A-t-on besoin d’un supermarché de plus ?

Débat public proposé par l’association Bizi ! Barnekalde (B!B) suite à la future implantation d’un centre commercial Leclerc sur la zone artisanale du village d’Osses.

 

AVANT LE DEBAT

Origine de la réflexion

L’association B!B, organisatrice du village des alternatives ALTERNATIBA GARAZI en octobre 2015, poursuit sa réflexion sur le territoire de la Basse-Navarre, Amikuze et Iholdy au sujet des pratiques et comportements de consommation grâce à son groupe « Consommation responsable – Zéro déchet ».

Comme de nombreuses personnes, nous avons appris par voie de presse que Leclerc a reçu une autorisation de permis de construire pour un centre commercial. Or, il s’avère que la grande distribution est un des piliers du système actuel qu’il serait préférable de changer.

A la recherche d’informations

– Quelles sont les lois régulant l’implantation d’une grande surface ? Existe-t-il une mise en rapport du nombre d’habitants dans le bassin de vie avec le nombre de grandes surfaces existantes ?

– Aller à la rencontre des élus et acteurs économiques de la zone pour recueillir leur point de vue.

Entrevues avec les maires d’Osses, Bidaray, Arrossa, Baigorri ainsi que certains artisans du Village des artisans d’Osses, et des riverains.

Récapitulation des « pour » et des « contre »

Les arguments « pour » sont repris du côté de la mairie d’Osses et de ses habitants, comme nous l’a affirmé M. le maire d’Osses, Martin Helgue : « 95% de la population d’Osses est pour l’installation du Leclerc à l’endroit prévu ».

Les arguments « contre » seront entendus du côté de certains artisans, de certains élus des environs, d’une partie des habitants et de l’association B!B.

 

POUR CONTRE
Magasin de proximité Les produits font des centaines de kms (transports polluants)
Poste à essence et distributeur de billets Favorise l’agriculture intensive et hors-sol (intrants chimiques et pesticides)
1 emploi en GS détruit plusieurs emplois chez les petits commerces
Emplois précaires (CDD et temps partiel)
Malbouffe et standardisation des produits
Encourage la sur-consommation (achat par lots, et de produits « gadgets » voir inutiles) et le gaspillage
Conditionnements non recyclables des produits et sur-emballage.
Cercle vicieux : prix tirés vers le bas> consommateur achète plus> paysans en difficulté
Disparition d’un terrain agricole au profit d’une entreprise capitaliste

Pourquoi organiser un débat public ?

Parce qu’il est important de discuter de ce choix tous ensemble puisque l’impact de cette implantation implique tous les habitants (Osses et alentours), élus (de toute la communauté de communes de Garazi-Baigorri) et acteurs privés (artisans, petites et moyennes surfaces) dans un périmètre de 20km. La date choisie est symbolique car il ne reste plus qu’une semaine avant la fin du recours juridique. Celui-ci ne peut être porté que par une association d’Osses existante depuis plus d’1 an ou par une autre GS existante. Possibilité : déposer un recours gracieux auprès du maire pour allonger le délais (de 2 mois) de recours pour préparer au mieux un dossier à présenter devant le Tribunal administratif. Ce choix ne sera pas retenu car il peut coûter cher (financièrement et moralement) à une petite association.

LE DEBAT

En 3 parties : présentation du projet de centre commercial, alternatives existantes, débat ouvert.

  1. Présentation du projet

Leclerc a acheté un terrain privé constructible (actuellement à vocation agricole) sur la zone artisanale d’Osses. L’étude du permis de construire est déposée le 26 août 2015 et le conseil municipal vote à l’unanimité l’autorisation de permis de construire. Après une période de 6 mois d’instruction par la DDTM (obligatoire pour les établissements recevant du public), le permis de construire est délivré par la mairie et l’affichage obligatoire est mis en place le 18 février 2016. S’en suit une période de recours de 2 mois.

