Articles du Vendredi : Sélection du 20 octobre 2017

L’Ademe réactualise son scénario bas carbone pour 2050

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/l-ademe-reactualise-son-scenario-bas-carbone-pour-2050,87181

Noam Chomsky, pourfendeur d’une Amérique qui sape le rêve américain

Isabelle Hanne, Correspondante à New York
www.liberation.fr/debats/2017/10/02/noam-chomsky-pourfendeur-d-une-amerique-qui-sape-le-reve-americain_1600409

‘Maria’ urakanak baino lehen zorrak suntsitu du Puerto Rico kolonizatua

Pello Zubiria Kamino
www.argia.eus/argia-astekaria/2571/maria-urakanak-baino-lehen-zorrak-suntsitu-du-puerto-rico-kolonizatua

L’Ademe réactualise son scénario bas carbone pour 2050

Stéphanie Senet
www.journaldelenvironnement.net/article/l-ademe-reactualise-son-scenario-bas-carbone-pour-2050,87181

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a présenté, ce 19 octobre, deux études proposant un scénario bas carbone pour 2050 et une batterie de mesures pour y parvenir.

 

Avec ses nouvelles études prospectives, l’Ademe compte alimenter le débat lancé par la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).Réactualisée par rapport à novembre 2012, cette vision -qui se veut «ambitieuse et réaliste»- confirme qu’une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 70% en 2050[1] ainsi qu’une baisse de la consommation d’énergie finale de 49%[2] sont possibles, en accord avec la loi sur la transition énergétique (LTECV)[3].

 

Produire des énergies renouvelables

«Il est possible de modifier profondément notre approvisionnement énergétique en 2050 en augmentant la part des énergies renouvelables à 70%», lance David Marchal, directeur adjoint du service Productions et énergies durables. L’Agence propose en fait trois scénarios oscillant entre 46 et 69% d’ENR en 2050, avec l’accent mis sur l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse.

 

Rénover et encore rénover

Autre priorité: réduire la consommation d’énergie dans des secteurs-clés comme le résidentiel (-44% en 2050), en s’appuyant sur un vaste projet de rénovation des bâtiments. Celui-ci table sur 500.000 logements rénovés par an d’ici 2030 et 750.000 entre 2030 et 2050. Contre 350.000/an aujourd’hui. Le gouvernement doit d’ailleurs présenter sa stratégie de rénovation d’ici la fin du mois. Des économies importantes sont aussi attendues dans le tertiaire, où la consommation de chauffage pourrait être divisée par deux en 2050.

 

Des transports plus sobres

Les transports présentent la plus forte baisse potentielle: 70% d’énergie en moins en 2050 grâce aux effets cumulés d’une baisse de la mobilité individuelle d’environ 25%, d’une hausse des véhicules électriques et hybrides et des transports en commun et une progression de 30% du fret.

 

Agriculture bio et agro-ecologie

Enfin, l’agriculture devrait réduire sa demande énergétique de 33% d’ici 2035 avant de la stabiliser. «Nous avons basé notre scénario sur un rééquilibrage des protéines végétales et animales, sur une hausse de l’agriculture bio jusqu’à 30% de la surface agricole utile et de l’agro-écologie à 60% de la SAU», explique David Marchal. Au total, l’agriculture conventionnelle ne représenterait plus que 10% de la SAU en 2050. Pour cela, l’artificialisation des sols devra être stabilisée d’ici 2035.

Une feuille de route en 17 mesures

L’Ademe, qui a analysé l’impact précis de la LTECV sur les émissions de GES, estime qu’elle ne suffira pas pour les réduire de 240 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030. «Il existe un gap de 24 Mt eqCO2, qu’il est possible de combler par différentes mesures», note David Marchal. C’est tout l’objet de la deuxième étude de l’Ademe, qui a été présentée ce 19 octobre. 17 mesures ont été identifiées et évaluées en fonction de leurs gains potentiels d’émission de GES.

Résultat: le déploiement des véhicules hybrides et électriques offre une économie de 7,5 Mt eqCO2 en 2050. Deuxième piste: le doublement du fonds Chaleur -justement géré par l’Ademe- permettrait de gagner 5,5 Mt eqCO2 en étant couplé avec la hausse de la composante carbone des taxes intérieures de consommation. Troisième solution: un dispositif fiscal en faveur des économies d’énergie dans l’industrie pourrait réduire les émissions de 5,5 Mt eqCO2. En matière de rénovation des logements, une obligation de rénovation lors des mutations offre une économie de 1,6 Mt eqCO2 et une obligation de rénovation pour les propriétaires bailleurs de 2,7 Mt eqCO2. Si elle y travaille, l’Ademe n’a pas encore publié le coût précis de cette batterie de mesures, ni ses impacts sur l’économie et l’emploi. Ces données devraient être diffusées d’ici la fin de l’année.

