Articles du Vendredi : Sélection du 24 janvier 2014 !

Réchauffement climatique: il faut agir avant 2030, dit le GIEC

AFP
www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201401/17/01-4729785-rechauffement-climatique-il-faut-agir-avant-2030-dit-le-giec.php

J’appelle à un sursaut européen pour le climat

Nicolas Hulot, Président de la Fondation pour la nature et l’Homme
www.huffingtonpost.fr/nicolas-hulot/sursaut-europeen-climat-davos-2014_b_4632175.html?ncid=edlinkusaolp00000008

Bruxelles présente son paquet Energie Climat 2030

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/bruxelles-presente-son-paquet-energie-climat-2030,42055?xtor=EPR-9

Au-delà de la croissance, l’inversion de la courbe du chômage

Dominique MÉDA Sociologue
www.liberation.fr/economie/2014/01/06/au-dela-de-la-croissance-l-inversion-de-la-courbe-du-chomage_970923

2013ko datu klimatikoek beroketa globala baieztatzen dute, NASAk dioenez

Eider Madina Berasategi
www.argia.com/albistea/2013ko-datu-klimatikoek-beroketa-globala-baieztatzen-dute-nasak-dioenez

Réchauffement climatique: il faut agir avant 2030, dit le GIEC

AFP
www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201401/17/01-4729785-rechauffement-climatique-il-faut-agir-avant-2030-dit-le-giec.php

L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C sera bien plus difficile à atteindre si des mesures à grande échelle ne sont pas prises d’ici 2030 pour contenir l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, selon les experts du GIEC.
Dans une version non définitive d’un rapport à paraître en avril, les membres du Groupe international d’experts sur le climat (Giec) font le point sur les différents scénarios de mesures d’atténuation du réchauffement.
Ces mesures visent à réduire les sources de GES (efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles, etc.) ou à les capturer (reboisement, captage du carbone des usines, etc.)
Les scientifiques estiment que seuls les scénarios prévoyant en 2100 des concentrations moyennes en GES comprises entre 430 et 480 ppm (particules par millions équivalent CO2) sont vraiment en mesure de limiter la hausse de la température moyenne du globe à 2°C. Au-delà de 530 ppm, ce scénario est jugé improbable.
Or, les émissions de GES dans l’atmosphère ne cessent de croître (2,2% par an entre 2000 et 2010) et, si la tendance actuelle se poursuit, la concentration pourrait être de 450 ppm en 2030, et entre 750 et 1300 ppm en 2100, selon le Giec.
«Contenir les niveaux de concentration dans l’atmosphère (des GES) à 530 ppm ou en déça sera un défi plus difficile à relever, et les options pour y parvenir seront plus réduites, si les mesures de réduction des émissions sont reportées au-delà de 2030», écrivent les chercheurs dans un projet de texte.
Les émissions de GES devront être réduites de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010, précisent-ils.
Pour rester dans la fourchette 430-530 ppm, «la plupart des scénarios comprennent une multiplication par trois ou quatre des sources d’énergie faiblement carbonées telles que les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et l’énergie fossile adossée à des systèmes de capture du carbone», avancent les auteurs du document.
L’analyse des études existantes démontre que pour limiter la concentration entre 450 et 550 ppm, au coût le plus faible, la plupart des investissements devront avoir lieu dans les pays hors OCDE.
En 2010, la production d’énergie a représenté 35% des GES, l’agriculture et la forêt 24%, l’industrie 21%, le transport 14% et le bâtiment 6%.
La communauté internationale s’est donné pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l’ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d’émissions de GES pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle.

J’appelle à un sursaut européen pour le climat

Nicolas Hulot, Président de la Fondation pour la nature et l’Homme
www.huffingtonpost.fr/nicolas-hulot/sursaut-europeen-climat-davos-2014_b_4632175.html?ncid=edlinkusaolp00000008