Le futur bâtiment commercial dénommé « Leclerc Express » comprend une surface de vente, un parking de 90 places, une station-service 4 pompes avec auvent, un portique de lavage automobile et un distributeur de billets (Superficie de l’opération : 7685m²). Les plans du Cabinet d’architecte ont été fournis par la mairie.

Problématique expliquée par Sophie Bussière, avocate et membre de Bizi !

Leclerc déclare une surface de vente inférieure à 1000m² (990 m² contre 2140m² de surface au plancher) afin d’échapper à de nombreuses règles d’urbanisme. Or, la pratique courante des distributeurs est d’agrandir cette surface, une fois le bâtiment construit et accepté, en prenant de l’espace sur la zone de stockage (qui n’est pas prise en compte pour la délivrance du permis de construire).

  1. Alternatives

Eusko : la monnaie locale, écologique et solidaire. Intervenante : Stéphanie Marriacia

La monnaie locale dynamise les centre-villes, l’économie locale et les petits commerces grâce aux circuits courts et l’appui aux paysans et artisans locaux.

La création d’un réseau autour d’une monnaie locale permet de :

Dynamiser un certain type d’entreprises locales, en sélectionnant les prestataires : commerces de proximité, de centre ville ou centre village, agriculture paysanne, associations et entreprises de l’économie sociale et solidaire, etc. La monnaie locale permet de renforcer les entreprises locales ; elles gagnent une clientèle nouvelle grâce à ce réseau, et tisse des liens plus forts avec les autres entreprises du territoire.

Protéger l’environnement : en relocalisant l’économie, on réduit les transports, donc l’émission de gaz à effet de serre. En outre, un système de diagnostic-préconisations-accompagnement est proposé aux prestataires pour leurs pratiques environnementales : priorité aux circuits courts, tri des déchets, économies d’énergie, co-voiturage, etc.

Favoriser l’émergence de l’euskara dans la vie publique : un système de diagnostic-préconisations-accompagnement est proposé aux prestataires pour leur usage de l’euskara dans leur communication écrite et orale avec leurs clients. Par exemple ce système peut aider à la présentation bilingue d’une carte de restaurant.

Créer du lien social : adhérents à l’association pour des motivations différentes, les particuliers vont à la découverte de nouvelles entreprises et associations. Ce sont autant de nouveaux liens qui se créent. Des MLC sont allées plus loin, en distribuant des MLC à des chômeurs de quartiers populaires sous forme d’aide sociale, ce qui a un réel impact en termes d’insertion et d’accès à la citoyenneté.

Créer des solidarités inter-associatives et inter-entreprises : un particulier entrant dans le réseau pour défendre l’environnement par exemple, participera également au développement territorial, à la promotion de l’euskara et au renforcement du lien social.

Promouvoir les investissements locaux et non la spéculation : le fonds de garantie étant déposé dans une institution financière solidaire (Crédit Coopératif), les euros mobilisés ne nourrissent plus la spéculation. Au contraire, en renforçant les capitaux de cette institution, le fonds de garantie lui permet d’emprunter davantage de capitaux pour financer des projets de développement locaux, écologiques ou solidaires. Il peut s’agir de renforcer des filières locales, par exemple en cofinançant un projet d’unité de transformation de production locale.

Retour sur l’Eusko

L’Eusko est un outil d’échange local destiné à favoriser les circuits courts, dont l’objectif principal est de créer un effet levier sur l’ensemble de l’économie locale du Pays Basque, par le réinvestissement non seulement dans les entreprises locales, mais également dans l’important tissu associatif local. Le but est que chaque eusko reste aussi longtemps que possible dans le circuit local, et qu’il crée le plus de plus-values possible en circulant, avant qu’une entreprise ne le rechange en euro.

L’eusko au service de la relocalisation :

L’eusko est un outil d’éducation populaire pour la promotion des circuits courts et de la consommation responsable (débat et prises de conscience parmi les consommateurs et le milieu associatif), tout en relocalisant concrètement les échanges (ce qui permet de diminuer les transports émetteurs de gaz à effet de serre).