[1] Par rapport à 1990

[2] Par rapport à 2010

[3] Division des émissions de gaz à effet de serre par 4 en 2050 et baisse de 50% de la consommation énergétique finale

Noam Chomsky, pourfendeur d’une Amérique qui sape le rêve américain

Isabelle Hanne, Correspondante à New York
www.liberation.fr/debats/2017/10/02/noam-chomsky-pourfendeur-d-une-amerique-qui-sape-le-reve-americain_1600409

Pour les pères fondateurs des Etats-Unis, l’égalité des chances devait être la base d’une société où seul comptait le mérite. Selon l’intellectuel qui sort un nouvel essai en France, le pays qui vient d’élire Trump tourne le dos à cet idéal. Les inégalités se creusent et le citoyen avale des discours comme le consommateur des produits. Bientôt l’heure de la révolte ?

 

William Chomsky, le père de Noam, est arrivé aux Etats-Unis en 1913 «d’un village très pauvre d’Europe de l’Est». Il a trouvé un emploi dans un atelier à Baltimore, qui lui a donné les moyens de faire des études supérieures et d’aller jusqu’au doctorat.

«Il a fini par partager le mode de vie de ce que l’on appelle la “classe moyenne”, écrit Noam Chomsky dans sa note introductive à Requiem pour le rêve américain qui vient de paraître en France (Flammarion). Et beaucoup pouvaient en faire autant. Mais aujourd’hui, nous savons que ce n’est plus vrai. La mobilité sociale est en fait moins grande ici qu’elle n’est en Europe. Mais le rêve persiste, entretenu par la propagande. On l’entend dans chaque discours politique : “Votez pour moi, et nous retrouverons le rêve”.» Donald Trump en tête, dont le slogan de campagne – «Make America Great Again», devenu cet acronyme marketing et nigaud «Maga» – fait quasi explicitement référence au prétendu «rêve américain». A cette Amérique en col bleu, à ses usines qui tournent à plein, à son ascenseur social.

A 88 ans, Noam Chomsky, prolifique intellectuel et activiste américain, l’un des pères de la linguistique moderne, livre ici son premier ouvrage sur les inégalités de richesse aux Etats-Unis. Et sur «l’effet corrosif et nuisible» qu’ont ces inégalités sur la société tout entière, dans un monde où les 1% les plus riches détiennent plus que les 99% restants. Requiem pour le rêve américain est une adaptation enrichie du documentaire du même nom sorti l’an dernier, bâtie sur des entretiens avec Chomsky – d’où une écriture assez orale, succincte et limpide, structurée autour de dix principes : «Réduire la démocratie», «façonner l’idéologie», «repenser l’économie», «briser la solidarité», «mettre le peuple au pas», etc.

C’est l’articulation de ces principes qui donne sa force à la démonstration du penseur : le rêve américain, qui se fonde sur une promesse de mobilité sociale et un certain volontarisme des élites politiques et économiques, est bel et bien mort. L’auteur démontre combien les dés sont pipés, au détriment de ce qu’il appelle le «précariat» – ce prolétariat précaire, qui ne se définit pas seulement par la faiblesse de ses ressources, mais par son incertitude. Et toujours au bénéfice d’une élite, les «propriétaires de la société».

«Egoïsme de classe»

Chomsky va chercher les racines de ces inégalités jusque chez les pères fondateurs des Etats-Unis, nourris à la pensée d’Adam Smith : «Tout pour nous et rien pour les autres, voilà la vile maxime qui paraît avoir été, dans tous les âges, celle des maîtres de l’espèce humaine.» L’intellectuel exhume les propos de James Madison, principal auteur de la Constitution américaine, piochés dans les minutes des débats de la Convention constitutionnelle de Philadelphie. Pour lui, la préoccupation majeure de la société devait être de «protéger la minorité des opulents contre la majorité».