Les derniers événements du week-end -inondations, glissements de terrain- nous rappellent s’il en était encore besoin les conséquences dramatiques et quotidiennes du changement climatique sur notre planète -y compris sous nos latitudes. Si rien n’est fait, les catastrophes climatiques extrêmes se généraliseront: l’exception deviendra la norme.
Aujourd’hui, le changement climatique provoque déjà des centaines de milliers de victimes, déplace des millions de personnes et coûte des milliards d’euros à nos économies. Jusqu’à quand? Faut-il se résigner? C’est impossible. Il faut travailler et agir collectivement, dès maintenant. Il faut passer à une plus grande échelle dans nos engagements individuels et collectifs.
A Bruxelles, si la Commission européenne ne prend pas la bonne décision dans les jours qui viennent, l’accord mondial pour le climat dont le monde a besoin pourrait devenir un rêve inaccessible et nos enfants pourraient être confrontés à des tempêtes toujours plus impitoyables, à des inondations toujours plus nombreuses et à des récoltes désastreuses. Un scénario auquel nous n’avons pas le droit de nous résigner.
L’Europe avait posé sur la table lors des précédentes échéances des propositions ambitieuses en matière de réduction d’émission des gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables et d’efficience énergétique. A l’heure où la France, Etat membre de l’Union européenne, se prépare à accueillir la conférence mondiale sur le climat en 2015, afficher une baisse des ambitions enverrait un signal désastreux au reste du monde. Cela compromettrait fortement le succès espéré et laisserait échapper une nouvelle occasion de sauver notre planète.
Il nous faut un objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’au minimum 40% d’ici à 2030 (les scientifiques nous disent qu’il faudrait dépasser 50%…) pour débloquer les investissements nécessaires au passage à une économie sobre en carbone, riche en emplois grâce à l’innovation et à la transition. C’est aussi le minimum nécessaire pour amener les autres pays à la table des négociations en vue d’un accord ambitieux pour la planète au sommet de décembre 2015.
Six pays -dont la France- viennent d’écrire à la Commission pour demander des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ce n’est pas suffisant dans une Europe à 28. Jusqu’à la fin de son mandat, le président de la Commission doit tout mettre en œuvre pour appliquer une stratégie ambitieuse. Le consensus mou -qui ne manquerait pas d’être détricoté par les pays européens- n’est plus une option. C’est sans compter sur la mobilisation des citoyens aux niveaux français et européen.
La suite de l’histoire dépend des objectifs que va proposer la Commission européenne. Tout va se décider dans les jours qui viennent: amenons le Président Barroso et tous les responsables concernés à maintenir et améliorer les positions adoptées précédemment!
Depuis plus de 25 ans, je cherche à alerter sur l’état de notre planète et à mobiliser nos dirigeants pour que soient prises les bonnes décisions. Aujourd’hui, en tant qu’Envoyé spécial du Président de la République pour la Protection de la planète, j’ai besoin de la mobilisation des citoyens pour appeler au sursaut d’ambition dont notre planète a besoin. Offrons à nos enfants un monde dont la beauté correspond à nos rêves.
Il n’y a pas de planète B. A nous de jouer.

Bruxelles présente son paquet Energie Climat 2030

Valéry Laramée de Tannenberg
www.journaldelenvironnement.net/article/bruxelles-presente-son-paquet-energie-climat-2030,42055?xtor=EPR-9