L’eusko, outil de promotion des pratiques vertueuses :

L’eusko travaille en effet à modifier les comportements des entreprises. Ces dernières doivent relever un certain nombre de défis pour rentrer dans le réseau eusko et gagner ou garder ainsi la clientèle qui fait désormais ses courses en eusko.

Association InterAmap Pays Basque . Intervenant : Jean-Philippe Ménard

Présentation du fonctionnement d’une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne.

Circuit court et direct : paysans approvisionnent des clients (même endroit, horaire et fréquence) avec un engagement-contrat sur une période donnée (minimum 6 mois) et payé à l’avance = garantie et visibilité. Aspect économique : vente directe avec des prix justes (paysans rémunérés en fonction de ce qu’ils produisent et non par rapport à la loi du marché). L’unique charge pour le paysan est le trajet. Seul écueil : que des produits alimentaires.

Otsokop. Coopérative d’achat et futur supermarché participatif. Intervenant absent lors de la réunion. Pour explication, voir journal Sud Ouest – La coopérative qui monte – édition du vendredi 26 février et assootsokop.blogspot.fr

Voici une explication par B!B d’un « petit groupement d’achats entre amis ». Il est économique (produits de qualité et locaux achetés en direct sans intermédiaires) et peu contraignant de monter un groupement d’achats entre amis et/ou voisins, sachant que sa mise en place sera plus aisée entre personnes habitant à proximité, au moment des distributions en particulier.

Pour que les efforts ne soient pas toujours portés par les mêmes, dans l’idéal, chaque membre du groupement s’occupe d’un fournisseur. La taille d’un groupement d’achats peut donc se limiter au nombre de fournisseurs. Il peut également fonctionner de manière pyramidale : chaque membre peut en faire profiter son entourage qui lui-même peut en faire profiter d’autres.

Les groupements d’achats informels de ce type concernent exclusivement des produits locaux qui se conservent longtemps : riz, légumes secs (haricots, lentilles, pois chiches…), huiles, boissons, farines, etc… Le concept peut même s’étendre à de nombreux produits manufacturés : pourquoi pas le fameux papier toilette ?!!! En revanche, plusieurs expériences avec des produits frais se sont avérées compliquées à gérer (produits abîmés à redistribuer…, à qui.. ?). De plus, les AMAP sont déjà là !

Il est évident qu’aucun membre ne prend de marge sur les commandes. En cas de déplacements spécifiques, celui qui commande peut demander une participation financière mais il est indispensable qu’elle soit bien comprise et identifiée dans le prix proposé au départ. L’idéal étant de faire en sorte qu’il n’y ait pas de déplacements spécifiques à faire.

Petit exemple concret :

X lance une commande de riz auprès de producteurs navarrais. Il contacte tous les membres du groupement en leur précisant le prix au kilo et en leur demandant combien ils envisagent d’en acheter.

Parmi eux, Z en veut 5 kg. Il a plusieurs amis, non membres, intéressés. Il va grouper leur commande avec la sienne : par exemple, 5 kg pour lui et 10 kg pour ses amis, soit 15 kg à demander à X qui ne gardera que Z comme référent.

Passé le délai entendu de réponse, X lance la commande globale et donne rendez-vous aux différents référents pour qu’ils viennent chercher leurs parts.

Ultérieurement ou en même temps, selon les mêmes principes, Z lancera une commande de farine, J d’huile, etc…

– Kaiku Borda. Magasin des producteurs fermiers au village des artisans initié par des paysans adhérents à la charte Idoki. Vente directe de produits alimentaires (fruits, légumes, produits carnés et laitiers, vins, etc) sous label Idoki ou AB. 10 paysans à l’origine de la création du magasin et moteur du Village des artisans.