L’histoire des Etats-Unis est faite d’une alternance d’ères de régression et de progrès. Les années 60, par exemple, sont décrites comme une «période civilisatrice» majeure – droits civiques, droits des femmes -, à la hauteur de la «puissance de la réaction» qui en a résulté, dès la décennie suivante. Et qui a mis en place l’architecture des inégalités telles qu’on la connaît aujourd’hui.

 

La lecture de ce dernier opus du penseur américain est, on s’en doute, particulièrement percutante dans l’Amérique de Donald Trump. Sous sa tignasse bouffonne, il personnifie le «cercle vicieux» décrit de façon lapidaire par Noam Chomsky : «La concentration de la richesse aboutit à la concentration du pouvoir, d’autant plus que le coût des élections monte en flèche, ce qui contraint les partis politiques à puiser encore davantage dans les poches des grandes entreprises. Ce pouvoir politique se traduit en législation qui accroît la concentration de la richesse.»

Pouvoir politique, pouvoir économique : qui mieux que l’actuel locataire de la Maison Blanche, milliardaire et président de la première puissance mondiale, peut incarner ces deux facettes des «maîtres de l’espèce humaine», selon la formule d’Adam Smith ?

Le tableau que dessine Noam Chomsky des Etats-Unis d’aujourd’hui, par petites touches pointillistes, est bien sombre. Mais, ô combien réaliste et palpable, pour qui vit dans ce pays-Janus, première puissance économique, d’un côté, «pays du tiers-monde», de l’autre, écrit-il.

«Le pays se délabre […], les infrastructures se sont effondrées, le système de santé est complètement naufragé, le système éducatif est en train d’être mis en pièces, plus rien ne marche alors que les ressources sont incroyables.» A quoi se limite, aujourd’hui, l’Etat américain ? A mobiliser les contribuables pour renflouer les institutions financières et à la force militaire, répond Chomsky. L’intellectuel est particulièrement en verve sur la crise de la sécurité sociale : la droite américaine a réussi à «briser la solidarité» en promouvant un «égoïsme de classe».

Consommateur pavlovien

Chomsky consacre également de longs passages aux conséquences de l’augmentation exponentielle des frais de scolarité à l’université, qui empêche une partie de la population de faire des études supérieures. Pour les autres, c’est l’endettement, qui entraîne la «soumission» au pouvoir en place, la «mise au pas de la jeunesse», moteur traditionnel des bouleversements sociaux. Pour Noam Chomsky, les Américains sont «pris au piège» : piège de l’endettement, donc – 44 millions d’Américains ont souscrit un crédit pour financer leurs études, et les encours de la dette étudiante ont quasiment doublé en dix ans, s’établissant cette année à 1 500 milliards de dollars (plus de 1 250 milliards d’euros). Piège de la durée du travail aux Etats-Unis, «bien supérieure à celle des pays comparables, et les effets considérables sont d’ordre disciplinaire : moins de liberté, moins de temps de loisir, moins de temps pour penser, plus de soumission aux ordres.» Et piège de la publicité et de la communication, qui «fabrique des besoins irrationnels» et fait passer le citoyen loin derrière le consommateur, terrorisé, apathique et pavlovien.

Celui qui a lu tout Chomsky verra sans doute, dans Requiem pour le rêve américain, une synthèse efficace et actualisée de ses travaux précédents. L’ouvrage est cependant ponctué de réflexions fécondes, comme cette description contre-intuitive de Richard Nixon en «dernier président du New Deal». Ou la mise à nu de l’hypocrisie des tenants du néolibéralisme, qui appliquent un capitalisme sauvage aux classes moyennes et populaires, mais savent utiliser l’Etat providence à leur profit ou pour renflouer les banques. Noam Chomsky s’en prend aussi à «l’extraordinaire budget militaire», que Donald Trump veut augmenter de 10% (600 milliards de dollars par an, de loin le plus important au monde).

Les lecteurs encore médusés par l’élection de Donald Trump trouveront dans Requiem pour le rêve américain un éclairage bienvenu sur les sources de cette «colère sans objet», si bien décrite par l’auteur, qui étreint une classe moyenne «violemment agressée». D’ailleurs, comment ne pas voir une description pertinente du cycle électoral quand l’auteur évoque ces scrutins «orchestrés», organisés par la «gigantesque industrie des relations publiques», qui «cherche à créer un électorat non informé qui fera des choix irrationnels, souvent contre ses propres intérêts» ?