La Commission a rendu publiques ses propositions visant à abattre de 40% les émissions communautaires entre 1990 et 2030. Ce coup politique devra rapidement être entériné par les 28 et le futur Parlement européen pour être considéré comme gagnant. Succès non garanti.
Comme prévu, la Commission européenne a présenté, ce mercredi 22 janvier, sa communication «Energie Climat» 2030. Le JDLE vous avait présenté cette série de textes en avant-première, dès la semaine dernière.
Se situant dans la droite ligne du paquet Energie Climat de 2008, cette série de mesures, de législations nouvelles et de réformes de textes existants a pour objectif, contraignant, d’abaisser les émissions communautaires de gaz à effet de serre de 40%, entre 1990 et 2030. «Ces 40% sont totalement domestiques», jargonne-t-on à Bruxelles. Traduction: ils ne prendront pas en compte l’achat de crédits d’émission internationaux (Urce, Ure).
Critiqué par les ONG (qui le considère comme business as usual), cet objectif a été arraché de haute lutte, a rappelé le président de la Commission. «C’est le fruit de centaines d’heures de travail», a confirmé José Manuel Barroso, lors de la conférence de presse.
Objectif unique au monde
Pour atteindre cet objectif, «unique au monde», souligne la commissaire à l’action climatique Connie Hedegaard, l’Europe entend procéder en plusieurs temps. D’une part, fixer au niveau communautaire -mais pas au niveau des Etats- un objectif contraignant de part d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie primaire.
En 2030, donc, les Européens, collectivement, consommeront «au moins», 27% d’énergies renouvelables. En 2012, ce pourcentage flirtait avec les 13%. Sachant que la Bruxelles n’a pas le pouvoir d’imposer leur bouquet énergétique aux états membres, on ne peut qu’être dubitatif sur l’atteinte de cet objectif.
A la direction générale Entreprises et industrie, on se veut optimiste. «Il faut partir de l’idée qu’en 2020, le marché électrique sera plus intégré qu’il ne l’est. Aussi, les objectifs nationaux n’auront plus de sens. Les pays produisant beaucoup d’énergies renouvelables alimenteront les autres», résume l’un des experts de l’équipe dirigée par Antonio Tajani.
Tirer des lignes
Soit, mais le succès n’est possible qu’à deux conditions. D’une part, que les réseaux européens de transport d’électricité (les lignes à haute tension) soient suffisamment maillés pour faciliter les échanges. La Commission veut notamment que la capacité de transport des interconnections entre pays soit égale à 10% de la puissance installée nationale. On en est loin. D’autant que la construction d’une ligne de transport peut prendre jusqu’à une décennie.
Autre impératif: les échanges d’électrons verts nécessiteront une parfaite connaissance des coûts. Raison pour laquelle la Commission devrait publier, avant l’été, une étude sur les coûts et les prix de toutes les énergies, nucléaire compris.
Les responsables de la Commission proposent aussi de réformer le système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS), histoire de lui donner une once d’efficacité. Deux propositions ont été divulguées.
Réserve automatique
Pour accélérer, dès 2021, le rythme annuel de réduction d’émission pour les sites industriels assujettis à la directive Quotas, le plafond annuel des rejets couverts par l’ETS diminuerait de 2,2% par an contre 1,74% actuellement. Pour réduire le risque d’effondrement du prix du permis d’émission, Bruxelles suggère la constitution d’une «réserve de stabilité du marché». En gros, et toujours à partir de 2021, si 12% du montant total des quotas en circulation représente un volume supérieur ou égal à 100 millions de quotas, ces 12% seront automatiquement versés dans la réserve de stabilité du marché.
Cette rareté imposée permettrait de maintenir les prix du quota à un niveau estimé par la direction de l’action climatique entre 25 et 35 euros. Optimiste. A contrario, si le marché n’était plus alimenté que par 400 millions de quotas, dans l’année, la réserve relâcherait mécaniquement 100 millions de quotas supplémentaires.
L’efficacité énergétique n’a, bien sûr, pas été oubliée. Mais il faudra encore patienter. «Il n’y a pas encore d’objectif, a expliqué José Manuel Barroso, car nous attendons encore l’évaluation de la directive.» Cet audit doit, en principe, être publié avant l’été. Ensuite, c’est le flou le plus total.
Le maximum acceptable
Que penser de ce projet de paquet Energie Climat 2030? Pouvant décevoir les «climateux», il comporte sans doute le maximum d’éléments positifs acceptables par les 28. N’oublions pas que la Pologne agite ses menaces de veto dès que l’on évoque la moindre contrainte climatique. Ce qui explique aussi la publication, aujourd’hui, d’une recommandation sur les principes minimaux applicables à l’exploitation des gaz de schiste. De quoi amadouer Varsovie. Ces propositions auraient aussi l’avantage de fixer «un horizon clair et visible» pour les industriels. Ce dont Günther Oettinger, commissaire à l’énergie n’a eu qu’à se féliciter.
Politiquement, c’est aussi bien joué. «L’Union européenne se dote d’objectifs contraignants et si toutes les grandes économies faisaient de même, le monde ne s’en porterait que mieux», a lancé Connie Hedegaard. L’ancienne journaliste oublie toutefois un élément important. Pour avoir force de loi (et servir dans les négociations climatiques internationales), la proposition de la Commission doit encore être avalisée par les chefs d’état et de gouvernement, lors du conseil européen des 20 et 21 mars prochains, et par le futur Parlement européen. Pas évident. D’autant que Bruxelles aimerait présenter sa nouvelle politique climatique, lors du sommet des chefs d’état qu’organise l’ONU au mois de septembre prochain.

Au-delà de la croissance, l’inversion de la courbe du chômage

Dominique MÉDA Sociologue
www.liberation.fr/economie/2014/01/06/au-dela-de-la-croissance-l-inversion-de-la-courbe-du-chomage_970923