  1. Débat (Nous retranscrivons ici le plus fidèlement possible les différentes prises de parole)

– Question – Y-a-t-il une éventuelle action de recours contre les (trop) nombreux centres commerciaux de la côte ? (Ikea, Sud des Landes, BAB). Réponse de SB: Beaucoup d’emplois en jeu = contestation difficile.

– Qui peut faire un recours ? Réponse de SB : asso existante ou autre GMS.

– M. Goicoechea : Il faut que cet événement serve de signal d’alarme pour d’autres endroits encore vierge qui ont peut-être des projets d’aménagements aboutis. Il faut maîtriser le foncier et prévoir à l’avance les futurs aménagements. Mettre les cartes communales au clair pour éviter ces situations.

– Question – Existe-t-il une loi sur la répartition du nombre de supermarchés (de + de 1000m²), comme les pharmacies par exemple?

Réponse SB : Non pas de critères.

-Remarque : Osses – Arrossa vont à St-Jean (ou Baigorri) faire leurs courses. St-Jean c’est compliqué pendant les 2 mois d’été où les gens vont à Baigorri. Si Leclerc à Osses, inquiet pour Baigorri. Si Intermarché de Baigorri disparaît c’est toute la vallée des Aldudes-Urepel qui sera pénalisée. Qu’en est-il de la solidarité dans nos campagnes ? C’est normal que tout le monde ait 10 ou 15 kms à faire alors il faudrait que cela reste comme ça car si Inter Baigorri disparaît Urepel sera loin d’un GMS.

– Remarque : Leclerc fait partie du système. Supermarchés en place mais Leclerc veut sa part. Population ne va pas augmenter. Emplois créés mais cela veut dire que quelqu’un va souffrir à un moment. Au delà des alternatives, il faut s’interroger sur le « système supermarché ».

– Interrogation : Admiration pour MG qui parle du projet et s’interroge, alors pourquoi l’asso Ortzaize ne s’oppose pas ? Réponse de SB : La grande majorité des recours sont portés par les autres GMS. Pour les autres commerces ou assos, la question se complique. Si recours, il faut trouver arguments, délais très longs, travaux commencent quand même et quand la décision est rendue, le supermarché est monté. Possibilité de faire double recours : au Tribunal administratif et déposer un référé de suspension. Du coup, travaux ne commencent pas mais des indemnités sont prévues si GMS gagne.

– Michel Coscarat Maire de Baigo : heureux des 80 emplois à Osses (zone artisanale) bien qu’il les aurait volontiers envisagé à Baigorri. Il a posé la question du Leclerc à la CCGB et au sous-préfet si il y avait pas une possibilité de refuser tout ça ? InterBaigo va peut-être fermer mais M. Coscarat est conscient que l’arrivée de l’Inter avait peut-être provoqué la fermeture de certains commerces à Baigo. Conscient du risque de disparition de l’Inter. A SJLV, Leclerc avait un projet et ce sont les autres GMS (d’Ispoure) qui s’y sont opposés. Mobilisation des GMS à Hasparren également. Sûr qu’il y a du soucis à se faire, pour les emplois et les consommateurs. Projet de zone artisanale à Baigo. Avant on disait qu’il n’y avait pas de vendeur mais ils en ont trouvé. Délibération en CCGB nécessaire car z.a. fait plus d’1 hectare. EPFL va peut-être aidé à ficeler le dossier mais difficile à faire comprendre qu’une terre agricole va disparaître. Agriculteur va être indemnisé et une terre donnée en échange. Si on veut faire z.a. on trouve les moyens, on y arrive. Autre constat : perte de 100 habitants à Baigo. Il faut aussi faire quelque chose pour que cela cesse. Et, comment se fait-il que certaines zones ne soient pas zadées ? Baigo est la seule commune avec un PLU. Moins de construction depuis 10 ans car la population manque de tout et déserte. Commerçants s’en vont et inquiétude. Argument de la création d’emplois ne tient pas. Essence arrive mais si c’est pour fermer Baigo…