Le pessimisme de Noam Chomsky devant ce pays gouverné par un Parti républicain tout puissant, qui «ne cherche qu’à se précipiter le plus rapidement possible vers la destruction de la vie humaine organisée» (catastrophes environnementales, changement climatique, marginalisation des minorités…), est immense. Face à ce sinistre constat, le vieux sage engagé n’a qu’une réponse : la mobilisation populaire, seule à même de réguler les institutions, voire d’interroger leur existence. Il assène, et le pronom personnel est en italique : «La seule contre-force, c’est vous

‘Maria’ urakanak baino lehen zorrak suntsitu du Puerto Rico kolonizatua

Pello Zubiria Kamino
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Irailaren 20an Maria 5. kategoriako urakanak astindu zituen Antillak, kategoria bereko Irma-k jipoitu eta hamabost egunera. Txikiziorik handienak jasandakoen artean dago Puerto Rico, teorian AEBen probintzia baina benetan konpainia yanki handien kolonia dena.  Zor publiko erraldoi baten atzaparretan harrapatuta, zikloiak eragindako kalteei aurre egiteko ahalmenik gabe bizirautera kondenatuta daude puertorricarrak. 

Maria urakanak Puerto Rico uhartea hondoa jota utzi duela esatea ez dirudi exajerazioa. Nafarroaren tamainako lurraldean lau milioi biztanle –Gipuzkoaren jende dentsitate berdintsuarekin– biltzen dituen Karibeko uharteari zikloiak 8.000 milioi dolarreko kalteak eragin dizkio, 43 hildako, nekazarien uzta guztien %80 birrindu, biztanleen lautik hiru argindarrik gabe utzi, herritarrak hilabete luzez oinarrizko zerbitzurik gabe bizirautera kondenatu…

AEBetako agintariek presa handia dute independentistak zanpatzerakoan, 36 urte espetxean pasata maiatzean etxeratu den Oscar Perez Riverak ondo dakienez, baina uharteko jendeari laguntzea dagokienean patxadaz jokatzen dute: aste bete behar izan zuen Donald Trumpek Puerto Ricoz okupatzeko… eta nola okupatu! Munduari bira eman dioten argazki lotsagarrietan ageri da oligarka harroputza jende kaltetuei komuneko paper zorroak jaurtitzen.

Puerto Rico, ordea, Irma eta Maria iritsi baino askoz lehenagotik zegoen krisian amilduta, zorrek preso hartua, 74.000 milioi dolarreko zor publikoa batetik, zaharren pentsioak bermatzeko 49.000 milioi gehiago bestetik. Urakanaren ostean, The Intercept hedabide aurrerazaleak zor publikooi etekina ateratzen dieten banku eta finantza erakundeetara jo du, ea Puerto Ricori laguntzeko prest dauden galdezka. 51 konpainietatik hiruk bakarrik eman dute laguntzaren bat kaltetuentzako, hiruren artean 1,25 milioi dolar.

Egun gutxiren buruan, ordea, hartzekodun taldeak Puerto Ricoko agintariei jakinarazi die prest zeudela zorra osatzen duten 74.000 milioietatik 150 barkatu eta gainerakoetatik batzuk birfinantzatzeko… zor berri gehiagorekin. Agintariek ezetz erantzun diete, ez duintasunagatik, baizik eta beren erakundeek mailegu gehiago beren gain hartzeko ahalmenik ez dutelako.

Zerbaitetarako balio izan badute zikloiok puertorricarrentzako izan da berriro munduan zenbait jendek oroitu dezan AEBek Karibean daukan kolonia honen drama, hurbiletik ezagututakoan zirrara eragiten duena. Ehun urteko morrontza kolonialaren azken emaitza baita, historiari erreparatzea komeni da.

Espainiak 1898an Kuba galdu zuenean –120 urte geroago espainiarren subkontzientean oraindik odola isurtzen duen zauria–, galdu zituen ere Filipinak, Guam eta Puerto Rico. Azken biok gaur ere AEBen eskuetan segitzen dute.

Puerto Ricori 1952an eman zioten autonomia partzial bat, estatus bitxi batekin: sekula ez da independente izatera iritsi baina sekula ez da bihurtu erabateko AEBen osagai.

