Flopenhague 2009 : les peuples doivent contraindre leurs dirigeants à changer de cap !

L’échec est patent : l’objectif assigné il y a deux ans au Cop 15 de Copenhague était d’aboutir à un protocole ambitieux, efficace, juste et contraignant prenant la suite de celui de Kyoto qui lui viendra à échéance fin 2012.

Au lieu de ça, nous avons une déclaration n’engageant personne, ne fixant aucun objectif chiffré et évaluable de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Si l’on en reste en l’état, cela aura des conséquences dramatiques pour l’avenir de la planète et nous conduit tout droit à + 2°C de réchauffement de la surface moyenne de la terre à l’horizon 2050, soit le seuil au delà duquel nous risquons l’emballement climatique, c’est-à-dire un effet boule de neige irréversible et incontrôlable.

Les dirigeants des pays les plus puissants de la planète ont non seulement failli à leur mission en refusant de prendre leurs responsabilités et de s’engager à changer de politiques, de système pour atteindre les objectifs fixés par les scientifiques du GIEC. Ils ont tenté de mentir à leurs opinions publiques en présentant ce texte comme un succès, comme un accord satisfaisant alors qu’il s’agit de l’exact contraire.

Cette tentative de bluff criminel, visant à démobiliser les peuples de la planète, n’a heureusement pas marché, grâce au contre-pouvoir constitué par l’ensemble des scientifiques, ONG, mouvements sociaux, journalistes qui suivent le dossier du réchauffement climatique de très prés et qui ont exercé jusqu’au bout leur rôle pendant ce sommet de Copenhague.

L’Union Européenne, qui à l’époque de Kyoto s’était plutôt illustré dans le bon sens, a été cette fois en dessous de tout, en jouant à un poker menteur minable et dénué de toute ambition au lieu d’annoncer des engagements forts qui aurait pu pousser les négociations dans le bon sens. Nicolas Sarkozy quand à lui a démontré une méconnaissance ahurissante du dossier, confondant il y a quelques mois le trou de la couche d’ozone et les gaz à effet de serre. Au lieu de jouer l’Europe comme interlocuteur uni et exemplaire, et l’ONU comme cadre global de la négociation, il a préféré les gesticulations de façade et unilatérales de la France, avec une tentative de diviser le G77, bloc des pays du Sud par des approches néo-coloniales des pays africains. L’enjeu pour lui était plus de tirer un bénéfice politique et diplomatique pour la France et pour lui-même que de viser l’efficacité et l’avancée de tous vers un Accord ambitieux, juste et contraignant.

Finalement, Copenhague restera quand même dans l’Histoire comme l’échéance qui a permis l’articulation d’une nouvelle force internationale, issue de la jonction entre les grandes organisations environnementalistes et les mouvements sociaux du monde entier. Le Klimaforum09, sommet alternatif de Copenhague, a débouché lui sur une Déclaration des Peuples “System Change- not climate change” signé par plus de 300 ONG et mouvements sociaux des 5 continents qui servira de base commune à leurs prochains combats (pour lire la déclaration, cliquer ici ).

L’année 2010 s’annonce comme celle d’une bataille décisive où les peuples du monde entier devront contraindre leurs dirigeants à changer de cap, sous peine de compromettre profondément et de manière irréversible l’avenir de l’Humanité.

Bizi ! pour sa part tiendra une assemblée plénière ce mercredi 23 décembre (*) pour décider si notre mouvement s’arrête après ce sommet de Copenhague, ou si au contraire nous continuons pour porter de plus belle ce combat-là tant au niveau local que mondial.

Le 19 décembre 2009, Bizi !

(*) L’Assemblée Plénière de Bizi se tiendra à 19H00 précises au local de la Fondation Manu Robles-Arangiz. Elle est ouverte aux sympathisant(e)s non membres mais seuls les adhérent(e)s pourront intervenir et prendre part aux votes.