– Martin Hegue Maire d’Osses : projets Osses et SJLV différent, Leclerc demandait 3 hectares à SJLV. Historique d’Osses: il y a 10-15 ans, il y avait 2 commerces (poste essences et supérette) puis plus rien. Mairie a voulu installer une supérette en association avec une agence postale. Achat de l’ancien magasin et accord avec La Poste pour y faire un petit magasin pendant les heures d’ouvertures du guichet (Urdos unique exemple sur le département). Lors de la demande, loi a dit non car un projet d’alimentation avait été déjà accordé à la boulangerie. A ce moment plus d’accord avec La Poste. En juin 2015, demande de Leclerc et avis favorable donné à l’unanimité en CM (contrairement à ce qui a été dit, le maire n’a pas prit la décision tout seul). Transaction entre privés, la commune pouvait rien faire. Par ailleurs, recours peut être présenté au maire mais ce n’est pas lui qui répond, c’est l’Etat. Le Maire ne fait que signer ce que la DDTM décide.

Pas de risque que l’arrivée du Leclerc fasse fermer d’autres commerces de la commune puisqu’il n’y en a pas. Dire que l’Inter de Baigo va fermer est censé mais le directeur de l’Inter avoue avoir pas mal de gens de la vallée des Aldudes qui ne vont pas chez lui. Il manque déjà une partie de sa clientèle potentielle. Selon l’Inter, 12% de sa clientèle vient d’Osses-Arrossa mais si il faisait un effort pour séduire ceux des Aldudes qui ne viennent pas, le manque à gagner serait peut-être comblé.

Poste à essence intéressant pour la population vieillissante. Les élus sont là pour représenter la population locale dont l’immense majorité est pour le Leclerc. Décision prise sans aucun cas de conscience. La question de Est-ce qu’il fallait un supermarché de plus ? est intéressante mais c’est le dernier arrivé qui trinque.

– Remarque (Lurzaindia): poste à essence à Baigo n’a plus d’employé et du coup les vieux ne vont plus à la pompe de Baigo. Comme Leclerc ne fait pas dans le social… Il faut réfléchir à long terme.

– Remarque : il faut modifier ses comportements. Achat du pain chez le boulanger, viande chez le boucher ou en direct. Prise de conscience en cours, médias aident. Dommage qu’une profession disparaisse pour comprendre. Il faut changer. Je viens de la ville et connaît ce mode de vie. Mais je serai la première à aller au Leclerc. Il faudrait que le soleil brille pour tout le monde, artisans et agriculteurs doivent retrouver leur place. Conscience que la qualité a un prix et qu’elle se trouve à côté.

– Remarque (Lurzaindia): on attend du système des GMS de rattraper le coup alors que ce sont eux qui ont créé cette situation. Il est regrettable que les GMS se retrouvent à jouer un service de proximité qu’elles ont fait disparaître.

– Remarque MG : même ici ils sont présents. Tout ce qui génère de l’argent attire. Artisans payent impôts ici alors que les grandes sociétés. Il faut favoriser la vie sur place, les jeunes, la diversité… Maîtrisons le foncier et préparons l’avenir économique que nous voulons. Evènement important que cette installation : on ne peut pas faire les choses sans rien dire ! Merci à B!B

– Remarque : bon signe que GMS s’installe, preuve que la vie est ici, ce n’est pas une zone sinistrée. Inflation de population de 30% en Aquitaine.

Chez B!B, nous nous interrogeons aussi sur plusieurs points qui sont à mettre en relation avec les « contre » du tableau précédent.

La finalité de ce type de commerce :

  • une « offre de proximité » laissé aux mains d’un grand groupe internationale alors qu’un petit commerce (la boulangerie Etchemendy) et le groupement d’agriculteurs locaux (Kaiku Borda) se positionnent également sur ce créneau d’offre de proximité.
  • la mise en avant de la création d’un poste à essence au village. Nous pensons que si on met de l’essence dans son véhicule, c’est pour se déplacer. Or, l’offre existe déjà à moins de 10 minutes d’Osses (StJPP ou Baigorri).