Puertoricarrek AEBetako nazionalitatea daukaten arren, ez dute parte hartzen lehendakariaren bozketan, bai ordea bizia arriskatu behar dute beraiek bozkatu gabeko lehendakarien gerretan. Hori bezain garrantzitsua da 1920an Washingtonek ezarritako Merchant Marine Act legea, arau kolonial bat Puerto Ricoko portuetan lehorreratzea debekatzen diena yankiak ez diren munduko itsasontzi guztiei. Uhartearen sal-erosketa guztiek AEBetako banderako ontzietan irten eta sartu behar dute, derrigorrean kontinenteko kairen batetik pasatuz. Berrikitan proposatu zenean debekua ezabatzea, itsas-konpainien lobbyak kanpaina gogorrez moztu zien bidea, horrek terrorismoaren aurkako gerraren garaiotan AEBen segurtasuna kolokan jarriko omen lukeela eta.

Puerto Ricon “Junta” batek agintzen du

CADTM zor publiko ez legitimoen auditoriarako elkartearen kalkuluetan, Puerto Ricoren zorra AEBetako beste estatu guztien bataz bestekoaren halako 10ekoa da. Zorpetze harrigarri horren oinarrian uhartearen izate koloniala datza. Alde batetik, itsas garraioa yankien esku uzteak ekonomia osoan duen eraginaren ondorioa.

Beste faktore bat da lekuko gobernuaren sarreren murrizketa, paradisu fiskal izatearen kalteak. Washingtonek erabaki zuenetik Puerto Rico erabiltzea finantz konpainientzako paradisu fiskaltzat, beren sosak bertara dakartzatenei zerga gabetze hirukoitza oparitzen die:  ez diote zergarik pagatzen ez AEBetako gobernuari, ez Puerto Ricokoari eta ez udalei. Desoreka horien errematea ekarri dute 2008ko krisiak, turismoaren ahultzeak eta azken bi urteotan eskuineko agintariek herritarrei ezarritako austeritate neurriek.

CADTM erakundetik Pierre Gottiniauxek honela laburbildu zituen 2016an Puerto Ricoren kiebraren ondorioak: “Populazioak benetako krisi humanitarioa bizi du, txirotzearen eta berdintasun ezaren larritzearekin. Zientoka eskola kendu dituzte, ospitaleak itxi langile edo diru faltaz, AEB kontinentalera doazen gazteen kopurua laukoiztu egin da eta segurantza soziala lehertzeko zorian dago: jornalen jaitsierak kotizazioen jaitsiera ekarri du, honek diru-laguntzen murriztea… Puerto Ricon gaur haurren erdiak baino gehiago txirotasunaren mugaz behetik bizi dira”.

Zor ez legezko hori nola pilatu den ikusteak erakusten du mugarik ez dutela bankuen eta finantza erakundeen ez diru-goseak eta ez diru publikoen lapurretarako sistema berriak asmatzeko ahalmenak. Puerto Ricok azken urteotan bere gain hartu duen zorraren erdia CAB Capital Appreciation Bonds deituetan kolokatuta dago. Bonoongatik administrazioak bankuei hasieran ez die ordaintzen interesik, hauek urtero kapitalean pilatzen doaz interes berriak gehituz… Amaierarako gertatzen da Puerto Ricok CABetan emititutako 4.300 milioi dolarrak denborarekin bihurtu direla 37.800 milioiko pagakizun… %785 interesetan!

Gaur ezin ordainduzko zorra biharko zor handiagoz estaltzeko teknika erabili da enpresa publikoekin ere. Hauek, San Joseko gobernuak daukan aipatu zor itzelaz gain, beste 134.000 milioi dolar gehiago zor dizkiete banku eta funtsei, eta horietatik 61,5 dagozkie aurreko zorren berfinantziazioei.

Pagatu ezinen eltzea lehertzeko zorian zegoela eta, 2016an Washingtongo agintariek kontrol kabinete bat sortu zuten, ofizialki Fiscal Control Board izendatu arren jendeak La Junta deitzen duena: Promesa izen probokagarria hartu duen legearekin, herritarrentzako murrizketa gehiago, administrazioaren argaltzea eta pribatizazioen ugaritzea ekarri ditu. Errezeta bera mundu osoan.

XXI. mendean kolonia izatea zer den jakin nahi duenak, begiratzea besterik ez dauka Puerto Ricoko ordena ekonomian agintzen duen Junta nork osatzen duen. Ahotsa bai baina botorik ez daukan Puerto Ricoko gobernadorearen ondoan, Banco Santanderreko bi buru, konpainien kiebretan berezitako aholkulariak, korporazioen abokatuak…  Maria-k egindako hondamendia ez dute alferrik galduko esklaboak are gehiago zukutzeko.