Articles du Vendredi : Sélection du 5 mai 2017

A long terme, le renouvelable est-il moins cher que le nucléaire ?

Antoine de Ravignan
www.alternatives-economiques.fr/a-long-terme-renouvelable-cher-nucleaire/00078767

Un million d’emplois pour le climat


http://rac-f.org/Un-million-d-emplois-pour-le-climat-2964

Christian Vélot: «Bien sûr que les OGM existent en France !»

Gael BRIAND
http://lepeuplebreton.bzh/2017/05/02/christian-velot-bien-ogm-existent-france/

Avec la victoire de Trump, le documentaire “Demain” résonne encore plus fort

Weronika Zarachowicz
www.telerama.fr/monde/avec-la-victoire-de-trump-le-documentaire-demain-resonne-encore-plus-fort,157597.php

Trumpek bi astean erabakiko du Parisko Klimaren Akordiotik atera edo ez

Lukas Barandiaran San Roman
www.argia.eus/albistea/trumpek-bi-astean-erabakiko-du-parisko-akordiotik-jarraitu-edo-ez

A long terme, le renouvelable est-il moins cher que le nucléaire ?

Antoine de Ravignan
www.alternatives-economiques.fr/a-long-terme-renouvelable-cher-nucleaire/00078767

Le refrain est répété en boucle : si la France voulait produire son électricité uniquement à partir de sources renouvelables, sa facture d’électricité exploserait. Un argument qui permet de mieux faire accepter les risques et les coûts induits par une filière nucléaire prépondérante.

 

Or, l’argument ne tient pas. Selon la dernière estimation connue, fournie par la Cour des comptes dans son rapport 2016, la génération d’un mégawattheure (MWh) nucléaire revenait à 62,60 euros en 2014 (et en réalité sans doute davantage si l’on connaissait les véritables coûts de la gestion des déchets et du démantèlement). Cependant, pour faire des comparaisons pertinentes, il ne faut pas regarder le coût du nucléaire existant, mais se demander par quoi on remplacerait un réacteur arrivé en bout de course.

Les coûts d’un système électrique 100 % renouvelables seraient équivalents à ceux d’un modèle fortement nucléarisé, selon l’Ademe

Si, comme le souhaite EDF, on réalise les 100 milliards d’euros d’investissements nécessaires à la prolongation de la durée de vie des réacteurs (avec les dangers que cela représente), le coût de production atteindra 70 euros/MWh, indique encore la Cour des comptes. Mais un jour, il faudra bien se résoudre à remplacer complètement ces réacteurs. Au vu du contrat passé récemment par EDF avec le Royaume-Uni, le coût de production d’un réacteur de nouvelle génération EPR s’élèverait à plus de 110 euros/MWh.

En l’absence de développement international dans cette technologie (la production électronucléaire mondiale stagne depuis vingt ans entre 2 300 et 2 600 TWh), il ne faut pas s’attendre à des effets de série importants pour réduire ces coûts.

 

Des coûts en forte baisse

Face à ces chiffres, la question du remplacement des réacteurs en fin de vie par des sources renouvelables devient pressante. En France, selon une étude de l’Ademe parue en janvier dernier, le coût de production des centrales photovoltaïques au sol se situe entre 64 euros/MWh (dans le sud du pays) et 164 euros/MWh. Après avoir été divisés par six entre 2007 et 2014, ces coûts devraient encore chuter de 35 % d’ici à 2025, indique l’Ademe. Selon les sites, les coûts de l’éolien terrestre varient quant à eux dans une fourchette de 54 à 108 euros/MWh pour les machines classiques et de 50 à 94 euros/MWh pour la nouvelle génération. L’éolien marin reste plus cher (de 123 à 364 euros/MWh), mais pour combien de temps ? En novembre 2016, un appel d’offres pour un parc danois avait été conclu à un prix garanti de 50 euros/MWh. Et le 13 avril dernier, les énergéticiens Dong et EnBW ont remporté un appel d’offres pour des parcs en mer du Nord en annonçant qu’ils vendraient leur électricité directement au prix du marché.