L’architecture :

  • la toiture « bac acier gris clair » n’est pas similaire aux entreprises voisines (charpente bois et couverture en tuiles). Or, la future grande surface sera visible et dénotera depuis les montagnes alentours.
  • La mise en place de 3 enseignes lumineuses.
  • Un bardage bois censé rendre la façade plus « naturelle » dont on connaît l’aspect au bout de quelques années (cf façade du LIDL à Uhart-Cize).
  • « Les eaux pluviales seront stockées dans un bassin de rétention prévu à cet effet » (extrait doc maître d’oeuvre) de 289m³ enterré sous le parking!?

L’offre :

  • Outre la mise au ban des petits producteurs ou artisans, la standardisation des produits de consommation engendre un appauvrissement de la diversité, des cultures et de ceux qui les portent. Par ailleurs, l’exigence de marchandises « bien » calibrées est source de gaspillage. Combien de variétés de pommes sur les étals des supermarchés, par exemple, en regard des milliers existantes de par le monde (rien que le Pays Basque en compte plusieurs dizaines).

POUR ALLER PLUS LOIN

Revue de presse :

– Mediabask – Un supermarché Leclerc ouvrira à Ossès – Goizeder Taberna, 8 septembre 2015 et Argitxu Dufau, le 28 janvier 2016

– Sud Ouest – Zone artisanale contre Leclerc – Le supermarché irrite les artisans – Sophie Serhani, lundi 18 avril 2016

– Mediabask – Faut-il un supermarché de plus à Ossés ? – Iurre Bidegain, 11 mars 2016.

– Euskal Irratietan elkarrizketak:



Articles ressource :

– Humanité.fr – Marges et prix : les goinfreries de la grande distribution – par Gérard Le Puil, mercredi 22 avril 2015.

http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/guideemballage.pdf et http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rep_-_Chiffres_cles_environnement_2015.pdf

– A propos de l’incitation à consommer plus : http://www.consoglobe.com/manipulations-du-merchandising-cgh et lentreprise.lexpress.fr/les-bons-plans-pour-fideliser-ses-clients_1515005.html

– Les grandes surfaces et la standardisation : http://www.coursmarketing.fr/differenciation/differences-culturelles/les-caracteristiques-standardisation/

– Sur la précarité des emplois dans les GMS : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/R-Commerce-2.pdf Extrait :« Les vendeurs sont nombreux à subir des horaires partiels et décalés. Ainsi huit sur dix déclarent travailler le samedi, et trois sur dix exercent à temps partiel, souvent imposé. 66 % des salariés à temps plein perçoivent un salaire mensuel inférieur à 1 250 euros nets. »

– Supermarché collaboratif : http://consoglobe.com/chouette-coop-supermarche-cooperatif-cg

– La campagne de Greenpeace sur le système Leclerc : http://greenpeace.fr/leclerc-obscur

Des chiffres :

Sur le gaspillage alimentaire (source : developpement-durable.gouv.fr) :
20 à 30 kg d’aliments sont jetés par an et par personne en France
Ce gaspillage représente 100€ par personne et par an
1/3 de la production alimentaire est ainsi jetée
Il est le troisième secteur d’émissions de gaz à effets de serre
Et il représente 12 à 20 milliards d’euros pour l’ensemble de la France

Sur la nuisance des emballages (sources : Agir pour l’environnement – Les emballages utiles et inutiles / Commissariat Général au développement durable – Chiffres clés de l’environnement, oct 2015 ) :

100 milliards d’emballages sont jetés chaque année en France (la moitié de plastiques), soit un poids de près de 5 millions de tonnes. Pour avoir un ordre d’idée de leur nuisance, il faut savoir que seules 3193 tonnes d’emballages ménagés ont été recyclées en 2013. En 30 ans, le volume de ces déchets a été multiplié par 5, (par 50 pour le plastique) !