La prophétie ne s’est donc pas réalisée : la courbe du chômage n’a pas vraiment été inversée. Aurait-elle d’ailleurs pu l’être autrement que de façon marginale alors que seules des mesures «classiques» – même si indispensables – ont été mises en œuvre, comme la panoplie des contrats aidés, et que le gouvernement va répétant que c’est uniquement du retour de la croissance que doit venir notre salut ?
Alors que Nicolas Sarkozy s’en allait chercher cette dernière avec les dents, notre président actuel préfère pousser la vilaine paresseuse comme s’il s’agissait, dans les deux cas, d’un objet ou d’un animal récalcitrant duquel dépendrait entièrement notre destin. Et nous allons disant qu’il nous faudrait au moins 1,5% de croissance pour commencer à attaquer la masse énorme du chômage et qu’une seule voie est possible : la «stimuler», comme l’indique joliment Bercy commentant la dernière note de conjoncture de l’Insee, la «relancer» en réduisant drastiquement les dépenses publiques et en révisant le statut de la fonction publique, comme le proposent les Gracques. En un mot, l’obliger à augmenter, cette croissance qui porte si mal son nom !
Simultanément, la meute de tous ceux qui voudraient que l’on déréglemente vraiment le mal nommé «marché du travail» est de retour. Résumons leur propos d’une phrase : on ne pourrait créer de l’emploi qu’en flexibilisant le marché du travail et notamment en facilitant plus encore qu’à l’heure actuelle le licenciement.
Et pourtant, il semble bien que le retour de la croissance, sinon aux taux qui nous permettraient de lutter vraiment contre le chômage, au moins à 1,5%, n’est ni probable à brève échéance ni même, peut-être, souhaitable sous ses formes actuelles si nous prenons au sérieux la corrélation étroite entre croissance du PIB et dégradations du patrimoine naturel (pollutions atmosphériques cancérigènes raccourcissant drastiquement notre espérance de vie et celle de nos enfants, émissions de gaz à effets de serre qui augmentent le risque d’un dérèglement climatique majeur…).
Même si une telle perspective soumet nos sociétés à une véritable épreuve, nous devons faire comme si la croissance ne devait pas revenir. Et décider de ce que nous ferions si elle ne revenait pas, notamment en matière d’emploi. Depuis le début des années 80, les institutions internationales – OCDE, FMI, Banque mondiale – vont répétant qu’une seule voie est possible : l’adaptation à la compétition internationale, qui doit prendre le visage de la flexibilisation des contrats et du temps de travail, de la modération salariale, sinon de la baisse des salaires, de la diminution de toutes les formes de protection, de la facilitation du licenciement, de l’activation des politiques d’incitation, le tout prenant appui sur une théorie du chômage qui considère celui-ci comme principalement volontaire. C’est du refus des salariés de travailler à un salaire inférieur que viendrait principalement le chômage. On mesure le recul par rapport à la théorie keynésienne qui voyait au contraire dans le chômage un risque collectif qui ne pouvait être combattu que par des politiques macroéconomiques et non par la responsabilisation des chômeurs, la diminution de leurs indemnités ou la dégradation de leurs conditions. Et l’on a vu ce que les politiques visant à faciliter le licenciement ont donné : le contrat nouvelles embauches, typique représentant de ce courant d’idées, a considérablement dégradé les conditions de travail. Quant à la rupture conventionnelle, qui a certes permis d’exfiltrer des salariés confrontés à des situations de travail devenues insupportables, elle semble bien avoir accéléré la destruction d’emploi en rendant cette solution considérablement attractive.
Cessons donc de rêver d’une situation où la dégradation de la condition salariale constituerait la panacée. Comment peut-on à la fois désirer que l’Europe soit la zone la plus compétitive parce que disposant de la main-d’œuvre la plus qualifiée et précariser celle-ci ? Comment peut-on vouloir produire de la qualité et sous-payer les producteurs ? Comment veut-on investir dans l’innovation et traiter les salariés comme une marchandise ? A moins d’accepter, comme l’Allemagne, une dualisation radicale des travailleurs : aux uns, bien qualifiés, la sécurité et les bons salaires ; aux autres, peu qualifiés, les temps partiels très courts, le chômage, les boulots à 1 euro, la pauvreté laborieuse. Cette voie n’est pas la bonne.
Une autre reste praticable et profondément désirable du point de vue de l’intérêt général. Elle consiste à substituer à l’actuel partage du travail, sauvage, un partage civilisé. Et à répartir de manière plus satisfaisante et égalitaire le volume de travail disponible dans notre société en raccourcissant la norme de travail à temps complet, ce qui permettra aux uns d’augmenter leur temps de travail et aux autres de le réduire. Une telle opération est seule susceptible d’entamer sérieusement la masse énorme du chômage dans notre société qui, si nous ne faisons rien, conduira de toute façon à abandonner sur le bas-côté les millions de chômeurs de longue durée, de demandeurs d’emploi découragés, d’allocataires de minima sociaux. Elle suppose de remettre sur le métier la question de l’organisation du temps de travail, de conditionner désormais systématiquement les aides données aux entreprises à des créations d’emploi et de tirer (enfin !) un bilan serein des trente-cinq heures.
Car une grande partie de ce que l’on entend depuis dix ans sur cette politique est faux. Il est par exemple faux de dire que les trente-cinq heures ont entraîné une dégradation de la valeur travail : les Français sont les plus attachés au travail en Europe, et même dans le monde ! Lorsque la RTT a été engagée, le taux de chômage était exactement au même niveau qu’aujourd’hui. Causalité ou corrélation : entre 1998 et 2002, 1,7 million d’emplois ont été créés, l’espoir est revenu, la négociation s’est amplifiée, un baby-boom a même été déclenché.
Certes, cette politique a présenté des défauts, mais certainement pas ceux qu’on lui prête trop souvent. C’est la seule qui permette de donner la priorité à l’emploi. C’est aussi la seule qui permette de lutter en permanence contre la dualisation de la société en évitant la coexistence, comme en Allemagne, d’emplois à temps complet longs (occupés majoritairement par des hommes) et d’emplois à temps partiel nombreux, courts et mal payés (occupés principalement par des femmes), qui alimentent la précarisation mais permettent de présenter des résultats spectaculaires en matière de chômage… C’est donc également la seule qui garantisse vraiment l’égalité entre hommes et femmes.
Mais le partage du travail n’est pas le seul espoir. La reconversion écologique de notre économie – que nous devons engager dès maintenant pour éviter d’aggraver la situation climatique, réduire notre facture énergétique et ne pas être dépassés par ceux qui ont compris que la vraie compétition se ferait sur la capacité à décarboner notre production – devrait être créatrice d’emplois et permettre la croissance de secteurs intensifs en main-d’œuvre, comme la rénovation thermique des bâtiments, les transports collectifs, les énergies renouvelables, l’agro-écologie, le verdissement des processus industriels… Comme l’explique l’économiste Jean Gadrey, une production plus propre, écologiquement et socialement, exigera un plus grand volume de travail pour les mêmes quantités produites. Par ailleurs, un nombre infini de besoins, notamment de services de bien-être, reste insatisfait et devrait pouvoir constituer l’un des éléments constitutifs de cette véritable révolution. Les progrès ainsi réalisés – des gains de qualité, de durabilité et de convivialité – ne sont pas susceptibles d’être enregistrés par nos indicateurs traditionnels et notamment par le PIB. Leur mise en évidence supposera d’autres instruments de mesure. Nous devons donc dès maintenant nous habituer à raisonner «au-delà de la croissance». Dans l’intérêt de l’emploi aussi.
Derniers ouvrages parus : «la Mystique de la croissance», Flammarion, 2013 ; «Réinventer le travail», PUF, 2013 (avec Patricia Vendramin).