Certes, la production d’électricité renouvelable est variable suivant les heures du jour et les saisons, et il faut donc ajouter aux coûts de production des coûts liés à la gestion de cette variabilité. Mais, en intégrant ce paramètre, l’Ademe avait déjà démontré en 2015 que les coûts d’un système électrique 100 % renouvelables seraient équivalents à ceux d’un modèle fortement nucléarisé. Et ce n’est pas un hasard si, selon un rapport paru le mois dernier, les énergies renouvelables qui nécessitent des investissements modulables dans l’espace et dans le temps au gré de la demande (à la différence des milliards immobilisés par un seul réacteur nucléaire), ont représenté plus de la moitié (55 %) des capacités électriques nouvelles dans le monde l’an dernier.

Un million d’emplois pour le climat


http://rac-f.org/Un-million-d-emplois-pour-le-climat-2964

Avant le 1er mai, la Plateforme « emplois-climat » -composée d’associations sociales, environnementales, d’éducation populaire et de syndicats- rappelle sa conviction que la transition écologique fait partie des solutions au problème du chômage et de la précarité qui persiste en France.

Aujourd’hui, 3,8 millions de personnes (soit 14,1 % de l’emploi total) travaillent dans des métiers considérés verts et verdissants en France ; tendance en augmentation ! L’accélération nécessaire de la transition écologique pour pouvoir respecter et aller plus loin que l’accord de Paris de la COP21, créera aussi davantage d’emplois dans les secteurs de la transition écologique, durables et de qualité.
La Plateforme française « emplois-climat » met donc une proposition au débat public : la création d’1 million d’emplois dans les secteurs de la transition écologique d’ici 2020.
Il est indispensable de réorienter les investissements publics et privés qui financent aujourd’hui la pollution vers des activités en lien avec la transition écologique. Il faut également les renforcer, pour répondre à l’enjeu de création d’emplois au service de cette transition. Il sera nécessaire de renforcer l’action territoriale pour mettre en œuvre les politiques de la transition écologique et accompagner les citoyens dans ce processus.
Enfin, il faudra veiller à une reconversion anticipée des salariés des secteurs fragilisés par des politiques climatiques à l’échelle territoriale et individuelle.

 

Le succès de la transition écologique dépendra de notre capacité collective à résoudre l’équation entre emplois détruits et créés. Ce succès dépendra aussi de la qualité des emplois créés, en termes de qualification professionnelle et de protection sociale

 

La transition écologique n’est pas une option : il faut agir maintenant pour préserver une planète vivable pour les générations futures.
Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte !

www.emplois-climat.fr

Les membres de la plateforme :

350.org, Alternatiba, Alofa Tuvalu, Les Amis de la Terre, Attac, Collectif des Associations Citoyennes, Collectif Roosevelt, Confédération paysanne, Emmaüs France, Espaces Marx, FADEAR – Réseau de l’agriculture paysanne, Fédération Syndicale Unitaire, Greenpeace, Ligue des droits de l’Homme, MNPC Mouvement Nationale des Chômeurs et Précaires, REFED Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable, Réseau Action Climate France, Solidaires, transform !

Christian Vélot: «Bien sûr que les OGM existent en France !»

Gael BRIAND
http://lepeuplebreton.bzh/2017/05/02/christian-velot-bien-ogm-existent-france/

Le biologiste Christian Vélot intervenait samedi dernier à l’université de sciences de Lorient dans le cadre des rencontres internationales de résistance aux OGM. Présent durant tout l’événement, Le Peuple breton y revient et livre à ses lecteurs un condensé de son propos.

 

Si on voulait résumer le propos de Christian Vélot, il serait le suivant : quand on perd la bataille du vocabulaire, on perd une grande partie de la bataille ! En cause ? Les OGM ou « organismes génétiquement modifiés » dont la terminologie ne convient pas au biologiste : « au départ, il s’agissait des organismes génétiquement manipulés ». Pour lui, il faut revenir au fondement du vocabulaire pour être précis dans son propos : ainsi, une plante transgénique ne « résiste » pas aux pesticides, elle devient « tolérante » ce qui veut dire qu’elle absorbe tout, mais que cela ne lui fait rien. En aucun cas, elle ne résiste puisqu’on retrouve ces pesticides dans la plante et donc dans notre organisme une fois celle-ci ingérée.