Pour en savoir plus

www.agirpourlenvironnement.org/pdf/guideemballage.pdf

www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rep_-_Chiffres_cles_environnement_2015.pdf

Les grandes surfaces et la standardisation

Outre la mise au ban des petits producteurs ou artisans, la standardisation des produits de consommation engendre un appauvrissement de la diversité, des cultures et de ceux qui les portent. Par ailleurs, l’exigence de marchandises « bien » calibrées est source de gaspillage. Combien de variétés de pommes sur les étals des supermarchés, par exemple, en regard des milliers existantes de par le monde (rien que le Pays Basque en compte plusieurs dizaines).

Petit cours d’économie : www.cours-marketing.fr/differenciation/differences-culturelles/les-caracteristiques-standardisation/

Mangez moi, mangez moi mangez moi !

Les responsables des grandes surfaces sont à l’affut de toutes les stratégies susceptibles d’inciter les clients à consommer plus. Des têtes de gondoles « inspirantes » aux programmes de fidélisation, en passant par les caddies taille XXL, les odeurs « inspirantes » et autres dédales de rayons inévitables… Ils débordent d’imagination pour les faire repartir avec des articles dont ils n’ont absolument pas besoin.

Comme l’explique Bruno Watine, président de Golden Eyes, quant aux systèmes de « droits à remise » : « si votre stratégie privilégie la création de valeur économique, vous offrirez des bénéfices au client pour le faire consommer davantage» (extrait de : lentreprise.lexpress.fr/les-bons-plans-pour-fideliser-ses-clients_1515005.html).

Pour en savoir plus :

www.consoglobe.com/manipulations-du-merchandising-cg

Petits groupements d’achats entre amis

Il est économique et peu contraignant de monter un groupement d’achats entre amis et/ou voisins, sachant que sa mise en place sera plus aisée entre personnes habitant à proximité, au moment des distributions en particulier.

Pour que les efforts ne soient pas toujours portés par les mêmes, dans l’idéal, chaque membre du groupement s’occupe d’un fournisseur. La taille d’un groupement d’achats peut donc se limiter au nombre de fournisseurs. Il peut également fonctionner de manière pyramidale : chaque membre peut en faire profiter son entourage qui lui-même peut en faire profiter d’autres (voir le « petit exemple concret » à la fin de l’article).

Les groupements d’achats informels de ce type concernent exclusivement des produits qui se conservent longtemps : riz, légumes secs (haricots, lentilles, pois chiches…), huiles, boissons, farines, etc… Le concept peut même s’étendre à de nombreux produits manufacturés : pourquoi pas le fameux papier toilette ?!!! En revanche, plusieurs expériences avec des produits frais se sont avérées compliquées à gérer (produits abimés à redistribuer…, à qui.. ?). De plus, les AMAP sont déjà là !

Il est évident qu’aucun membre ne prend de marge sur les commandes. En cas de déplacements spécifiques, celui qui commande peut demander une participation financière mais il est indispensable qu’elle soit bien comprise et identifiée dans le prix proposé au départ. L’idéal étant de faire en sorte qu’il n’y ait pas de déplacements spécifiques à faire.

Petit exemple concret :

X lance une commande de riz auprès de producteurs navarrais. Il contacte tous les membres du groupement en leur précisant le prix au kilo et en leur demandant combien ils envisagent d’en acheter.

Parmi eux, Z en veut 5 kg. Il a plusieurs amis, non membres, intéressés. Il va grouper leur commande avec la sienne : par exemple, 5 kg pour lui et 10 kg pour ses amis, soit 15 kg à demander à X qui ne gardera que Z comme référent.

Passé le délai entendu de réponse, X lance la commande globale et donne rendez-vous aux différents référents pour qu’ils viennent chercher leurs parts.

Ultérieurement ou en même temps, selon les mêmes pricipes, Z lancera une commande de farine, J d’huile, etc…