2013ko datu klimatikoek beroketa globala baieztatzen dute, NASAk dioenez

Eider Madina Berasategi
www.argia.com/albistea/2013ko-datu-klimatikoek-beroketa-globala-baieztatzen-dute-nasak-dioenez

Mundu osoko datu klimatikoak kontuan hartuta, 2013. urtea tenperaturak erregistratzen hasi zirenetik 7. urte beroena izan da. AEBetako Aeronautika eta Espazioaren Agentzia Nazionalak aditzera eman duenez, epe luzerako beroketa globala baieztatzen duen beste datu esanguratsu bat da hori.
NASAren azterketak jaso dituen datuek erakusten dute iazko munduko tenperaturaren bataz bestekoa 14,6 ºC -koa izan zela, XX. mendeko bataz bestekoa baino 0,6 gradu zentigrado altuagoa. Azken 38 urteetan, munduko tenperatura ez da balio horretatik jaitsi.
Bestalde, 1880an munduko datu klimatikoak jasotzen hasi zirenetik hamar urte beroenak XXI.mendeari dagozkio, 1998. urtea salbuespen gisa hartuta. 2010a eta 2005a izan ziren urterik beroenak.
Zientzialariek ohartarazi dute gasen isuri etengabeak berotegi efektua eragiten dutela atmosferan, eta horrek epe luzera munduko tenperaturen igoera dakarrela. Berotegi efektua sortzen duten gasek, karbono dioxidoak bereziki, atmosferako beroa hartu eta klimaren aldaketa erregulatzen dute.
NASAren arabera urtetik urtera ez du zertan aurrekoa baino beroagoa izan. Baina egungo gas maila kontuan izanik aurreikusi dute hamarkada bakoitzeko tenperatura apur bat igoko dela.
Horrez gain, izakiek sortutako gasen kontzentrazioa izugarri hazi da azken hamarkadetan. NASAk jakinarazi duenez, azken 800.000 urtetako mailarik altuenean aurkitzen da gaur egun.