«Qu’importe», nous diront les incrédules puisque de toute façon, on ne cultive pas d’OGM en France. Le grand public a en effet parfaitement intégré le fait que la seule plante transgénique autorisée en Europe, le maïs Monsanto 810, est interdite en France depuis 2008. Mais outre le fait que les ports, notamment bretons, importent massivement du soja OGM d’Amérique du Sud pour l’alimentation animale, on ignore généralement que d’autres plantes mutées comme le colza ou le tournesol sont des OGM bien que considérées comme conventionnelles du point de vue du droit ! On appelle cela des OGM cachés ou clandestins. Les multinationales qui les produisent comme Monsanto ou Limagrain mentent donc délibérément au grand public : comprenant les populations refusent majoritairement la manipulation du vivant, elles cherchent désormais à leur faire manger des OGM à leur insu, sans qu’elles sachent que ç’en est ! Qui pourrait s’opposer à quelque chose dont il n’est pas au courant ?

Mais Christian Vélot va plus loin et dénonce les études liées aux OGM. « Celles-ci sont pratiquées sur des rats durant 3 mois. Or, un rat vit en moyenne 2 à 3 ans. Pour avoir une idée des effets des OGM, il faudrait faire des tests sur le long terme et pas sur 3 mois seulement ». C’est d’ailleurs ces tests qui ont été réalisés par son collège Joël Spirou, médecin au Criijen, et médiatisés partout dans le monde : on se souvient de ces rats aux excroissances impressionnantes faisant la Une de l’Obs notamment.

Christian Vélot oppose à la privatisation du vivant l’agro-écologie. « La démarche scientifique commence avec l’observation, pas avec la manipulation. Nul besoin de pipette pour savoir que si la terre est mouillée et qu’il a plu, cela a peut-être un rapport ! » Selon le chercheur, il aurait été prouvé par exemple que des rats bien léchés quand ils étaient petits étaient plus résistants au stress une fois adulte. Les études auraient démontrés que le fait d’être « mal léchés » éteint un gène. Le processus serait applicable à l’Homme : ainsi, une population passant subitement d’un habitat naturel à un autre pourrait impacter aussi les gènes. Bien sûr, le scientifique rappelle que les gènes n’expliquent pas tout et qu’il faut se méfier d’un certain déterminisme génétique. Avec force humour, Christian Vélot a dénoncé par exemple ceux qui prétendaient éradiquer le « gène de la violence » !

Au terme d’une conférence rondement menée, le biologiste a conclu sur une note positive en notant que les objectifs de Monsanto pour 2000 n’étaient, 17 ans plus tard, toujours pas atteints du fait d’une forte mobilisation citoyenne et notamment paysanne. De quoi prouver que la lutte paye… quand elle est menée !

Avec la victoire de Trump, le documentaire “Demain” résonne encore plus fort

Weronika Zarachowicz
www.telerama.fr/monde/avec-la-victoire-de-trump-le-documentaire-demain-resonne-encore-plus-fort,157597.php

Sorti en avril aux Etats-Unis, le documentaire écologiste et volontariste de Cyril Dion et Mélanie Laurent suscite un intérêt croissant, alors que l’administration Trump détricote toutes les mesures environnementales. Entretien avec Cyril Dion. Tomorrow fera-t-il un carton aux Etats-Unis ? Sorti le 21 avril dernier sur le territoire américain, Demain, le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent (plus d’un million de spectateurs en France, César 2016 du meilleur docu), tombe en tout cas à point nommé pour redonner de l’espoir, se réjouit le New York Times. Oui, « vous aurez envie de voir Demain si vous enragez devant les coupes drastiques que propose le président Trump dans le budget de l’Agence de la protection de l’environnement, devant son vœu de sortir de l’accord de Paris sur le climat » ou encore devant les avancées des climato-sceptiques. Entretien avec Cyril Dion, de retour de sa tournée américaine, sur Tomorrow , et l’élection présidentielle française…

 

A quoi ressemble une sortie de film français aux Etats-Unis ?

