeux. Mouvements altermondialistes, écologistes, syndicalistes, peuples indigènes, organisations de femmes ou mouvements de paysans, ONG travaillant sur les questions des migrants et des réfugiés, de la dette du tiers-monde, des libertés et des droits de l’homme etc. c’est par centaines de milliers que les militant(e)s du monde entier s’apprêtent à se mobiliser autour des questions d’urgence climatique et de justice sociale. Copenhague n’est que le début d’une longue et cruciale bataille pour l’avenir de la planète et de nos sociétés.

C’est maintenant que cela se joue :

Nous serons 20 militant(e)s de Bizi à nous rendre à Copenhague le 10 décembre prochain pour faire en sorte que le Pays Basque nord prenne aussi sa part dans les actions de pression et de proposition qui seront menées auprès des gouvernants réunis lors de ce sommet mondial sur le réchauffement climatique (1).
Nous participerons aux mobilisations de la coalition internationale Climate Justice Now, alliance mondiale de 160 organisations (Friends of the Earth, Via Campesina, Focus on Global South, Third World Network, Jubilee South, etc…) qui considère qu’il est impossible de dissocier enjeux climatiques et enjeux sociaux et qu’il faut changer notre modèle de développement.

La mobilisation internationale doit être la plus forte et la plus réussie possible à Copenhague pour que puisse émerger en ces jours de décembre une vraie force mondiale capable de peser sur les dirigeants et le système. Chacun(e) doit ressentir dans son pays, dans sa ville ou son village qu’il est -uni avec les autres- assez fort pour changer le cours des choses, et avoir ainsi envie de se lancer dans le combat.
Dans le même temps, les mobilisations ne manqueront pas en Pays Basque également, avec notamment une chaîne humaine géante organisée par de nombreuses organisations et associations différentes -dont Bizi !- ce samedi 12 décembre à 15H00 à Bayonne (plus d’information sur http://www.copenhague2009bizi.org/ ) et le même jour une manifestation à Bilbao.

C’est maintenant que ça se joue, nous pouvons tous(tes) y prendre part !


Txetx Etcheverry, Marie Larzabal, militant(e)s de Bizi !

(1) (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat)