Notre maison brūle et nous regardons ailleurs

24 personnalités appellent à Alternatiba
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Pour sauver le climat, « il est minuit moins cinq » affirmait récemment le Président du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Plus personne, hélas, ne peut douter de la gravité du dérèglement en cours : « cyclones, tornades, inondations, tempêtes et sécheresses… Entre 1980 et 2011, les catastrophes climatiques ont coûté la vie à quelque 30.000 personnes et occasionné plus de mille milliards de dollars de dégâts sur le continent nord-américain, indiquait une étude du réassureur allemand Munich Re publiée en octobre 2012. En trente ans, le nombre de catastrophes climatiques a presque quintuplé en Amérique du Nord alors qu’il a été multiplié par 4 en Asie, par 2,5 en Afrique et qu’il a doublé en Europe ».

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Article publié sur
le 27 septembre 2013 et en ligne

Et ce que nous vivons aujourd’hui est bien peu de choses par rapport à ce que subiront nos enfants si nous ne sommes pas capables de relever très vite le défi climatique : le franchissement possible du seuil des +2°C (hausse de température moyenne du globe terrestre à partir de laquelle l’impact sur les écosystèmes est de grande ampleur) n’était décrit qu’à l’horizon 2100 il y a quelques années à peine. Mais un communiqué publié en juin 2013 par le CNRS informe que ce seuil pourrait être franchi entre 2035 et 2045 pour le scénario le plus sévère qui est, hélas, celui que suit la courbe actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre. Nous voyons -quasiment en direct- la situation s’aggraver de manière terrible et les échéances se rapprocher dangereusement.

Rien n’a changé depuis le célèbre constat “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”. Pire, depuis l’échec du Sommet de Copenhague en 2009 et l’éclatement de la crise financière, l’urgence climatique semble avoir disparu de l’agenda des décideurs.

Le projet Alternatiba

Le projet Alternatiba est né dans ce contexte. Il veut contribuer à relancer une mobilisation citoyenne, au niveau européen, dans la perspective d’un sommet décisif pour les négociations internationales sur le climat qui se tiendra fin 2015 à Paris. Le dimanche 6 octobre, à Bayonne, nous serons des milliers à nous retrouver pour débattre des questions climatiques.

L’objectif d’Alternatiba est de montrer toutes les solutions possibles pour s’attaquer aux causes du changement climatique, au niveau local comme au niveau global.

Prendre l’angle des alternatives concrètes permet de rompre avec le sentiment d’impuissance face à ce défi sans précédent pour l’humanité. Il s’agit également d’expliquer que la lutte contre le changement climatique concerne la plupart des aspects de notre vie et de notre société : politiques énergétiques bien sûr, mais également aménagement du territoire, modèle d’agriculture, partage du travail et des richesses, modes de consommation ou de transports etc. Lutter contre le dérèglement climatique n’est pas forcément une contrainte mais plutôt un élan formidable sur lequel l’avenir peut se construire.

Cette approche a également l’avantage de montrer que les solutions ne viendront pas seulement “d’en haut” mais qu’elles peuvent aussi être mises en œuvre au quotidien, à un niveau local ou régional, individuel et collectif.

Avec Alternatiba, il s’agit de marquer les esprits par une journée dont l’écho portera loin, par le biais des médias, des réseaux associatifs et des grandes organisations environnementales ou sociales. Cet événement fondateur (qui sera précédé le samedi 5 octobre par un Forum sur le changement climatique) n’est pas une fin en soi mais un commencement : une rampe de lancement pour une dynamique de mobilisations et de pression populaires qui vont s’amplifier jusqu’au sommet de Paris fin 2015.

Si nous ne voulons pas revivre un sommet pour rien comme à Copenhague en 2009, il faut que l’Europe prouve d’ici 2 ans qu’il est possible d’agir efficacement pour réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre avec des solutions justes, démocratiques et solidaires.

Une journée décisive

Un premier pari est d’ores et déjà gagné : un très grand nombre d’ ONG et de réseaux travaillant sur les thématiques environnementales ou sociales, de sensibilités et pratiques très diverses soutiennent ou participent à Alternatiba. Cette journée constituera une mobilisation citoyenne pour le climat sans précédent en Europe depuis le sommet de Copenhague en 2009. Le 6 octobre, plus de 150 associations viendront exposer des solutions concrètes, plus de 100 conférenciers participeront aux débats et au total près de 1000 volontaires sont mobilisés pour accueillir les milliers de personnes attendues.

La question du climat est vitale pour notre avenir. Nous appelons tous ceux et celles qui le peuvent à répondre à l’Appel d’Alternatiba, à être présents à Bayonne le dimanche 6 octobre pour lancer une mobilisation à la hauteur du défi sans précédent que constitue cette question pour l’humanité toute entière.

  • Mme Christiane Hessel et les personnalités suivantes :
  • Genevieve Azam, économiste, porte-parole d’Attac France
  • Michel Berhocoirigoin, ancien secrétaire général de la Confédération Paysanne, président d’EHLG
  • Annick Coupé, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
  • Susan George, écrivain
  • Yayo Herrero,Coordinatrice Confédérale d’Ecologistas en Acción
  • Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
  • Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France

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  • Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre-France
  • Pierre Larrouturou, économiste, Collectif Roosevelt
  • Juan Lopez de Uralde, ancien directeur de Greenpeace Espagne, arrêté au dîner de gala des chefs d’Etat lors du Sommet de Copenhague
  • Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT
  • Edgar Morin, philosophe
  • Adolfo Muñoz, secrétaire général d’ELA, confédération syndicale majoritaire en Pays Basque
  • Paul Nicholson, syndicat Paysan EHNE Bizkaia, co-fondateur de Via Campesina
  • Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme

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  • Emmanuel Poilane, directeur général de la fondation Danielle Mitterrand France Libertés
  • Pierre Rabhi, agroécologiste, philosophe
  • Marie-Monique Robin, réalisatrice et journaliste (Prix Albert Londres)
  • Michel Rocard, ancien premier ministre,
  • Germain Sarhy, fondateur du Village Emmaus Lescar-Pau
  • Liliane Spendeler, directrice des Amis de la Terre-Espagne
  • Jacques Testart, président d’Honneur de la Fondation Sciences Citoyennes
  • Patrick Viveret, philosophe

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