A une sorte de recommencement ! On est obligé de reprendre le travail au début, comme on l’avait fait en France, voire plus, parce qu’en France, le public connaissait Mélanie Laurent, Pierre Rabhi et Les Colibris… Là, rien. Personne ne sait qui on est, personne ne nous attend, et c’est un pays immense ! Lors des deux premières projections à San Francisco et Berkeley, il y avait soixante-dix personnes à peine… Mais tout de suite, les réactions ont été enthousiastes, très proches de ce que nous avons connu en France. Dès les jours suivants, le film a fait salle comble à San Rafael ou Sebastopol ; à Stanford, la projection a été un moment génial, dans le grand amphithéâtre quasi-complet, avec standing ovation à la fin. Et à New York on a fini en tête du box office dans la salle de ciné indépendant du East Village où le film est sorti. Il y a le bon bouche à oreille, la mobilisation des ONG et réseaux militants (Greenpeace, Transition network, Tree People, WWF etc), le bon accueil critique… Mais la victoire de Trump donne aussi à Demain une résonance particulière, avec l’envie de se servir du film comme d’un outil pour mobiliser et garder espoir. Je l’ai clairement ressenti en Californie, puisque les projections ont eu lieu à la veille de la Manifestation pour la Science (le 22 avril dernier, à New York et ailleurs dans le pays). La préoccupation est immense face à Trump et tous les Américains rencontrés au long de la semaine ne m’ont parlé que de ça, des scientifiques qui ont déjà été virés de leurs postes pour être remplacés par des gens clairement climato-sceptiques, etc… Ils sont dans une espèce de trouille et de mobilisation tous azimuts. Beaucoup m’ont dit que c’est pire que tout ce qu’ils pouvaient imaginer.

Cette sortie américaine est l’une des dernières de Demain à l’étranger, qui tourne depuis un an et demi dans une trentaine de pays… Quel bilan en tirez-vous ?

J’ai l’impression que Demain ne s’est jamais arrêté depuis septembre 2015. Les pays francophones restent ceux où le film a le mieux marché, parce qu’il a bénéficié de la promotion faite en France. Mais il a aussi rencontré un large public en Autriche, et dans un moindre mesure, en Allemagne, en Espagne ou en Italie. Il a voyagé un peu partout. Et a été censuré en Chine, à cause de la partie sur le renouvellement de la démocratie, et la « révolution des casseroles » islandaise. Mais ce qui m’a le plus marqué reste la projection que j’ai faite à Alger. Honnêtement je pensais que les gens s’en foutraient complètement, qu’ils auraient d’autres chats à fouetter… Quand je me suis retrouvé dans un théâtre plein à craquer, face à une standing ovation avec des youyous, ça m’a cueilli. C’était dingue de voir que le film leur parlait, bien qu’ils soient dans une situation économique, politique, autrement plus compliquée qu’en Occident. L’autre phénomène incroyable, c’est de voir toutes les idées qui sont nées de ces projections à l’étranger, que je n’aurais jamais pu prévoir…

 

 

 

Par exemple ?

Le film a eu un énorme succès en Belgique, encore plus qu’en France, et a été vu par beaucoup de parlementaires, d’officiels européens. Du coup nous avons décidé de nous servir du film comme d’un levier, pour organiser un grand forum à Bruxelles, du 20 au 24 septembre 2017. L’idée est de proposer une sorte d’« alter-Davos », où se rencontreront des pionniers de la transition écologique, des activistes du monde entier et des membres de la commission européenne, des décideurs européens. Avec l’objectif, comme j’ai pu le faire il y a des années en organisant des congrès israélo-palestiniens, d’essayer de dépasser des murs réputés infranchissables, pour aboutir à des propositions qui pourraient vraiment être reprises, notamment sur la fiscalité carbone, la réorientation de la Pac, ou encore les mécanismes de création monétaire. Autour de chaque grand thème du film (l’alimentation, l’énergie, la démocratie, etc), nous mettrons, en public et en privé, des commissaires européens, des pionniers du monde entier, des experts, des scientifiques, en situation de « désaccord fécond » comme dit le philosophe Patrick Viveret. Et nous mènerons des « sessions controverses », en public, avec toutes les parties autour de la table, encadrées par des citoyens… Bref, l’idée est d’utiliser tout ce que l’on connaît des processus d’« intelligence collective », qui permettent de faire travailler ensemble des gens qui ne sont pas d’accord, ou qui ne viennent pas du même bord…

Travailler ensemble, c’est aussi ce que les Colibris et beaucoup d’autres associations et ONG, venus des domaines les plus différents, ont décidé de faire pendant cette campagne en lançant plusieurs démarches collectives, comme l’Appel des Solidarités (lancé par la Fondation Nicolas Hulot et plus d’une centaine d’ONG – Emmaüs, Greenpeace, ATD Quart Monde, Colibris…). Vous avez l’impression d’avoir été entendus ?

En tout cas, cette logique du « chacun dans sa chapelle », qui a longtemps prévalu dans le monde associatif, est en train de tomber. Les discussions qui ont abouti à l’Appel des solidarités, ou ce que nous faisons avec Colibris (par exemple l’Appel pour le monde de demain), nous montre que nous sommes prêts, qu’il y a une vraie maturité culturelle pour travailler ensemble. Aujourd’hui, je suis régulièrement en rapport avec Pascal Canfin, du WWF, Jean-François Julliard, chez Greenpeace, Nicolas Hulot, à la FNH, ou encore les membres des Jours Heureux, et ça, c’est très nouveau. Nous avons tous envie de structurer un mouvement plus global, plus collectif. Mais le monde politique, lui, échoue encore largement à le faire. Je fais partie des nombreuses personnes qui sont désabusées de voir que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui partageaient tant d’idées, n’aient pu trouver un terrain d’entente, et aient échoué à faire passer leurs logiques de parti et d’égo à l’arrière plan. Pourtant, ils savent bien que la politique est faite, aussi, de compromis ! Pour la première fois en France, on a eu l’occasion d’avoir le programme le plus écolo et social qui soit, donc ça valait le coup ! Hamon et Mélenchon étaient-ils vraiment convaincus, comme ils l’affirment, que l’urgence écologique, la lutte contre l’explosion des inégalités, sont la priorité ? J’ai le sentiment d’un immense gâchis, quand je vois ces thèmes disparaître de cette deuxième partie de campagne…

Vous comprenez la position du « ni ni » ?

C’est à mon avis une erreur de mettre sur le même plan le libéralisme d’Emmanuel Macron et la xénophobie et l’autoritarisme du Front National. Tout d’abord, il n’y a aucune garantie que Marine Le Pen ne conduira pas une politique libérale, elle aussi ! Par ailleurs, si elle est élue, les tensions sociales risquent d’être tellement extrêmes que je ne serais pas étonné si des gens commençaient à descendre dans la rue et à s’affronter physiquement. Je ne serais pas non plus étonné si on basculait vers des privations de liberté autrement plus fortes que celles qu’on connaît depuis les attentats et la mise en place de l’état d’urgence. L’énergie qu’il faudra déployer alors, pour essayer de faire avancer des sujets de répartition des richesses, de protection de l’environnement, de solidarité au sens large du terme, sera considérable. On le voit bien aux Etats-Unis avec Donald Trump, où la régression est tellement forte… Alors certes, ça a un côté mobilisant mais à quel prix ? Je reste convaincu qu’il faut d’abord éviter le pire. Certes, dans le cas de Macron, ce ne sont évidemment pas les idées que nous défendons et il y a énormément de choses à critiquer sur l’orientation extrêmement conservatrice de sa politique. Mais il faut raison garder, nous ne sommes pas non plus face aux faucons néo-conservateurs de Bush ou Reagan… Je sais que les gens en ont assez de voter contre. Mais tant qu’on aura ce type d’élection en forme de casting, où il faut choisir une espèce de monarque, il sera impossible de faire ressortir une forme de sagesse et d’intelligence collective. La transformation des institutions et du modèle démocratique est plus urgente que jamais.

Trumpek bi astean erabakiko du Parisko Klimaren Akordiotik atera edo ez

Lukas Barandiaran San Roman
www.argia.eus/albistea/trumpek-bi-astean-erabakiko-du-parisko-akordiotik-jarraitu-edo-ez

AEBetako lehendakari Donald Trumpek bi asteren bueltan erabakiko du Parisko Akordioan jarraitu edo ez; esan du akordio “justu” bat nahi duela.

Bere gobernuak ehun egun bete dituela ospatzeko ekitaldian egin du iragarpena. Hauteskunde kanpainan aldaketa klimatikoaren egiatasuna ezbaian jarri zuen, eta baieztatu zuen ingurumen araudiek hazkunde ekonomikoa ito eta lanpostuen galeraren erantzuleak direla. Ingurumena Babesteko Agentziaren buru Scott Pruittek apirilaren 14an egindako adierazpenetan akordioetatik ateratzearen alde egin zuen.

Trumpek erantsi du Parisko Akordioa “ez dela justua”, AEBek Txinak, Indiak edota Errusiak baino ordainketa ekonomiko handiagoak egin behar dituztelako. “Justiziarekin tratatuak izan nahi dugu”, adierazi du.

Parisko Akordioa mugarria da klima aldaketaren kontrako borrokan, 200 herri